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Sujet: D. Les titres en studio - versions multiples Dim 28 Nov 2010 - 21:41
Cette section regroupe tous les titres qui ont été disséqués en tant que titre de la semaine. Le but principal de l'exercice consiste à mettre à jour les différences, parfois minimes, qui existent entre les versions d'un même morceau, les musiciens, les lieux et les dates des enregistrements ainsi que les sources sonores disponibles. Les différentes versions sont référencées au moyen de la numérotation développée par Jimpress et notamment employée dans le guide "From The Benjamin Franklin Studios".
Les références internet utilisées pour la rédaction de ces chroniques sont présentées ici.
Dernière édition par sequelenoise le Sam 19 Mai 2012 - 18:23, édité 39 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Dim 28 Nov 2010 - 21:41
Drifter's Escape (Bob Dylan)
[Piste de base] 17 Juin 1970 - Studios Electric Lady - New York [Overdubs voix et guitare] 19, 20 juillet et 22 août - Studios Electric Lady - New York
Jimi Hendrix : guitare, voix Billy Cox : basse Mitch Mitchell : batterie Juma Sultan : percussions
Jimi a commencé l'enregistrement de ce morceau de Bob Dylan (Traduction) par plusieurs prises en solo (voix et guitare). Peu satisfait du résultat, il a décidé d’enregistrer aussi basse et batterie et de faire commencer le morceau par le riff de basse, et c’est la troisième prise (take 3) qui fournit la piste de base sur laquelle sont basées toutes les versions disponibles. La fin de cette prise qu’on entend plus ou moins bien selon les versions (en raison des pistes de guitare superposées par la suite) s’avère quelque peu imprécise, la batterie s’arrête, puis la basse joue encore quelques notes accompagnées de percussions. Des overdubs de guitare (rythmique et solos) ainsi que de percussions seront ajoutés durant les semaines suivantes. Comme aucun mix définitif n’a été réalisé du vivant de Jimi, nous avons droit à une demi-douzaine de versions de ce titre qui se distinguent uniquement par l’agencement des pistes de guitare (contenu et mixage).
Drifter's Escape (1) La première version connue est celle de l’album officiel Loose Ends (1973). Elle a été mixée par John Jansen lors de la compilation de cet album. L’arrangement comprend deux guitares lead principales (qu'on entend durant presque tout le morceau) et s’achève par des effets sur la stéréo et le volume qui ne sont pas présents sur les autres versions. Sources : Loose Ends, Truth And Emotion et Studio ’70
Drifter's Escape (2) La seconde version officielle à voir le jour est celle qui figure sur Live And Unreleased, qui comprend trois guitares lead (au moins) et dont les percussions (en particulier la cowbell) sont mixées très en retrait. Ce mix avec trois guitares solo est différent de celui de Lifelines qui n'a qu'une guitare solo. Cette différence est exceptionnelle vu que Lifelines reprend en principe les même litres que Live & Unreleased. Sources : Live And Unreleased, Studio ’70, Electric Hendrix 1 et Freak Out Jam, mais dans ce dernier cas, la vitesse de la bande est tellement rapide qu’on a de la peine à croire que c’est Hendrix qui chante.
Drifter's Escape (3) Une troisième version officielle figure sur le coffret Lifelines - The Jimi Hendrix Story (présentant, une fois n'est pas coutume, une version différente que celle de Live And Unreleased). Elle se distingue nettement des autres par le fait qu’il n’y a qu’une guitare lead, mixée au centre. Ce mix ressemble beaucoup à celui de la version sortie ultérieurement sur l’album officiel South Saturn Delta (1997). Dans les deux cas, le mixage met en avant une guitare lead et fait ressortir la batterie (notamment le charleston) sur un des côtés de l’image stéréo, tandis que les percussions (tambourin et cencerro, l’autre nom de la cowbell) sont plutôt de l’autre. Il existe en revanche d'importantes différences liées à la qualité sonore comme indiqué ci-dessous par Ayler.
Ayler a écrit:
Comme tu l'indiques, les versions de Lifelines et South Saturn Delta sont extrêmement proches. Le mastering de la seconde n'est pas top (trop loud) mais la génération de la bande utilisée sur la première explique pourquoi le son n'est pas top non plus.
Drifter's Escape (6) Comme cette diversité ne suffisait pas, Experience Hendrix a décidé de sortir un autre mixage de ce titre sur l’album South Saturn Delta (1997) dont les notes de pochette affirment que le titre a été mixé par Hendrix et Kramer le 22 Août 1970. La principale caractéristique de ce titre, outre une meilleure définition des instruments, réside dans le volume et la compression poussés à fond lors du mastering (comme la plupart des titres sortis par Experience Hendrix sur CD). Il y a aussi une guitare lead principale tandis que les autres sont mixées plus en retrait. Source : South Saturn Delta
Drifter's Escape (4) Il existe également une version incomplète du titre qui présente deux overdubs de chant, mixés chacun d’un côté de l’image stéréo. La piste de droite est celle sur laquelle Hendrix a le plus de peine à chanter, entrecoupant les paroles de commentaires négatifs. À 1:43 une deuxième guitare vient s’ajouter sur cette même piste et à 2:06 tout s’arrête. On entend Jimi demander ce qui s’est passé et demander si l’on est à court de bande, ce qui ne doit pas être le cas vu que sa demande a été enregistrée… Le chant de la piste de gauche est un peu plus assuré. Cependant, ce mixage s’avère nettement inférieur du point de vue musical aux versions plus complètes. Sources : 500000 Halos, Studio ’70
Drifter's Escape (5) Il existe une autre version incomplète issue de séances de mixage / overdubs. L’intérêt est assez réduit du fait qu’on ne peut entendre qu’un douzaine de secondes du titre. Source : UFO Jams
Drifter's Escape (7) On peut aussi trouver une autre version non-officielle de cette même piste. Cette version comporte également trois guitares lead, mais on peut la distinguer par le positionnement aux deux extrémités de la stéréo de deux d’entre elles qui n’apparaissent dans le mix qu’à partir de 0:30. Sources : Studio Outtakes Vol.3 [Radioactive], Multicoloured Blues, Talent & Feeling Vol. 2 et Studio ’70
[Piste de base] 14-15 juillet 1970 - Studios Electric Lady - New York [Overdubs voix et guitare] 15 juillet 1970 - Studios Electric Lady - New York
Jimi Hendrix : guitare, voix Billy Cox : basse Mitch Mitchell : batterie Juma Sultan : percussions [seulement sur les versions 1 & 10]
Musiciens additionnels (1974) [versions 3 à 6 & 8] Bob Babbitt : basse Allan Schwartzberg : batterie Jeff Mironov : guitare
Come Down Hard On Me Baby (1) Instrumental La première version disponible de ce titre a été enregistrée entre les multiples prises de "Bolero" le 14 juillet 1970. La version présentée ici est courte (moins d’une minute trente), le début manque et la mise en place est encore assez approximative, à part peut-être la ligne de basse déjà très proche de la version sortie sur Loose Ends. Sources : Unsurpassed Masters, Studio ’70
Come Down Hard On Me Baby (10) Instrumental, mono mix Il s’agit de la version mono du titre précédent.
Come Down Hard On Me Baby (2) composite 1973 Je reprends ici la présentation de ce titre que fait Ayler dans sa chronique de Loose Ends qui figure ici et sur la version française de Wikipédia.
Citation :
L'album s'ouvre sur "Coming Down Hard On Me Baby", un candidat potentiel au quatrième album studio de Jimi dont les séances datent de mi-juillet 1970. C'est un titre dont la tonalité se rapproche de "Bleeding Heart", en plus funky encore. Les paroles, ouvertement sexuelles, renvoient peut-être à la relation fiévreuse de Jimi avec Devon Wilson, la muse noire des dernières séances studio. Même si le titre n'est manifestement pas terminé, il y a de très bons éléments dès ce stade : une voix posée et sensuelle, une ligne de basse qui groove à mort, et même un avant-goût de ce que le blues funky pourra donner de meilleur quelques années plus tard.
Cette version constitue la base à partir de laquelle toutes les versions ultérieures de ce titre vont s’articuler. Il est intéressant de noter qu’elle a été créée en 1973 à partir de deux pistes différentes par John Jansen, l’ingénieur du son du studio d'Electric Lady, dissimulé sous le pseudonyme d’Alex Trevor dans les notes de pochette. A mon avis la jonction entre les deux pistes a lieu juste avant le solo de guitare. Cette version finit en fade out, nous laissant entendre 1:17 du solo. Source : Loose Ends
Come Down Hard On Me Baby (9) Composite 1973, extended version Selon l’historien musical agréé par Janie Hendrix, John McDermott, il s’agirait d’une version mixée par Jimi lui-même : “We decided to go back to the last mix Jimi had created for the song during his lifetime, which had been August 22, 1970. No one knows for sure where he would have gone with this song had he lived, but at least fans now know where things stood when he last worked on it." Le reste de l'entretien est ici. Cette affirmation me laisse toutefois sceptique, on reconnaît en effet, sous un nouveau mixage élimant l’écho de la voix, la version composite de John Jansen. Autre différence, la fin du titre : il y a aussi un fade out, mais nous avons droit à 23 secondes supplémentaires de solo par rapport à la version de Loose Ends. Source : The Jimi Hendrix Experience (coffret)
Come Down Hard On Me Baby (10) La version mono du titre précédent
Come Down Hard On Me Baby (3) version Douglas Ce titre et les quatre suivants portent tous la marque d’Alan Douglas qui, comme chacun sait, a "retravaillé" les bandes en sa possession en 1974, lorsqu’il est devenu responsable du catalogue Hendrix et a cherché à compiler un album à destination du grand public. Sur ce titre, la voix et la guitare de Jimi figurant sur la piste composite créée par John Jansen, sont accompagnées de la basse de Bob Babbitt, de la batterie d’Allan Schwartzberg et de la guitare de Jeff Mironov. On se rend compte que le travail de reconstruction a également eu lieu sur les parties jouées par Hendrix lui-même avec l’ajout d’un couplet chanté en fin de titre (dans la partie dissimulée par le fade sur Loose Ends). Source : Crash Landing
Come Down Hard On Me Baby (6) version Douglas (basse et guitare) Cette version permet d’entendre la nouvelle piste de basse qui tente, avec plus ou moins de succès, de répliquer la partie jouée par Billy Cox telle qu’on peut entendre sur les deux versions officielles (Loose Ends et le coffret pourpre). Le résultat de cet overdub n’est pas spectaculaire, car la version originale était solide. En l’absence de chant et de batterie, le titre ne présente par grand intérêt à moins d’être fan du bassiste John Babbitt. Sources : Crash Landing Reels, The Captain Coconut Experience,Studio ’70 et Paper Airplanes
Come Down Hard On Me Baby (8) version Douglas (basse, guitare et chant) Cette version, autre "Douglasserie" est un peu plus longue que les autres montages de 1974, mais elle ne présente pas davantage de musique. En revanche, on entend Hendrix donner des instructions à la régie du studio en fin de titre (il demande à pouvoir ré-enregistrer une piste vocale). Par rapport à la version précédente (6), la différence majeure réside dans l’ajout de la piste de voix. Sources : The Captain Coconut Experience, Studio ’70, et Unsurpassed Masters
Come Down Hard On Me Baby (4) version Douglas (alt. mix) Dans cet exercice de reconstruction des productions Douglas, nous avons ,en plus des pistes présentes dans la version précédentes, la batterie d’Allan Schwartzberg, de style quasi disco, et une seconde piste de guitare rythmique (probablement jouée par Mironov) qui ne figure pas sur les versions non "douglassisées". Sources : Crash Landing Reels, The Captain Coconut Experience,Studio ’70 et Paper Airplanes
Come Down Hard On Me Baby (5) version Douglas (alt. mix, special Mironov) Pour terminer le chapitre Douglas, voici une dernière version de “Come Down Hard On Me Baby” mettant en valeur le travail de notre troisième requin de studio, Jeff Mironov, dont on entend probablement deux pistes de guitare, dont une lead mixée en avant… Sources :Crash Landing Reels, The Captain Coconut Experience etStudio ’70
Come Down Hard On Me Baby (7) mixing session Il existe une autre version incomplète issue de séances de mixage/overdubs. L’intérêt est assez réduit du fait qu’on ne peut entendre que 6 secondes du titre. Source : UFO Jams
Dernière édition par sequelenoise le Sam 26 Mar 2011 - 8:23, édité 2 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 11 Déc 2010 - 20:46
Rien de tel pour situer le titre que de citer ce qu'en écrit Ayler dans la chronique qu'il consacre à The Cry Of Love (1971).
Ayler a écrit:
"Drifting" est la première ballade de l'album. C'est une composition récente de Jimi, qui sera l'objet des sessions des 25 et 29 juin, 23 juillet et 20 août 1970. Non terminé au moment du décès de Jimi, le titre connaîtra deux ajouts post mortem : d'une part Mitch Mitchell réenregistrera sa partie de batterie (dont le jeu de cymbale en introduction est un véritable délice), mais d'autre part, Buzzy Linhart (qui a connu Jimi), enregistra le 20 novembre 1970 une partie de vibraphone. A l'écoute, il est impossible de se douter que le titre n'était pas terminé, tant il semble achevé. La voix de Jimi est magnifique : sans artifice, posée, elle est vraiment émouvante. Quant aux parties de guitares, sa maîtrise des parties de guitare inversées est ici à son apogée. Tous ceux qui pensent que le jeu de Jimi est "brouillon" risquent d'être étonnés. La beauté des timbres est telle qu'on dirait une voix humaine par moments.
Voici maintenant, dans un ordre aussi chronologique que possible le tri des différentes versions de "Drifting" regroupées par date, avec pour chacune de ces date le détail des musiciens présents.
[démo acoustique] Printemps 1970 - Appartement de Jimi Hendrix - Greenwich Village - New York
Jimi Hendrix: guitare acoustique, chant
Drifting (9) Black Gold demo La version la plus récente de Drifting, en ce qui concerne la date de publication (2010), est aussi la plus ancienne pour ce qui concerne la date d'enregistrement. Cette version, issue de la fameuse suite Black Gold, fait partie d'un enchaînement avec "Suddenly November Morning" et ne dure guère plus de 30 secondes. A ce stade, on peut entendre un couplet, pas encore finalisé, à la suite duquel Hendrix revient sur sur les accords de "Suddenly November Morning" avant que le titre s'achève en fade out.
Ayler a écrit:
On notera d'ailleurs que "Suddenly November Morning" a des points communs avec "Drifting". La mélodie de la première phrase est très proche, quand il chante "the wind is change for my love" à 0:23, de même que le plan de guitare effectué à 0:29 (Cf. le motif jouant sur la quinte et la sixte de "Drifting").
Drifing (3) instrumental Il s'agit ici d'une version instrumentale basique (guitare, basse, batterie). Les différentes parties du morceau sont en train de se mettre en place (couplets, breaks, ponts). Dans la continuité de cette prise on peut entendre Jimi jouer le riff de "Midnight Lightning" (ou "Keep On Groovin'"), mais il est rapidement interrompu par l’ingénieur du son qui lui signale que l’enregistrement est en cours. Sources: Lifelines - The Jimi Hendrix Story (1990) (version incomplète), Acoustic Jams, Multicoloured Blues - The Unreleased Sessions , A Sea Of Forgotten Teardrops, Studio 1970 et Drifting Sessions
Drifting (6, 7) guitare & basse 23 juillet. Nous retrouvons Jimi et Billy qui jouent deux versions instrumentales de "Drifting" sur lesquelles Hendrix fait passer sa guitare à travers une cabine Leslie. Pour l’anecdote, on peut, en tendant l’oreille, entendre Eddie Kramer chantonner entre les deux prises. Ces deux prises ne sont guère plus que des répétitions.
Ayler a écrit:
Les deux prises suivantes de "Drifting" nous laissent entendre Hendrix et Cox répéter la composition en duo, sans chant, mais avec la Leslie (ou l'Univibes) branchée. Jimi alterne la vitesse de rotation de celle-ci selon les passages : lente la plupart du temps, mais rapide lors de la montée d'accords en fin de couplet (lors de l'alternance quinte/sixte).
[Piste de base] 25 juin & 23 juillet 1970 - Studios Electric Lady - New York [Overdubs] 29 juin (voix) 23 juillet 1970, et novembre 1970 (batterie et vibraphone) - Studios Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: Guitare, Voix Mitch Mitchell: Batterie Billy Cox: Basse Buzzy Linhart: Vibraphone (sur les versions 1, 2, 10)
Drifting (1) version post-mortem 1 En parlant de ce morceau, Kramer aime à raconter la fameuse histoire du haut parleur en plastique placé sous l'eau. Selon lui, Hendrix était très intéressé à obtenir un son aquatique pour sa guitare. Un jour, Kramer fit acheter un haut-parleur en plastique, le plaça sous l'eau et y envoya le son de la guitare. Le résultat fut, selon ses dires "merdique". "Drifting" se caractérise toutefois par un son du guitare bien particulier, celui produit par la cabine Leslie (utilisée aussi sur "Little Wing", "Tax Free", "Inside Out", "Ships Passing Through The Night" et "Angel", entre autres). La version parue sur The Cry Of Love résulte d'un travail de reconstruction post mortem. La piste de base est construite à partir d'un mix des masters du 25 juin et du 23 juillet. Nous avons donc des pistes de guitare et de voix qui proviennent de plusieurs pistes et sont ajustées pour sonner correctement ensemble. La batterie a été entièrement réenregistrée en novembre 1970 (en une prise selon Kramer), et certains éléments percussifs (comme des parties jouées aux maillets sur les toms) ont probablement été ajoutés après coup. La piste de vibraphone a été ajoutée au même moment par Buzzy Lihnart qui, contrairement aux requins recrutés par Douglas en 1974, connaissait personnellement Hendrix.
Ayler a écrit:
A l'écoute de ces enregistrements [sessions de juillet 1970], on se rend compte à quel point la présence de "Drifting" et "Angel" sur The Cry Of Love n'a tenu qu'à un fil. Les deux compositions auraient très bien pu rester à l'état de basic track instrumental, comme "Valleys Of Neptune". Mitchell et Kramer ont d'ailleurs fait fort sur "Drifting", tant le titre semble achevé sur The Cry Of Love. C'est sans nul doute l'une des plus grandes réussites post mortem de toute la discographie hendrixienne.
Drifting (2) version post-mortem 2 La deuxième version officielle de "Drifting" a été mixée beaucoup plus tard (par Mark Linett, selon les souhaits d'Alan Douglas) pour figurer sur l’album Voodoo Soup paru en 1995. Ce nouveau mix, basée sur le master préparé par Kramer et Mitchell, se caractérise par l’ajout d'écho sur la voix ainsi que de quelques phrases de guitare inversée en début de titre. Sources: Voodoo Soup (1995), Truth And Emotion [Purple Haze Records], Studio 1970
Drifting (8) overdub session Cette version (ou plutôt ces versions) constitue(nt) un vrai document sonore pour archivistes : plus de 40 minutes issues des enregistrements que Jimi réalisait de toutes les sessions pendant lesquelles il procédait à des overdubs ou des mixages dans la cabine du studio. Un enregistreur (à bande d'un quart de pouce) et un micro lui permettaient de documenter toutes les idées qui lui venaient en cours de session, entre les prises, etc. Bien que la plupart de ces enregistrements aient disparu, on peut en trouver quelques exemples sur Electric Lady Mixing Sessions. Pour tous ceux qui seraient intéressés à retrouver ce que l’on peut entendre sur cette plage en voici un compte rendu avec des repères temporels : Drifting (8a) [0:00-3-53] - écoute du titre - piste avec basse, batterie, guitare leslie et chant - discussion durant l'écoute. Drifting (8b) [3:58-6:54] - écoute du titre à l'envers - étrangement, le deuxième couplet est manquant, il doit s'agir d'une version plus ancienne que celle qui précède sur laquelle le couplet et le break qui le précède ont été ajoutés (il y a donc déjà des edits importants du vivant de Hendrix). Drifting (8c1) [7:08-12:40] - overdubs de guitare sur piste à l'envers (dont on entend seulement la voix et la guitare leslie) avec de temps en temps des interruptions. Drifting (8c2) [12:45-16:32] - écoute de la piste qui vient d’être jouée avec les autres instruments réintégrés dans le mix (même piste de guitare inversée). Le chant commence sur "sea of forgotten teardrops". Drifting (8d) [17:00-20:08] - overdubs de guitare sur piste à l'endroit (tous les instruments présents) - petit solo en son clair - arrêt une quarantaine de secondes avant la fin du backing track. Drifting (8e) [20:30-24:10] - overdubs de guitare sur piste à l'endroit (tous les instruments présents) avec quelques interruptions. Avant le début de la prise suivante, on entend Jimi jouer une variante du riff de "Night Bird Flying" Drifting (8f) [24:40-25:31] - overdubs de guitare sur piste à l'endroit (tous les instruments présents). Le chant est présent à partir de "on a sea of forgotten teardrops" (donc il ne manque que le premier “Drifing”). Vraisemblablement insatisfait, Hendrix s’arrête et demande que l’on rembobine la bande pour qu’il puisse s’y coller "one more time". Drifting (8g) [25:49-27:08] - overdubs de guitare sur piste à l'endroit - le backing track (uniquement la guitare leslie) n’est pas audible avant le second couplet, donc on n’entend que les ajouts de guitare, ainsi qu’une discussion entre des personnes présentes dans la cabine. Là aussi, la prise est interrompue avant la fin du backing track. Il y a ensuite un faux départ (27:27) et quelques riffs funky (27:37) pour varier un peu. Drifting (8h) [27:50-31:34 ]- overdubs de guitare (toujours sur piste à l’endroit) avec en backing track la guitare leslie, une piste de guitare additionnelle et une partie du chant. L’intérêt principal de cette prise provient, à mon avis, du solo laid-back très sympa (à 30:09). Dommage quand même que la guitare leslie soit mixée si fort. Drifting (8i) [32:15-36:05] Avant le début de cette neuvième version, à 32:06 on entend la fameuse phrase de Jimi "Let me do some sea sounds" qu’il ne prononce pas au moment de l’enregistrement des overdubs, mais qui est présente sur la piste de voix qui est écoutée à ce moment-là. Suit une écoute du titre (complet) avec une partie des overdubs et les autres instruments présents dans le mix. On peut encore noter qu’il n’y a pas de chant avant le premier "teardrops". Drifting (8j) [38:40-41:39] Sur cette dernière version on entend aussi, en prélude, le "Let me do some sea sounds" qui n’est pas directement suivi par l’écoute de la suite du titre, mais au contraire par une série de rembobinages et diverses discussions. Lorsque l’écoute du tire commence, elle se caractérise par des fluctuations du niveau des différentes pistes, comme pour étudier certaines parties. Cette version est incomplète, car on est probablement arrivé à la fin de la bande. Source: ATM 002 : Electric Lady Mixing Sessions , Studio 1970
Drifting (5) Alt. mix La plage commence avec la voix d’Eddie Kramer qui demande à Hendrix s’il ne veut pas reprendre ce nouveau morceau pendant que Mitch s’exerce aux roulements de toms. La version est préfacée par la phrase "Let me do some sea sounds". Ce que l’on peut entendre ensuite est la piste de base à partir de laquelle la version officielle de "Drifting" sera réalisée avec des overdubs et des montages post mortem (ajouts de vibraphone, d’une nouvelle piste de batterie et de parties de guitare extraites d’une autre piste). En revanche, il me semble que la piste de voix (datant probablement du 28 juin) qui figure sur cette version est la même que celle de la version officielle.
Ayler a écrit:
La version officielle de "Drifting" avant les overdubs post mortem (le vibraphone de Buzzy Linhart), mais aussi ceux de Jimi lui-même (sur la partie instrumentale finale) ; La plage (...) est particulièrement intéressante : c'est la prise qu'on retrouve sur The Cry Of Love sans l'overdub de la partie de batterie de Mitch Mitchell. On comprend d'ailleurs très bien pourquoi Mitch a réenregistré sa partie par la suite : il est manifeste qu'il se cherchait encore, même si certaines idées de jeu sur les toms sont déjà présentes.
Drifting (10) low vocals Cette version résulte probablement d’un bidouillage réalisé en réduisant la version officielle de stéréo à mono après une inversion de phase. Comme le dit ce membre de Crosstown Torrents, commentant les mixs "low vocals" d’une partie des morceaux figurant sur l’album The Cry of Love: “They seem to be generated from the official stereo mixes using a L-R mix to produce a mono track. Since vocals are down the middle on the stereo mixes of these songs, they are greatly reduced in volume on the resulting anti-phase fold-down. One version I have is straight mono, the other has had some differential EQ applied to the two channels to produce some fake stereo. In any event, this is certainly a fan effort.” Pour l'explication de l'inversion de phase, il y a ce site (en français): http://www.educamus.ac-versailles.fr/spip.php?article612 L'intéressant, dans le cas présent, c'est que ce procédé (ce fameux "fold down") permet de supprimer sur un enregistrement stéréo tout ce qui est mixé au centre, c.-à.d. tout ce qui n'est pas un peu plus dans le canal gauche ou un peu plus dans le canal droit. Sur la grande majorité des enregistrements la voix et la basse sont mixées au centre. Pour comprendre la deuxième partie de la citation ("One version I have is straight mono, the other has had some differential EQ applied to the two channels to produce some fake stereo. In any event, this is certainly a fan effort."), on doit savoir que cet effet s'obtient en réduisant sur un seul canal (donc en mono) deux pistes d'un enregistrement stéréo, donc on se retrouve avec un fichier mono. Et pourtant sur ces morceaux "low vocal" on est parfois en stéréo. L'explication est que les créateurs de ces mixages ont refait de la stéréo en dupliquant la piste mono et en égalisant différemment la piste de gauche et celle de droite (comme les BBC Sessions (1998) par rapport aux fichiers mono originaux qui figurent sur At The Beeb). Qu'on soit clair, il n'y a pas d'inversion de phase sur BBC Sessions, juste de la stéréo artificielle. Source: The Cry Of Love - Low Vocal Mixes, Studio 1970
Drifting merge [des versions 8 (plusieurs versions) et 10] Voici pour conclure une dernière version de "Drifting" qui combine la version "low vocals" (10) et plusieurs des versions issues de la session d'overdubs (version 8). Elle permet d'entendre avec un son un peu moins brut des parties du guitare inversées qui ne figurent pas sur les versions officielles. Source: Silver Blue To Bloody Red - Merges 1983 To 1970
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 18 Déc 2010 - 17:07
Night Bird Flying
Les premières version du titre sont datée du mois d'avril 1969. A ce moment, le morceau se confond avec un autre titre "Ships Passing Through The Night" dont les premières prises sont enregistrées les 5 et 6 avril avec Mitch et Noel. Hendrix revient ensuite sur "Ships Passing Through The Night" le 14 avril en compagnie de musiciens non identifiés dont un trompettiste. Cette version ne partage pas la même ligne mélodique que les autres versions du titre. Elle n'a donc pas beaucoup d'éléments en commun avec la version de "Night Bird Flying" parue pour la première fois sur l'album The Cry Of Love qui ne sera enregistrée qu'une année plus tard.
Avant cela, Hendrix enregistrera d'autres versions de l'hybride "Ships Passing Through The Night" / "Night Bird Flying" en mai 1969. Le titre figure parmi les morceaux enregistrés en compagnie de Johnny Winter, Stephen Stills, Billy Cox et Buddy Miles le 7 mai 1969 (durant la même session qui produira "The Things That I Used To Do"). McDermott signale une autre version enregistrée le 15 mai avec Sharon Layne au piano en plus de Cox et Miles (et peut-être aussi des cuivres et des percussions, mais comme rien ne circule il est difficile de vérifier).
Durant l'automne de la même année (octobre 1969, Juggy Sound Studios), d'autres versions seront enregistrées en compagnie du Band Of Gypsys additionné d'un pianiste (là aussi, rien n'est disponible). Nous avons en revanche accès à une courte version par le Band Of Gypsys datée du 23 décembre 1969 qui s'achève abruptement en raisons de difficultés techniques.
L'ouverture des studios Electric Lady donnera à Hendrix l'opportunité d'enregistrer une version définitive de ce morceau à partir d'une piste de base datée du 16 juin 1970. Le défi consiste à attribuer les enregistrements disponibles aux dates indiquées, ce qui peut s'avérer assez complexe en raison de désaccords entre les principales sources (McDermott, Jimpress, Univibes, Plug Your Ears).
Avril / mai 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare (électrique), chant
Night Bird Flying (6) démo La première version disponible de cette composition consiste en une démo de Jimi jouant et chantant seul "Ships Passing In The Night". La mélodie du chant ( voir la traduction), une partie de la grille d'accords et certains éléments du riff accompagnement le couplet nous indique qu'il s'agit d'une version embryonnaire de "Night Bird Flying". Le feeling est ici plus blues que sur les versions ultérieures. Après 2 minutes, Hendrix fait une erreur et s'arrête, on l'entend ensuite reprendre en voix de tête le passage qui lui pose problème. Il semble même y avoir une coupure à 2:20, il reprend mais s'arrête de chanter au milieu d'une ligne à 2:50 tout en continuant la rythmique de guitare, il place encore quelques paroles un peu plus loin et joue de manière de plus en plus imprécise avant de mettre un terme à cette démo dont la piste de voix sera réutilisée par Kramer en 2010 (voir la version (11)) Sources: Multicoloured Blues - The Unreleased Sessions, Talent & Feeling Vol. 1, The Completer et The First Rays Of The New Rising Sun (boot)
14 Avril 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitares, chant Noel Redding: basse [c'est sa dernière session avec l'Experience] Mitch Mitchell: batterie
Night Bird Flying (5) instrumental D'une structure relativement similaire à la démo solo, cette version instrumentale se caractérise par des overdubs de guitare, une rythmique passant à travers une cabine Leslie pour un effet d'orgue et particulièrement saturée et une guitare solo qui arrive à 2:45 après un solo de la première guitare (celle qui tient la rythmique dans le canal droit le reste du temps). Techniquement on n'a que deux guitares à la fois, la guitare solo remplaçant la guitare Leslie. A partir de 4:35, on sent que la structure du morceau n'est pas encore bien établie et que les musiciens ne savent pas comment conclure, comme en témoignent plusieurs arrêts successifs. En dépit de cela, c'est cette version instrumentale qui sera choisie par Kramer pour accompagner le chant de la version (6) sur le composite officiel de 2010. Sources: Let's Drop Some Ludes & Vomit With Jimi (sous le nom incorrect "Drone Blues")
Night Bird Flying (11) composite officiel Cette version a été réalisée en 2010 par Eddie Kramer qui a collé la voix de la démo (6) sur l'instrumental (5) pour donner ce qu'Ayler a qualifié, non sans raison, de "pire titre de l'album Valleys Of Neptune". Kramer a quand même eu la délicatesse de ne pas récupérer les parties de chant sur lesquelles il était évident qu'Hendrix était en train de se chercher. Ceci fait qu'à partir de 1:39 il n'y a plus de chant sauf deux brèves lignes à 3:00. La durée de ce composite est inférieure à celle de l'instrumental (5), non pas parce que Kramer a enlevé des parties, mais parce que la vitesse de la bande a été accélérée, probablement pour mieux coller avec le chant.
Ayler a écrit:
Le chant est extrait d'une démo enregistrée en solo en studio, collé sur une répétition assez informelle (écoutez Mitch !). Perso, je trouve le montage assez mal fait, et la version très inférieure à celle où officie un trompettiste (restée inédite). Mais c'est surtout la mise en perspective avec "Night Bird Flying" qui est édifiante : comparé au titre achevé du vivant de Jimi, ce bidouillage n'est qu'un brouillon. Le fait qu'il soit créé après sa mort rend d'autant plus choquant sa publication sur un album officiel. Publier sur un Dagger la démo et la tentative de mise en place du basic track aurait été autrement plus respectueuse de l'œuvre du musicien.
Ships Passing Through The Night (1) avec trompette & piano La date retenue pour cette piste par McDermott est assez étrange, car, comparé aux autres titres référencés à cette date, ce ne sont pas les mêmes musiciens qui accompagnent Hendrix ici. Le batteur ne semble être ni Mitchell, ni Miles et le bassiste ni Redding, ni Cox. On ne sait pas non plus qui joue les parties de trompette et de piano. Vu la configuration, je me demande si la date ne devrait pas être reculée d'un mois. En effet, lors des sessions avec Sharon Layne au piano, on a, présents dans le studio, le 14 mai un trompettiste inconnu et le 15 mai des cuivres du Buddy Miles Express. Il s'agit d'une version plutôt sommaire, sans les variations dans la grille d'accord que l'on trouve sur les autres versions et avec une mélodie différente pour le chant. C'est probablement pour ces raisons, que Jimpress n'a pas indexé ce titre comme une variation de "Night Bird Flying", contrairement aux autres versions de "Ship Passing Through The Night". Sources: The First Rays Of The New Rising Sun (boot), ATM 007-008 : Villanova Junction, Mixdown Master Tapes Vol. 4, Diamonds In The Dust, Cherokee Mist
23 décembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Night Bird Flying (8) Cette autre version intermédiaire a été jouée par le Band Of Gypsys à la suite des prises de "Honeybed". Hendrix commence seul à la guitare, bientôt rejoint par Cox puis par Miles, mais ça ne dure pas, la prise est interrompue par un raffut électronique de première classe, causé par des difficultés techniques dans le studio qui mettront fin à la session. Comme noté par Ayler, l'idée de jeu en sixtes lors de l'introduction est déjà présente. Sources: ATM 086-090 : Unsurpassed Masters
[Piste de base] 16 juin 1970 - Studios Electric Lady - New York [Overdubs] 19 juin & 22 août 1970 - Studios Electric Lady - New York [Mixage] 24 août 1970 - Studios Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitares, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: percussions
Night Bird Flying (1) 1er mix officiel C'est au bout de la 32ème prise que le trio Hendrix, Cox, Mitchell parvient à enregistrer un backing track qui servira de support à un nombre considérable d'overdubs (voix et surtout guitares). L'intro du morceau et certains des overdubs du morceau évoquent les cris de cet oiseau de nuit qui, par rapport au texte antérieur ("Ships Passing Through The Night"), a remplacé l'image du bateau solitaire. Seule la nuit est restée. Les arrangements du titre sont assez caractéristiques de ce qu'Hendrix enregistre à cette époque avec les riffs de basse doublés par (au moins) une guitare rythmique.
Ayler a écrit:
"Night Bird Flying" est un autre titre très complexe, surtout dans sa deuxième partie. Enregistré par le trio les 16 juin et 19 juillet 1970, retouché le 22 août et mixé avec Eddie Kramer le 24, c'est un titre là encore virtuellement fini. Ils ont d'ailleurs procédé à son mastering le 26 août dans la perspective de le sortir en face B de "Dolly Dagger". Une influence de Bob Dylan n'est pas à exclure, tant pour le chant que pour la colonne vertébrale de la composition. En revanche, toute la seconde partie n'appartient qu'à lui : Jimi dresse un véritable mur de guitares, profitant des overdubs pour jouer des arrangements stupéfiants.
Night Bird Flying (2) 3e mix officiel Ce mix réalisé par Mark Linett sous la supervision d'Alan Douglas n'apporte pas non plus de changement renversant. Comme pour plusieurs autres titres parus sur Voodoo Soup, il supprime les percussions et met la voix plus en avant. Source: Voodoo Soup (1995), Studio 1970
Night Bird Flying (10) 4e mix officiel Ce mix aurait été, selon les notes du coffret pourpre, réalisé le 22 août 1970 par Hendrix et Kramer peu avant la version qui figure sur The Cry Of Love. Outre des parties de guitare légèrement différentes (moins de "multi-couches" dans la partie finale notamment), le mix présenté ici inclut des effets censés évoquer le vol d'un oiseau ou d'un vaisseau spatial (à vous de voir). Cette version reste quand même le mix alternatif le plus différent de la version (1) qui demeure La Référence. Source: The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD]
Night Bird Flying (4) low vocal La version suivante de "Night Bird Flying" est relativement peu intéressante car il s’agit probablement d’un bidouillage réalisé en réduisant la version officielle de stéréo à mono après une inversion de phase (pour plus de détail voir les explications données dans la chronique consacrée à Drifting). Source: The Cry Of Love - Low Vocal Mixes, Studio 1970
Night Bird Flying (9) mixing session
Ayler a écrit:
L'écoute de "Night Bird Flying" vaut le détour pour deux raisons. D'une part les mixages successifs varient le long des 10 minutes présentées ici, et permettent de nous faire apprécier les différentes parties de guitares, plus ou moins audibles selon les passages sur la version officielle. D'autre part, c'est un fantastique regard sur Hendrix l'architecte musical, qui construit ses soli à partir de plusieurs parties de guitares qui ne prennent du sens que lorsqu'elles sont combinées : au delà de l'improvisateur, c'est le compositeur que l'on peut entendre ici.
On entend d’abord l’intro, puis la piste de basse et une piste de percus (Juma), auxquelles viennent s’ajouter une puis deux pistes de guitare, ainsi que la batterie, puis encore de la guitare, dont des parties qui ne sont pas présentes sur le mix final. Vers 2:30, le volume est coupé et on entend des voix dans la cabine de contrôle et rapidement après un nouveau mix avec cette fois-ci aussi la piste de voix. Ce mix est plus proche du mix officiel, mais il reste des différences dans le son et l’équilibre des différentes pistes. Vers 6:30, la musique est à nouveau coupée et nous avons droit à une nouvelle version où le niveau des différentes pistes varie fréquemment. À partir de 9:20 et jusqu’à 9:50 on peut entendre une rythmique de guitare qui est "noyée" sous les overdubs dans la version officielle. Source: ATM 002 : Electric Lady Mixing Sessions, Studio 1970
Night Bird Flying (7) fragment Un très court passage figure sur la plage "Fragments" qui, comme son nom l'indique présente des fragments de plusieurs morceaux dont "Blue Suede Shoes", "Night Bird Flying" et "Come Down Hard On Me Baby". Source: UFO Jams
Dernière édition par sequelenoise le Mer 20 Mai 2015 - 13:53, édité 9 fois
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Dim 26 Déc 2010 - 11:42
Freedom
Le titre de cette semaine constitue un autre des morceaux sortis après la mort de Hendrix, mais, à la différence de nombreux de ces derniers, il a également été joué en concert. Dans le cas présent, nous disposons de 20 versions live de "Freedom", soit une moyenne de deux fois sur trois entre avril et septembre 1970. Il s'agit pourtant d'un morceau aux arrangements complexes dont la mise au point nécessita de nombreuses sessions. Comme beaucoup des compositions de Hendrix de cette période, "Freedom" est un titre composé de plusieurs parties correspondant à des riffs distincts élaborés à des moments différents. Le riff du couplet date selon Billy Cox, de l'hiver 69/70, mais on trouve aussi l'un des riffs du morceau dans une des jams enregistrées avec Gypsy Sun & Rainbows à la fin de l'été 1969. Pour McDermott qui a pu écouter des bandes dont nous ne disposons pas, les premiers enregistrements de "Freedom" datent du printemps 1969. A l'époque, l'un ou l'autre des riffs de "Freedom" est inclus dans certaines versions de "Crash Landing" (24 avril et 15 mai 1969) dont le riff principal est très proche du riff qui accompagne le solo de "Freedom". On remarque d'ailleurs sur le plan de la thématique, une parenté indéniable entre "Freedom" et "Crash Landing", les deux chansons étant en effet largement inspirées par l'addiction de Devon Wilson à l'héroïne. Après quelques brèves apparitions à l'automne 1969 (versions 29 & 2), on retrouve "Freedom" durant la très documenté session du 23 janvier (10), en appartement avec Mitch (9), puis au Record Plant (33, 3 & 35). Toutes les autres versions studio ont été enregistrées à Electric Lady.
Pour que l'on comprenne de quelles parties il s'agit, j'ai séparé le morceau en plusieurs parties:
l'intro et les couplets basés sur le riff1
le refrain basé sur le riff 2
le pont chanté (dont la première ligne est "You don’t have to say that you love me") basé sur le riff 3
le solo de guitare et l'instrumental funky basés sur le riff 4
le pont instrumental (celui qui a été coupé de la version officielle)
la fin
Août/Septembre 1969 - Hit Factory - New York
Jimi Hendrix: guitare Larry Lee: guitare (?) Billy Cox: basse (?) Inconnu: batterie
Freedom (29) Jam L'enregistrement débute en cours jam sur le riff de basse qui est joué durant le solo de guitare et la partie funky (riff 4) des versions complètes de "Freedom". On notera que le tempo est ici particulièrement plus lent. Il y a deux guitares et Larry Lee pourrait bien être celui qui joue la six cordes que l'on entend dans le canal de gauche, qui commence par doubler la basse avant de jouer un motif répétitif en accords. Jimi est probablement le soliste sur la droite qui s'interrompt vers 1:20 laissant une rythmique qui ne décolle pas (Larry Lee continue ses accords, Billy Cox son riff et le batteur est à la peine). A 2:25 le soliste de droite revient pour jouer une rythmique un peu plus funky qui va inciter l'autre guitariste à se lancer dans un solo (à 2:56) qui ne restera pas dans les mémoires. A 4:10 Lee revient en rythmique et à 4:35 Hendrix attaque un solo tout en continuant la rythmique sur les cordes étouffées et revient sur le riff à 5:11. Lee n'attendait que cela pour lancer un autre solo et du coup même Cox se permet des variations de son riff, si bien que vers 6:45, la jam n'a plus rien à voir avec "Freedom". A 7:30 Cox relance le riff, Hendrix le suit et suggère une fin en montant les accords en chromatique. Sources: Mixdown Master Tapes Vol. 1, ATM 246-248 : Gypsy Sun & Rainbows: New York City , Electric Church Outtakes
7 Novembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Buddy Miles: batterie Inconnu: piano
Freedom (2) C'est vers la fin de la seconde prise d'Izabella (13), environ 2:30 après le début, que l'on entend deux riffs caractéristiques de Freedom: le riff du pont (qui correspond à la partie chantée après le deuxième refrain sur les versions complètes, donc le riff 3) et celui du solo et la partie funky qui le suit (riff 4). L'ensemble dure presque une minute. L'enregistrement de ce titre a longtemps été situé en juin 1970 à Electric Lady avec Steve Winwood et Dallas Taylor. Sources:ATM 054 : Blue Window , Black Gold (coffret 5 CD), Hear My Freedom, Earth Tones
23 janvier 1970 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie Don (?): Harmonica
Freedom (10) Cette version est située au début de la jam connue sous le nom de Highway Of Broken Hearts", "Seven Dollars In My Pocket", "Highway Of Desire" et comprenant aussi des parties de "Ezy Rider" et de "Midnight Lightning2. On reconnait en début de plage un proto-"Freedom" joué sur un tempo lent, avec quelques paroles. Les musiciens restent sur le riff 1, celui du couplet (peut-être pour ne pas perturber davantage l'harmoniciste inconnu qui a déjà suffisamment de peine comme ça). La partie consacrée à ce riff ne dépasse pas 1:15. Sources: Record Plant Sessions 23 January 1970 - Two Inch Master Tapes, Diamonds In The Dust, ATM 214-215 : Old Time (reprenant le contenu de de l'ATM 045 : Sessions Vol.1: January 23, 1970), Freak Out Blues, Studio 1970
1er février 1970 - appartement de Jimi - Greenwich Village, New York
Freedom (9) acoustique Freedom fait une brève apparition sur une bande d'une trentaine de minutes ("Acoustic Jam with Mitch - JA 17") qui marque les retrouvailles musicales de Jimi avec Mitch Mitchell. On entend entre autres des ébauches des titres suivants: "Stepping Stone"/"Sending My Love To Linda"/"Freedom"/ "Here Comes The Sun"/"Cherokee Mist"/"Calling All Devil's Children". Vers 6:40 (sur Healing Power), Jimi joue le riff du solo et de l'instrumental funky (riff 4). Ça ne dure pas, 20 secondes plus tard il passe déjà à un autre riff. Sources: Healing Power, Acoustic Jams (court extrait dans "Acoustic Jam (solo)"), Black Gold (coffret 5 CD), Studio 1970 , Out In The Sun
16 février 1970 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: percussions
Freedom (33)
Ayler a écrit:
Augmenté de Juma aux percussions, le groupe nous livre une démo précoce de "Freedom" digne de retenir notre attention : elle est notablement différente de la version officielle, qui est donc le fruit d’une évolution conséquente. Rythmique, breaks et mélodie du chant sont ainsi relativement éloignés sur cette prise (sans parler de l’absence du pont et de la fin), même si l’essence du morceau est bien présente.
Cette version intermédiaire nous apprend que Mitch n'a pas fait trop long pour apprendre ce nouveau titre qui démarre, ici, par une longue intro incluant quelques chœurs (des "la la la" mixés en retrait). Nous ne disposons d'aucun autre enregistrement incluant cette partie probablement abandonnée avant le début de la tournée en avril. Cette version se caractérise par une prise de chant en direct et des paroles très différentes, même si certaines phrases sont déjà là. Si vous pouvez l'écouter, faites attention au passage situé à 2:02, on dirait qu'il y a un edit. On peut aussi entendre des riffs qui, comme l'intro, ne figurant pas sur la version définitive. Cette version de travail relativement solide faiblit dans sa deuxième partie avec notamment vers 2:30 des problèmes de mise en place de la rythmique. Il y a pas mal d'impro dans la dernière partie, car le travail de composition n'est pas encore entièrement achevé. A 3:19, on revient sur un riff familier, qui ne dure pas. La fin du titre est dissimulée par un fondu en sortie (fade out). Source:The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD]
15 mai 1970 Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Freedom (3) Cette version instrumentale nous laisse entendre le groupe essayant d'enregistrer un basic track. Il y aura durant cette session 15 prises, celle-ci étant la dernière.
Ayler a écrit:
La prise instrumentale constitue un basic track sans intérêt particulier, tant la version studio finale est définitive. On notera toutefois la présence du pont inédit de cette dernière, sans partie de piano à ce stade de l'évolution du titre.
Freedom (35) La version officielle du titre ci-dessus. Source: West Coast Seattle Boy: The Jimi Hendrix Anthology
16 juin 1970 - Electric Lady - New York (ou 15 mai 1970 Record Plant - New York)
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Freedom (1) Voici une autre version de "Freedom" sans overdubs, donc pas jugée suffisamment solide pour justifier un travail de studio. Il s'agit d'une version chantée (probablement en direct). Jimi chante le début du titre puis s'arrête de chanter au début du 2e couplet (après "electric water"). Il joue ensuite le second refrain sans chanter, et reprend les parole sur le pont chanté (riff 3). La suite correspond à la structure standard avec l'instrumental.
Ayler a écrit:
Avec "Freedom", dont une des deux versions présente une partie vocale (enregistrée en direct ?), c'est la confirmation des problèmes rencontrés par les musiciens vis-à-vis des arrangements complexes de la composition.
[Master] 25 juin 1970 - Electric Lady - New York [Overdubs] 14 & 19 juillet 1970, 14 août 1970
Jimi Hendrix: guitare, chant, piano Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: percussions Albert Allen (rebaptisé TaharQa Aleem) et Arthur Allen (rebatisé Tunde Ra Aleem): chœurs
Freedom (4) Voici enfin La Référence , la version à côté de laquelle toutes les autres n'ont qu'une importance mineure: le tire qui ouvre The Cry Of Love.
Ayler a écrit:
L'album s'ouvre sur "Freedom", véritable manifeste de la nouvelle musique de Jimi : complexe mais avec un groove irrésistible. Les 20 versions Live du trio Hendrix/Cox/Mitchell jouées en 1970 montrent l'attachement de Jimi à cette composition, qu'il mixera avec Eddie Kramer le 24 août 1970.Les nombreuses sessions à l'Electric Lady Studio (25 juin, 14 et 19 juillet, 14 et 20 août 1970) témoignent de la richesse du titre : le trio de base est augmenté des choeurs des Ghetto Fighters (les jumeaux Allen), des congas de Juma Sultan, et d'une partie de piano jouée par Jimi lui-même, qui élargit habilement les timbres du morceau. Le titre est sans doute édité : une partie du pont central, systématiquement jouée dans les versions live est ici absente. Les notes de "First Rays Of The New Rising Sun" indiquent que Jimi comptait rajouter un overdub de quelques secondes (de 2:22 à 2:30). Outre la qualité de l'écriture et de l'interprétation, on notera aussi l'étonnante diversité des parties de guitare : rock, blues, jazz, funk... tout y passe en moins de trois minutes trente !
Selon McDermott et Kramer, la session du 19 juillet donnera aux musiciens l'occasion de refaire quasiment toutes leurs parties: nouvelle voix (doublage par Hendrix de certaines de ses lignes), overdubs de guitare, nouvelle partie de basse de Cox, doublage par Mitchell de sa piste de batterie et ajout d'une piste de piano par Hendrix. Le mystère reste entier lorsqu'il s'agit de savoir si Mitch a doublé sa partie avant ou après le décès de Hendrix. Sources: The Cry Of Love (1971), First Rays Of The New Rising Sun (1997), Crash Landing Master Reels & Outtakes (faux mix mono: un canal de la version stéréo)
Freedom (5) La version remixée sous la supervision d'Alan Douglas n'ajoute rien à la version officielle précédente: voix plus en avant, mixage un peu différent du volume des pistes de guitare. Sources: Voodoo Soup (1995), Truth And Emotion [Purple Haze Records]
Freedom (8) mixing and overdub session La version suivante commence par un mixage complet de "Freedom" qui laisse bien entendre la partie de piano, surtout durant le pont instrumental [de 2 :36 à 3 :09] coupé sur la version officielle. La suite de la plage est consacrée à des overdubs qui ne figurent pas, il me semble, sur la version officielle (mais on ne sait jamais avec un tel empilement de pistes de guitare). Le petit détail pour les trainspotters: à la fin du titre, on entend Jimi déclarer "that's good enough", comme sur la version (7). D'ailleurs les différentes parties instrumentales et vocales sont les mêmes sur ces deux versions. Ce petit détail nous met sur une piste intéressante: en comparant cette version à la (4) on se rend compte que la session présentée ici date d'avant les overdubs de batterie, de basse, mais après l'ajout des chœurs, du piano et de certaines guitares (deux d'entre elles au moins sont déjà présentes). Le chant est également le même sur les deux versions. Sources: ATM 002 : Electric Lady Mixing Sessions , Studio 1970
Freedom (7) Hormis le fait que les deux versions ne tournent pas tout à fait à la même vitesse, il n'y a aucune différence notable entre cette version et la précédente. Il s'agit peut-être du même mix, mais de deux sources différentes: la (8) provenant d'un micro d'ambiance placé dans la cabine du studio, tandis que la (7) pourrait constituer un mix à partir des bandes elles-mêmes. Sources: Acoustic Jams, A Sea Of Forgotten Teardrops, ATM 190 : Hendrix for Everyone
Freedom (6) Alt. mix Ce mix basé sur la version officielle (4), donc sans le pont instrumental et avec les overdubs de batterie, se caractérise par le fait que les chœurs des Ghetto Fighters sont mixés sur un seul canal et qu'on les entend davantage (notamment vers 2 :45 et ensuite), mais la différence est anecdotique. De plus, la qualité sonore est notablement inférieure ici. Sources: 51st Anniversary (The Story Of Life...), Studio 1970
Freedom (35) low guitar Pour une fois, Experience Hendrix s'est lancé dans un partenariat avec un fabriquant de matériel un peu moins absurde que celui avec Gibson pour la commercialisation d'une copie de Fender Stratocaster de bas de gamme. Ici c'est avec une entreprise de modélisation d'amplis du nom de Line 6. Dans le cadre d'un de leurs produits, on peut obtenir des fichiers sonores contenant l'accompagnement d'une dizaine de morceaux sans la guitare, pour que les acheteurs aient tout le loisir de se prendre pour Jimi. Dans certains cas, les pistes instrumentales ont été réenregistrés, mais pas ici. On a donc Mitch, Billy, le piano et la voix de Jimi, ainsi que les frères Allen, ce qui s'avère très intéressant pour étudier la piste de chant (les parties doublées), ou tout autre instrument hormis bien sur la guitare.
Freedom (32) low vocals A partir de cette version, on tombe vraiment dans l'anecdotique le plus pur. Cet extrait de The Cry Of Love - Low Vocal Mixes (probablement l'œuvre d'un fan) ravira les personnes souhaitant étudier le jeu de Mitch et entendre les choeurs sans la piste de chant, quoi qu'à partir du pont chanté, le chant soit de retour. Source: The Cry Of Love - Low Vocal Mixes, Studio 1970
Freedom (28) vidéo promo La version officielle de The Cry Of Love additionnée de réverbe et d'un public imaginaire à l'occasion d'une vidéo promotionnelle (Superstars in Concert).
Freedom ( ) merge On termine ce long sujet avec une version qui mélange trois mixages de "Freedom". Elle a le mérite de restaurer le pont instrumental avec le piano. Source: Silver Blue To Bloody Red - Merges 1983 To 1970
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 18:36, édité 11 fois
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 1 Jan 2011 - 14:57
Calling All Devil's Children
La version la plus connue de ce titre date des sessions d'0ctobre 1968 aux studios TTG à Hollywood. Sa sortie récente sur West Coast Seattle Boy a suscité certaines critiques en raison de l'absence du fameux "drug bust" en fin de titre. Nous verrons ici qu'il existe plusieurs versions de cet enregistrement et qu'une seule d'entre elles contient ce fameux "drug bust" [sans compter la version (3) qui constitue un cas particulier]. Avant que ce titre ne devienne officiel, sous le titre "Calling All The Devil's Children", les experts co-créditaient Noel Redding comme compositeur ainsi que comme guitariste. Ces mentions ne figurent pas dans les notes du coffret officiel, qui attribuent l'entier des crédits (composition et guitare) à Hendrix.
Pour une fois, il n'existe pas de versions de travail antérieures à la version officielle. Néanmoins, le terme "officiel" est à prendre avec des pincettes, le titre n'ayant pas été considéré digne de publication par Hendrix, malgré la présence d'overdubs (pas seulement "vocaux"). Il existe en revanche des citations du thème lors de jams informelles avec Buddy Miles en novembre 1969. Le riff de "Calling All Devil's Children" réapparaîtra en acoustique en février 1970 lors du retour de Mitch à New York. Il existe aussi une jam contenant ce thème, pour laquelle il est difficile de déterminer une date d'enregistrement, la seule certitude étant que Jimi y tient la basse et non la guitare.
[Studio] 21 octobre 1968 - Studios TTG - Hollywood
Jimi Hendrix: guitares Noel Redding: basse Mitch Mitchell: batterie L'Experience, Eric Barrett et une foule d'invitées et d'invités: ambiance, cris...
Calling All Devil's Children (1) sans overdub vocal Cette version est plus courte que les autres, car elle ne contient pas les deux premières minutes de musique présentes sur les autres versions. Elle ne contient pas non plus d'overdubs "vocaux", ce qui nous permet de nous concentrer sur les aspects musicaux. Pour Ayler, ce titre est le petit frère de "The Stars That Play With Laughing Sam's Dice", le solo de guitare en moins, les riffs ciselés de l'introduction en plus. Comme le note aussi Purple Jim, le titre est particulièrement heavy avec un riff grungy qui évoque Link Wray et une fin qui rappelle "Third Stone From The Sun". Sources: Electric Anniversary Jimi (basic track sous le titre "All Devil's Children (Basic Version)"), ATM 180-183 : TTG Studios
Calling All Devil's Children (2) avec descente des stups Il s'agit ici de la version longue avec les overdubs simulant, en fin de titre, une descente des stups ("drug bust") avec sirènes et exhortations à se débarrasser de toutes les substances prohibées dans la cuvette des WC, sans oublier de tirer la chasse. Ces overdubs, résultant de présence dans le studio d'un grand nombre de personnes n'ayant aucune fonction musicale à proprement parler, constituent pour beaucoup la caractéristique principale de la version enregistrée lors de cette séance. On notera que ces "sons d'ambiance" ont été ajoutés ultérieurement à la 27ème prise du morceau. Les deux acteurs principaux de ce qui s'apparente à un sketch improvisé sont Jimi Hendrix et Eric Barret, qui, selon les souvenirs de Noel Redding, s'essayent à une parodie du "Goon Show" de la BBC, une émission humoristique des années 60. Jimi joue tour à tour le rôle, d'un prêcheur et d'un politicien, d'un fêtard, etc. le tout avec des voix du type "personnage de dessins animés". On pouvait voir un aperçu du dispositif employé avec Hendrix prenant de la hauteur sur le forum ici, mais cette image a disparu. On peut la retrouver ici
Pouz plus d'images des sessions aux studios TTG, on consultera la rubrique suivante du forum..
Voici pour les personnes curieuses une retranscription partielle de l'overdub "vocal", réalisée par renwickmcneill pour JimiPassItOn. D'après moi l'intérêt de ce texte est mineur et ne nécessite pas de traduction, à moins qu'il y ait des volontaires...
Citation :
CALLING ALL DEVIL’S CHILDREN (2) [With Eric Barret & others – shouting]
Jimi: See if I can…So-uh, wha-what sign are you? Girl : Hah? Jimi: Wha-what sign are you? Excuse me? No, I, one time Girl : Sagittarius Jimi: Is that, oh, do-does that mean, well, does that mean I can-uh love you-ha-ha Girl : Ha-ha-ha… Jimi: All right, hey! [Politician stuff] ? : Ah ha Jimi: Got ‘em, hyuh, is everything all right…. [Politician voice] Ah right, thank you, thank you… All right now listen, now what I’m here for tonight, I’m tryin’ to give you all piece of mind, all right. Tryin’… Yes, yeah, yeah right, right… Now all it takes is a few minutes of your evening, get yourself together by yourselves, any time you’re away from home… Yeah, because now the Devil is ruling you like God. The Devil is ruling… Money is God… Yeah, where were you?... Hey, oh no…. What’s the point… I’m not talkin’ about that, no… Listen the Devil… The Devil, listen, Listen… The Devil is gonna take over you… You had better save yourself… Promise… All right now, we’re ‘Young America’ what are we gonna do about it? … You gonna go down an’ do me now? yeah, listen, hold his flight [Various shouting] ? : You can’t smoke on that flight now ? : Follow me ? : I paid you to ask him Girl : Rot in Hell!... The government is wrong! Jimi: Anyway wait, wait, I think ? : Ian says it’s a bust Jimi: Wait, wait a minute, wait Eric: Flying V!… Oh, man…in the Sun! Jimi: Well anyway, what’s up man? ? : I dunno Eric: Don’t leave it on the… Jimi: I got to get out of my , then I’m goin’ Girl : They’re fuckin’ sound Jimi: Well, I see someone with beer, but I don’t know, really ? : Groovy man Jimi: Actually, it’s really holding the Mexico that I love ? : Oh, you got to stay… Eric: Oh, Artie, baby ? : Artie, you can’t leave Eric: Sock it to me… Artie…Oh-ooh Girl : Baby! Eric: Oh-ooh… putting me down, hey whatever Jimi: Yeah, well, if you looked in my neighbourhood, right, you know Girl : I was just crashing, every thing, you know ? : Hey it’s Artie again ? : I’ll catch you around ? : Ah, there comes Artie again Eric: Love, peace and break your arms? Girl : Really? ? : Yeah, it happens a lot, yeah ? : Artie choked on his neck chain Eric: What happened to Artie? ? : Peace brother heh-heh-heh, peace baby…peace ee-ee-ee ? : What happened to Artie? ? : I’ve got to get you a little acid ? : Artie! Artie! ? : Haven’t you heard about his lament? Eric: Artie’s a lovely boy ? : Haven’t… [LOUD VOCAL POLICE SIRENS] Jimi: A bust! Let’s get the hell out o’ here Noel:? Flush the toilet! flush the toilet! ? : Push ? : Have you got any acid?! Girl : We got police! ? : Quick! LSD! forget the shit ? : Oh, shit [Thumping noises, tape ends]
Calling All Devil's Children (9) avec discours politique Cette troisième version comprend un overdub vocal alternatif dans lequel le dialogue entre Barret et Hendrix est plus présent (les autres personnes participent moins), tandis qu'il n'y a pas de descente des stups. C'est cette version de l'overdub qui sera utilisée par Experience Hendrix comme base pour la version officielle. Sources: ATM 180-183 : TTG Studios , The Electric Church, Mixdown Master Tapes Vol. 1
Voici, à nouveau, pour les personnes curieuses une retranscription partielle de l'overdub "vocal", réalisée par renwickmcneill pour JimiPassItOn. Là auussi, toujours d'après moi l'intérêt de ce texte est mineur et ne nécessite pas de traduction, à moins qu'il y ait des volontaires.
Citation :
CALLING ALL DEVIL’S CHILDREN (9) [With Eric Barret & others – shouting]
(Eric: Ye-e-e-e-ah! [various shouting etc.]) All right, now the main point I’m… all right, scuse me a minute The main point I’m trying to say, right, man Is you’re gonna be completely lost Devil’s gonna be takin’ care of you an’ all this…. And you’ll be livin’ in utter confusion, are you? (Eric: Confusion! [various shouting etc.]) Right, right Got to go
And I’ve got to say, it only takes about three or five minutes a day, by yourself at home, just to find yourself, to feel yourself out, to find what you want to do
in life, right? (Eric: Right! [various shouting etc.]) Thankyouverymuch. Yes. I mean there’s so many things happenin’ in America. What are we supposed to do about it? What are we gonna do about it? (Eric: Yes, what are we gonna do about it!? [various shouting etc.]) We’re gonna fight, that’s what we’ll do about it! (Eric: Ye-e-e-ah! [various shouting etc.])
Because we are right and all the other rah-yahbly-blah-blah [spoken in a snarling, distorted voice] And I’m a former governor of Southern Alabama [spoken in a very silly voice] (Eric: You Bu-usssh! [various shouting etc.]) I’ve got a white house down in Alabama, [spoken in a very silly voice] (Eric: Whose acting a part! [various shouting etc.]) An’ if I don’t get in the Whitehouse I’m…[spoken in a very silly voice] (Eric: Ala-who?! [various shouting etc.])
Gonna, ah, listen to me, listen to me (Eric: I listen to you!) All right yeah, but listen (Eric: I have been listenin’ to you! what is it?!) Ah, ah, listen to me, listen to me, all right (Eric: Not even listenin’ to him! Hey!) You’ve got to save yourself, you’re not listening to me, ah, you’re not listening to me (Eric: Yeah, we’re listenin’ to you! all right!)
All right, all right, all right, all right (?: …ridiculous, what else do you want? (Eric: They’re all communists in your eyes) You’ve got to vote out of conviction on this one. Oh, there’s a microphone [something get’s knocked over] (?: Crazy) Hey, oh… go ahead… get ‘em all (Eric: I’m late! I’m late! for a very important date! [various shouting etc.]) Okay, let’s go, come on, get back, all under suspicion [spoken in Police voice] Right you’re under…All try to confess [spoken in Police voice] (Eric: Sock it to ‘em baby! [various shouting etc.]) (Girl: Let your hair down when you’re stoned!) All right everybody it’s all over (?: Out o’ sight) (?: Out of sight) (Eric: Sock it to me baby! [various shouting etc.]) What’s happening? What’s happening over there Turn up the volume We’re gonna have the best studio all?? (?:I mean certainly all condensed paint goggles???]) Well I see some a bit weird, but I don’t know really.
(Noel?: Groovy baby) (?: Is that him?)
Calling All Devil's Children (3) bricolage ? Cette version, référencée par Jimpress et Doug Bell ne figure sur aucun des albums que je possède. Selon ces sources, il s'agit de la version avec l'overbub "descente des stups, avec la jam (JS 31) ajoutée près de la fin (à 5:56) et certaines parties de Jam Thing . En bref, un bricolage plus ou moins habile. Sources: Master Series Volume 2, Lost In The Mists Of Time
Calling All The Devil's Children (11?) version officielle Sortie tout récemment, cette version basée sur la (9) mérite sa propre entrée dans la numérotation, car le mix est différent. Hormis la qualité sonore qui s'améliore (surtout celle de la batterie) l'overdub "vocal" est audible plus tôt (après 3 minutes). A 3.12 Eric Barett peut être entendu distinctement jouer le rôle du présentateur: "Allright, Ladies & Gentlemen, tonight our guest speaker...", passage que l'on n'entendait pas sur les autres versions. On notera aussi que les producteurs ont choisi d'omettre la fin de la version (9), ce qui prive l'auditeur de la fin de l'instrumental ainsi que des 5 dernières lignes de la retranscription ci-dessus, mais pas de la "descente des stups" qui ne figurait pas sur cette version. Source: West Coast Seattle Boy
[Studio] 7 novembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Buddy Miles: batterie
Calling All Devil's Children (4) mono Au cours d'une longue jam (JS 23(1) ou S1341) entre guitare et batterie, Hendrix introduit le thème de "Calling All Devil's Children" à un tempo élevé qui permet à Buddy Miles de sortir le grand jeu à grands renforts de grosse caisse, caisse claire sur tous les temps et cymbales en continu. Après moins d'une minute de ce traitement, Hendrix passe à une rythmique percussive sur cordes étouffées à la suite de laquelle la jam s'oriente vers un autre thème. Durée du passage: 1:30 Sources: Earth Tones(sous le titre "Calling All Devil's Children/Steppin' Stone-Ezy Ryder Jam"), ATM009: Band of Gypsys: Lonely Avenue, Studio 1969
Calling All Devil's Children (10) stéréo, mix officiel La version officielle de la jam ci-dessus (JS 23(2)) avec un son stéréo et davantage de Buddy Miles... Source: Burning Desire (2006) (fait partie de la jam "Stepping Stone/Villanova Junction Blues")
[Studio] 14 novembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Buddy Miles: batterie
Calling All Devil's Children (5) Encore une jam Jimi/Buddy (JS24 ou S758]) durant laquelle le thème de "Calling All Devil's Children est cité brièvement. La jam contient aussi des éléments de "Stepping Stone". Sources: Let's Drop Some Ludes & Vomit With Jimi, The Record Plant Jams Vol. 2 (fait partie de "I'm A Man - Instrumental"), Studio 1969disque 12 (fait partie de "Jungle")
[Demo] 1er février 1970 - appartement de Jimi Hendrix à Greenwich Village - New York
Jimi Hendrix: guitare acoustique (Martin D45)
Calling All Devil's Children (6) "Calling All Devil's Children" fait une brève apparition (une quarantaine de secondes) sur la Jam (JA 17) qui marque les retrouvailles musicales de Jimi avec Mitch Mitchell. A la suite d'une partie flamenco, Hendrix débouche à 11:55 (temps de la version figurant sur Healing Power) sur le riff de "Calling All Devil's Children". On notera que Mitchell n'accompagne pas Hendrix durant cette partie. Sources: Black Gold (coffret 5 CD)(fait partie de "Instrumental Jam (Jimi & Mitch)"), Healing Power , Out In The Sun
[Studio] octobre 1968 - Studios TTG - Hollywood/15 juin 1970 Electric Lady - New York ?
Calling All Devil's Children (7) Bass & Drums Jam Cette improvisation entre Hendrix et des musiciens non identifiés commence par une partie de durant laquelle seule la basse et la batterie sont présente. Le thème de "Calling All Devil's Children" est introduit une première fois à 0:35, conduisant à un crescendo plus ou moins bien maîtrisé. Ensuite, tout se calme et la basse enchaîne avec des riffs du morceau de Traffic "Pearly Queen". Un guitariste tente quelques accords et s'arrête alors que la basse revient sur "Calling All Devil's Children", cette fois sans le crescendo, mais avec des passage en doubles notes (deux cordes jouées simultanément). Hendrix part ensuite sur un autre riff, mais le batteur ne croche pas, Hendrix change de riff, le batteur est perdu, il s'arrête et Hendrix continue tout seul, explorant de nouvelles idées qui restent très peu développées.
Dans sa chronique d'Unsurpassed Masters, Ayler a écrit:
La date de la plage 11, "Jimi on Bass" (6:22) est là encore assez incertaine. On retrouve ce titre et les trois suivants sur "Black Gold" avec un titre fantaisiste ("Third Stone From The Sun, Villanova Junction Blues (Instr)"). On entend quelques accords de guitare au début de la 4ème minute puis le riff de "Calling All Devil's Children". La présence de Jimi à la basse ne fait que très peu de doute.
Sources: Black Gold (coffret 5 CD)(fait partie de "Third Stone From The Sun, Villanova Junction Blues (Instr.)" qui est un mélange de sessions différentes : "Jimi on Bass"/"Instrumental Jam With Piano" (JS26)), ATM 086-090 : Unsurpassed Masters (sous le titre "Jimi on Bass"]9, RECORD PLANT JAMS VOLUME II
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 8 Jan 2011 - 16:20
Belly Button Window
Enregistré lors des dernières sessions à Electric Lady, "Belly Button Window" est un blues intimiste dont les paroles (voir ici la traduction) méritent une petite analyse. Pour ce faire, nous allons faire appel à Michael Fairchild, expert hendrixien ayant depuis la fin de l'ère Douglas une fâcheuse tendance à confondre Hendrix et Nostradamus (cf. son site http://www.rockprophecy.com/). Fairchild a écrit le texte suivant dans les notes de pochette de l'album Voodoo Soup. Les textes des paroles auxquelles il fait référence figurent dans le livre de Bill Nitopi, Cherokee Mist. The Lost Writings, paru en 1993.
Citation :
An early demo was cut on July 23 at Electric Lady. Then the master take was cut on 4-track, 1/2-inch tape on August 22, 1970. This Brownie McGhee-style blues was Jimi's last studio recording, which became the closing track of The Cry Of Love album in 1971.
I'm up here in this womb, and I'm lookin' all around...
The divorce of his parents and his childhood poverty left Hendrix too familiar with the heartbreak of children born into unfortunate circumstances. Sometime in early 1969 Jimi drafted a song about the issue and titled it Mister and Miss Carriage Esq. The lyrics, scrawled on TWA stationary conclude with him observing, `Isn't it a shame how the lack of money can rule a life'.
While in Charlotte, N.C. on May 9, 1969, Jimi picked up some hotel stationary and further developed his lyrics under the title of Mr. and Miss Carriage: ...if you want abortion, by all means go ahead, because you know it ain't kool to bring me up without no bread especially when tha world outside is so cold, hateful and dead so legalize, if you're wise...
A third draft of handwritten lyrics for this song closely resembles the finished take known as Belly Button Window, however Jimi left his last draft untitled.
It is uncertain whether or not he intended to change to song's name. But in late August 1970 he booked into the Seagrove Hotel on the Isle of Wight and signed the register `Mr. & Misscarriage, Eart, Human Bean'.
`I wrote a song on abortion', said Hendrix in 1969. `They should legalize abortion. See, evolution is changing the brain, so quite naturally you gonna have hang-ups of thought, but still the whole past is going towards a higher way of thinking. But there are still some hard-heads that...don't give theirselves a chance to develop in the brain, or let their souls develop, or the emotions...This is a modern age and they do have pills for this...and some of these girls get very sick trying not to have babies. And who says that it's written that...it is a sin to, what-they-call, kill off a `child'? A child isn't a child until it comes out into the air. I don't think so. They have to think in a higher range of thinking. A lot of young people are. They're gonna get it together.'
`People who fear death, it's a complete case of insecurity. Sadness is for when a baby is born into this heavy world, and joy should be exhibited at someone's death, because they are going on to something more permanent and something infinitely better. Your body is only a physicle vehicle to carry you from one place to another without getting into a lot of trouble. So you have this body tossed upon you that you have to carry around and cherish and protect, but even that body exhausts itself. So you get into a whole lot of other scenes, which are bigger. I believe you live and live again until you have got all the evil and hatred out of the soul.'"
On apprend dans ces notes que l'avortement constituait le thème principal des premières incarnations de cette chanson qui s'intitulait alors "Mister and Miss Cariage", délicat jeu de mot avec miscariage qui signifie fausse couche. Tout au long des différentes versions de ces paroles, Jimi se présente comme un défenseur du droit à l'avortement en arguant du fait qu'il ne sert à rien de donner naissance à des enfants non désirés dans un monde qui est déjà suffisamment hostile. Il fait ici sûrement référence à l'enfance difficile qu'il a vécue. Dans la version enregistrée de ce titre, Hendrix joue le rôle d'un foetus capable de se réincarner au cas où il n'était pas mis au monde, ajoutant un argument supplémentaire (peu scientifique il est vrai) à sa démonstration. La grossesse de l'amie de Mitch Mitchell, qui accouchera en septembre 1970 constituerait, selon un Billy Cox plus optimiste, l'inspiration principale du titre.
Pour ce qui nous intéresse ici, c'est-à-dire les versions multiples d'un même titre, il existe cinq versions de "Belly Button Window", toutes enregistrées en 1970. Plus précisément, le morceau a fait l'objet de deux sessions d'enregistrement à Electric Lady : une première fois en groupe en juillet et la deuxième fois en solo en août.
Belly Button Window (1) instrumental La première version de "Belly Button Window" est une prise instrumentale, ce qui nous apprend qu’avant d’enregistrer la composition en solo sur l’enregistreur 4-pistes d’Electric Lady spécialement réservé pour les maquettes et autres démos, Hendrix avait essayé une version orchestrée (si l’on peut dire) avec Cox et Mitchell. Ce dernier manie ici les balais, ce qui donne au titre un petit air jazzy de "Rainy Day, Dream Away". Il est intéressant de noter que, chronologiquement, Hendrix enregistre d'abord un basic track instrumental (précédé de répétitions) et ensuite une démo en solo. D'ordinaire la démo précède les prises en groupe, mais avec Jimi l'ordinaire n'existe pas. On remarquera encore que la ligne du chant est ici jouée par la guitare lors de différents passages, qu'il n'y a pas de solo de guitare et que la prise finit un peu en queue de poisson. Sources : 51st Anniversary (The Story Of Life...), Acoustic Jams(sous le titre incorrect "Belly Button Window (unreleased version 1968)"), Multicoloured Blues - The Unreleased Sessions, Notes In Colours, A Sea Of Forgotten Teardrops(plage 14), [ATM 094 - Summertime Blues
22 Août 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix : guitares et chant
Belly Button Window (2) version officielle 1 Cette version a été enregistrée sur un 4-pistes, elle devait en principe servir uniquement de démo, mais Hendrix n'a pas eu l'occasion d'y revenir. Il s'agit de la troisième prise, jugée suffisamment prometteuse pour y inclure un overdub de guitare jouée avec de la wah wah, qui évoquerait la voix du foetus depuis le ventre de sa mère. Le mixage sépare assez clairement, chacune d'un côté de la stéréo, la guitare rythmique et la guitare wah wah. Nous ne pouvons que difficilement imaginer ce qu'il serait advenu de cette démo si Hendrix avait eu le temps de compléter son quatrième album. Comme le fait remarquer Ayler: [/url]
Citation :
Rétrospectivement, la présence de "Belly Button Window" est un peu surprenante, mais assez concluante pour que le titre figure sur les deux incarnations suivantes du dernier album de Jimi. Malgré la présence de deux guitares, je trouve que c'est l'une des démos dont il est le plus difficile d'imaginer ce qu'au final Jimi aurait pu en faire. Elle offre beaucoup de possibilités en termes d'arrangement. Au regard de son degré d'élaboration, il est d'ailleurs tout à fait possible que Jimi ne soit revenu à "Belly Button Window" que lors des sessions consacrées à son 5ème album studio.
Belly Button Window (3) version officielle 2 La version remixée sous la supervision d'Alan Douglas est reconnaissable par deux détails : (1) le début de la plage est mixé avec la fin de New Rising Sun, la plage précédente sur Voodoo Soup ; (2) les producteurs ont ajouté de la réverbe (particulièrement sur la voix). Sources : Voodoo Soup (1995), Studio 1970
Belly Button Window (5) composite 1 A partir des trois prises de "Belly Button Window", Alan Douglas et ses ciseaux magiques ont reconstitué une "nouvelle version" à l'image de ce qui a été réalisé avec "Voodoo Chile" sur l'album :Blues. C'est d'ailleurs durant la même période que la version présentée ici a été réalisée. Le début de la plage est constitué de l'une des deux prises alternatives jusqu'à la fin du deuxième couplet au moment où Jimi chante "Ain't coming down this way...". A partir de ce moment-là on retrouve la version originale, donc la troisième prise. Comme les premières pistes n'avaient qu'une seule guitare, on peut penser que la piste de guitare wha wha que l'on entend sur l'ensemble du titre a été, elle aussi, extraite de la version originale. Autre indice nous amenant à conclure que Douglas est reparti des bandes originales (du 4-pistes) : on entend après la fin du morceau un fragment de dialogue entre Hendrix et Kramer qui ne figure pas sur la version officielle. Kramer dit : "That’s a nice song" et Jimi lui répond : "That’s it good enough for, for it, just let it run. " Sources : 500,000 Halos , Electric Church Outtakes, ATM 094 - Summertime Blues, Villanova Junction (ATM007), A Sea Of Forgotten Teardrops (plage 18), Villanova Junction [Burning Airlines], Mixdown Master Tapes Vol. 4, Studio 1970
Belly Button Window (6) composite 2 La dernière version est constituée par la prise alternative utilisée comme base de la version (5). La différence est que l'ajout de la deuxième partie n'est pas présent ici. On entend donc Hendrix s'arrêter à la suite d'une erreur au début du troisième couplet après les paroles suivantes : "Well, you know they got pills for ills and thrills and even… spills". Sources : The Capricorn Tape, Jimi Hendrix : Raw Blues
P.S. Pour les curieux, Jimpress référence un Belly Button Window (4) qui figurerait sur Black Gold. Assez étrange au vu de la liste des titres relatée par Tony Brown et reprise par ailleurs telle quelle dans les publications de Jimpress. Cette erreur se perpétue d'une édition de "From The Benjamin Franklin Studios" à l'autre... On trouve aussi une des versions de "Belly Button Window" sur le coffret THE LATE STUDIO SESSIONS 1969 - 1970 (MSi) vendu sur ebay par les sbires de Chaplin ayant récupéré la succession de Michal Jeffery. Laquelle ? Je n'en sais rien, je n'ai pas pus l'écouter.
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 15 Jan 2011 - 14:37
Lover Man
Le titre de la semaine s'avère un morceau très intéressant du fait que nous disposons de versions enregistrées avec les quatre formations musicales avec lesquelles Hendrix s'est produit à partir de son arrivée à Londres en 1966. Ceci permet de mettre en perspective à la fois l'évolution du style hendrixien et l'apport des différents musiciens qui l'ont accompagné. L'intérêt provient aussi du fait que le titre est joué régulièrement sur scène (référencée 35 fois) tout en restant inédit sur disque, tout comme "Hear My Train A-Comin'". Il s'agit donc d'un morceau adapté à une formation restreinte du type "power trio" qui est joué dès les premiers concerts de l'Experience (premier enregistrement le 4 février 1967) comme un arrangement uptempo inédit du "Rock Me Baby" de BB King. Durant le courant de l'année 1968, Hendrix va adapter ses propres paroles basées sur un mélange de "Look On Yonder Wall" (joué par Elmore James et crédité à Bill ‘Jazz’ Gillum) et de "Meet Me In The Bottom" joué par Howlin’ Wolf et crédité à Willie Dixon) (voir la traduction). L'histoire du mari rentrant de la guerre pour trouver sa femme dans les bras d'un autre, que Jimi utilise dans la présentation du titre en concert, n'est d'ailleurs pas totalement sans rapport avec la relation entre Al et Lucille Hendrix. Entre mars et août 1968, "Rock me Baby" et "Lover Man" vivront une période de cohabitation jusqu'à ce que "Lover Man" supplante définitivement sa première incarnation, même si l'on peut encore entendre Hendrix mélanger les paroles des deux chansons à l'Albert Hall ("Rock me baby, here comes your lover man ...") et à Woodstock. Au fil du temps, "Lover Man" devient de plus en plus structuré, notamment grâce à l'arrivée de Billy Cox à la basse, qui va jouer des lignes plus complexes que celles de Noel Redding et s'impliquer davantage dans les arrangements des titres. Hors de la scène, nous avons à disposition 14 versions enregistrées lors de 7 séances différentes entre le 4 avril 1967 et le 20 juillet 1970.
Lover Man (46) instrumental La première version dont nous disposons constitue, selon McDermott, une prise unique (sans jeu de mots) enregistrée durant les dernières sessions d'Are You Experienced. Parue officiellement sous le titre "Here He Comes (Lover Man)" il s'agit peu-être d'une version instrumentale de "Rock Me Baby". Mais comme le montre le document suivant, posté par Brume pourpre sur l'ancien forum, il existait déjà en février 1967 un morceau du nom de "Here He Comes".
Ayler a écrit:
Du fait qu'elle est instrumentale, je pensais que cette version du coffret pourpre était en fait "Rock Me Baby", rebaptisé "Here He Comes" pour garder les droits... mais peut-être pas ? La veuve de Chandler ayant vendu toutes les bandes retrouvées à l'Olympic à la famille Hendrix avant la parution du coffret pourpre, ça collerait. Il est possible que Jimi ait utilisé les parole de "Rock Me Baby" sur cette nouvelle composition parce qu'il n'avait pas encore écrit les siennes.
Le document de Brume est surprenant, on a connu un Hendrix plus rapide pour écrire des paroles (plus d'un an avant la première trace de Lover Man)! Quoi qu'il en soit, qu'on l'appelle "Here He Comes" ou "Rock Me Baby", le titre porte déjà la griffe hendrixienne, avec les riffs caractéristiques d'intro, de fin et de contrepoint au chant (il suffit de faire du karaoke pour s'en rendre compte). Hormis ces éléments, la structure reste ici celle d'un blues en 12 mesures tout ce qu'il y a de plus standard. L'arrangement présenté ici est plutôt "soft" (influence de Chas Chandler selon McDermott) au regard des versions live à venir, telles que celle de Monterey . Sources: The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD] (2000),Moonbeams & Fairytales, Are You Experienced? [Deluxe Edition Bootleg]
Lover Man (1) take 3 Les sessions aux studios TTG ne se caractérisent pas (en comparaison avec celles des trois premiers albums) par une abondance de nouveau matériel. Entre instrumentaux et expérimentations l'Experience tentera brièvement (6 prises) d'enregistrer une version de "Lover Man".
Ayler a écrit:
De fait, "Lover Man" et "Look Over Yonder" marquent, musicalement, un retour en arrière : ce matériel évoque plus Are You Experienced (d'autant qu'il en est contemporain) que Electric Ladyland. Si les versions de "Lover Man" enregistrées aux studios TTG ne sont pas sans qualité, l'Experience ne retrouve ni la force d'interprétation de son premier album (avec ses morceaux parfaitement ciselés), ni l'inspiration surnaturelle de son troisième opus (dont certains titres viennent du blues, mais sont littéralement transfigurés).
Nous disposons des prises 3 & 4 ainsi que de l'introduction de la première. Ici, il s'agit de la troisième qui ne s'éloigne pas significativement de celle enregistrée 18 mois plus tôt, à la différence que cette prise est chantée et que la fin du solo est beaucoup plus en phase avec les versions "live" du trio. On notera quelques problèmes de tempo durant le solo (vers les 3:00) et une brève partie scattée accompagnant la guitare peu avant la fin du titre. Sources: TTG Studios October 1968 [aka. "At TTG Studios"] (ATM 180-183), Talent & Feeling Vol. 1
Lover Man (2) take 4 La quatrième prise, plus souvent piratée que la précédente, constitue une excellente version, pleine d'énergie, avec un chant enthousiaste, un solo de guitare incendiaire et une autre intervention vocale en scat au même point du morceau, mais durant plus longtemps.
Ayler a écrit:
La quatrième prise de "Lover Man" [S762], enregistrée aux TTG Studios, est celle qui fournira l'essentiel de la version hybride de "South Saturn Delta". On peut se demander pourquoi il ne l'ont pas laissé ainsi, car les quelques imperfections présentes ne lestent pas une performance énergique rappelant le Cream de "Crossroads", mais aussi le "Rock Me Baby" de Monterey dont certains éléments du solo sont ici repris.
Lover Man (42) composite officiel Sortie sur South Saturn Delta sous le titre "Here He Comes [Lover Man]", cette version a été réalisée à partir de l'intro de la première prise (28 secondes), de la quasi-totalité de la quatrième et des 31 dernières secondes de la troisième (des motifs de guitare wah wah et une fin à rallonges). Kramer et McDermott, soucieux de se démarquer d'Alan Douglas, prétendront par la suite que le montage était le fait de Hendrix lui-même . Avec ces ajouts, le titre se trouve rallongé sans bonne raison, outre celle de livrer au public des arrangements un peu plus étoffés... Sources: South Saturn Delta, TTG Studios October 1968 [aka. "At TTG Studios"] (ATM 180-183) (uniquement les 28 secondes de l'intro)
16 février 1969 - Studios Olympic - Londres 5 juin 1987 - Air Studios, - Londres [Overdubs de basse et de guitare]
Lover Man (3) mix Chandler Issue de la quatrième prise (vu ce que McDermott dit des précédentes et comme il n'en mentionne aucune suivante, il doit s'agir de la quatrième), cette version de "Lover Man" présente un arrangement significativement différent de ceux des versions précédentes. Le tempo est significativement plus lent, ce qui permet à Hendrix de donner une couleur plus bluesy au titre. Néanmoins, le fait que la rythmique ait été ré-enregistrée en 1987 sous la supervision de Chas Chandler me laisse perplexe. Qu'y avait-il de si désastreux dans les prises originales de Mitch et Noel pour justifier ces overdubs de basse monotone à souhait et de batterie noyée sous la réverbe des années 80 ? Les parties enregistrées par Hendrix, elles-mêmes, semblent ne pas être exemptes de défauts, puisque le titre finit en fade-out.
Ayler a écrit:
[McDermott] évoque une ligne de basse spécifique de Noel, travaillée à l'occasion : peut-être que la section rythmique n'était tout simplement pas en place ? Cette remise à plat des arrangements serait une explication. McDermott insiste sur le fait que Jimi donnait pas mal d'indications concernant la mise en place du titre. La version du 24 février 1969 est-elle supposée reprendre ces arrangements ??? Je ne note pas de différence avec les arrangements du TTG.
Sequelenoise a écrit:
Ce qui me laisse perplexe, c'est le fait que McDermott parle de la 4ème prise comme "a strong fourth take brimming with promise". Bizarre pour une piste où la rythmique serait tellement peu en place qu'il faille la ré-enregistrer complètement. Ce qui est sûr c'est qu'il ne reste rien, dans ce que nous pouvons écouter, de la partie de basse spécifique que Jimi avait montré à Noel. En revanche, la ligne de basse jouée le 24 à l'Albert Hall est beaucoup plus imaginative. Dans Setting the Record Straight, McDermott mentionne également les nouveaux arrangements dont bénéficient "Stone Free" et "Lover Man" à l'Albert Hall (p.170), sans mentionner depuis combien de temps ils sont nouveaux.
On ne sait pas non plus ce que Chandler et Kramer ont fait de la contribution du percussionniste ?
Ayler a écrit:
Sur la version de Valleys Of Neptune, dans le cycle de 12 mesures qui débute vers 5:56, on distingue (très) vaguement les congas de Rocky Dzidzornu (alors qu'il n'est pas crédité).
Lover Man (49) mix Kramer En attendant la sortie de Valleys Of Neptune, nombre de fans espéraient que les parties instrumentales originales allaient être restaurées sur cette version. Hélas, non seulement ce n'est pas le cas, mais en plus le fondu en sortie intervient plus tôt et les commentaires de Jimi qui figuraient avant le début de la prise ont été supprimés. En écoutant les versions Chandler et Kramer côte à côte, on peine à voir le mélange des pistes de 1969 et de 1987 dont Kramer fait état dans la citation suivante:
Citation :
"Chas gave Mitch and Noel the chance to try some overdubs on some tracks he had cut with them. This is very much in keeping with what Jimi, myself, any of us would've done had we had the opportunity. We often overdubbed stuff when Jimi was alive. The way I mixed those tracks was by listening to the original drum playing and bass playing and comparing it with the overdubbed playing, and cutting between the two and finding the best from both. It really is a combination. I have no qualms about it whatsoever." Traduction : "Chas a donné à Mitch et à Noel la chance d'essayer quelques overdubs sur quelques morceaux qu'il avait enregistré avec eux. Ceci est dans la droite ligne de ce que Jimi, moi et n'importe qui d'autre d'entre nous aurait fait s'il en a avait eu l'opportunité. Nous ré-enregistrions souvent des trucs quand Jimi était vivant. J'ai mixé ces morceaux [ceux contenant les overdubs de 1987] en écoutant les pistes originales de basse et de batterie et en les comparant avec les pistes ré-enregistrées pour garder le meilleur des deux versions. C'est vraiment une combinaison. Je n'ai aucun aucun scrupule à faire cela."
Ayler a écrit:
De mémoire, aucun titre de Valleys ne présente un mixage mixte. Kramer raconte (une nouvelle fois) n'importe quoi.
14 août 1969 - Maison de Shokan - Ulster County, New York
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Larry Lee: guitare Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Lover Man (21 & 22) Avant le festival de Woodstock, Jimi est installé par Mike Jeffery dans une maison à la campagne avec toute sa clique dont les membres de sa nouvelle formation, "Gypsy Sun & Rainbows". Si Billy Cox connait déjà bien le répertoire, car il joue en studio depuis plusieurs mois avec Hendrix, ce n'est pas le cas de Larry Lee, ni des percussionnistes. D'après les témoignages dont nous disposons, l'atmosphère qui règne à la maison de Shokan n'est pas particulièrement propice à un travail intensif d'assimilation des subtilités des morceaux qui seront joués à Woodstock. Les deux versions présentées ici, même s'il ne s'agit que de répétitions, sont annonciatrices des difficultés que le groupe rencontrera à Woodstock sur le plan de la mise en place (des percussions anarchiques, Larry Lee dans les choux, des structures flottantes, etc.). Les deux prises présentées ici sont très similaires, difficile de dire que l'une est meilleure que l'autre. On peut les distinguer par le solo de batterie qui suit la deuxième.
Ayler a écrit:
Les versions de "Lover Man" du Gypsy Sun & Rainbows présentent des arrangements différents de ceux du Jimi Hendrix Experience. "Rock Me Baby", qui est à l'origine de "Lover Man", est désormais impossible à reconnaître. Le groupe fonctionne assez bien sur ce titre, la plupart des musiciens semblant à leur aise dans un contexte plus r'n'b. La formule à deux guitares a du potentiel sur un tel titre... mais ce n'est malheureusement ni Eric Clapton, ni Mike Bloomfield qui donne la réplique à Jimi Hendrix : c'est le regretté Larry Lee, à peine débarqué du Vietnam, qui est une fois encore à la peine ici (et mixé plus fort que Jimi !).
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Larry Lee: guitare (sur la fin de Lover Man (45) en tous cas) Mitch Mitchell : batterie Juma Sultan (?): cow-bell
Lover Man (4) instrumental Précédée d'un faux départ souvent accolé à la fin de "Lord I Sing The Blues", cette version devrait logiquement avoir été enregistrée avec Gypsy Sun & Rainbows. Le problème est que l'on entend bien un peu de percussions, mais qu'une seule guitare (sauf dans les dernières notes du morceau).
Ayler a écrit:
La version instrumentale de "Lover Man" [plage 10 : S753] est postérieure au deux autres prises [présentes sur Talent & Feeling Vol. 1]: c'est Billy Cox qui tient ici la basse, remarquablement d'ailleurs. Il constitue le principal intérêt de cette prise, assez moyenne par ailleurs. Le son de Jimi est assez mince, mais c'est peut-être dû au mixage. Utilise-t-il une Stratocaster ?
Lover Man (45) instrumental alt mix Ce mix alternatif présente des différences notables avec la version précédente. En premier lieu, il est précédé de dialogues entre les musiciens (studio chat). En second lieu, la stéréo est beaucoup plus large, séparant clairement la batterie (avec un ajout de réverbe) et la guitare de Jimi, la basse étant mixée au centre. Troisièmement, on entend une deuxième guitare qui fait son apparition durant la partie du solo que l'on identifie habituellement comme "le vol du bourdon" ("The Flight of the Bumblebee"), vers les 3:00 (sur the KPFA Tapes et vers 2:47 sur Gypsy Sun & Rainbows: New York City). Et en dernier lieu, la version est incomplète: il manque la fin que l'on entend pourtant sur la version précédente. Le fait que l'on puisse entendre une deuxième guitare me fait penser qu'il s'agit de Larry Lee et que sa participation a été éditée de la version (4).
Ayler a écrit:
La prise du 6 septembre 1969 est plus inquiétante [que les versions précédentes issues de répétitions], même s'il n'est pas facile de se faire un avis définitif car les deux mixages sont assez étranges. Outre l'absence de certains musiciens, le son ne donne pas le sentiment d'être "plein" - comme si certaines fréquences étaient absentes. Cela dit, la prise conforte tout de même le sentiment d'un groupe qui ne décolle pas (ce que Mitch ne cessait de répéter en interview). Billy Cox excepté, le reste est très moyen. Sur "Lover Man" (45), l'entrée de Larry Lee dans le mixage en dit long : il est complètement faux !
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Lover Man (52) Experience Hendrix sort ici sa sixième version studio (en comptant l’album Dagger des répétitions du Band Of Gypsys et l’instrumental «Here He Comes»). Même si elle n’est pas exceptionnelle, cette version présente l’avantage de provenir d’une session entièrement inédite (même en bootleg). On peut penser que certaines coupures ont été réalisées pour rendre le titre plus concis (cf. notamment le raccord à 0 :39).
Thierry Peremarti a écrit:
Sur Lover Man cette coupure à la 39e seconde est horrible ! On ne comprend plus la rythmique, ce que fout Buddy Miles. C’est criminel. Je me demande ce qu’en pense Billy Cox.
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Lover Man (5) Lover Man fait aussi partie des titres répétés pour les concerts du Nouvel An 1970 avec le Band Of Gypsys. Après avoir pu nous rendre compte l'impact de l'ajout d'une deuxième guitare, nous allons pouvoir évaluer l'intérêt du remplacement de Mitch Mitchell par un batteur qui tourne parfois comme un robot ménager. On constate dès le début de cette version que la ligne de basse que Billy Cox jouera durant l'année 1970 est déjà bien en place et que la frappe de Miles ... Le solo de Jimi commence très bien avec une jolie figure, mais ça se gâte un peu par la suite. Après un départ prématuré sur le chant (durant un break instrumental), puis un retour sans conviction (sur les mauvaises paroles me semble-t-il), Hendrix met fin aux hostilités. Cette piste incomplète ne sera pas souvent piratée... Sources: Band Of Gypsys Rehearsals (ATM 001) , Band Of Gypsys - The Rehearsal Sessions (ATM 205-206), Gypsy Haze
Lover Man (6) Après un faux départ, la prise part avec un peu moins d'énergie que la précédente, notamment le chant plutôt en retrait. Le fait qu'elle soit complète justifie son inclusion sur l'album paru chez Dagger Records.
Ayler a écrit:
Le groupe n'est pas au Baggy's pour mettre au point un basic track, il est là pour préparer des concerts. Le but est donc de maîtriser parfaitement les arrangements le jour J, et non d'interpréter "Lover Man" de façon énergique et inspirée.
Été 1970 (14 mai ou 20 juillet 1970) - Electric Lady- New York
Jimi Hendrix: guitares, voix Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Lover Man (7) Dernière configuration musicale à proposer ses version de "Lover Man", le trio Hendrix/Cox/Mitchell nous livre ici une version (précédée d'un faux départ) très similaire dans la structure et les arrangements à celles qu'il joue régulièrement en concert depuis le 25 avril. Cependant, l'énergie et la dynamique des versions live sont ici peu présentes. On comprend aisément que cette piste correctement jouée n'ait pas été jugée suffisamment intéressante par Hendrix qui n'a pas tenté d'overdubs. Ceci n'a pas empêché sa publication sur une grande quantité d'albums non-officiels. Ce qui peut s'expliquer par le fait qu'il n'existait pas avant la sortie de South Saturn Delta de version officielle de "Lover Man". Sources: Villanova Junction (ATM 007-008), The Capricorn Tape, Studio Haze, Eyes And Imagination, Multicoloured Blues - The Unreleased Sessions , Studio Out-Takes... Volume 3 (1969-1970), Studio 1970
20 juillet 1970 - Electric Lady- New York
Jimi Hendrix: guitares, voix Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Lover Man (47) version officielle 2 Après tellement de tentatives infructueuses (à son goût) pour obtenir une version définitive de ce pillier de son répertoire scénique, Hendrix semble avoir mis un effort particulier ce 20 juillet: 15 prises, des overdubs de voix et de guitare (rythmique et solo), des arrangements ciselés (avec notamment un solo citant le "Vol du Bourdon" ("Flight of the Bumble Bee") et selon McDermott le thème de "Batman", ce que contredit Ayler qui fait remarquer que "ce que Jimi joue s'en rapproche, mais [que] ce ne sont pas les mêmes notes" ) et une section rythmique maîtrisant parfaitement ces derniers. A la fin de la prise, Hendrix, manifestement satisfait, fait rire sa guitare, ce qui provoque en retour le rire de l'ingénieur du son et le commentaire de Jimi comme quoi c'est la fin parfaite.
Ayler a écrit:
(...) la version studio présentée ici de "Lover Man" est sans conteste une des grandes réussites de ce coffret. Puissante, compacte, c’est la meilleure version jamais publiée à ce jour d’un des titres les plus joués par Hendrix. L’instrumentation est ultra efficace, rock et fluide à la fois. Les deux guitares enregistrées par Jimi se marient à merveille. Le passage dissonant présent en fin de solo n’a d’ailleurs jamais aussi bien sonné qu’ici (et montre d’ailleurs les limites du power trio en concert). Et les variations rythmiques sur le riff proposé à 2:11 sont terribles. Mitch Mitchell et Billy Cox sont parfaitement calés. Et que dire du chant de Jimi ! Il est au top de sa forme, rock comme jamais : Mick Jagger n’aurait pas renié sa performance (je trouve d’ailleurs que Jimi chante ici dans un style similaire).
Quelle est selon vous la meilleure des versions studio officielles (sans celle du Dagger)? Exprimez-vous sur le sondage auquel 13 membres ont, pour l'instant répondu. J'y ajouterais bien la question suivante: quels sont, d'après vous, les meilleurs accompagnateurs de Jimi pour Lover Man ?
Dernière édition par sequelenoise le Lun 2 Jan 2023 - 12:56, édité 5 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 22 Jan 2011 - 17:50
In From The Storm
Selon les notes de pochette de First Rays Of The New Rising Sun, qui citent Billy Cox, "In From The Storm" a été écrit pendant la tournée américaine de 1970, dans une chambre d'hôtel. Comme la plupart des morceaux composés par Hendrix, le titre est composés de différentes parties ou "patterns", correspondant à des riffs spécifiques. On retrouve souvent ces "patterns" dans des jams ou dans des versions de travail d'autres titres. Nous disposons ainsi d'une version incorporant des parties de "In From The Storm" dans "Cherokee Mist". L'enregistrement de la version définitive date du 21 juillet et nous disposons de 5 versions live postérieures à cette date. Le titre se prête plutôt bien à une interprétation en concert en raison à la fois de sa rythmique entraînante et de la possibilité de répliquer ses arrangements en trio. On notera que le titre figure parmi les trois derniers, avec "Dolly Dagger" et "Midnight Lightning", que Hendrix ajoutera à son répertoire scénique. A son décès, il n'existe pas de mix définitif du titre, mais une piste de base qui comporte déjà des overdubs (chant, guitare solo et chœurs). Kramer et Mitchell mixeront le titre à la fin novembre 1970 pour l'inclure sur The Cry Of Love. Alan Douglas s'y essayera aussi sur Voodoo Soup (1995), tandis que West Coast Seattle Boy nous amène en 2010 une nouvelle version que les notes de pochette présentent comme un mix intermédiaire du 20 août 1970.
24 juin 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
In From The Storm (4) riff Cette première version, qui ne constitue pas une version complète à proprement parler, fait partie d'un medley entre "Cherokee Mist" et "In From The Storm" suivi d'un faux départ de "Valleys Of Neptune". Il s'agit ici de la version complète de cet arrangement éphémère qu'on retrouve sur un grand nombre de boots.
Ayler a écrit:
C'est un instrumental présentant les riffs (dont certains ne sont pas tout à fait nouveaux) de la partie instrumentale de "In From The Storm", mais aucun élément de la "chanson".
Ayler a écrit:
Cette prise montre "Cherokee Mist" à un stade intermédiaire : outre le thème lui-même, Hendrix avait incorporé de nouveaux éléments rythmiques qu’il utilisera finalement sur "In From The Storm" comme structure de la partie post-couplets. Plus qu’une Jam, c’est un instrumental en devenir dans la mesure où si l’aspect Live en studio est indéniable, la structure est suffisamment compliquée pour distinguer cette prise d’une improvisation spontanée.
In From The Storm (12) riff (alt. mix) Cette version, sortie officiellement sur le coffret pourpre se distingue de la précédente sur deux points. Tout d'abord, le mix est nettement supérieur et met avantageusement en valeur le jeu de Mitch Mitchell, comme le note Ayler dans sa chronique. Ensuite, la prise est éditée, perdant 13 secondes à 4:57 et 10 secondes à 5:20. Ces coupures ne sont toutefois pas aussi dommageables que celle réalisées sur les versions officielles de "Jam Back At The House". Source : The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD] (sous le nom "Cherokee Mist")
[piste de base] 21 juillet 1970 - Electric Lady - New York [overdubs] 22 juillet, 20 août1970 - Electric Lady - New York
In From the Storm (1) mix officiel 1 Avant de porter son titre définitif, "In From The Storm" s'appelait "Tune X: Just Came In". La piste de base, issue de la 11ème prise, a été enregistrée le 21 juillet (selon le livret de West Coast Seattle Boy). Toutes les pistes instrumentales ont été conservées et des overdubs de chant, de chœurs et de guitare solo ont été ajoutés. Ce mixv se distingue des autres par les commentaires de Jimi avant le début et après la fin du morceau et par un meilleur rendu des parties de guitare rythmique.
Ayler a écrit:
"In From The Storm" est (...) publié dans une version très travaillée, issue des séances des 22 juillet, 20 et 24 août 1970. Eddie Kramer ne mixera le titre que le 29 novembre 1970. C'est une composition récente de Jimi, montrant là encore son inspiration retrouvée. Outre le trio, notons la présence d'Emeretta Marks aux choeurs, qui contribuent largement au climat du titre, dont la légitimité de la sélection est renforcée par les 5 versions Live jouée lors de l'été 1970. C'est un rock presque hard mais original à cause de son coté black : les chœurs presque Gospel et la ligne de basse sont à des années-lumière du Jeff Beck Group... dont Jimi a repiqué le riff de leur "Rice Pudding" pour conclure son morceau ! Les variations de tempo de la partie consacrée au solo jouent habilement sur les climats : Jimi extrapole musicalement son texte très intelligemment.
In From the Storm (2) mix officiel 2 Le deuxième mixage officiel a été réalisé par Mark Linett pour l'album Voodoo Soup produit par Alan Douglas. Pas de changements majeurs, hormis l'ajout de réverbe sur les voix, une légère diminution du volume de la basse et de la batterie, la suppression des commentaires de Jimi et des effets de delay sur les dernières notes de feedback de la fin. Les notes de pochette de l'album nous permettent de lire le témoignage d'Emmeretta Marks qui n'est pas dénué d'intérêt.
Citation :
`I was on stage with Jimi at Randall's Island [July 17, 1970]', Said Emeretta Marks. `Jimi had a new thing he wanted me to sing. It was already formed in our heads at Randall's Island. But I didn't prepare for it. I heard it in Jimi's hotel room. Billy was around and we were singing up in Jimi's room and Jimi was playing 12-string. He played the song to me, the idea, and I listened to it. Stephen Stills was around too. There's three of us on some takes. `I was in the studio most of the time while they were putting it together. The Ghetto Fighters were there. Mitch was there and Eddie Kramer. Originally Eddie tried the four of us, but the voices didn't blend. Mitch was singing, but he was off key. There was no problem with Billy. They were all in there and the studio was supposed to be emptied or else I wasn't going to sing. I told Jimi I didn't want to record with anybody else in the studio, I'm tired of interference.' `The track as we know it was mostly done and they just had to put the vocals on. We did it in Studio 2, because Studio 1 wasn't ready. I remember Eddie hooked up the headset to the mike and there were only two sets of phones, for me and Jimi. So I sang with Jimi. He didn't play guitar while he sang, but we started running this track and Jimi started singing the lead and we were side by side. He didn't tell me what to sing, but he sang with me. There's nobody else's voices others than his or mine. I overdubbed five, maybe six background parts. I sang all these high parts. He sang lead and I did some harmony, then he did some harmony. He didn't really know how to sing back up.' Traduction: `J'étais sur scène avec Jimi à l'Île de Randall [le 17 juillet 1970]', raconte Emeretta Marks. `Jimi avait un nouveau truc qu'il voulait que que je chanté. Il était déjà formé dans nos têtes à l'Île de Randall (?). Mais je ne m'y suis pas préparée. Je l'ai entendu dans la chambre d'hôtel de Jimi. Billy était là et nous chantions dans la chambre de Jimi et Jimi jouait de la 12 cordes. Il m'a joué la chanson, l'idée et je l'ai écouté. Stephen Stills était aussi par là. Il y a trois d'entre nous sur certaines prises [Jimi aurait donc enregistré cette démo]. `J'étais dans le studio la plupart du temps pendant qu'ils assemblaient le morceau. Les Ghetto Fighters, Mitch et Eddie Kramer étaient aussi là. À l'origine Eddie a essayé de nous faire chanter les quatre, mais les voix ne s'harmonisaient pas. Mitch chantait, mais faux. Il n'y avait aucun problème avec Billy. Ils étaient tous présents et il fallait que le studio soit vidé sinon je n'allais pas chanter. J'ai dit à Jimi que je ne voulais enregistrer avec personne d'autre dans le studio, je suis fatigué des interférences.' `Le morceau tel que nous le connaissons était quasi prêt et ils ont juste dû ajouter les voix. Nous l'avons fait dans le Studio 2, parce que le Studio 1 n'était pas prêt. Je me souviens qu'Eddie avait fixé le casque au micro et qu'il n'y avait seulement que deux paires d'écouteur, pour moi et Jimi. Donc j'ai chanté avec Jimi. Il n'a pas joué de guitare pendant qu'il chantait, mais nous avons commencé à écouter le morceau et Jimi a commencé à chanter la voix principale et nous étions côte à côte. Il ne m'a pas dit quoi chanter, mais il a chanté avec moi. Il y a pas d'autres voix que la sienne et la mienne. J'ai surdoublé cinq, peut-être six parties de voix. J'ai chanté toutes ces parties aiguës. Il a chanté la voix principale et j'ai fait des harmonies, puis il a aussi fait un peu d'harmonies. Il ne savait pas vraiment comment chanter les choeurs. '
In From the Storm (13) mix officiel 3 Présenté comme un mix inédit du 20 août 1970, cette nouvelle version dont le son bénéficie des avancées technologiques en matière de traitement des enregistrements ne diffère peu de la version de The Cry Of Love. Le son de la batterie, comme celui de la basse sont mieux définis [du coup la guitare rythmique ressort moins bien], les réverbes sont plus longues et il n'y a pas de commentaires de Jimi. Un membre de Crosstowntorrents, réputé pour son oreille a été le premier à remarquer un bruit parasite à 0:56.
Ayler a écrit:
Le mixage présenté sur West Coast Seattle Boy est le moins convaincant : l'effet appliqué à partir de 1:50 (un delay me semble-t-il) aurait gagné à être moins marqué, là c'est limite caricatural. Elle présente un court passage chanté, juste avant le riff de Jeff Beck, déjà présente sur la version de Voodoo Soup, mais absente de celle de The Cry Of Love.
In From The Storm (3) alt. mix Voici un mixage qui n’était sûrement pas destiné à sortir du studio, mais plutôt d’un mix expérimental des pistes de guitare solo avec les autres parties mixées moins fort. Les pistes de voix sont mixées en retrait durant les deux premières minutes, présentes lors du pont, et de nouveau en retrait ensuite. On peut aussi distinguer cette version de la suivante, par le fait que le commentaire introductif de Jimi est ici bien audible. Sources : 51st Anniversary (The Story Of Life...) , Studio 1970
In From The Storm (11) low vocal mix Nous retrouvons ici un bidouillage de la version officielle comme dans les autres titres presents sur The Cry Of Love - Low Vocal Mixes. Le mix permet d’entendre plus distinctement tout le matériel mixé sur les côtés du panoramique, toms, cymbales, guitares, alors que les éléments centraux (voix, basse) sont peu audibles. Sur la piste de gauche, on entend l'écho de la voix, la guitare lead et les fréquences graves et aiguës de la batterie, tandis que la piste de droite contient davantage de fréquences médium de la batterie, un peu plus de guitare rythmique et de choeurs. Sources : The Cry Of Love - Low Vocal Mixes, Studio 1970
In From The Storm (10) overdub session Il existe une autre version incomplète issue de séances de mixage / overdubs. On n'y entend qu'une piste de guitare, mais l’intérêt est assez réduit car la prise ne dure que 12 secondes. Source : UFO Jams(sur la piste intitulée "Fragments")
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 20:29, édité 7 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 29 Jan 2011 - 20:36
Jam Back At The House aka Beginning(s)
Començons par régler la question des crédits de composition du titre à travers les albums officiels. En 1971, Woodstock Two les attribue à Hendrix, mais en 1973 sur War Heroes, une version studio du titre, renommé "Beginning", est créditée à Mitch Mitchell. Quand en 1975, sur Midnight Lightning, le titre ressort, défiguré et sans une seule note jouée par Mitch, ce dernier demeure crédité comme compositeur. Lorsqu'Alan Douglas sort sa version du concert de Woodstock, Mitchell devient co-compositeur de "Jam Back At The House (Beginnings)", crédit disparu sur la version sortie par Experience Hendrix sous le titre "Jam Back At The House". La version studio, parue sur First Rays Of The New Rising Sun ne crédite, elle aussi, que Jimi Hendrix. Qu'en est-il donc ? Selon le principal intéressé :
Mitch a écrit:
"That was my tune (...). It was really built from drum patterns I'd "stolen" from listening to Art Blakey and Elvin Jones and is based on African rhythms. This is something that was so wonderful, so pleasing, about working with Jimi, because he was so open to any musical suggestions and things came to him so naturally. " traduction littérale " C'était mon morceau. Il a été réellement construit à partit de patterns de batterie que j'ai "volés" à Art Blakey et à Elvin Jones et se base sur des rythmes africains. C'est quelque chose qui était merveilleux, si agréable dans le travail avec Jimi, parce qu'il était si ouvert à toutes suggestions musicales et que les choses lui venaient si naturellement."
Selon les experts, il semblerait cependant que les crédits aient été accordés à Mitch pour compenser financièrement son implication dans la réalisation des premiers albums posthumes. Musicalement, il s'agit d'un instrumental adapté aux possibilités et à la configuration de la formation "Gypsy Sun & Rainbows". Sa rythmique foisonnante se prête à l'ajout de multiples percussions et aux riffs hypnotiques joués à l'unisson par la basse et la guitare. L'absence de paroles laisse la place à des thèmes (qui sont plutôt des variations du riff principal) repris par les deux guitares, ainsi qu'à de longues improvisations. Dans le cas de "Jam Back At The House", la version jouée à Woodstock (9 minutes dans sa version complète, "Jam Back At The House" (7)) s'avère particulièrement intéressante, car on entend que le morceau a été travaillé, qu'il ne s'agit pas que d'une jam. Mitch joue des patterns différents selon les parties, les rôles de Lee et de Hendrix sont définis et la dynamique générale ressort bien, à mon avis mieux que sur l'autre version "live", jouée une année plus tard à Maui, cette fois en trio. Hormis ces deux interprétations en concert (et leurs variations dont nous ne parlerons pas ici), nous disposons de neuf versions (y compris les mixages alternatifs de la même prise). Les deux premières proviennent des répétitions avant Woodstock, les quatre suivantes de sessions en septembre 1969 aux studios Hit Factory et les trois dernières sont issues de la même prise du 1er juillet 1970 à Electric Lady.
Août 1969 - Maison de Shokan- Ulster County, New York
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Larry Lee: guitare Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Jam Back At The House (5,6) répétitions Exilés à la campagne pour préparer le concert du festival de Woodstock, Hendrix et les membres de Gypsy Sun & Rainbows jamment beaucoup et documentent certaines de leurs productions sur un enregistreur amené par Kramer à la demande de Jimi. Ils développent, entre autres, un nouveau morceau instrumental dont on retrouve ici deux versions. La première commence par l'exposé du thème puis un solo de Larry Lee. Après 45 secondes de solo Hendrix mêle ses parties lead à celles de Lee pendant 20 secondes avant de prendre le large en laissant son acolyte à la rythmique dans une partie dont la rythmique est, disons, expérimentale. A partir de 2:45, on peut entendre une nouvelle partie de double lead, suivie par une reprise du riff et de variations sur ce dernier. La deuxième version commence également par un exposé du thème principal suivi d'un (long) solo de Larry Lee. Le solo de Jimi qui suit directement après commence très bien, puis tout le monde se plante, ce qui donne lieu à un bref solo de batterie, suivi d'une partie calme dans laquelle guitares et basse jouent à l'unisson. On repart ensuite sur le riff qui sert de support à deuxième solo de Jimi qui joue dans le style de Larry (ou vice versa). C'est à nouveau très expérimental... jusqu'à la fin. Le titre s'arrête brutalement, car ici commence le début de "Machine Gun" suivi de "If 6 Was 9".
Ayler a écrit:
Les deux versions de "Jam Back At The House" sont largement plombées par Larry Lee, que Jimi propulse pourtant en tant que soliste... Au regard de ces deux prises, la version de Woodstock est presque inespérée, même s'il y a du mieux en fin de seconde prise.
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Larry Lee: guitare Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Musiciens additionnels (1975) [version 4] Bob Babbitt : basse Jimmy Maelen: percussions Jeff Mironov : guitare Allan Schwartzberg : batterie
Jam Back At The House (13) version de base Nous trouvons ici le début de la prise sur laquelle Alan Douglas et compagnie s'acharneront en 1975. Enregistrée après le festival de Woodstock, cette version réunit les mêmes musiciens, mais cette fois en studio. Le groupe commence par jouer le thème. Le second cycle est dévolu à un solo de Larry Lee qui s'étire sur la partie suivante, jusqu'à 1:56 où nous pouvons entendre une partie à deux guitares lead dans laquelle Hendrix vient enrichir les interventions de Lee. Malheureusement, la suite est brutalement coupée à 2:22.
Ayler a écrit:
(...) on reconnaît clairement le jeu de Larry Lee. Le titre est malheureusement coupé : en l'absence du solo de Jimi, il est difficile de savoir si cette prise (nettement moins impressionnante que la version studio officielle) est, ou non, celle utilisée par Douglas pour créer la sienne.
Jam Back at the House (15) composite sans overdubs Cette version sent déjà la dougassisation à plein nez. Partant de la version (13), elle s'en écarte durant la partie contenant le solo de Larry Lee qui se retrouve amputé d'en tous cas 30 secondes. Le montage continue et il me semble entendre vers 1:30 une troisième guitare (celle que l'on entend sur la version de Midnight Lightning) qui joue un solo avec un son saturé. Cette guitare supplémentaire est jouée par Hendrix, mais il s'agit d'un solo très différent de ce que l'on peut écouter sur les autres versions de ce titre. A 3:20, il y a un break de batterie suivi d'un nouvelle partie avec un solo en son clair qui sonne un peu trop bien pour être du Larry Lee (je laisse les experts trancher), mais ce qui est étrange c'est que la rythmique qui accompagne le solo sonne aussi comme Hendrix avec l'univibe qui vibre. Ce deuxième solo figure aussi, en version très raccourcie, sur la version de 1975. Il faut encore ajouter, à la charge de Douglas, que les raccommodages entre les parties s'entendent si l'on écoute attentivement cette version. Il est certain qu'après autant de bricolage, il n'y avait plus d'autre solution que de réenregistrer la rythmique. C'est ce qui sera fait sur la version suivante. Source: ATM 246-248 : Gypsy Sun & Rainbows: New York City
Jam Back At The House (4) aka. "Beginnings" avec overdubs de 1975 A partir de la version (15), elle même un composite de différentes prises (ou d'un seule longue version, on ne peut pas le savoir vu que la version complète ne circule pas), Alan Douglas a produit une version qui ne figure pas (et de loin) parmi ses réussites. Plusieurs points viennent appuyer ce jugement. En premier lieu, le son des guitares (et du reste aussi) sonne incroyablement aseptisé. Deuxièmement, les arrangements (la batterie funky, les percussions, etc.) font regretter ceux de "Gypsy Sun & Rainbows" pourtant pas toujours extraordinaires. En troisième lieu, la structure du morceau joué à Woodstock est totalement massacrée, le vidant de toute sa dynamique. Et, last but not least, les musiciens qui ont ré-enregistré ces parties n'ont jamais joué avec Hendrix et sonnent comme s'ils étaient en train de lire des partitions tout en jouant (c'est d'ailleurs le cas). La version (15) était déjà un chef d'œuvre en matière de montage, celle-ci comporte encore une quantité invraisemblable d'édits (5 secondes par ci, 10 secondes par là, etc.) qui font passer la durée du morceau de 4:20 à 3:03. Musicalement, il reste des pistes originales quelques parties de guitares. Des trois solos que l'on entend, je pense que le premier est construit à partir des meilleurs moments de Larry Lee et que les deux suivants sont joués par Hendrix (qui ne les aurait sûrement pas conservés tels quels, perfectionniste comme il était).
Ayler a écrit:
L'album se termine par une version de "Beginnings", très inférieure à celle déjà publié sur "War Heroes" trois ans plus tôt.Seul le solo central (à 1:27) doit être de Jimi Hendrix, et il est très différent de celui que l'on connait. Le solo en son clair doit être le fait de l'autre guitariste. Là encore, le résultat est très dénaturé : ça sonne à peine comme du Hendrix. On dirait une reprise par un groupe de jazz rock qui joue propre de chez propre. Intérêt nul, même en 1975...
4 septembre 1969 - Hit Factory - New York [date non confirmée]
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Juma Sultan, Jerry Velez & autres (?) : percussions, flûte
Jungle Jam / Jam Back at the House (3) Voici une curiosité destinée avant tout aux amateurs de percussions: 5 minutes durant lesquelles Jimi accompagne les percussionnistes en produisant des sons avant tout rythmiques censés évoquer le foisonnement de la jungle. A 2:47, il joue un motif sur un accord avant de passer en solo, ce qui incite la basse à se lancer dans l'aventure, mais ce n'est pas assez structuré pour Billy Cox qui s'interrompt rapidement. A 4:30, retour aux percus sur guitare avec quelques notes de flûte en accompagnement. Ensuite, Jimi lance le riff de "Jam Back At the House" et l'accélère énormément à mesure que les autres tentent de le rejoindre.
Ayler a écrit:
Jimi utilise sa guitare comme d'une percussion sur "Jungle Jam", qui est très foisonnant... et assez brouillon/free selon les sensibilités. Jimi joue quelques traits guitaristiques à la troisième minute, évoque même brièvement le passage instrumental de "1983" avant qu'une flûte (Juma ?) n'intervienne. La plage se termine par le riff de "Jam Back at the House": l'absence de Mitch montre bien que la composition n'est sans doute pas de lui mais bien de Jimi...
[Basic Track] 1er juillet 1970 - Electric Lady - New York [Mixage] 24 janvier 1972 - Electric Lady - New York [version 2]
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: Congas
Jam Back At The House (2) aka "Beginning" mix officiel Une fois son studio construit et équipé, Hendrix passe pas mal de temps à reprendre les masters enregistrés dans d'autres studios. Il enregistre de nouveaux morceaux et, comme ici, crée de nouvelles versions de titres dont les enregistrements précédents n'avaient pas permis d'arriver à un basic track acceptable. La version de "Jam Back At The House" présentée ici fait partie de cette troisième catégorie. Cependant, il ne s'agit pas d'un morceau peaufiné et overdubbé de tous côtés comme "Freedom" ou "Night Bird Flying", mais plutôt d'un basic track dont toutes les pistes ont été enregistrés durant la même prise. Le cas de "Hey Baby" est un peu similaire. Le mix officiel a été réalisé un an et demi après l'enregistrement par Eddie Kramer et John Jansen. Il se distingue de la version complète, présentée plus bas, par trois coupures (non nécessaires du point de vue musical) qui représentent 75 secondes de musique [la version longue perd ainsi 30 secondes à 1:45, 23 secondes à 3:32 et 22 secondes à 4:46].
Ayler a écrit:
Juma Sultan et quelques mesures de cette version ont fait les frais d'un mixage minimaliste : le titre manque peut-être un peu de corps, joué en trio. L'absence d'overdubs rend le titre un peu sec : nous sommes plus en présence d'une démo bien mise en place que d'un titre abouti. Pour autant, le thème est intéressant, très rythmique (avec ce 12/8 obsessionnel), montrant les convergences musicales de Jimi avec le jazz rock naissant.
Jam Back At The House (1) version complète Il s'agit de la version complète de la prise officielle présentée ci-dessus. Le mixage laisse entendre les percussions de Juma Sultan qui viennent s'ajouter aux polyrythmies produites par Mitch Mitchell. Sur cette version, on entend beaucoup plus de percussion que sur les autres, et surtout un son de guitare sans tout l'écho et les effets de panning qui, à mon avis, alourdissent la version officielle en essayant de simuler une deuxième guitare.
Ayler a écrit:
"Beginnings" ("Jam Back at the House" [S738]), sans doute enregistrée le premier juillet 1970 à l'Electric Lady, avec Juma en plus de Billy et Mitch est particulièrement intéressante : c'est la version officielle parue sur "War Heroes"... non éditée. L'instrumental gagne 1:17, et le rendu est vraiment supérieur. La montée progressive de l'intensité fonctionne parfaitement : le solo arrive comme une libération. Pourquoi ne pas avoir publié la version complète sur "First Rays Of The New Rising Sun" ?
Jam Back At The House (11) version complète, mix différent Cette dernière version de "Jam Back At The House" ne dure plus longtemps que la version complète que parce que sa vitesse de défilement est plus lente (environ 3%). Il s’agit en effet de la même prise, seul le mix est différent. Ici, je trouve que les cymbales ressortent moins bien et que la guitare est mixée plus fort et additionnée d’effets non présents sur la version précédente (il y de l’écho, mais moins que sur la version officielle). La différence principale entre les deux mixages réside dans le fait que celui-ci présente beaucoup moins de percussions (voire pas du tout) et je trouve que cette absence n’est pas aussi dommageable pour la dynamique du morceau que celle d’une deuxième piste de guitare (pas forcément jouée par Larry Lee), car les parties harmonisées entre les deux guitares représentent une des forces de ce morceau. Sources: ATM 006 : LA Without the Words , Blues Outtakes, Studio 1970
Postface:
Ayler a écrit:
On peut rapprocher "Jam Back At The House" de "Izabella" : aucune version studio n'est pleinement satisfaisante, et la version que la plupart des amateurs considèrent comme définitive a été enregistrée en concert, au festival de Woodstock. Dans les deux cas, c'est la force de l'interprétation de Jimi qui fait la différence car les parties instrumentales présentent de nombreux flottements, mais on se rend compte qu'au final, ce n'est pas là l'essentiel. Il existe toutefois une différence majeure avec "Izabella" : aucune version officielle de "Jam Back At The House" n'est sortie du vivant de Jimi, et il est (une fois encore !) difficile d'imaginer ce qu'au final, il aurait pu tirer de cet instrumental. A l'image de ce qu'il a fait sur "Still Raining, Still Dreaming", peut-être aurait-il "habillé" le basic track enregistré le 1er juillet 1970 (qui est tout de même solide) de nombreux overdubs, menant à son terme les idées de duo ébauchées avec Larry Lee l'année précédente. Pas toujours bien interprétées (difficile d'être plus faux que Larry Lee sur "Jam Back At The House" (5) !), celles-ci sont pourtant excellentes. La composition a beaucoup de potentiel, et se prête bien au jeu des empilements de guitare : l'aspect hypnotique des riffs aurait certainement pu être mieux mis en valeur qu'il ne l'est sur War Heroes.
sequelenoise a écrit:
Grâce aux versions intermédiaires, on se rend compte de l'importance des polyrythmies et des duos de guitare qui font défaut aux enregistrements de 1970 dont les qualités sont une construction cohérente des différentes parties de la composition (un peu gâchée par les édits sur la version officielle) et une mise en place beaucoup plus serrée (pas de fausses notes, pas de flottement rythmique).
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 20:34, édité 7 fois
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 5 Fév 2011 - 10:01
Astro Man
"Astro Man" est, comme beaucoup des titres analysés ici, un assemblage de riffs (ou patterns) dans lesquels l'interaction entre les instruments est très importante, qu'ils jouent à l'unisson ou en se répondant. Fruit de l'étroite collaboration entre Hendrix et Cox, ce morceau a été développé avec Miles à la batterie, mais l'enregistrement définitif bénéficie de l'apport de Mitchell accompagné des percussions de Sultan. McDermott a retrouvé une première prise instrumentale enregistrée durant les sessions d'octobre 1969 aux studios Juggy Sound durant la courte période durant laquelle Alan Douglas avait été invité à produire les sessions de la formation qui allait devenir le Band Of Gypsys. On peut d'ailleurs entendre un des riffs de basse d'"Astro Man" durant le long solo de guitare de "Stone Free" [1er janvier 1970, second concert], publié sur Live At the Fillmore East. "Astro Man" refait son apparition en studio durant les sessions de janvier 1970 au Record Plant, d'abord sous forme d'incorporation dans "Cherokee Mist", autre morceau en devenir, de la partie qui deviendra le couplet, puis en tant que titre à part entière. Le titre est ensuite réenregistré lors des sessions à Electric Lady. Nous disposons d'un long instrumental et de la version qui figure sur The Cry Of Love. "Astro Man" fait partie des titres de cet album que Douglas ne reprendra pas sur Voodoo Soup lorsqu'il essaiera de recréer un quatrième album studio de Hendrix en phase avec les goûts supposés du public de 1995. Hors du studio, le titre n'a jamais été joué en concert, mais il existe des démos avec voix et guitare. La seule dont nous disposons actuellement fait partie de la soi-disant jam avec Taj Mahal qu'il est difficile de dater précisément et nous attendons impatiemment la publication de la deuxième qui fait partie de la suite Black Gold. Les paroles (voir ici la traduction) qui racontent l'histoire d'un super héros malgré lui (on lui épingle un jour le badge d'Astro Man) sont influencées par les dessins animés dont Hendrix était semble-t-il un grand admirateur.
[Home studio ou demo] Enregistrement à Shokan automne 1969 ou dans l'appartement de Jimi en janvier 70
Jimi Hendrix: guitare, chant
Astro Man (6) démo Cette version pour laquelle il n'existe pas de date, mais que des suppositions, se caractérise par une intro différente sur un accord unique accompagné de "fly, fly fly". A ce stade, Jimi n'a que les accords du couplet et une ligne de paroles affirmant qu'Astro Man vole plus haut que cette vieille tante de Superman et le titre fait partie d'un medley avec "Valleys Of Neptune". Contrairement au reste du matériel enregistré à cette occasion (duo de guitares), Hendrix joue ici seul. L'extrait présenté ci-dessous est tiré de l'ATM 072-073 : Healing Power dont la vitesse a été corrigée par rapport à ce qui existe sur la plupart des bootlegs. Sources: Healing Power (ATM 072-073) , Apartment Jams (ATM 035), Acoustic Jams, Jimi's Private Reels Vol. 1 - Two Guitars On A Wednesday Night (reprenant le contenu de Spicy Essence (Apartment Jam 1970)), Every Way To Paradise(sous le titre incorrect "Gloomy Monday (with Curtis Knight, takes 1&2)")
7 janvier 1970 - Studios Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Astro Man (11) incorporé dans "Cherokee Mist" La deuxième "version" est instrumentale et ne comprend en définitive que peu d'éléments du titre tel qu'on le connait. La plage commence par le thème de "Cherokee Mist" et le riff principal d'"Astro Man" arrive à 1:23. Il donne lieu à quelques variations avant que l'on passe, à 3:13, à un autre riff suivi d'un retour à "Cherokee Mist". D'après McDermott, il y a eu durant les semaines suivantes plusieurs enregistrements de medleys entre ces deux titres.
Ayler a écrit:
Dans sa description de la session du 7 janvier 1970 (in Sessions), John McDermott parlait d'une prise complète de "Cherokee Mist". Ce n'est pas tout à fait exact : "Cherokee Mist/Astro Man" relève plus d'une démo du Band Of Gypsys, où Jimi ajoute au thème de "Cherokee Mist" des éléments de ce qui deviendra plus tard "Astro Man". C'est manifestement une séance de travail, où l'on sent que la mise en place n'est pas encore tout à fait au point. Même le réglage de l'Octavia de Roger Mayer ne semble pas optimal. Pour autant, c'est un éclairage intéressant sur la façon dont Jimi pouvait travailler.
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Astro Man (10) Deux semaines après l'enregistrement de la version précédente, le Band Of Gypsys consacre 7 prises à enregistrer un basic track de cette composition qui, à ce stade, a passablement évolué. Les patterns sont plus nombreux et des paroles supplémentaires ont été écrites (le fameux jeu de mots "Asshole Man" est d'ailleurs employé ici. La version présentée ici est issue de la septième prise (toujours selon McDermott) et comporte des overdubs de chant (pas trop appliqués, mais suffisamment pour une démo) et de guitare solo.
Ayler a écrit:
"Astro Man" est un autre morceau mis en place avec le Band Of Gypsys. Cette prise est une démo assez avancée, où le jeu de questions/réponses développé par les guitares est déjà bien structuré. Autre choix judicieux pour comprendre comment Hendrix pouvait travailler.
John McDermott a écrit:
"Astro Man" was a lucky recovery. The take used on the box set had been edited out of the original master [which had been returned to the Hendrix family in 1995] and placed on a work reel. That work reel was nowhere to be found when the Hendrix family reclaimed the legacy [or when I had written Jimi Hendrix: Sessions and listened to the original reel for that matter]. I loved the version and had suggested that this track be added to South Saturn Delta actually, but it was decided to save it for the box set. Traduction: "Astro Man" a été une heureuse redécouverte. La prise utilisée sur le coffret avait été découpée des bandes originales [qui avaient été rendues à la famille Hendrix en 1995] et placée sur une bobine de travail. Cette bobine de travail était introuvable lorsque la famille Hendrix a récupéré les droits sur le catalogue [et aussi lorsque j'ai écrit Jimi Hendrix : the Sessions et écouté les bandes originales]. J'ai adoré cette version et suggéré de l'inclure sur South Saturn Delta, mais il a été décidé la garder pour le coffret.
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Astro Man (5) Disons-le tout de suite, ce n'est pas pour cette version d'"Astro Man" que l'on parle habituellement de la session du 23 janvier 1970, mais plutôt pour les jams enregistrées ce jour là. La version en question fait suite à l'instrumental "Country Blues" dont il existe plusieurs versions, qui se distinguent par leur longueur et par la présence ou l'absence de l'harmonica dans le mix. Pour "Astro Man", les seules différences tiennent à la longueur du titre. La version longue avec harmonica de "Country Blues" est celle qui permet d'entendre à sa suite la version complète (aussi avec harmonica) d'"Astro Man" (1:35), suivie d'une brève improvisation. La version sans harmonica de "Country Blues" ne comprend que les premières secondes d'"Astro Man" (voir aucune, mais dans ces cas-là elles ne sont par référencées ici). Comme la version complète de "Country Blues" avec harmonica, cette version d'"Astro Man" pâtit de l'ajout trop généreux d'effets (réverbe, écho, etc.). Sources incluant la version "complète": The KPFA Tapes / Sound Center Studios (ATM 057-058), Sessions Vol.1: January 23, 1970 (ATM 045), Hendrix for Everyone (ATM 187-191), Old Time (ATM 214-215 Rev.A), Record Plant Sessions 23 January 1970 - Two Inch Master Tapes, Mixdown Master Tapes Vol. 3 Sources incluant la version "courte": The Blues Project Outtakes, Jimi Hendrix : Raw Blues, Am I Blue , Villanova Junction [Burning Airlines] <à vérifier> A en croire Jimpress, il existerait un autre mix coupé qui figure sur Lost In The Mists Of Time et dure 15 secondes.
Printemps 1970 - Appartement de Jimi Hendrix - Greenwich Village - New York
Jimi Hendrix: guitare acoustique, chant
Astro Man (7) Selon les notes prises par Tony Brown qui a eu la chance de pouvoir écouter la cassette que possédait Mitch Mitchell, "Astro Man" fait partie de la suite Black Gold. En attendant de pouvoir l'écouter, voici la traduction des notes concernant "Astro Man" telle que postée par ElectricThing dans le sujet Black Gold (le Saint Graal de l'Electric Church).
Citation :
« ASTRO MAN », manifestement une des toutes premières version, très proche de l’officielle, jusqu’à ce que Jimi annonce « Second part of Astro Man ». Après un court accordage, il se lance dans une version hilarante d’Astro Man où une jeune fille de 13 ans se tape un bad trip au LSD, qui tombe d’une fenêtre et qui est sauvée par…. Astro Man, bien sûr, qui descend du ciel en annonçant « Je viens te sauver, pauvre petite fille de 13 ans !», le tout avec des voix de Comics et de Mickey Mouse, ce qui le fait s’étrangler de rire à la fin du morceau.
Source: aucune
24 juin 1970 - Studio Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Astro Man (3) Jam Voici une version instrumentale qui ne manque pas d'intérêt. Elle est issue d'une session d'enregistrement durant laquelle le trio Hendrix, Cox, Mitchell a passé du temps à rejouer le titre pour obtenir un basic track qui fasse l'affaire. Selon McDermott, le groupe commence par remplir deux bobines de prises instrumentales sans arriver à satisfaction. Sur une troisième bobine figure la version qui nous intéresse. Elle suit six prises incomplètes. Les musiciens ont alors une excellente maîtrise du groove du morceau. Ils vont commencer par jouer ce dernier et le prolonger à travers une jam de toute première qualité.
Ayler a écrit:
Après avoir joué le basic track de la composition, Jimi se lance dès la deuxième minute dans un long solo, très rythmique, en son crunchy seulement coupé d'un passage central où il joue des accords en cognant le corps et/ou le manche de sa guitare. C'est typiquement le genre de jam pouvant figurer sur un Dagger... "Astro Man Jam" pour le coup !
Astro Man (4) Jam version longue Cette version de la fameuse "Astro Man Jam" se distingue de la précédente par 3 minutes supplémentaires et comme cette jam est du meilleur tonneau ces minutes de rab sont les bienvenues. Le mixage semble un peu différent que sur l'autre version avec notamment davantage de batterie dans le passage central. Sources: Notes In Colours (cette source ne contient pas les 2 premières minutes est coupée à 1:38 avant de repartir 40 secondes plus tôt), The Completer, Studio 1970
[basic track] 25 juin 1970 - Studio Electric Lady - New York [overdubs] 19 juillet 1970 - Studio Electric Lady - New York [overdubs et mixage] 22 août 1970 - Studio Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitares, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: percussions
Astro Man (1) version officielle Comme noté ailleurs sur le forum, l'introduction du titre "Astro Man" est directement inspirée de celle du "Moment Of Truth" de Dave Myers & The Surftones . Après les efforts de la veille, le trio, accompagné par Juma Sultan enregistre un basic track (probablement agrémenté le même jour d'overdubs de guitare) qui sera ensuite complété par des overdubs de voix le 19 juillet et quelques autres touches finales le 22 août. Les commentaires d'Ayler reproduits ci-dessous amènent des précisions supplémentaires.
Ayler a écrit:
"Astro Man" date du Band Of Gypsys, mais c'est une version du nouveau groupe augmenté de Juma Sultan, au tempo plus rapide qu'on entend ici. Enregistré à l'Electric Lady Studio les 25 juin et 19 juillet 1970, il sera mixé avec Eddie Kramer le 22 août. Parfois cité comme étant le titre le plus faible de l'album, c'est un des rares titres connus du mystérieux "Black Gold" évoqué par Jimi, dont même les démos n'ont, au moment où j'écris ces lignes, jamais vu le jour officieusement. Les paroles sont inspirées de l'amour de Jimi pour les Super Heroes, mais ce sont surtout les parties de guitares qui retiendront notre attention : la façon dont les riffs s'emboîtent les uns les autres en début de morceau est remarquable. Billy Cox répète ensuite une superbe ligne de basse sur laquelle Jimi part en solo. A noter l'originalité du mixage de la batterie, avec un effet de stéréo qui donna peut-être des idées à Teo Macero pour le mixage (mais poussé à son paroxysme) du "Go Ahead John" de Miles Davis ?
Astro Man (2) Alt. Mix, mono Cette version est en fait un mixage alternatif de la version officielle. Elle contient une piste supplémentaire de guitare et sa piste de basse est additionnée d’un effet qui sonne comme l’Univibe. Sources: Sir James Marshall - Gypsy on Cloud Nine, Studio 1970
Astro Man (9) low vocals Même s'il s’agit probablement d'un bricolage d’amateur, cette version est tout de même intéressante si l’on veut écouter attentivement les parties de guitare et pas la ligne de basse (absente du mix comme la voix et tout le matériel mixé au centre). Sources: The Cry Of Love - Low Vocal Mixes, Studio 1970
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 20:45, édité 5 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 12 Fév 2011 - 15:28
Il existe, pour ce titre, près d’une trentaine d’enregistrements disponibles, sans compter les versions en concert ou les soundchecks (voir ici la liste complète de ces versions). «Message To Love» est un morceau dont la gestation dure de février à décembre 1969. Comme beaucoup des «nouvelles» compositions de Hendrix, il ne s’agit au départ que d’un pattern rythmique qui sera combiné avec d'autres durant le processus d’élaboration du titre. On trouve une première évocation du riff principal durant une jam avec le percussionniste Rocky Dzidzornu lors de la session du 16 février 1969 à Londres, il est ensuite réenregistré en solo le 22 février et joué lors du soundcheck à l’Albert Hall deux jours plus tard. On trouve ensuite une version avec le Buddy Miles Band, dont le leader participera par la suite aux arrangements de la version jouée au Fillmore East à Nouvel An 1970. Il existe également un enregistrement (non disponible), daté de la session du 24 avril 1969 avec le groupe Cherry People et Billy Cox, mais il semblerait que le jeu peu en place du batteur, Rocky Isaac (encore un Rocky, il ne manque plus que Rocky Balboa au triangle) en empêche toute sortie officielle. Répété pour le festival de Woodstock, le morceau devient l’un des chevaux de bataille de Gypsy, Sun & Rainbows, qui tentent à plusieurs reprises de l’enregistrer en studio, entre fin août et septembre. C’est cependant avec l’accompagnement plus restreint du Band Of Gypsys que Jimi parvient à un arrangement resserré de sa composition, dont il enregistre plusieurs versions en décembre 1969 au Record Plant (2 « prises prometteuses » le 15 décembre, 18 prises le 18 décembre, et le lendemain le basic track sur lequel se fondent la plupart des versions sorties officiellement).
22 février 1969 –Studios Olympic - Londres
Jimi Hendrix: guitare
Message To Love (59) La première trace dont nous disposons est instrumentale et fait partie de la suite "Message To love" / "Gypsy Blood" / "Valleys Of Neptune" qui est jouée sans accompagnement.
Ayler a écrit:
"Message To love" est encore embryonnaire. La structure du couplet est toutefois complètement reconnaissable. On peut saisir la dynamique du jeu de Jimi : excellent.
15 mars 1969 - Studios Mercury ou Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Musiciens du Buddy Miles Express : le reste
Message To Love (1) Le riff de "Message To Love" donne lieu à une improvisation, qui suit les deux prises de la "Blue Window Jam" enregistrée avec le Buddy Miles Express. L’ATM 054 nous permet d’entendre la version la plus complète, qui est, en fait, séparée en deux parties incomplètes, d’une durée, pour la première, de 2 minutes et, pour la deuxième, de 13 secondes. Source: Blue Window (ATM 054), Freak Out Jam, Diamonds In The Dust.
Message To Love (2) inclus dans "Message From Nine To The Universe" C’est une mouture du Band Of Gypsys avant l’heure qui accompagne Hendrix en studio pour cette session. Le riff de «Message To Love » occupe en effet la plus grande partie de la jam intitulée "Message From Nine To The Universe”. En fait, il est surtout joué inlassablement par Cox pendant qu’Hendrix est en solo. La partie consacrée à "Message To Love" intervient après le solo de batterie, à 6:05. A 15:45, Jimi chante quelques paroles, puis parvient à faire chanter son amie Devon, à 17:00. Le couple essaie brièvement une partie de questions / réponses, qui ne restera pas dans les annales, vu le manque de technique vocale de Wilson. Le morceau a, d’ailleurs, été entièrement remonté et raccourci de 10 minutes pour une publication officielle sur Nine To The Universe.
A propos de la version éditée, Ayler a écrit:
(…) les cuts sont ici bienvenus car les passages édités sont pour la plupart inintéressants (guitare désaccordée, chant de Devon Wilson…). C'est le seul morceau de l'album où Jimi chante brièvement. Musicalement, "Nine To The Universe" est très structuré : on reconnaît les rythmiques de "Earth Blues" puis de "Message To Love". La première partie est très rythmique, laissant entendre des variations autour des deux principales figures rythmiques de la première composition avant quelques explorations en son clair. C'est après une long break de Buddy Miles en solo que Jimi lance le riff des couplets de "Message To Love" avant de partir dans un solo très saturé, avec des traits fantastiques. Ma seule réserve : Billy Cox et Buddy Miles sont sans doute trop monocordes pour véritablement propulser Jimi lorsqu'il improvise. Mais est-il étonnant de constater à ce moment ce qui se vérifiera plus tard ?
Août 1969 - Maison de Shokan - Ulster County, New York
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie [sur la 21] Larry Lee: guitare Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Message To Love (48) On a l’impression, en écoutant cette version instrumentale sans batterie, que Larry Lee découvre le morceau, tant il paraît loin d’en connaître les bases. Les choses ne s’arrangent pas quand il prend le solo… Hendrix, qui assure la rythmique, joue avec un réglage extrême de sa pédale Univibe, ce qui donne un son très aquatique. La prise finit en queue de poisson. Sources: ATM 003 : The Woodstock Rehearsals , ATM 221-223 :Gypsy Sun And Rainbows: Shokan - Jammin' Back At The House.
Message To Love (21) Dans cette version chantée avec batterie, Larry Lee a eu le temps d’apprendre les bases de la composition. Le problème de cette prise provient, cette fois, de la coordination entre les percussionnistes et le batteur. Il y a malgré tout des passages agréables comme ce solo guitare et voix à 2:09 et des paroles inédites.
Ayler a écrit:
Message To Love (21) marque un tournant : c'est avec cette version que la composition prend vraiment forme. On découvre l'introduction chromatique, les patterns servant de transition entre les couplets, le pont et l'idée du passage en scat "everybody...".
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Larry Lee: guitare Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Message To Love (50) Dotée d’une nouvelle introduction, la composition démarre très bien sur cet enregistrement, prouvant que Gypsy, Sun & Rainbows pouvait parfois arriver à atteindre un certain niveau de cohésion. Il s’agit de la troisième prise (la première complète) sur une série de 36 prises (avec les inévitables faux départs). Le morceau est joué sur un rythme plus lent, qui semble mieux convenir à la dynamique du groupe. C’est cependant Hendrix qui porte tout le groupe sur ses épaules. Lorsqu’il est inspiré, il parvient, en effet, à tirer le meilleur de ses accompagnateurs. Le mixage est du Kramer des années 1990, 1997 pour être précis.
Ayler a écrit:
"Message To The Universe [Message To Love]" (S1458), enregistré au Hit Factory le 28 août 1969, est une bonne surprise : c'est le premier témoignage studio officiel du Gypsy Sun & Rainbows. Cette version, sans doute enregistrée live en studio n'est pas terminée : le chant est loin d'être parfaitement posé. Par contre, Jimi y est inspiré et nous propose un final qu'on peut qualifier de free jazz à la hauteur de son talent. Superbe coda.
Message To Love (3) Issue de la même session que la version précédente (ou de celle du lendemain), cette prise se caractérise par un mixage mettant la voix plus en avant. On notera aussi que le début du morceau n’est pas joué sur cette prise.
Ayler a écrit:
L'extrait de "Message To Love" qui suit démarre après le solo central : c'est une version du Gypsy Sun & Rainbows (on reconnait clairement le jeu de Larry Lee), sans doute datant des sessions au Hit Factory. (…). Rien d'inoubliable mais ce type d'enregistrement a sa place pour les recueils destinés aux collectionneurs : de belles parties vocales de Jimi sont à noter.
Message To Love (54-56) instrumentaux Le duo Hendrix Mitchell tente ici une nouvelle série d'enregistrements de la rythmique de "Message To Love", après le départ de la plupart des musiciens du Gypsys, Sun & Raindows pour d'autres cieux. La première prise ne dure que 7 secondes. Elle est directement suivie d’une seconde qui dure tout au plus 1:30. Jimi démontre ensuite les différentes parties de guitare rythmique avant une troisième prise durant laquelle les deux musiciens connaissent des faiblesses. Ils arrêtent même les frais après un break manqué. Séance peu concluante selon McDermott. Je ne peux, à entendre cet enregistrement, que l’approuver. Sources: Jimi Hendrix Soulful Sessions (ATM 119-120), Studio 1969, Groove
25 septembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Buddy Miles: batterie
Message To Love (52) Durant le mois de septembre c’est l’exode des musiciens de Gypsy, Sun & Rainbows, si bien qu’il ne reste plus à Hendrix qu’à faire revenir Buddy Miles pour quelques séances en duo qui fourniront une série de jams durant lesquelles Hendrix peut incorporer toutes ses nouvelles idées, sans à avoir à expliquer aux musiciens ce qu’ils doivent jouer. Comme il ne s’agit que de jams, il n’est pas non plus nécessaire de passer du temps à expliquer à Buddy ce qu’il devrait jouer, comme c’est le cas sur «Mannish Boy» ou «Blue Suede Shoes». La version présentée ici constitue une petite partie d’une de ces jams. Sources: Morning Symphony Ideas (2000) (fait partie de Room Full of Mirrors), Studio 1969.
18 ou 19 décembre 1969 - Studio Baggy's - New York
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Message To Love (8-18) Durant les répétitions pour les concerts du Nouvel An 1970, les arrangements de «Message To Love» vont connaître deux modifications principales : l’ajout de chœurs et la diminution des parties improvisées. Les bandes des répétitions dont nous disposons nous permettent d’illustrer ce processus créatif. La session commence par presque une minute de conversation et de démonstration des parties vocales par Jimi pendant que Buddy donne des instructions à Billy Cox pour ses chœurs. Il y a ensuite un faux départ, car Jimi ne commence pas par la bonne partie du morceau. La première prise (8) est à peine plus longue, alors que la deuxième (9) commence à péricliter après 30 secondes, avant que Jimi ne l’interrompe et explique à Miles la partie de batterie qu’il attend de lui. Il répète ensuite les 'ouhs’ et les ‘aahs' des chœurs. À ce point, Miles donne à Cox des conseils contradictoires sur le réglage de la hauteur de son micro. Après une répétition des chœurs, ils font un autre faux départ (Hendrix commence à nouveau au mauvais endroit). En revanche, la troisième prise (10) est complète, même si on entend que la fin n’est pas encore tout à fait au point. Billy répète ensuite la partie de basse et Jimi s’accorde, avant de demander aux musiciens d'essayer de jouer le morceau à un tempo plus élevé. La bande s’arrête après une autre prise complète (11). La prise suivante (12) s’interrompt vers le milieu, car Jimi n’est pas satisfait des voix. La bande s’interrompt et reprend sur le passage litigieux (après un faux départ) et continue jusqu’à la fin du morceau (13). Buddy prédit alors qu'ils "... n'entendront plus jamais de Surf Music" avant que lui et Jimi ne se lancent dans un délire vocal. À la fin Jimi joue un bref extrait du riff de "Castles Made Of Sand". La session continue avec 3 prises d’Ezy Ryder avant de revenir sur "Message To Love" dont la première prise (14) est interrompue peu après que Cox ait changé prématurément de partie durant le solo de guitare. La prise suivante (15) est complète et sonne bien en place. Les versions suivantes de « Message To Love » se trouvent à la suite des multiples prises de « Who Knows ». La première (17) n’est guère plus qu’un faux départ. La suivante est plus resserrée que celles jouées durant la session «Message To Love» / «Ezy Ryder». La dernière version (16) est sortie officiellement sur le Dagger. Elle est suivie de rires démoniaques des musiciens qui se prolongent dans une nouvelle partie de délire vocal entre Jimi et Buddy.
Pour ceux qui aimeraient suivre ce qui se raconte entre les morceaux, voici les transcriptions réalisées par Ren de JPIO.
Ren a écrit:
THE MESSAGE TO LOVE /EZY RYDER SESSION
Billy : Jesus Christ Jimi : ….Ooh-ooh…(etc.) Buddy: Eeeh-dyoo-dyoo… (etc.) Jimi : Ooh-ooh…(etc.) Buddy: Yea-ah Jimi : Ooh-ooh…(etc.) Buddy: Let’s just take it, let’s take it really nice an’ easy. Jimi : Ha-ha-ha Buddy: Billy, take it, like, when we play it just, you know, like, do it, make it big, make it really easy, like, don’t rush at it, just…Yea-eah [sings] Billy : Ha-ha-ha Jimi : Ooh, ooh, ooh, ooh, ooh, ooh-ooh…(etc.) Buddy: Yeah, right, man, yeah right, right Billy : You got a one armed bass player Jimi : Eh-eh-hoo, eh-eh-hoo-hoo (etc.) Buddy: You all ready? Okay, ready? One, two, okay. Jimi : Ha-ha… Buddy: One, two Jimi : …ha-ha think we’re just silly, man Buddy: From the top…
MESSAGE TO LOVE (8) [false start]
Buddy: Wrong, wha-ba-m-bam-o Jimi : Oh, yeah, we’re gonna start, oh, you mean from the b’-the song, right Buddy: One… Jimi : How about this new rhythm Buddy: …two Billy : Won’t agree with you Buddy: One, two… Jimi : Yes Buddy: …three, four…
MESSAGE TO LOVE (8)
[breaks down]
Jimi : Okay, wait, wait please Billy : Missed Jimi : Oh, I’m sorry, woa, I got o’ get ‘em notes. I’m gonna get it now, I’m sorry Buddy: Okay, let, let us, let us wait one instant, right here Billy : That’s what we used to do home and stuff Jimi : What does that mean, man? Buddy: Wait one, before you make Jimi : Oh, yeah, so we double ki’-oh… Billy : Right Jimi : … yeah, okay Buddy: Okay Jimi : One-ha-two-ha Billy : What you do in Tennesee Buddy: Right, right, right Jimi : One, two, three Billy : Three mattresses whooo Jimi : Tuh-huh Buddy: One, two. One, two, three…
MESSAGE TO LOVE (9)
Jimi : Yeah, that part there, use your double time, some-doom-kak-a-dooble-tak Buddy: Oh, go on, go on girl Jimi : Okay one more time, try that one more time Buddy: Okay Jimi : And when y’all got to come out with all the ooh’s an’ aah’s, and do it once with the eh [plays riff] Billy : What’s the last part Jimi : The last part will work out okay Buddy: Hey Billy, Billy Jimi : Ooh Buddy: Billy, wait a minute, Billy sing goo’-get up to your mic’ how you’re gonna sing, let me say somethin’. Bring your mic’ down just a little bit there Jimi : Watch out, watch out, do like, with, listen to this… Buddy: Or bring it up, or bring it up, yeah… Jimi : … or listen to this though, listen to this Buddy: … yeah Jimi : Okay an’ y’all can do that Ooh and Aah that’s one part Buddy: Ooh Jimi : They already got that, but why don’t you do like this…
Well I’m travellin’ at speed Yeah, yeah The man, doo, doo Lookin’ for love, babe Yeah, yeah (Voo-doo, hey, ye-eah.. voo-doo, yeah, yeah)
Buddy: Ha-ha-ha. Okay let’s try it, let’s try it one time, yeah Jimi : Yeah, yeah, yeah ha-ha-ha Buddy: One, two, three, four… Jimi : Okay
? :How about we start off … ? : That was the …you’ve ever seen ? : Twice? Jimi : Hah? Yeah we’ll just repeat those things over an’ over twice, you know Billy : Twice apiece, everything? Jimi : Yeah Buddy: [sings] Yea-eah Jimi : Yeah, but I don’t know which ones is g’-fall in line, you know, w-we’ll work that out when we can, oh, sure…..Should a little bit, let’s go faster though, Let’s try it a tiny bit faster okay Buddy: One, two. One, two, three, four…
MESSAGE TO LOVE (11)
MESSAGE TO LOVE (12)
….? Jimi : You know when I do that …?
[false start]
MESSAGE TO LOVE (13)
Jimi : It should be faded away like that Buddy: And You’ll never hear surf music again Jimi : Okay, I don’t Buddy: Did you see an ugly. Look at your head. Boot don’t you make me, don’t make me feel bad… Jimi? : Think bad Buddy: …think you’re bad. You make me feel like I wanna commit pooftah[???]
[Castles Made Of Sand Riff]
[Ezy Ryder (3-5]
MESSAGE TO LOVE (14)
Yeah, don’t, you know, don’t do that yet, we’ve been, then gonna break for you, but take another solo, then we do the break… goes… yeah… right… Don’t do that yet, listen. One, two, three, four…
MESSAGE TO LOVE (15)
Jimi: Let’s try one more time
THE WHO KNOWS SESSION
Buddy: Let’s do another one, let’s do the other one, let’s do the one we did last night, Nuh, uh Jimi : De-da-de-diddle-ah [sings riff] Buddy: Yeah. Jimi : Okay Buddy: One, two. One, two, three, four…
MESSAGE TO LOVE (17)
Buddy: Listen, like now, we’re starting with this, we’re gonna do the harmony part. Jimi : Okay, one. Buddy: One, two. One, two, three, four…
MESSAGE TO LOVE (18)
Jimi : Ha-ha-ha Buddy: Let’s listen to it. Jimi : Okay
MESSAGE TO LOVE (16) [Crazy laughter from the group…then they start talking in very silly voices:]
Buddy: Did you know, did you, did you, see your feet Jimi : Yup, yup, yup, dig my baby ? : You’re gonna find your baby bent over Buddy: Here’s your glasses, pick yourself up… Jimi : Bitch Buddy: … you got a lot of money, your husband’s dead, look at your self Jimi : Pick yourself up Buddy: Look at your head Jimi : He-he-he, she had one tooth hangin’ on her mouth, I think she had a job… Buddy: Oh yes, yes, yes, I can see it, yes Jimi : … I think she had a job down at the bakery stampin’ holes in doughnuts Buddy: Oh, what, what, what, oh I’m not very sure you’re appliable, I’m gonna drop by to play all these numbers. I won’t allow no roadies sittin’ ‘round, Connecticut today Jimi : Huh-ha-ha. Say it again [plays riff], say it louder [silly voices stop here]
Ayler a écrit:
Les amateurs de "Message To Love" trouveront ici leur compte, tant quantitativement que qualitativement. L'intérêt ne sera d'ailleurs pas que d'ordre musical : la première plage nous laisse deviner le fonctionnement du Band Of Gypsys (Buddy Miles y est très directif vis-à-vis de Billy Cox). L'évolution du titre est assez intéressante : joué sur un tempo plus lent qu'avec le Gypsy Sun & Rainbows dans un premier temps, il évolue petit à petit vers une version proche de celle jouée au Fillmore East. Certaines versions intermédiaires comportent d'excellentes interventions de Jimi à la guitare, comme le solo de guitare de la plage 3, "Message To Love" (11). Le chant de Jimi est la plupart du temps réussi.
Sources: Message To Love (false start #1)(8)(a) Message To Love (8) (0:12) (a) Message To Love (9) (0:37) (a,) Message To Love (false start #2)(10) (a) Message To Love (10) (6:22) (a) Message To Love (11) (7:22) (a,f) Message To Love (12) (3:439) (a) Message To Love (false start #3)(a) Message To Love (13) (2:22) (a) Message To Love (14) (3:10) (a) Message To Love (15) (5:00) (a,b,g,h) Message To Love (17) (0:26) (a,b,c,d) Message To Love (18) (3:36) (a,b,c,d) Message To Love (16) (4:10) (a,b,d,e)
[basic track] 19 décembre 1969 - Record Plant - New York [overdubs] 20 janvier 1970 (guitare) et 1974 (percussions)
Jimi Hendrix: guitare, voix Billy Cox: basse (chœurs ?) Buddy Miles: batterie, chœurs Juma Sultan et/ou Buddy Miles: cow-bell, tambourin Jimmy Maeulin: percussions supplémentaires [1974]
Message To Love (4) A partir de cette version, toutes celles qui suivent ne sont que des déclinaisons d’un même basic track. Il existe pas moins de quatre versions officielles réalisées à partir de cette prise. On verra bientôt qu’Alan Douglas n’est pas étranger à cette abondance. La version présentée ici est, avec la dernière, la plus complète et la plus proche de l’enregistrement tel qu’il était lorsque Jimi décède.
Ayler a écrit:
La version de "Message To Love" [S724] du Band Of Gypsys qui suit est très intéressante : c'est la version officielle doublement non-Douglassisée : à 0:55, contrairement à la version du coffret pourpre (celle de "Voodoo Soup" en fait), nous n'avons pas un solo de guitare mais le pont... comme sur toutes les versions Live de ce titre. La guitare rythmique proposée à ce moment par Jimi lors du pont est d'ailleurs totalement originale. Pas de solo donc et une conclusion très simple La guitare rythmique proposée à ce moment par Jimi lors du pont est d'ailleurs totalement originale.
Message To Love (7) version officielle 1 Lorsque Douglas publie cette version en 1975, elle reçoit des critiques plutôt positives. Même les fans assidus lui reconnaissent le mérite de n’être pas trop dénaturée. Même si, en l’absence, à l’époque, de la version originale (il existe tout de même une version en concert), il est alors difficile de se faire un avis sur ce qui a été modifié. On sait cependant que ce sont les musiciens d’origine qui accompagnent Hendrix et que les overdubs de percussion ne sont pas trop intrusifs. On sait aussi, maintenant, que deux parties chantées ont été supprimées. Il y a, d’une part, un remplacement du pont chanté par un solo de guitare (sur la rythmique du couplet) importé d’une autre prise afin de rendre la chanson plus commerciale (ou plus prévisible) et, d’autre part, la suppression de la seconde moitié du deuxième couplet, afin de ne pas laisser entendre une partie à la fin de laquelle Jimi se plante dans les paroles.
Ayler a écrit:
L'album s'ouvre avec "Message To Love", dans une version quasi non-altérée du Band Of Gypsys. Rééditée depuis dans des versions très proches, on peut tiquer sur le coté propret de celle-ci, mais le résultat n'a rien d'outrancier. Par contre, déjà sorti du vivant de Jimi, le titre n'a alors rien d'inédit...
Message To Love (5) version officielle 2 La version sortie en 1995, toujours par Douglas, restaure le demi-couplet qui avait été sabré pour cause de chant imparfait, mais conserve le solo de guitare à la place du pont. Douglas ne pouvant pas en rester là, ce sont cette fois les chœurs du premier couplet qui font les frais de sa volonté de faire sonner Hendrix comme un artiste des années 1990. Sources: Voodoo Soup (1995), Studio 1970, The Captain Coconut Experience.
Message To Love (6) Cette version présent le même montage que la celle de Voodoo Soup, à la différence près que les chœurs sont ici intacts. Pas d’intérêt particulier tant les différences sont minimes. Si on compare attentivement avec la version (4), on peut se rendre compte que mix porte une autre marque de Douglas, le remix des parties de batterie qui se retrouvent, selon les termes d’Ayler «vidées de leur substance». Sources: Multicoloured Blues - The Unreleased Sessions , Paper Airplanes, Studio 1970, Crash Landing Master Reels & Outtakes, The Captain Coconut Experience.
Message To Love (51) version boucherie Cette curiosité est un mix mono du montage Douglas qu’on trouve sur les versions (5) et (6), présenté ici sans tambourin et avec nettement moins de chœurs. Il doit s’agir d’une version de travail, car on entend les raccords entre les parties originales et importées ainsi que du chant «sous» le solo de guitare.
Ayler a écrit:
(…) On entend ici très bien le montage réalisé sur "Message To Love", où un solo a été importé à la place du pont : on entend en effet le début du chant de Jimi et le solo n'est pas encore parfaitement calé sur le couplet qui reprend.
Message To Love (53) version officielle 3 Quand Experience Hendrix récupère les droits sur le catalogue et les bandes qui vont avec, Kramer & Co se rendent compte que les masters multipistes de Message To Love ont été amputés du pont chanté et qu’il n’est plus possible d’enlever ce solo de guitare et sa rythmique qui n’avaient rien à faire à cet endroit. Kramer va réaliser son mixage perso du montage de Douglas en 1997. Il trainera trois ans dans les tiroirs avant d’être inclus sur le coffret pourpre en 2000. Cette version est donc très proche de celle de Voodoo Soup. Elle s’en distingue par davantage de basse, moins de guitare et un fade out plus long. Les notes indiquent que les overdubs de percussions ont été supprimés. Perso, je n’entends pas de différence.
Ayler a écrit:
La prise de "Message to Love" qui ouvre le CD est bien connue des amateurs du Gaucher : présente dans une version peu altérée sur Crash Landing, Alan Douglas avait estimé qu’elle avait sa place dans sa version du quatrième album studio de Jimi Hendrix en l’intégrant dans son recueil controversé Voodoo Soup. Rien de nouveau sous le soleil donc, mais cette version ne méritait pas un nouveau purgatoire discographique.
Message To Love (60) version officielle 4 Ce qui est magique avec Experience Hendrix, c’est qu’ils finissent toujours par retrouver les trucs qu’ils pensaient avoir perdu pour toujours. Ici c’est le mixage réalisé le 22 août 1970 qui réapparait miraculeusement et avec lui le pont chanté ("well I am what I am, thank god") que l’on croyait perdu. Ce qui me semble étrange dans cette belle histoire, c’est que le mix sonne assez actuel avec des réverbes sur la batterie, ce qui voudrait dire que Kramer a retravaillé tout ça. Par rapport à la version (4) les toms et les percus sont mixés moins fort. En fait, tout ce qui vient de Buddy Miles est baissé, les chœurs aussi.
Ayler a écrit:
On retrouvait déjà ce montage sur une version collector publiée sur un 45 tours accompagnant le triple album [du concert de Woodstock] en vinyle, avec "Izabella" en face A. Le titre était intitulé à tort "Message To The Universe", avec des crédits et une durée fausse.
Mandrake a écrit:
La version 45 tours, contient le pont, les chœurs (...) ont été quasiment effacés, (...) la durée est de 3'31 et non de 6'18 comme indiqué dans les crédits. Les crédits du 45 tours sont ceux de la prise contenu dans l'album South Saturn Delta qui est une prise complètement différente qui dure bien elle 6'18".
Le mixage de la version publiée en 45T constitue une curiosité supplémentaire. La structure est la même que celle des versions (4) et (60), mais il y a moins de choeurs, moins de percussions et les cymbales sonnent comme si elles venaient d'un mauvais mp3. Source: West Coast Seattle Boy.
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 21:38, édité 5 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 19 Fév 2011 - 9:49
On regroupe sous le nom "Gypsy Eyes" deux ensembles d'enregistrement: des démos enregistrées en solo au Drake Hotel et le morceau qui figure sur Electric Ladyland qui nécessita un nombre considérables de prises et d'overdubs. Ces deux compositions nommées "Gypsy Eyes" n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est le titre.
[Demo] Février-avril 1968 - Drake Hotel - New York
Jimi Hendrix: guitare électrique, voix
Gypsy Eyes (5 & 6) Faisant partie d'un medley avec "Voodoo Chile" et "Cherokee Mist", cette première version existe en mono (5) et en stéréo (6). La séparation entre "Cherokee Mist" et "Gypsy Eyes" n'est pas particulièrement claire, car ces deux compositions ne sont encore que des ébauches et que Jimi improvise des séquences. Après une partie instrumentale on arrive à une partie chantée dont la mélodie fait davantage penser à "Room Full Of Mirrors" et à "If 6 was 9" (et bien sûr à l'instrumental "Cherokee Mist") qu'à "Gypsy Eyes". La version (5) provient de Black Gold et inclut une partie de "Cherokee Mist".
Ayler a écrit:
Gypsy Eyes", dans la mesure où cette démo peut s'appeler ainsi : les paroles sont différentes, ainsi que la grille d'accords et la tonalité. Même titre donc (ce sont les paroles du refrain), mais autre composition. Après le premier refrain, on entend le téléphone sonner au fond de la pièce... ce qui n'empêche pas Jimi de continuer sur sa lancée !
Gypsy Eyes (7 & 8) Cette version commence par une partie "chantée en mmm mmm mmm" (le terme exact m'échappe), mais tourne vite à l'instrumental. Le son de la guitare est différent de celui de la version précédente. Ici on entend surtout le son du plectre sur les cordes (faisant office de percussions), ce qui me laisse penser que le micro est plus proche de la guitare que de l'ampli. Seule la version mono (7) est complète. La version officielle, en stéréo (8) sépare la guitare et le chant, mais ne comprend que les 35 premières secondes. Il existe aussi un composite (8+7) qui complète la version stéréo avec la version mono.
Gypsy Eyes (9) Cette version de 2:45 est entièrement instrumentale. On y retrouve les mêmes éléments que dans la version précédente. L'intro percussive sur les cordes étouffées, le riff à la "Cherokee Mist" et la grille d'accord à la "Room Full Of Mirrors".
Gypsy Eyes (12) Le son de la guitare de cette courte version instrumentale est différent, l'ampli est plus fort avec une légère saturation. A la fin on entend un riff qui se rapproche davantage de ceux que l'on retrouvera sur la nouvelle incarnation de ce titre.
Gypsy Eyes (3,4) On trouve mention dans beaucoup d'ouvrages consacrés à Hendrix du temps passé à enregistrer ce titre et du désespoir de Chas Chandler qui trouvait inutile et coûteux le perfectionnisme de Jimi. Plusieurs sessions ont été nécessaires pour mettre au point le basic track qui sera ensuite overdubbé à de multiples reprises. L'élaboration de la composition a eu lieu en grande partie durant les sessions de studio. Les deux prises instrumentales présentées ici nous font entendre Jimi et Mitch à un stade intermédiaire. Difficile toutefois de dire s'il s'agit d'une des 41 prises du 29 avril ou d'une tentative du 24 ou du 30 du même mois.
Titi a écrit:
"Gypsy Eyes" est une version instrumentale qui dure près de 2 minutes. La structure n’est pas encore tout à fait la même que sur la version officielle mais la rythmique ici est déjà imparable.
Gypsy Eyes (1) version officielle stéréo La sixième prise de la quatrième session consacrée à "Gypsy Eyes" constitue le basic track sur lequel se basent tous les mixages alternatifs présentés ci-dessous. La qualité du titre justifie le temps passé à l'enregistrer: le rythme, l'arrangement, la composition, les paroles, les guitares (y compris la basse), le mixage, tout est excellent. Et surtout on n'a pas l'impression d'entendre 15 couches d'overdubs, comme sur certains titres ultérieurs. Pourtant, comme les versions alternatives nous le montrent il y a eu beaucoup de travail pour arranger les différents éléments du titre.
Ayler a écrit:
"Gypsy Eyes"… ou comment Chas Chandler jeta l’éponge. Hendrix, peu conventionnel dans sa manière de travailler, conviait qui voulait bien venir dans le studio… où les ingénieurs du son devaient presque s’excuser de prendre leur place ! Pour autant, "Gypsy Eyes" est rempli d’une poésie, d’une force incroyable. La rythmique se suffirait à elle seule… mais Jimi nous gratifie de superbes parties solistes : un titre inoubliable.
Gypsy Eyes (14) version officielle mono Cette version est une simple réduction en mono du mixage stéréo officiel. Paru sur quelques vinyles présentant Electric Ladyland en mono. La version de l'ATM (242-245) provient d'un pressage brésilien. Étrange d'entendre ce titre sans tous les effets stéréo!
Gypsy Eyes (2) Parmi les versions alternatives de cette prise, c'est celle ci qui semble la plus ancienne, il y a déjà des overdubs, mais une partie importante de ceux-ci ne figurent pas sur la version finale. La piste de voix n'est pas toujours la même, il y a une autre guitare lead en contrepoint du chant, pas de chant à 1:00. Concernant les effets et le montage, il n'y a pas de phasing et pas de fade out à la fin (pas de fin prévue pour l'overdub de base qui continue alors que la batterie s'est arrêtée), mais nous avons droit au début d'une 7ème prise (35 secondes de guitare et batterie).
Gypsy Eyes (13) early mix Mixée par Jimi Hendrix & Eddie Kramer le 17 juin 1968, cette version diffère sensiblement de la version (1): parties alternatives de guitare, de voix et de batterie. Contrairement aux autres versions, celle-ci commence par un fade in, la voix est doublée, il y a une autre guitare lead en contrepoint du chant, pas de phasing, et le fade out est plus long. J'ai aussi l'impression d'entendre deux pistes de batterie, pas sûr. En tous cas McDermott mentionne l'existence de deux pistes complètes et de mixages comprenant les deux prises. Source: The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD].
Gypsy Eyes (x) Ce court (1:08) mixage alternatif de "Gypsy Eyes" provient d'une version en vente sur eBay en mars 2008. Il y a, là aussi des parties de guitare différentes et une tonne de grosse caisse. La qualité n'est pas terrible et il y a des coupures.
"Room Full Of Mirrors" constitue un titre qui a subi de profondes mutations entre août 1968, date du premier enregistrement et août 1970, lorsque les derniers overdubs sont ajoutés sur le basic track de novembre 1969. Commencé comme un blues pour guitare et harmonica, il termine comme un météorite funk rock hypervitaminé et sur-arrangé. On peut même penser que Hendrix aurait encore amélioré le mixage sorti sur Rainbow Bridge s'il en avait eu l'occasion.
Concernant les sources d'inspiration des paroles, plusieurs théories co-existent. Hendrix prisonnier de son statut de rock star, dépendant des drogues, etc. L'existence d'une pièce tapissée de miroirs dans laquelle Hendrix aurait passé du temps est évoquée par deux personnes dont les affirmations ne concordent pas. Dans les notes de pochette de Voodoo Soup, Michael Fairchild affirme que cette pièce se trouvait dans la maison qui fut celle de Rudolf Valentino (Falcon Lair, située sur les collines au-dessus de Benedict Canyon et surplombant Beverly Hills [1436 Bella Drive, Beverly Hills, California]), maison dans laquelle le groupe a séjourné en août 1967. Dans l'interview posté ici Paul Caruso, qui joue sur la première version affirme que cette pièce, de forme octogonale, se trouvait dans la villa qu'occupait le groupe lors des sessions aux studios TTG, située plus haut dans le Benedict Canyon [2850 Benedict Canyon Drive, Beverly Hills] et occupée par le groupe une année plus tard que la villa de Rudolf Valentino. D'autres pensent encore que l'appartement partagé par Hendrix et Chandler à Montagu Square constitue une source d'inspiration. Il s'agissait de l'ancien logement de Ringo Starr, aménagé en home studio par Paul McCartney, avant d'être loué à Hendrix et Chandler en décembre 1966. Il y avait de la stéréo partout, une super baignoire et ... des miroirs partout. Ils ne l'occupèrent que quatre mois avant de devoir le quitter pour des raisons pas totalement établies. Le site suivant affirme que c'est parce que Ringo n'appréciait pas la peinture noire dont ils auraient recouvert tous les murs. Kathy Etchingham ne parle pas de peinture, mais pense que c'est surtout parce que les voisins ne supportaient pas le bruit.
Les paroles manuscrites de "Room Full Of Mirrors" sont datées de 1968 et il faut aussi mentionner la "Letter to the Room Full of Mirrors" écrite par Jimi dans son hôtel à Denver entre 4h30 et 6h du matin, le 2 septembre, durant la tournée 1968. Paul Caruso raconte que le morceau a été développé dans des chambres d'hôtel avant d'être enregistré une première fois en studio au Record Plant. Il ajoute qu'une autre version a été tentée lors des sessions aux studios TTG, mais que rien de fructueux n'en est sorti. Le morceau réapparaît en février de l'année suivante lorsqu'il est enregistré à Londres puis répété et joué lors du second concert à l'Albert Hall dans une jam avec, entre autres, des musiciens du groupe Traffic. On le retrouve encore, un mois plus tard (dans une version quasi inaudible en raison de la piètre qualité de la bande) lors d'une jam avec Delaney & Bonnie au Palladium de Hollywood. Pour sa première séance avec Billy Cox, qu'il a fait venir de Nashville, Hendrix recrute dans un club des musiciens inconnus (ou presque) et "Room Full Of Mirrors" figure parmi les compositions sur lesquelles ils tenteront de jouer en rythme. A l'époque, le morceau est joué de temps en temps sur scène par un groupe qui ne répète plus et qui a tendance à jammer sur scène, ce qui permet parfois d'entendre des surprises. Le titre ne figure pas au répertoire de Gypsy, Sun & Rainbows, mais conviendra bien à la frappe de Buddy Miles sous l'influence duquel l'arrangement sera considérablement modifié, notamment durant les sessions de l'automne 1969 (vaguement) supervisées par Alan Douglas). C'est d'ailleurs quasiment le seul titre dont le basic track a été enregistré durant ces sessions. Différents overdubs seront ajoutés à cette piste de base, une fois les studios Electric Lady ouverts et les bandes récupérées. Hendrix ne recule alors devant rien pour peaufiner l'enregistrement. A un moment, la maison de disque (Warner) s'est plainte d'avoir reçu une facture de 36.000$ rien que pour l'enregistrement de ce morceau. Le dernier mixage date d'août 1970, mais il y a eu ensuite des overdubs de batterie post-mortem par Mitchell pour le film Rainbow Bridge (seules quelques secondes ont été utilisées) et par Bruce Gary en 1995, comme on le verra en fin de chronique.
Finissons cette introduction avec une anecdote morbide. Dans Electric Gypsy, Shapiro et Gleebeek citent Carlos Santana à propos d'une session d'overdubs de "Room Full Of Mirrors" dont il aurait été témoin. Ce qu'il en dit ressemble à ce dont parle Caruso dans l'entretien cité ci-dessus. Jimi aurait eu un malaise du genre crise d'épilepsie en jouant et il aurait fallu le séparer de sa guitare, car il risquait de se blesser.
12 août 1968 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Paul Caruso: harmonica
Room Full Of Mirrors (26) La version blues provient de la troisième prise. Il s'agit d'une démo plus que d'une tentative d'enregistrer une version définitive.
Ayler a écrit:
"Room Full of Mirrors" est un des titres de Jimi qui aura connu une évolution considérable au cours des sessions successives. Cette prise, très courte, est la plus blues, et reste embryonnaire (avec le seul Paul Caruso à l’harmonica comme accompagnateur).
Room Full Of Mirrors (1) Noel Redding et Mitch Mitchell ont enregistré leurs parties en 1987 sur une jam sur laquelle ils ne jouaient à l'origine pas. Riche idée de Chas Chandler! Il s'agissait d'un duo entre Hendrix et Dzidzornu qui jouera aussi avec l'Experience au Royal Alber Hall le 24 février sur la jam basée sur ce titre. La version présentée ici provient d'un enchaînement entre "Crying Blue Rain", "Room Full Of Mirrors" et "Shame, Shame, Shame" (version alternative de "It's Too Bad"). A l'écoute de la partie de basse, on comprend pourquoi Noel dit avoir pu overdubber 9 morceaux en un jour (ce qu'il joue est archi basique). On est davantage peiné de savoir que Mitch Mitchell n'a pas pu faire mieux en deux semaines. Voir ici des informations détaillées sur les "Chandler Tapes". En produisant le titre, Chandler a également procédé à des coupures. Hormis la fin, la seule dont on peut se rendre compte (en comparant avec la version suivante mixée par Kramer qui a probablement conservé la plupart des edits de son prédécesseur) concerne 2,5 secondes coupées juste avant le deuxième couplet. On peut aussi noter que le chant est additionné d'un fort écho: on entend à double toutes les fins de lignes. Sur le plan de l'arrangement, on est encore dans un feeling assez blues.
Ayler a écrit:
"Room Full Of Mirrors" (2:30) provient aussi de la séance du 16 février 1969. Contrairement à la version studio officielle publiée sur "Rainbow Bridge", le titre était alors joué en F#, sur un tempo plus lent.
Room Full Of Mirrors (34) Sorti tout récemment, le mixage de Kramer conserve les overdubs de 1987 et tente, de façon peu convaincante (selon moi), d'améliorer la piste de batterie par un mixage surprenant. On a en effet l'impression d'entendre deux pistes de batterie différentes, une de chaque côté (par exemple, deux caisses claires avec des sons différents produisent un effet très gênant durant le solo final). Cela doit être sur ce titre que Kramer a mélangé deux parties de batterie (ce dont il se vantait dans un entretien dont on parle dans la chronique de "Lover Man"), mais il s'agit deux parties overdubées en 1987, car il n'y a pas eu de piste de batterie enregistrée en 1969). Sur West Coast Seattle Boy le titre fait partie d'un medley avec "Shame, Shame, Shame" d'où une fin un peu abrupte si on l'écoute tout seul. Source: West Coast Seattle Boy - The Jimi Hendrix Anthology (2010).
21 avril 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Rocky Isaac: batterie Chris Grimes: tambourin Al Marks: maracas
Room Full Of Mirrors (27) Voici ici une version intéressante au moins autant pour son aspect historique (première session avec Cox) que pour sa qualité musicale, quelque peu plombée par la prestation du batteur de Cherry People. Les autres membres de son groupe (Cherry People), qui assurent les percussions, ont dû avoir des crampes à force d'agiter leurs instruments tout au long des 31 prises nécessaires pour arriver à cet enregistrement. Plus d'infos sur la session ici.
Ayler a écrit:
La prise de "Room Full of Mirrors" trouve sa place dans le cadre d’un coffret, même si on baisse musicalement d’un ton en comparaison des trois premiers titres [du 3ème CD du coffre pourpre]. Enregistrée lors de la première session d’enregistrement de Billy Cox avec Jimi (alors que l’Experience n’est pas encore séparée), les notes de pochettes originales ne précisaient pas que c’est Rocky Isaac qui officiait à la batterie, accompagné d’Al Marks aux percussions. Cette prise est proche de celle présentée presque en même temps sur "Morning Symphony Ideas" (soit 3 nouvelles versions de "Room Full of Mirrors" la même année !). Rocky Isaac est loin de faire l’affaire : son jeu manque de précision, et je trouve sa prestation indigne d’un musicien de la trempe d’Hendrix. Pour autant, le reste du titre est loin d’être déplaisant : Billy Cox fait preuve des qualités purement bassistiques que Jimi désespérait de trouver chez Noel Redding. Ce jour-là, une page se tournait peut-être…
[Home Studio ou Demo] Automne 1969 - Maison de Shokan ou Janvier 1970 - Appartement de Jimi - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Inconnu (pas Taj Mahal): guitare
Room Full Of Mirrors (6) Cette version aurait pu être intéressante si le deuxième guitariste, non identifié, connaissait un peu mieux le morceau, qui fait ici partie d'une jam, dont les six premières minutes sont instrumentales et sans lien musical avec "Room Full Of Mirrors". La partie qui contient "Room Full Of Mirrors" eszt composée de deux couplets, dont le premier ressemble à la version que nous connaissons, tandis que le second est très différent.
Ayler a écrit:
"Highway Of Desire/Room Full Of Mirrors" débute par un solo de l'autre guitariste. Lors de la sixième minute, Jimi lance le riff caractéristique de "Room Full Of Mirrors", dont on notera qu'il joue ici des arrangements plus proches de la version studio du Band Of Gypsys que de ceux de l'Experience début 1969.
Room Full Of Mirrors (25) Buddy Miles retrouve Hendrix après l'épisode Gypsy, Sun & Rainbows. Il ne connait pas spécialement le morceau, mais sa rythmique s'adapte bien à "Room Full Of Mirrors" qui commence à prendre une nouvelle couleur sur le plan de l'arrangement.
Ayler a écrit:
Suit une excellente version de "Room Full Of Mirrors" (5:53), formidablement d’actualité maintenant que le rock ose s’affranchir de la basse. Ce dernier duo Hendrix/Miles est redoutable de puissance. Le riff obsessionnel sert le chant à merveille. Resserrée sur la seule chanson, la version serait remarquable. Une de mes versions préférées.
[basic track & overdubs] 17 novembre 1969 - Record Plant - New York [overdubs] 20 août 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant, basse Buddy Miles: batterie Juma Sultan: percussions, congas Inconnu: cow-bell Bruce Gary: batterie [janvier 1995] sur (5)
Room Full Of Mirrors (2) On ne retrouve pas Billy Cox sur ce titre, probablement enregistré un jour où il n'était pas là, ce qui ne l'empêchera pas de jouer le titre en concert. L'arrangement est foisonnant, peut-être un peu trop (notamment en raison du mixage des guitares). Kramer raconte que cette version a nécessité un important travail, notamment en raison du son de la batterie. Les effets sonores sont présents de bout en bout avec beaucoup de jeu sur le panoramique, de l'écho et, présent uniquement sur cette version, un fade out suivi d'un bref retour du son.
Electric Thing a écrit:
En ouvrant les yeux encore larmoyants, pas encore remis, c'est Room Full Of Mirrors, mixé version course poursuite dans les rues de N.Y avec sirènes hurlantes et rythme endiablé. C'est Buddy dans ses oeuvres et c'est le pied (hein Purple !). Jimi lui enquille solo sur solo... et c'est de la pure folie. Brisez le miroir et la vie vous explosera à la face ! Là encore le titre se termine par un mixage assez étrange avec retour du son !
Ayler a écrit:
Ecarté de "The Cry Of Love" au dernier moment, c'est presque naturellement que "Room Full Of Mirrors" trouve ici sa place, d'autant que c'était un titre régulièrement joué par Jimi en concert (il en existe 18 versions documentées depuis la jam du Royal Albert Hall jusqu'au dernier concert du trio Hendrix/Cox/Mitchell, la majeure partie lors du Cry Of Love Tour). Enregistré le 17 novembre 1969 au Record Plant par le Band Of Gypsys augmenté d'un percussionniste, il semble toutefois que ce ne soit pas Billy Cox à la basse, mais bien Jimi lui même, tel que c'était d'ailleurs indiqué sur les notes de pochettes de "Voodoo Soup". Le style de la basse enregistrée ici est très différent de celui de Billy Cox, dont le jeu est plus en rondeur, moins agressif. Un certain nombre de séances à l'Electric Lady Studio seront consacrées à "Room Full Of Mirrors" en juin et juillet 1970 : il semblerait que Jimi n'arrivait pas à obtenir un résultat à la hauteur des espérances qu'il plaçait en ce titre. Le mixage proposé ici ne serait d'ailleurs pas en accord avec ses dernières indications : la partie jouée en slide avec sa bague, en l'absence de bottleneck, serait mixée trop en avant. C'est un des rares titres où je trouve que la longue maturation du travail effectué en studio n'a pas spécialement porté ses fruits : je préfère la partie chantée de la version de l'Experience au Royal Albert Hall au rock sous acide du Band Of Gypsys. Je ne suis pas vraiment convaincu par l'idée de jouer cette composition à un rythme aussi élevé, qui casse la respiration initiale de la composition.
Room Full Of Mirrors (5) Le souci quant à la partie de batterie de Buddy Miles ne s'est pas atténué avec les années. Bruce Gary, ingénieur du son de Douglas et batteur ayant connu son heure de gloire avec le groupe The Knack, convaincra son patron de le laisser ré-enregistrer sur ce titre qui sera remixé pour l'occasion avec davantage d'écho sur la voix et un meilleur équilibre des guitares. Sources: Voodoo Soup (1995), Studio 1969.
Curiosité finale: Sur la bande son de Rainbow Bridge figure un autre mixage alternatif de "Room Full Of Mirrors" avec une piste de batterie enregistrée par Mitch Mitchell le 22 octobre à Electric Lady Studios. A part une brève apparition de quelques secondes dans le film, cette version ne circule pas.
Il existe aussi, pour finir, une version de ce titre sur la 5ème source de l'enregistrement du concert de Baltimore (13 juin 1970). Figurant sur la bande après l'enregistrement du concert, elle aurait été enregistrée durant le soundcheck. Hélas, la qualité sonore n'est pas fantastique.
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 21:58, édité 5 fois
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 5 Mar 2011 - 16:32
Bleeding Heart (Elmore James)
Commençons par la version originale (1965, une sortie posthume elle aussi) d'Elmore James , connu comme le roi de la guitare slide.
Les éditeurs d'albums (officiels ou non) de Jimi Hendrix ont affublé ce titre de nombreux noms. From the Benjamin Franklin Studios (3ème édition) nous indique les suivants: "C# Blues"("Blues in C sharp"), "Peoples, Peoples, Peoples", "Left Alone", "It's Not My Gig", "Not This Time".
Il faut dire que Jimi a interprété ce standard durant toute sa carrière. Ces interprétations peuvent être catégorisées suivant deux arrangements: un blues lent et un funky blues. Toutes les versions en concert empruntent le premier arrangement, tandis que la plupart des versions studio sont basées sur le second.On notera que les paroles diffèrent également selon les arrangements. Voir les traductions: ici pour la version blues et là pour la version funky.
Les versions en concert sont bien connues des amateurs et ont, à l'exception de la dernière, toutes fait l'objet de publications plus ou moins officielles: il y a tout d'abord un enregistrement avec Curtis Knight & The Squires censé avoir été réalisé au George's Club (Hackensack, New Jersey), mais avec Chaplin à la production on ne peut jurer de rien. Il y a ensuite la jam avec un Jim Morisson particulièrement éméché au Scene Club de New York en 1968. Le titre a aussi fait l'objet de répétitions (enregistrées) au Royal Albert Hall de Londres le 24.02.1969 (trois versions durant 0:25, 1:15 et 4:49), avant d'être interprétée lors du concert le même soir (enregistrement soundboard et vidéo sans le début). La liste se termine avec la prestation, moins largement distribuée, enregistrée au Fillmore East de New York en compagnie du Band Of Gypsys. Voir [https://jimihendrix.forumactif.org/t245-titres-live#488]ici[/url] les liens vers les sujets correspondant.
Voyons maintenant ce qu'il en est des versions enregistrées en studio entre avril 1969 et mars 1970 (sans compter les overdubs).
Bleeding Heart (14-16) aka "Peoples, Peoples" Avant de commencer la tournée américaine du printemps 1969, l'Experience se retrouve en studio à New York, mais l'ambiance n'est pas réellement au travail assidu sur de nouveaux titres (que Jimi n'a pas composés), mais plutôt à la fête avec invités et substances récréatives. Le morceau fait ici ses débuts en studio, en tout cas pour Redding auquel Hendrix explique la ligne de basse. On peut penser que la session s'est prolongée au delà des trois prises instrumentales incomplètes (0:21, 0:37, 1:09) dont nous disposons. L'identification formelle de ces trois prises comme des versions de "Bleeding Heart" reste ouverte à discussion. En effet, comme il s'agit d'un instrumental, il est difficile de dire s'il s'agit réellement de "Bleeding Heart", de "Honeybed" ou encore d'un autre titre. Sources: Unsurpassed Masters (ATM 086-090)sous le titre "Jammin With Devon", Studio 1969.
24 avril 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Rocky Isaac: batterie Chris Grimes: tambourin Al Marks: maracas
Bleeding Heart (21) La prise dont nous disposons ici date de la seconde session en compagnie de Cox et des membres du groupe Cherry People. En dépit des limitations de Rocky Isaac, Hendrix les a invités à revenir au Record Plant. Al Marks se rappelle d'avoir enregistré 15 ou 16 prises d'une version funky de "Bleeding Heart". McDermott ajoute que le titre a été repris en fin de session. La version dont nous disposons est probablement le fruit d'un travail de découpage / bidouillage de la part de Kramer en vue de son inclusion sur l'album Valleys Of Neptune. Il y a probablement eu d'autres manipulations que le fondu en sortie en fin de titre (recalibrage du tempo, coupures de parties, mélange de prises, etc.). Sources: Valleys Of Neptune (2010) , Fire (2010) .
Bleeding Heart (22 & 23) Pour accompagner la sortie de Valleys Of Neptune, des singles promotionnels ont été réalisés à destination des stations radio. Ces deux edits tournent un peu moins vite que la version (21). Le (22) est amputé de 36 secondes d'intro, le deuxième couplet est supprimé et le fade out survient plus tôt. Le (23) est encore plus phénoménal: des deux solos de guitare durant 2 et 3 couplets il ne conserve qu'un couplet du premier. Le fade out intervient encore plus tôt que sur l'autre edit. Plus que dispensable...
21 mai 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Bleeding Heart (1) Issue d'une des réussites indiscutées d'Alan Douglas, cette version qui réunit un Band Of Gypsys avant l'heure (l'Experience ne se voit plus en studio) revient à l'arrangement blues dans une version incomplète, mais nous n'avons pas pu entendre la version complète. La rythmique n'est pas toujours totalement irréprochable, mais il s'agit d'une jam et les interventions de guitare sont savoureuses.
Ayler a écrit:
Immortalisée au Royal Albert Hall quelques semaines plus tôt, la reprise du "Bleeding Heart" d'Elmore James enregistrée au Record Plant par Billy Cox et Buddy Miles le 21 mai 1969 est ici jouée sur un tempo nettement plus rapide. Moins forte que la version de l'Experience, cette prise, éditée selon le site officiel, n'en demeure pas moins très intéressante : elle montre Jimi dans un registre blues où il excelle. Comment ne pas être impressionné par son phrasé ?
Bleeding Heart (20) Ce mixage alternatif est lui aussi édité. Musicalement il ne présente aucun contenu supplémentaire. La différence de longueur provient d'1 seconde 1/2 de plus avant le début du morceau et de 4 secondes après la fin. Le mixage diffère très légèrement (de la réverbe à la place de l'écho sur la voix) et un son de guitare un peu plus rond sur cette version. Sources: Jimi Hendrix : Raw Blues, Studio 1969
Bleeding Heart (24) Une prise alternative exhumée en 2013 qui contient un premier couplet sans batterie. L'approche musicale employée ici diffère suffisamment de la version (1) pour nous laisser apprécier la qualité de l'interprétation. Même si l'on peut imaginer que certaines erreurs ont été gommées grâce à la technologie moderne, craindre que le chant provienne d'autres pistes, et regretter le fondu en sortie, qui nous prive de la fin de la prise, on peut saluer la finesse de la rythmique (ce qui n'est pas gagné d'avance avec Buddy Miles). Source: People, Hell and Angels (2013)
McDermott mentionne également trois prises enregistrées le 18.12.69.
[basic Track] 24 mars 1970 - Record Plant - New York [overdubs] juin 1970 - Electric Lady - New York [mixage] 22 août 1970 (Hendrix & Kramer) - Electric Lady - New York [mixage] 11 mars 1971 (Kramer & Jansen) - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Steve Angel: batterie [sur version (4)] Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie [overdub sur versions (3 & 6)] Juma Sultan: tambourin et cowbell
Bleeding Heart (3) Issue de la quatrième prise (sans compter une première prise avec uniquement guitare & batterie), cette version revient à l'arrangement funky avec des variations de la structure du blues en 12 mesures, puisque les couplets durent 15 mesures 1/2. Les arrangements du titre mettent en valeur la maîtrise totale qu'a Hendrix de la wah wah. Enregistré au Record Plant, le titre sera ensuite retravaillé à Electric Lady. Difficile de savoir quand les percussions de Juma, pas crédité sur South Saturn Delta, ont été enregistrées. Ce qui est sûr c'est que la partie originale de batterie a été ré-enregistrée.
Ayler a écrit:
L'album s'ouvre sur "Bleeding Heart", une relecture très personnelle du blues d'Elmore James immortalisé par l'Experience le 24 février 1969 au Royal Albert Hall. De la composition du père fondateur du jeu en slide moderne, il subsiste une large partie du texte et une grille d'accords inspirée du blues. Mais le climat proposé ici est tout autre : le blues lent a cédé la place à un rock funky dans le droit fil de la production récente de Jimi. "Bleeding Heart" était un candidat sérieux au quatrième album studio de Jimi, magnifié par des parties de guitare diablement efficaces. A noter que ce n'est que par la suite que Mitch Mitchell enregistra sa partie de batterie.
Bleeding Heart (5) alt mix "guitares seules" On peut ici entendre les deux guitares principales de la version (3): à gauche en son clair et à droite avec wah-wah et saturation. A 1:14, on peut entendre brièvement une troisième guitare, mixée à gauche. On l'entend à nouveau clairement à 1:55 et de temps à autres durant la suite du morceau.
Ayler a écrit:
[cette version] ne présente que les seules parties de guitare de Jimi. C'est l'occasion de se concentrer sur son seul travail qui, il faut l'avouer, est une fois de plus stupéfiant. On ne soulignera jamais assez l’importance de l’aspect rythmique dans le jeu de Jimi, qui sait être énergique tout en étant inventif et varié au niveau de sa dynamique.
Bleeding Heart (4) alt mix avec batterie originale Cette version est un mixage un peu plus brut de la version originale (moins d'effets sur la voix, guitares plus fort, pas de cow-bell) avec la piste originale de batterie enregistrée par un jeune batteur du nom de Steve Angel. Cette version finit également en fade out, mais le volume décroît plus rapidement que sur la version officielle sur la quelle l'effet est plus progressif (donc le mix diffère aussi de ce point de vue).
Ayler a écrit:
La version suivante est très proche de la version publiée en 1972 sur "War Heroes" - la piste de batterie exceptée. Si l'on se fie à l'Encyclopedia, c'est sans doute Steve Angel qui officie ici. Une question se pose toutefois : Mitch Mitchell a-t-il enregistré sa partie de batterie (qui remplace la piste originale) du vivant de Jimi ? On peut émettre une fois de plus de sérieux doutes à ce sujet...
Bleeding Heart (6) alt mix avec voix faible au début Cette version constitue un mixage de travail avec fluctuation du volume de la voix: on ne l'entend presque pas au début et à 1:10 son volume remonte. L'intérêt principale ne se trouve pas là, mais dans le fait que l'on peut entendre la prise entière sans le fade out, mais avec la batterie de Mitch Mitchell, mixée en avant. Nous avons ainsi 23 secondes de musique supplémentaires et quelques mots de Jimi en fin de plage. Sources: Unsurpassed Masters (ATM 086-090), Black Gold (coffret 5 CD), Studio 1970.
Dernière édition par sequelenoise le Lun 2 Jan 2023 - 11:49, édité 6 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 12 Mar 2011 - 12:36
Power Of Soul(Traduction) aka With The Power (of God), Crash Landing, Paper Airplanes, Power To Love
Ce titre consiste un nouvel assemblage de patterns (au moins six sections différentes) et comprend quelques mesures impaires (en 9/8 et en 7/8, au lieu de l’habituel 4/4). Il est surtout connu pour la version live qui figure sur Band Of Gypsys, issue du second concert du 1er janvier. Avant les concerts du Nouvel An 1970 durant lesquels il est joué chaque fois, le titre fait son apparition lors de la jam du 22 juin au festival de Newport. Adapté au jeu de Buddy Miles, le titre est peu joué par la formation suivante (avec Cox et Mitchell): une tentative lors de la balance à Berkeley et une version instrumentale à Berlin. Voir ici les liens vers les concerts en question.
Selon Billy Cox, l'inspiration du titre provient du riff de basse de "Mary Ann", un morceau de Ray Charles. A l'écoute du titre présenté ci-dessous, on peut le croire.
Selon McDermott, les premières prises de "Power Of Soul" ont été enregistrées le 15 mai avec Billy Cox qui sera étroitement associé à la mise en place du titre, même s’il ne joue pas durant toutes les sessions. Pour ce titre, nous disposons, en effet, d’un grand nombre de prises, souvent très courtes, enregistrées à de nombreuses occasions. Ceci nous permet de dire que la mise en place du titre fut difficile et nous renseigne sur l’utilisation, plutôt coûteuse, que Hendrix faisait du studio. Il n’hésitait en effet pas à passer beaucoup de temps pour développer les titres, sans les avoir trop répétés avant de démarrer l'enregistrement.
24 septembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Mitch Mitchell: batterie
Power Of Soul(48,49,2-5) Il est intéressant de constater que les premiers enregistrements dont nous disposons ont été enregistrés en compagnie de Mitch Mitchell, alors que c'est avec Buddy Miles qui joue sur toutes les versions studio ultérieures. D'ailleurs, les experts ont longtemps attribué ces prises à Miles. Les six prises se découpent comme suit: 0:46, 3:25, 3:28, 0:17, 1:24 et 1:26 (durée totale 12 minutes). Il existe 13 autres prises qui ne circulent pas et qui ne sont sûrement pas toutes complètes. On peut reconnaître cette session au son légèrement saturé et additionné de réverb de la guitare. Sources: Jimi Hendrix Soulful Sessions (ATM 119-120), Studio 1969
[Home Studio ou Demo] Automne 1969 - Maison de Shokan, Ulster County, État de New York ou Janvier 1970 - Appartement de Jimi - Greenwich Village, New York
Jimi Hendrix: guitare Inconnu (pas Taj Mahal): guitare
Power Of Soul (39) Jam La version suivante comporte deux parties distinctes présentant toutes deux certains traits typiques de "Power Of Soul", mais on n’est loin d’un morceau pleinement réalisé, car il s’agit d’improvisation. Le deuxième guitariste n'est pas toujours totalement à son affaire, comme sur les autres pistes provenant de la même bande.
Ayler a écrit:
Après avoir joué les riffs de "Power Of Soul", les musiciens s'arrêtent : petite séance pour se réaccorder. Suit alors un riff pouvant être identifié comme celui de "Money (That's What I Want)"... mais dont il est intéressant de noter la grande proximité avec un de ceux développés dans "Power Of Soul".
Power Of Soul (1) [dans JS21 (1)] mix stéréo I Durant cette longue jam, Hendrix explore toute une série de patterns sur lesquels il travaille actuellement, accompagné de Miles à la batterie. En ce qui concerne "Power Of Soul", on peut en entendre de larges extraits durant les 5 premières minutes et quelques secondes en fin de titre. Il existe trois mixages différents de cette jam, celui-ci est le premier mixage stéréo, qu'on retrouve sur la plupart des boots. Sources: Band of Gypsys: Lonely Avenue (ATM 009), ATM 092 : Record Plant Jams [aka. "Fall 1969 Record Plant Jams" / "Woodstock"], Diamonds In The Dust (fait partie de "Variation On A Theme/Lonely Avenue (part 1)"), Studio 1969
Power Of Soul (53) [dans JS21 (3)] mix stéréo II Il s’agit du second mixage stéréo paru officiellement et comprenant quelques secondes d'intro en plus (pas d’edits pour une fois). Sources: Morning Symphony Ideas (2000) (fait partie de "Keep On Groovin'"), cd accompagnant le livre Hendrix intime
Power Of Soul (54) [dans JS 21 (4)] mix mono Sans intérêt, sauf pour les complétistes. Source: Studio 1969
21 novembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Power Of Soul (6-29) Lors des sessions supervisées (de loin) par Alan Douglas, le Band Of Gypsys a enregistré 24 prises de "Power Of Soul", nous les avons toutes disponibles pour l’écoute.
A propos des versions figurant sur EarthTones (qui ne présente pas la fin de la session), Ayler a écrit:
La session de "Power Of Soul" [S1342] débute par une version presque instrumentale de la composition. Elle est suivie d'une version en solo chantée, puis de nouvelles prises du groupe plus ou moins longues (avec pas mal de débuts avortés). Les prises 4 et 10 montrent une alternance unisson basse/guitare et placement d'accords sur la ligne de basse ne bougeant pas intéressante sur le passage en La mineur. A partir de la prise 13, le groupe se réduit au seul duo Hendrix/Miles (il est vrai que la complexité des arrangements ne facilite pas la mission de Billy Cox). Le groupe est au complet pour l'ultime prise, dont le numéro n'est pas annoncé.
Unsurpassed Masters contient la session en entier. Cette dernière ne comprend que trois prises avec du chant. La session se découpe ainsi: 2:39 (vocals), 2:54 (vocals), 0:06, 0:48, 1:30, 0:16, 0:08, 0:20, 0:06, 1:26, 0:17, 0:20, 2:11, 1:49, 2:40, 0:14, 2:53, 0:05, 0:06, 1:44, 0:20, 2:05, 1:40 (vocals, fin coupée). La durée totale de la session est de 35 minutes. On la reconnaît au son clair et "twangy" de la guitare. Sources: - Earth Tones (sous le nom "Power Of Soul (Paper Aeroplanes) Sessions"): (6-21) - Black Gold (sous le nom "Paper Aeroplanes [Rehearsal sessions]"): (6-21, 23, 26i) - Unsurpassed Masters (ATM 086-090) (ATM 086-090) (sous le nom "Power Of Soul Sessions"): (6-29)
McDermott mentionne également 9 prises instrumentales incomplètes enregistrées le 15 décembre.
18 ou 19 décembre 1969 - Studios Baggy's - New York
Power Of Soul (38) Un mois après les derniers enregistrements dont nous disposons, les musiciens ont réalisé des progrès considérables. La structure, les riffs et les parties vocales sont désormais en place (le tout précédé d'un faux départ). Contrairement à d'autres titres, aucune autre version des répétitions aux studios Baggy's n'a émergé, mais McDermott mentionne l’existence d’une bande contenant 5 prises supplémentaires enregistrées le 20 décembre.
Ayler a écrit:
Avec "Machine Gun", "Power Of Soul" était un des titres phares du Band Of Gypsys. Les versions Live officielles sont d'ailleurs remarquables. Celle-ci est aussi excellente, montrant toutes les qualités du groupe. Buddy Miles et Billy Cox sont ici utilisés au mieux.
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Power Of Soul (30-35) La nouvelle année commence et les sessions reprennent pour l'enregistrement d'un basic track de "Power Of Soul". Nous disposons de 6 des 12 prises enregistrées lors de cette session: 0:21, 1:52, 0:20 (prise non accompagnée, pas numérotée par Jimpress) 0:07, 0:22, 0:03 et 6:17 (durée totale de la session: 13 minutes). Le son de la guitare est ici plus proche de celui adopté lors des concerts du Fillmore East.
Ayler a écrit:
Le cinquième volume [d’Unsurpassed Masters] débute avec la session du Band Of Gypsys datant 16 janvier 1970. Celle-ci commence par les "Power of Soul Sessions (Part 2)" (13:36) : les première et surtout cinquième plages ont l'intérêt de présenter des soli intéressants de Jimi ; le reste étant constitué de débuts avortés.
[basic track] 21 janvier 1970 - Record Plant - New York [overdubs et mixage] 3 février 1970 - Record Plant - New York [mixage] 22 août 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse, chœurs Buddy Miles: batterie, chœurs Juma Sultan: percussions Jimmy Maeulen: percussions (overdub en 1974) [sur (37)]
La session du 21 janvier contient 14 prises de "Power Of Soul" dont les prises 2, 4, et 6 sont complètes. Finalement Hendrix retient la quatrième comme basic track. Toutes les versions chroniquées à partir de ce point sont donc des mixages alternatifs réalisés sur la base de cette piste. On verra que, comme souvent, le passage d’Alan Douglas sur les bandes leur a laissé certaines séquelles…
Power Of Soul (36) version complète Commençons par la version complète qui reprend la structure des versions jouées au Fillmore East: une intro longue en trois parties, un break de batterie, un solo joué sur les deuxième et troisième parties de l'intro, un break avec mesures impaires, un couplet en deux parties, un break avec mesures impaires, un refrain, un solo, un interlude chanté (la partie avec le jellyfish), un break double, une coda comprenant des éléments du refrain.
Ayler a écrit:
"With The Power 2" est (...) sans doute la meilleure version studio de ce titre. L'introduction est sublime : on entend les trois guitares de Jimi (une lead, l'autre presque et la dernière parfois - avec Jimi, la distinction lead-rythmique n'est pas toujours opérante). Contrairement à la version officielle de "South Saturn Delta", le mixage est ici irréprochable, sans ajout inutile de réverbe.
Power Of Soul (37) aka "With The Power" Sur cette production Douglas, nous ne retrouvons pas nos amis Mironov, Babbit et autre Schwatrzberk , seulement Jimmy Mauelen qui réenregistre des percussions. Pas beaucoup d’overdubs donc, mais beaucoup de montages : le titre est amputé de nombreuses parties (la majorité de l’intro, le premier solo, la moitié du couplet, la moitié de l’interlude) et un refrain supplémentaire est ajouté avant le couplet.
Ayler a écrit:
"With The Power" ("Power Of Soul" en fait) est relativement peu altérée... mais est sérieusement éditée. Le mixage est là aussi très black (et pas pire que celui de Kramer sur "South Saturn Delta"), mais pourquoi supprimer les superbes parties de guitares que les pirates nous laissent entendre ? La version reste correcte, même si le mixage de Douglas est plat : où est passée l'énergie des bandes originales ?
Power Of Soul (55) version éditée longue Cette version présente probablement une étape intermédiaire dans le travail d’édition de Douglas. Il manque le début de l’intro et un refrain remplace (à 0:45) la partie qui précède le break de batterie (la jonction est assez mal faite, on entend bien le passage entre les parties). Le premier solo est raccourci et suivi par un refrain supplémentaire (1:59). Pour ne rien arranger, le couplet est raccourci (la partie qui commence à partir de "Come Back" est supprimée). L’interlude arrive en plein solo de guitare, mais il est complet, ce qui n’est pas le cas sur la version dite "restaurée" parue sur South Saturn Delta. En fait toute la fin est intacte. Autre particularité : le mixage met en avant la cow-bell et joue avec le volume des guitares, faisant reculer la guitare solo à différents moments et mettant en avant des guitares rythmiques.
Ayler a écrit:
"With The Power 1" est une version incomplète mais qui ne semble pas altérée. On retrouve donc la section rythmique du Band Of Gypsys, mais aussi deux guitares rythmiques de Jimi, sa guitare lead et même quelques traits lead en plus sur la fin.
Power Of Soul (51) double voix Cette version nous donne à entendre l’avancement des travaux de Douglas. Toutes les parties à supprimer l’ont été, mais les deux refrains supplémentaires sont encore présents. Finalement, Douglas ne gardera que le deuxième pour rendre le titre plus commercial. L’autre élément qui me fait penser qu’il s’agit d’une version intermédiaire est la présence de deux pistes de chant différentes en simultané, probablement pour récupérer ensuite les meilleures parties de chacune.
Power Of Soul (52) rembobinage Nous avons ici un solo et un début de refrain (37 secondes en tout), suivis de 14 secondes de rembobinage, de 25 secondes de silence et de 14 autres secondes de rembobinage ou d’avance rapide.
Power Of Soul (50) version Kramer Alors que les notes de pochette de South Saturn Delta prétendent que cette version est totalement libre des montages de Douglas, on en retrouve deux ! Il manque ainsi la deuxième partie du couplet (24 secondes supprimées à 3:00 à partir de "Come back down on earth my friend") et la deuxième partie de l’interlude (il manque la partie durant laquelle Jimi chante que la méduse n’a pas d’arrêtes, "Yeah but he's been floating around so easy and so slack, he don't have a bone in his jelly-back, is that the way you wanna be brother? Check it out..."). En conséquence, on peut penser soit que Douglas a découpé les bandes master multipistes et enlevé ces deux parties pour les mettre à la poubelle ou alors que Kramer approuve ces coupures. Concernant l’effet de delay sur l’intro, on peut également douter qu’il ait été réalisé du vivant de Jimi. Voir ici la discussion (en anglais) qui décortique ce mixage.
Ayler a écrit:
"Power Of Soul" (S1457), enregistré au Record Plant le 21 janvier 1970, est la première version studio officielle de ce classique du Band Of Gypsys depuis... la version proposée par Alan Douglas sur "Crash Landing" ("With The Power" (S159), datant elle de 1969). Hendrix a beaucoup travaillé sur ce titre, et il est légitime d'en présenter une version studio. D'autant que les arrangements vocaux sont différents de la version Live. Un gros bémol toutefois : le mixage de cette prise est catastrophique ! L'auditeur se retrouve noyé dans la réverbe (alors que sur d'autres titres, elle est peu présente, ce qui rend le contraste choquant). Les divers pirates contenant les versions non altérée de "Power Of Soul" présentent certaines versions nettement supérieures : sur ce coup, Kramer s'est planté.
Power Of Soul (56) Voici une nouvelle version issue du même basic track du 21 janvier et présentée comme un mix vintage de février 1970. Elle contient des éléments nouveaux (le tout début et une prise vocale alternative pour une partie du deuxième couplet). Les 30 secondes coupées à la fin du premier couplet sont ici restaurées, ainsi que 15 secondes du deuxième couplet. Le mixage de la voix est débarrassé de l'écho et est un peu plus en avant.
Ayler a écrit:
C'est la version studio de "Power Of Soul" connue de tous, présentée dans un montage plus long que celui de South Saturn Delta. Des problèmes techniques tout à fait audibles expliquent une des coupures de la version de 1997. Après quelques écoutes, c'est certainement le meilleur mixage officiel publié à ce jour - la version de Crash Landing étant la pire.
Power Of Soul (57) Cette nouvelle version officielle provient toujours de la même piste de base que les précédentes. On nous la promet mixée par Hendrix et Kramer le 22 août 1970. Elle comprend le même décalage des guitares dans l’intro que la version de South Saturn Delta et sonne beaucoup plus proche de cette dernière que la la face B du single Somewhere (version 56). Elle est également exempte des difficultés techniques présentes sur cette même version.
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 19 Mar 2011 - 11:01
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (Traduction)
"Have You Ever Been (To Electric Ladyland)" a été imaginé comme la deuxième partie de l'introduction de l'album Electric Ladyland, juste après l'instrumental "... And The Gods Made Love". Le titre présente à l'auditeur l'expérience qu'il va vivre en écoutant ce double album. Il ne semble pas avoir nécessité un long travail de composition, puisqu'il n'existe qu'une version antérieure à celle qui a produit la version définitive et qu'on ne retrouve pas de riff caractéristique dans des jams ou dans d'autres morceaux enregistrés auparavant.
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (2) Blues Cette version fait partie des fameuses Sotheby's Reels qui avaient été retrouvées par Kathy Etchingham et mises aux enchères chez Sotheby's. On a longtemps pensé que toutes ces bandes dataient de l'époque des sessions d'Axis Bold As Love, donc pas plus tard que janvier 1968. Cependant, la présence sur ces bandes de la version de "Have You Ever Been (To Electric Ladyland)" avec les cymbales mixées en avant laisse penser que certaines bandes sont postérieures à cette époque. En effet, la version "cymbales" (version 1) est issue du même basic track que la version officielle du 14 juin, comme nous le verrons bientôt. La version (2), dont il est ici question ici, est probablement issue d'une session antérieure (à la session du 14 juin), car le titre est encore en cours d'élaboration (l'enregistrement oscille entre la jam et la démo), mais aussi parce que le batteur n'est pas le même (selon Glebbeek on retrouve ici Buddy Miles). Pas d'information sur l'identité du bassiste dont la partie ne sonne pas du tout comme celle jouée par Jimi sur la version officielle. Dernier détail, la fin de la version présente sur la bande son du titre de la semaine est un composite utilisant la meilleure source disponible pour les premières 5 minutes et demie et une source inférieure pour la fin qui n'existe pas en qualité supérieure.
Ayler a écrit:
"Have You Ever Been (To Electric Ladyland)" est peut-être issu de la même session. La composition de Jimi est plus prétexte à une jam qu'autre chose : la version est sauvage, la guitare par moment très saturée, et le levier de vibrato utilisé sans ménagement.
Ayler a écrit:
"Electric Ladyland Jam", issue des "Sotheby's Tapes" est une jam assez décousue partant du thème de "Have You Ever Been (To Electric Ladyland)". Le résultat est loin d'être abouti, mais Jimi utilisera certains plans développés ici dans sa version définitive (le passage en La mineur où il utilise son levier de vibrato en fin de mesure).
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (3) Selon les notes de pochette du coffret pourpre, Jimi a commencé par enregistrer trois pistes en solo, qui précèdent quatre prises avec l'accompagnement de Mitch Mitchell. La version présentée ici serait la troisième prise solo. D'autres personnes pensent qu'il s'agit en fait de la guitare rythmique d'une des prises instrumentales. Ce n'est en tous cas pas la rythmique de la prise officielle, car il ne joue pas exactement la même chose et la structure est différente (notamment le placement des mesures jouées à l'unisson sur lesquelles le chant commence par "Electric woman" la 1ère fois et "While we fly" la deuxième). Une autre possibilité consiste à penser que le titre a été entièrement remonté façon Alan Douglas, mais je ne vois pas trop l'intérêt de l'opération. Il y a tout de même probablement une part de montage dans l'ajout en introduction du dialogue entre Kramer et Hendrix. Ces quelques secondes pourraient provenir de la première prise, car Kramer demande quel est le titre du morceau. (P.S. il pourrait aussi le demander à la fin de la deuxième version solo.)
Ayler a écrit:
L'album [Loose Ends] se clôt avec "Have You Ever Been (To Electric Ladyland)", dans une version éditée ne laissant entendre que la seule guitare de Jimi. Si un tel choix se justifie sans trop de problème sur le coffret pourpre, le procédé semble plus limite dans le cadre d'un album. Pour autant, savourer le jeu de guitare rythmique aérien de Jimi reste un plaisir...
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (1) Comme on va s'en rendre compte plus tard grâce aux versions suivantes, cette version, présente sur les bandes vendues aux enchères à Sotheby's, est issue du même basic track que la version parue sur Electric Ladyland. Ce ne peut donc pas être la version complète (avec batterie) de la prise présente sur Loose Ends, vu que cette dernière diffère significativement de toutes les autres versions (voir ci-dessous) qui sont issues de la 4ème prise de Jimi et Mitch (la septième prise de la session en comptant les trois versions solo). Là où la version officielle finit en fondu, cette version instrumentale dépourvue d'overdubs se poursuit durant plus de trois minutes et demie, dont 1'26 de batterie seule agrémentée d'un fort effet de modulation sur les cymbales.
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (6) Cette version comporte 1'15 de plus que la version officielle, elle s'arrête au point où s'arrête la piste de guitare sur la version (1). Contrairement à ce qui est le cas sur cette dernière, les overdubs de chant (plusieurs pistes), de guitare solo (additionnée de Leslie) et de basse sont ici présents (dans un mixage différent) et on peut constater que ces derniers ont également été réalisés au-delà du point auquel la version originale s'arrête. Ils continuent jusqu'à 2'32, au moment où commence le solo de guitare inversé qui figure sur le DVD officiel. On constate que cette version se superpose parfaitement à la version (1), qui constitue donc le basic track de la version officielle.
Ayler a écrit:
La (...) plage présente un solo de guitare à l'envers assez impressionnant de Jimi, qui sera pourtant écarté de la version officielle (il est repris sur la [version (5)], qui reprend un extrait du DVD consacré à l'album). La transition posait peut-être problème ?
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (5) Tiré du DVD The Making of Electric Ladyland, le solo inversé est présenté ici dans un mixage où la batterie est très peu présente. Le solo est quelque peu gâché par les commentaires d'Eddie Kramer...
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (merge) Réalisé à partir des versions (4), (6) et (1), cette version est un pur produit de l'inventivité des fans et des avancées de la technologie. Elle mélange en effet ces différentes versions pour obtenir la version la plus longue avec le meilleur mixage possible. La première partie est construite à partir de la version officielle, qui est prolongée par la version (6) et enfin la coda de batterie uniquement disponible sur la version (1).
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (composite) Autre effort de fan, la version (6) est ici complétée par le solo de guitare inversé repassé à l'endroit (avec donc le "backing track" à l'envers). Ceci nous permet d'entendre la même chose que Jimi quand il l'a enregistré.
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (7) mono Avant d'en venir à la version officielle, il faut encore mentionner la version mono, qui est probablement une simple réduction de la version stéréo qui figure que sur une poignée de 45 tours rares.
Have You Ever Been (To Electric Ladyland) (4) Les mixages alternatifs présentés ci-dessus nous donnent des indications précieuses sur les processus de composition, d'enregistrement et d'arrangement de ce titre. Tout d'abord on peut penser que le morceau est le fruit d'une inspiration soudaine, car il n'existe pas de versions antérieures au mois de juin. Ensuite, on se rend compte que tout est construit autour de l'interaction entre guitare et batterie. Le jeu de Mitch s'écarte diamétralement de celui des batteurs de rock ou de soul. Il joue des figures rythmiques qui ne suivent pas complètement la métrique suggérée par la grille d'accords autour de laquelle le titre est construit. Quant à la première guitare (dite rythmique, voir à ce sujet le commentaire d'Alyer ci-dessous), on a beaucoup parlé de l'influence de Curtis Mayfield, mais on peut aussi mentionner la liberté et la facilité avec laquelle Jimi s'exprime ici. C'est à partir de ces deux instruments que le reste du titre sera bâti. Sur un basic track (version 1) de près de 5 minutes, Jimi va ajouter une première piste de chant (en falsetto) en adaptant son placement et son phrasé à ce qui est enregistré. A un moment où un autre il ajoute une partie de basse à l'image du reste de la "rythmique": aérienne et peu rythmique en somme. Il enregistre ensuite une deuxième piste de guitare additionnée d'effet Leslie qui apporte des contrepoints délicats au chant, ainsi qu'un solo entre les deux parties vocales. Il enregistre aussi un solo de guitare "à l'envers" sur la partie finale. C'est probablement peu après qu'il décide de raccourcir le titre, car lorsqu'il enregistre la deuxième partie de voix qui vient harmoniser la première, on l'entend (à 2'23 sur la version 6) signaler à la régie qu'il est inutile de continuer à enregistrer au delà de la partie qui sera mixée en fondu en sortie sur la version du disque.
Ayler a écrit:
Hendrix revient à ses racines : la soul d’un Curtis Mayfield, voire d’un Marvin Gaye. Il assume enfin son chant, et ses parties de guitares sont magnifiques : Little Winguienne en rythmique (si on peut encore appeler ça de la rythmique !), la partie soliste évite les écueils harmoniques faciles.
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 26 Mar 2011 - 8:08
Machine Gun
"Machine Gun" constitue un des titres phares de la discographie de Jimi Hendrix, mais pas dans une version studio. En lieu et place de l'intensité de l'interprétation du Band Of Gypsys, nous allons trouver ici des versions antérieures avec la plupart du temps la formation Gypsy, Sun & Rainbows (entre août et novembre 1969). Ces enregistrements nous montrent que le morceau est en cours d'élaboration, et que la qualité de la version parue sur l'album Band Of Gypsys a convaincu Hendrix de ne pas tenter de recréer ce moment de grâce en studio. Il l'emmènera en revanche sur la route durant sa dernière tournée (voir ici la liste des versions en concert). La généalogie du titre remonte à la jam du 22 juin au festival de Newport qui nous donne à entendre un premier aperçu des paroles de "Machine Gun". Le riff principal est ensuite travaillé à Shokan par Jimi et Billy qui l'incluent dans une jam qui comprend des variations autour d'un des riffs de "Izabella". Le riff d'intro est lui, à ce stade incorporé en introduction d'un arrangement inédit de "If Six Was Nine" répété en vue du festival de Woodstock, mais finalement pas joué sur scène. La même introduction a aussi servi, durant ces répétitions, de base à celle de "Hear My Train", qui sera pour sa part jouée à ce concert, avec des variations, mais toujours la présence de la pédale univibe pour colorer le son.
gypsy blood a écrit:
Concernant Izabella et Machine Gun, il y a des infos sur le livret de "BURNING DESIRE" : McDermott dit qu'intialement Hendrix voyait les 2 morceaux comme une suite musicale, les deux titres étaient très liés dans plusieurs tentatives d'enregistrements... C'est donc pas un hasard si hendrix joua les 2 morceaux lors de son 2nd passage au DICK CAVETT SHOW en septembre 69 peu de temps après les sessions du 29 août. Au final Hendrix a bien tenter de connecter Izabella et Machine Gun, sans succès semble t-il, en tout les cas pas d'une manière qui le satisfasse.
Lors des séances studio qui suivent ce concert, "Machine Gun" se retrouve en compagnie de "Izabella", mais les efforts pour fusionner ou enchaîner les deux titres ne s'avèrent pas concluants, On notera toutefois, comme le signale Gypsy Blood, que l'enchaînement a été réalisé lors du Dick Cavett Show du 9 septembre 1969, mais aussi durant le premier concert du 31 décembre 1969. Alan Douglas tentera, à sa façon, de prolonger ces efforts, on en reparlera... Mais avant cela on va retrouver l'introduction de "Machine Gun" durant quelques enregistrements en studio entre fin septembre et mi-novembre.
Avec la dissolution de Gypsy, Sun & Rainbows, c'est au Band Of Gypsys qu'échoit la tâche de fournir à Ed Chaplin un album de matériel inédit. "Machine Gun" est rapidement sélectionné pour en faire partie et le titre sera joué lors des quatre concerts du Fillmore East (voir ici les liens vers les chroniques des concerts durant lesquels "Machine Gun" est joué). Étrangement il existe très peu d'enregistrement des répétitions de ce titre. Peut-être que "Machine Gun" a été peu répété et que ceci explique que le titre repose largement sur l'improvisation. Notons, qu'aucune des versions joués durant ces deux soirs ne suit la même structure, ni ne contient les mêmes paroles.
Musicalement, "Machine Gun" est issue du blues, mais s'en éloigne considérablement (pas de progression harmonique et des passages faisant référence à d'autres styles musicaux. Pour en savoir plus, se référer aux pages 226 à 229 de Jimi Hendrix: Le rêve inachevé qui sont vraiment excellentes.
Thématiquement, les paroles (voir ici la traduction) font référence à la guerre et ses horreurs. On pense à la guerre du Vietnam, mais aussi à la guerre intérieure que connaît son compositeur.
Août 1969 - Maison de Shokan - Ulster County, New York
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Larry Lee: guitare Juma Sultan: percussions
Izabella / Machine Gun Jam (JA6) Bien qu'il ne s'agisse pas, selon Jimpress, d'une version de "Machine Gun", cette jam mérite sa place ici. En effet, bien que jouée sur un tempo rapide, cette improvisation, qui commence par un riff proche de celui de "Izabella", contient à partir de 2'23 et jusqu'à sa conclusion une improvisation sur un des patterns rythmiques de "Machine Gun". Jouant sans batterie, le groupe laisse Larry Lee assurer la première partie lead, Hendrix prend le deuxième solo durant la partie "Machine Gun", après avoir joué quelques mesures à l'unisson avec Cox.
Ayler a écrit:
"Izabella / Machine Gun Jam" est un instrumental réunissant Jimi Hendrix, Larry Lee (qui prend le premier solo), Billy Cox et sans doute Juma. Le premier riff rappelle ceux de "Mannish Boy", "Power Of Soul" et "Izabella". On retrouve ensuite des éléments de la ligne de basse de l'introduction de "Machine Gun". Jimi prend le second solo, avec l'Octavia branchée.
Machine Gun (_) / If Six Was Nine Au cours d'un medley combinant "Jam Back At The House" et "If Six Was Nine", Hendrix introduit entre les deux morceaux le riff d'intro de "Machine Gun" qui n'est probablement pas encore attribué à la composition qui s'appellera plus tard "Machine Gun" et qui est alors en gestation.
Ayler a écrit:
Le groupe enchaîne directement sur l'introduction de "Machine Gun" (à ce stade peut-être celle de "Hear My Train"), qui est suivie d'une version instrumentale de "If 6 Was 9", dont il est intéressant d'entendre une version postérieure à "Axis: Bold As Love"... mais qui n'est malheureusement guère impressionnante.
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Larry Lee: guitare Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
overdubs 1974: Lance Quinn : guitare (sur 4) Allan Schwartzberg : batterie (sur 4) Bob Babbitt : basse (sur 4)
Machine Gun (1) Cette longue version de 12 minutes ne comprend qu'un seul passage chanté (de 1'14 à 2'23). Ce dernier prend place directement après le passage instrumental (alternance solo/rythmique de Jimi) qui suit l'intro. Il est suivi d'un solo de Hendrix (durant lequel on entend surtout la basse et la batterie). Jimi en signale la fin en lançant tout seul la partie "mitraillette". Les autres le suivent après quelques mesures; on notera que Mitchell joue déjà, durant cette partie, les roulements de caisse claire qui feront la renommée de Buddy Miles par la suite. A 4'55 démarre un passage en tempo dédoublé qui va servir de tapis sonore à un solo de Larry Lee. Durant ce long effort, Hendrix et Cox lancent un pattern rythmique inédit à la suite duquel tout le monde s'arrête (à 8'00) pour un retour à l'intro précédé par un brève improvisation de guitare non accompagnée. Retour ensuite au passage "mitraillette", durant lequel Hendrix prend un nouveau solo. Mitchell aux toms et Lee aux cordes étouffées mitraillent à tous azimuts. Hendrix tente une variation, mais les autres ne bougent pas, il se cale alors sur la ligne de basse pour répondre avec Cox aux coups tirés par Mitchell et Lee. Tout cela nous amène à la fin du titre qui est suivie par une voix non identifiée annonçant "My God".
Ayler a écrit:
"Machine Gun" : on retrouve le Gypsy Sun & Rainbows, mais en studio cette fois-ci. Le solo de Larry Lee est... dispensable.
Machine Gun (2) Cette version n 'est pas un mixage alternatif de la version précédente, mais bien une autre prise. Après l'intro, Hendrix commence par un solo très tranquille, alternant entre riff et parties lead. On notera au passage qu'à a 0'31 on entend un (rare) pain de Billy Cox. Le solo se radicalise quelque peu puis se calme et là, après 3 minutes, on entendrait presque une deuxième guitare rythmique (étrange). A 3'24, Jimi chante un texte totalement inédit (pour ne pas dire improvisé). Le solo de Larry Lee, sollicité par Jimi, commence à 4'03 et dure, dure, dure... Au bout d'un certain temps Hendrix (s'impatiente-t-il ?) commence à jouer une rythmique frénétique qui donne à Cox l'occasion de varier sa ligne de basse. C'est probablement de cette prise que McDermott dit si peu de bien dans son ouvrage, déclarant que ça tourne à la jam avec des problèmes de tempo et d'accordage. A 9'19 tout devient tellement confus qu'il n'y a pas d'autre solution que de repartir à zéro. C'est en fait le même arrangement que celui de la version précédente, sauf qu'à 10'22 le chant revient, avec des paroles plus proche de la thématique du morceau cette fois ci. Une partie de ce couplet est d'ailleurs reprise sur la version composite (voir les versions 3 & 38). Après une brève intervention de Jimi durant laquelle le reste du groupe reste silencieux, le morceau se conclut (même fin que sur la version 38).
Ayler a écrit:
At last, but not at least, nous avons une des rares versions Studio de "Machine Gun" [S1509/(2)]. Presque instrumentale dans toute sa première partie, c'est malheureusement Larry Lee qui prend là encore un long solo, que seules les qualités du groupe dans son ensemble font tenir debout. La fluidité du jeu Mitch Mitchell et les variations de Mitch & Jimi étaient autant de promesses d'une potentielle version studio passionnante. "Descendant toute ma famille, Ils pensent qu'ils se battent pour la liberté, Seigneur, ils meurent pour rien." Les paroles sont à souligner : Jimi se radicalisait alors considérablement dans ses prises de position. L'époque où il expliquait la théorie des dominos à Eric Burdon n'était plus qu'un souvenir dès mi-1969.
Machine Gun (3) Les prises composites Machine Gun (3) et (38), contiennent deux pistes vocales et des overdubs de guitare. Elles résultent d'un important travail de montage en studio, car il ne semble pas que Hendrix ait jugé ces sessions dignes de fournir un quelconque basic track sur lequel il aurait réalisé des overdubs (désolé pour tous ces anglicismes). On retrouve dans ces deux versions des parties tant de (1) que de (2), mais il y a aussi des parties de guitare et surtout de chant qui ne sont pas présents sur (1) et (2). Il existe donc probablement une autre prise de "Machine Gun" (ou davantage) à partir de laquelle (ou desquelles) ces composites ont été réalisés. Quoi qu'il en soit la version (3) est un mixage stéréo étroit et incomplet, tandis que la (38) est plus complète et présente une image stéréo plus large. Les deux versions proviennent du même edit, la seule différence étant que (3) se termine en fondu avant la fin qui figure sur (38). On entend qu'il s'agit d'un montage dès le début avec ces ajouts de voix qui font "Hey, Izabella" et il ne faut pas attendre longtemps pour avoir droit à des superpositions de pistes de voix qui sont soit des overdubs ajoutés à l'époque par Hendrix (peu probable) ou des superpositions de prises (très vraisemblables connaissant les méthodes de travail d'Alan Douglas). Ces superpositions ne sont pas toujours très heureuse comme le note Electric Thing.
ET a écrit:
Étrange version... Parfois l'effet est intéressant, et à d'autres moment c'est un peu le bordel !
Effectivement! Surtout quand on entend du chant par-dessus les passages (habituellement instrumentaux) durant lesquels le groupe revient sur l'intro qui sont habituellement instrumentaux. Je ne parle même pas de la superposition des guitares, quand on pense que la version (supérieure) du Fillmore East n'en compte qu'une... A partir de 5'07 on entend d'ailleurs Hendrix et Lee chacun en solo d'un côté de la stéréo. Durant la partie au tempo dédoublé qui suit, il aurait été plus judicieux de ne conserver qu'une guitare et la piste de voix en scat, plutôt que de laisser autant de guitares déconnectées, car ne provenant pas de la même prise. Si le titre sonne bancal ce n'est donc pas seulement imputable à Larry Lee.
Pas vraiment mémorable, ce composite nous renseigne sur les méthodes de travail de Douglas et des ses ingénieurs du son:
mélanger des pistes en ne conservant qu'une seule piste de basse et de batterie;
ajouter ensuite toutes les pistes de chant et de guitare;
redécouper le tout pour rendre la structure plus fluide et raccourcir le titre;
supprimer les pistes de guitare et de voix non nécessaires;
se rendre compte qu'à force de découper la rythmique n'est plus en place;
demander à des requins de studio de rejouer les parties de rythmique, voire plus si nécessaire (chœurs, guitare solo, nouveaux passages, comme la fin de "Blue Suede Shoes").
Ayler a écrit:
Le premier CD se termine par une autre version de "Machine Gun", où l'on entend deux parties vocales et deux guitares lead signées Jimi : l'ombre de Douglas planne... mais il est difficile de faire la part des choses en l'espèce. La version de "Midnight Lightning" est très proche...
Machine Gun (38) Il s'agit de la version la plus complète du composite évoqué pour la version (3). Les overdubs semblent être les mêmes, ce qui change c'est leur niveau et leur position sur le panoramique stéréo.
Ayler a écrit:
Mais le plus intéressant sont les deux prise de Machine Gun. La seconde, dont le chant est superbe, a largement servi de base à la version Douglassisée de Midnight Lightning. On les retrouve assez régulièrement... mais rarement avec une telle qualité audio là encore.
Ayler a écrit:
On retrouve "Machine Gun (Take 2)" [S719] sur d'autres pirates (Soulful Sessions) : c'est la version studio provenant des sessions au Hit Factory du 29 août 1969 où l'on entend deux prises vocales de Jimi, mais ainsi que deux prises de guitare. La version officielle qu'on retrouve sur "Midnight Lightning" en reprend de très nombreux éléments. Le commentaire de Doug Bell pour caractériser cette version est le suivant : "composite, 2 vocal tracks". Certains éléments de la prise précédente sont en effet identifiables : la conclusion du titre est manifestement commune aux deux versions, alors que le reste diffère. Pour autant, il est difficile de voir où commence le travail de Douglas... et où il s'arrête. Les overdubs vocaux et guitaristiques de Jimi ont-ils été faits du vivant de Jimi ou Douglas a-t-il synchronisé différentes prises ?
Machine Gun (39) Cette version est un "composite mono raccourci", avec cette fois avec seulement une piste de voix et (quasiment partout) une seule guitare lead et un sous-mixage prononcé des parties de guitare de Larry Lee. Cette version est intéressante parce qu'il s'agit du basic track à partir duquel la version de Midnight Lightning a été réalisée. En écoutant cette version en parallèle à celle de Midnight Lightning on peut se rendre compte que, hormis une brève partie entre la fin du premier solo et le début de la partie en tempo dédoublé, la structure est la même (chant, riffs). On entend aussi à certains endroits les raccords entre les différentes parties de ce composite (par exemple à 3'04 et surtout à 6'22).
Machine Gun (4) Créée à partir de la version composite présentée ci-dessus, cette production d'Alan Douglas transforme les arrangement dépouillés des versions un peu "flottantes" de Gypsy, Sun & Rainbows pour en faire un étrange animal avec plusieurs Hendrix à la fois, mais tous ont un son stérilisé, tellement les producteurs ont ajouté d'effets sur les multiples pistes de guitare. Les requins recrutés par Douglas ont dû avoir de la peine à faire quelque chose d'à peu près cohérent à partir d'un basic track aussi touffu et on peut se rendre compte que contrairement à ce qu'on peut lire dans les interviews donnés par Douglas, les musiciens de 1974 ne jouent pas les mêmes lignes que celles qui figurent sur la version avant overdubs. Donc ce qui est modifié ce ne sont pas seulement des problèmes de son d'accordage et de tempo. Tant la batterie, que la basse et évidemment la guitare de Quinn recréent ça et là de nouveaux arrangements qui ne sont pas toujours dans le style du morceau original. L'avis d'Ayler est sans appel:
Ayler a écrit:
Suit la seule version studio de "Machine Gun" publiée à ce jour. Le titre n'est pas trop dénaturé, mais cette version est totalement inutile.
Machine Gun (40) Cette courte version, elle aussi mono, est composée d'une courte section centrale (la partie en tempo dédoublé) du même composite. Cet extrait provient de la version (1), mais on y trouve d'autres overdubs de guitare et de voix (la fameuse partie en scat à l'unisson avec la guitare).
"Machine Gun" enregistrée en studio le 29 août 1969 au Hit Factory est présentée ici dans une version altérée différente et moins "chargée" que celle parue sur Midnight Lightning (1975). La composition prend forme mais est encore loin en terme d’intensité des versions lives qui viendront dans les mois à venir.
25 septembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Buddy Miles: batterie Juma Sultan: congas
Room Full Of Mirrors (25) > Message To Love (52) > Machine Gun (36) Pas besoin de s'attarder trop longtemps sur cette "version". Il s'agit de l'introduction de "I'm A Man" / "Stepping Stone" (2) pour laquelle Hendrix joue en solo l'intro de "Machine Gun". Cette intro suit directement la version de "Room Full Of Mirrors" qui figure sur l'album Dagger.
Machine Gun (5) A la suite de la deuxième prise de "Izabella" avec piano, Hendrix joue, sans accompagnement, les premières seconde de l'intro de "Machine Gun".
Selon le site officiel (Encyclopedia), il existerait autres enregistrements de Machine Gun par le B.O.G. pour les dates du 17 et du 21 novembre.
18 ou 19 décembre 1969 - Studios Baggy's - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie
Izabella (29) > Machine Gun (37) La dernière plage nous amène aux répétitions du Band Of Gypsys. On retrouve l'enchaînement "Izabella" / "Machine Gun", mais il manque le début du premier des deux titres. A l'écoute, on a de la peine à se dire que c'est le même groupe qui jouera moins de deux semaines plus tard la version définitive de "Machine Gun". D'accord, il ne s'agit pas d'un concert, mais de répétitions, donc pas la même intensité, ni la même inventivité. Cependant, ce que l'on entend là est encore loin tant sur le plan de groove que sur celui de la structure. Buddy Miles est tellement calme, qu'on dirait qu'il a pris des calmants. Sa grosse caisse est léthargique et il n'ouvre pas la bouche, à part pour des "ouh" d'une justesse discutable à partir de 5'06, durant le solo de guitare. Les musiciens ne semblent d'ailleurs pas forcément emballés par le morceau: Hendrix s'arrête à 6'36, immédiatement imité par ses acolytes.
A noter, pour terminer, que sur sur la suite autobiographique inédite à ce jour "Black Gold" se trouve un morceau intitulé "Machine Gun". Pour plus d'infos voir le sujet Black Gold (le Saint Graal de l'Electric Church). Jimpress lui a déjà donné un numéro: il s'agit de Machine Gun (6).
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 2 Avr 2011 - 12:40
Ezy Ryder [1ère partie]
contient aussi Dance, Inside Out et Lullaby For The Summer
"Ezy Ryder" et ses précurseurs présentent suffisamment de versions méritant un commentaire que j'ai décidé de séparer sa présentation en deux étapes. En voici la première.
"Ezy Ryder" est un de ces titres qui s'écrit de différentes manières (comme "Fox(e)y Lady", "Voodoo Chile/Child", voire Strate/Straight Ahead). A qui se fier pour l'écrire? Aux pochettes des albums, aux manuscrits de la main de Jimi ou à l'un ou l'autre des ouvrages consacrés à la production musicale hendrixienne. Le problème s'accroît lorsque les deux mots du titres peuvent être écrits de manière différente: easy ou ezy et rider ou ryder. Le titre qui fait référence au célèbre film sorti en 1969 a même été orthographié "Ezee Ryeder". J'ai opté pour le choix fait sur le forum, qui adopte l'orthographe des albums officiels, qui diffère de celle des sources habituelles (Jimpress, McDermott, Doug Bell) qui ont opté pour "Ezy Rider".
Le fait que ce titre soit constitué de parties empruntées à d'autres morceaux restés à l'état d'ébauche tels que "Dance", "Slow", "Inside Out" et "Lullaby for the Summer" ne fait que compliquer les choses quand il s'agit de nommer les titres que l'on écoute. Beaucoup de "bootlegs" contiennent ainsi des morceaux intitulés "Ezy Ryder" ou "Ezy Rider" (les deux noms les plus répandus) qui ne sont pas à proprement parler des versions du titre de la semaine. Étant donnée l'orientation quelque peu archéologique qu'a rapidement pris cette chronique, je ne pouvais pas laisser de côté les proto-"Ezy Ryder".
Dans cette première partie, nous allons donc tenter de démêler les origines du morceau en partant de décembre 1967 et nous nous arrêterons juste avant le début du mois de décembre 1969 qui voit à la fois l'enregistrement du basic track qui servira de rampe de lancement à la version studio qui figure sur The Cry Of Love, et les répétitions pour les concerts du Fillmore East. Ce survol nous donnera l'occasion de rencontrer des titres de l'Experience ("Dance", "Inside Out" et "Lullaby For The Summer"), ainsi que les développements ultérieurs de la composition tels qu'ils apparaissent dans deux jams (JS22 et JS23) avec Buddy Miles.
Dance Cette composition de Noel Redding, chantée par Mitch Mitchell et enregistrée à la même époque que "Crosstown Traffic" ne restera pas dans les annales. L'intérêt, pour cette chronique, réside dans le riff employé durant l'intro et le couplet, qui sera recyclé par la suite par Hendrix pour l'introduction de "Ezy Ryder". Jimi est ici à la guitare et Noel à la basse sans plus de précisions, contrairement à "Dream" l'autre acétate datant de la même époque) sur laquelle les rôles sont échangés.
Inside Out (1) aka Ezy Ryder (13) Instrumental Sans aucun rapport avec la composition de Redding ("Dance"), "Inside Out", longtemps référencé sous le titre "Ezy Rider Instrumental", contient le riff qui portera le pont du futur "Ezy Ryder". Hendrix y ajoute en overdub une guitare qui passe à travers une cabine Leslie pour jouer des variations qui seront en partie récupérées dans la future composition ("Ezy Ryder").
Alyer a écrit:
Ce sont en fait des variations autour de ce qui allait devenir la partie centrale de "Ezy Ryder" (composition collage donc… et ça marche). A 2:36, changement de structure, avec des variations rythmiques autour d’un accord. On dépasse le stade de simple jam dans la mesure où Hendrix a ajouté un overdub… sans pour autant être plus qu’une piste de travail. A priori, cet instrumental correspond à "Inside Out", un titre effectivement développé lors des sessions de Electric Ladyland. La session date du 11 juin 1968, soit le lendemain des "Rainy Day Sessions". A l'écoute, le titre présente plutôt deux overdubs : outre la guitare qui passe au travers d'une cabine Leslie, la basse est certainement signée Hendrix, ce n'est absolument pas le style de Redding. Par contre, l'identité du joueur de congas est inconnue (audible lors du passage évoquant un peu "South Saturn Delta") - et même pas évoquée sur le dernier ouvrage de McDermott. Peut-être Larry Faucette, présent la veille ?
Inside Out (2) aka Ezy Ryder (36) instrumental Pas grand chose à ajouter, il s'agit d'un mixage alternatif de la version présentée ci-dessus. Le son est moins bon, on a presque perdu l'habitude, pour ce qui concerne les titres studios, de ce genre de qualité, pourtant si commune sur beaucoup de "bootlegs", avant que des enregistrements de meilleure génération ne sortent et se généralisent grâce d'abord au Dat et au Minidisc, puis au CDR, aux algorithmes de compression ne dénaturant pas le son (shn, ape, flac) et bien sûr à la généralisation massive de l'internet à haut débit rendant aisé le téléchargement et l'échange de fichiers de grande taille. Je referme cette parenthèse de sociologie de la technologie pour revenir à "Inside Out" (2) sur lequel la guitare lead est partiellement absente et qui ne présente pas le fondu en fermeture de la version (1).
Inside Out (3) Encore un mixage aternatif, officiel cette fois. Le mixage est bien plus clair et le positionnement dans la stéréo des instruments est plus cohérent. La fin est légèrement rabotée. L'interprétation et le son sont bons, mais ce n'est pas un titre que je réécouterai souvent.
Ezy Ryder (39) Référencé comme "Ezy Ryder", ce morceau est techniquement une troisième version de l'instrumental "Inside Out", cette fois sans overdubs, à la suite de laquelle Hendrix se lance dans une interprétation de "Star Spangled Banner" qu'il joue en concert depuis l'été 1968. Ce medley impromptu sonne comme les prestations live de l'Experience à la fin de la tournée européenne de janvier 1969: sauvage.
Alyer a écrit:
"Ezy Ryder/Star Spangled Banner" : l'Experience encore. Quel son ! Ils explorent le riff de la partie centrale d'"Ezy Ryder" avant que Jimi ne parte en solo (vitaminé !) et ne grave une version studio à l'image des versions concert : brutale, violente, magnifique !
On notera que le riff de "Inside Out" apparaît fugitivement durant les répétitions du 24 février au Royal Albert Hall (voir le bonus sur la bande son du titre de la semaine).
[basic track]7 avril 1969 - Record Plant - New York [overdubs] 17 avril 1969 - Record Plant - New York
Lullaby For The Summer (1) aka Dance (2) aka Ezy Rider (S776) [mix sans congas] Partant du riff de "Dance", l'Experience enregistre ce qu'il faut bien présenter comme une nouvelle composition conçue comme un instrumental assez structuré sur lequel Hendrix ajoutera deux pistes supplémentaires de guitare 10 jours après son enregistrement. La version présentée ici est un mixage sans les congas jouées par un percussionniste inconnu. On notera particulièrement l'utilisation de l'effet octavia sur la guitare lead. Il faut encore ajouter qu'à ce stade le riff de "Inside Out" ne figure pas dans cette composition. Il n'y sera intégré que quelques mois plus tard (décembre 1969).
Lullaby For The Summer (2) aka Dance (3) aka Ezy Rider (S993) Il s'agit du même titre avec les mêmes overdubs de guitare, mais un mixage différent qui inclut une piste de congas.
Alyer a écrit:
La date de "Ezy Ryder" [S993], son personnel (mis à part Mitch Mitchell) et son lieu d'enregistrement sont incertains. C'est en fait un proto-"Ezy Ryder", directement inspiré du "Dance" écrit par Noel Redding. C'est un enregistrement studio particulièrement intéressant car le travail de mise en place effectué ici est considérable (il y a des overdubs de Jimi, avec des parties de guitare jouées avec de l'Octavia). Les arrangements sont assez complexes. On notera que certains patterns du pont central ont été écartés de la composition.
Lullaby For The Summer (3) La version officielle date de 2010. A part un meilleur son, on notera le rabotage de l'introduction et la suppression de la piste de congas. C'est la publication officielle de ce titre sur Valleys Of Neptune qui a contribué à éclaircir les choses sur le plan du catalogage des titres hendrixiens. En effet, jusque là les deux versions "pirates" étaient considérées comme des versions ultérieures de "Dance", la composition de Noel Redding, présentée en début de chronique, soit comme des proto-versions de "Ezy Ryder". Depuis lors, ces deux versions portent maintenant le nom "Lullaby For The Summer", ce qui n'empêche pas que les listes des titres de toutes les compilations qui les contiennent continuent à porter leurs anciens noms, d'où un risque majeur de confusion et une difficulté majeure pour déterminer quel disque contient quelle version.
Alyer a écrit:
"Lullaby For The Summer" est déjà plus intéressant : cet instrumental offre suffisamment de différences avec "Ezy Ryder" pour justifier une publication officielle faisant sens, d'autant que Hendrix ne s'est pas si souvent aventuré que ça sur ce terrain musical.
Ezy Ryder (2) citation dans JS 23 (1) On retrouve ici le riff commun à "Dance" et à "Lullaby For The Summer". L'innovation consiste à ajouter la partie en triolets en fin de riff, idée qui sera reprise sur les versions ultérieures d'"Ezy Ryder". Le passage qui intervient 3 minutes après le début de la jam, est très court, il suit une partie basée sur "Stepping Stone" et précède des variations autour du thème de "Villanova Junction".
Ezy Ryder (42) citation dans JS 23 (2) Le mixage officiel ajoute de la réverbe sur la guitare et les cymbales. Musicalement c'est exactement pareil que la version ci-dessus. La jam de laquelle cette citation fait partie est intitulée "Stepping Stone/Villanova Junction Blues".
14 novembre 1969 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Buddy Miles: batterie
Ezy Ryder (1) citation dans JS 22 (1) [stéréo 1] Dans cette jam, c'est le riff de "Inside Out" qui a droit à une citation durant un peu plus d'une minute. On notera que la partie de la composition qui ne sera pas retenue dans le riff du pont de "Ezy Ryder" est ici réduite à quelques secondes. Dans la jam l'extrait suit une improvisation en 4 accords qui suivait elle-même une improvisation autour de Villanova Juction. Après notre extrait, Jimi enchaîne sur "South Saturn Delta".
Ezy Ryder (37) citation dans JS 22 (2) [stéréo 2] Entre 4:53 et 6:12 sur "Jungle", on retrouve officiellement le même extrait avec un meilleur son.
Ezy Ryder (_) citation dans JS 22 (3) [mono] On prend les mêmes et on recommence, cette fois-ci en mono.
Dernière édition par sequelenoise le Lun 2 Jan 2023 - 11:59, édité 5 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 9 Avr 2011 - 16:01
Ezy Ryder[deuxième partie]
Après la partie archéologique ci-dessus, on entre maintenant dans le vif du sujet avec un "Ezy Ryder" qui acquiert en décembre 1969 son titre, son thème général (à défaut de paroles définitives) et les principaux éléments de sa structure. Le basic track a été enregistré le 18 décembre au Record Plant, à peu près à la même date que les répétitions aux studios Baggy's en vue des quatre concerts du Nouvel An 1970. Le titre a été joué lors des deux concerts du 31 décembre et durant les tournées américaine et européenne entre avril et septembre 1970 (voir ici la liste des concerts l'incluant). "Ezy Ryder" est connu comme l'un des titres dont l'élaboration sera la plus longue une fois le basic track enregistré. De la prise de base, il ne reste guère que la piste de batterie et celle de percussions. Il faut mentionner les overdubs et les montages (édition de parties) réalisés durant l'hiver principalement au Record Plant et ceux qui ont été réalisés dès l'ouverture des studios Electric Lady, "Ezyx Ryder" étant l'un des seuls titres qui n'a pas été entièrement ré-enregistré durant ces sessions. On dispose de quelques mixages intermédiaires qui nous permettent de documenter (partiellement) l'évolution de ces enregistrements.
Les versions de "Ezy Ryder" du premier volume [ATM 205], toutes inédites, sont particulièrement intéressantes. Même si Jimi ne maîtrise pas les paroles, la composition fonctionne mieux que lors du Cry Of Love Tour, peut-être à cause du drumming de Buddy Miles, mais aussi parce qu'il chante mieux le titre. La liberté du studio de répétition est mise à profit par Jimi qui se lance dans des solos aventureux, comportant des passages impressionnant de liberté sur "Ezy Ryder" (4) & "Ezy Ryder" (5).
Ezy Ryder (3) La première version issue des répétions à Baggy's nous montre la combinaisons des riffs de "Lullaby For The Summmer" (utilisé durant l'intro et le couplet) et de "Inside Out" (joué pendant le pont qui intervient ici directement après le couplet). On entend ensuite une autre partie qui ne figurait jusque là dans aucun autre morceau. A la suite de cette dernière, les musiciens s'interrompent.
Ezy Ryder (4) Le second effort sur lequel on entend bien les chœurs de Buddy Miles n'est pas non plus complet. Nous avons droit à un solo de guitare très intéressant (intervenant après le deuxième couplet). Suivent un couplet et le riff ascendant de la fin qui est tronqué suite à une erreur de la guitare.
Ezy Ryder (5) Ce troisième essai enregistré à la suite des deux autres nous montre un groupe plus à l'aise et enclin à l'improvisation (les paroles changent) et la durée des différentes parties de la composition aussi. Le premier solo de guitare est accompagné par une partie de scat plus ou moins à l'unisson (de 2:55 à 3:19), Hendrix chante ensuite quelques lignes de couplet, enchaîne sur le riff ascendant qui mène à un nouveau solo soutenu par la rythmique implacable de Miles et Cox, qui assurent également des chœurs. Retour ensuite sur le pont (cf. "Inside Out"), un nouveau couplet, un troisième solo et une nouvelle partie en scat à l'unisson avec la guitare. Le morceau se termine ensuite sur le riff ascendant.
Ezy Ryder (6) Enregistrée ultérieurement (peut-être un autre jour, mais toujours à Baggy's), cette quatrième version est la plus connue, c'est celle qui figure sur l'album Dagger consacré aux répétitions du Band Of Gypsys. Le mastering est sensiblement meilleur que sur les versions précédentes, mais elles sont toutes enregistrées sur deux pistes: les voix d'un côté, les instruments de l'autre. Il n'y a donc pas tellement de possibilités de remixage. Les arrangements sont très similaires à ceux de la version précédente, sans les parties d'impro qui suivent le riff ascendant qui conclut ici le titre.
[basic track] 18 décembre 1969 - Record Plant - New York [overdubs] 20 janvier 1970 - Record Plant - New York & juin-juillet 1970 - Electric Lady - New York [mixage] 18 décembre 1969, 7 17 janvier 1970 - Record Plant - New York & 15 juin, 2 juillet, 22 & 24 août 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitares, chant, 2ème basse Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie Billy Armstrong: percussions Stevie Winwood & Chris Wood: chœurs ? Albert & Arthur Allen: chœurs [selon les notes de pochette du coffret pourpre qui concernent la version (35)]
Ezy Rider (7) Cette version est probablement la plus ancienne de tous les mixages issus du basic track du 18 décembre dont nous disposons. En effet, il ne subsiste pas grand chose des pistes présentes ici sur la version mixée le 24 août 1970 qui illumine "The Cry Of Love", ni le chant (avec encore quelques paroles alternatives), ni la guitare solo. Pour les chœurs et la guitare rythmique je ne suis pas certain. La batterie et les percussions sont en revanche identiques. En ce qui concerne la partie de basse jouée au plectre et avec par endroits de la wah-wah (probablement par Hendrix lui-même) certaines parties figurent sur la version officielle en plus de la basse de Billy Cox, mais elles sont mixées plus en retrait. La prise commence par un faux départ puis par une voix (Buddy Miles?) qui dit "Roger, take it away". L'enchaînement des parties est le même que sur les versions (38) et (10), avec deux mesures supplémentaires à la fin du pont (voir Ezy Ryder (38) pour plus de détails). Le fondu en fermeture intervient ici pendant la partie ascendante à la fin de laquelle les musiciens s'arrêtent habituellement.
Ezy Ryder (35) Selon les notes du coffret pourpre, ce mixage date du 15 juin 1970, directement après l'enregistrement des chœurs de Winwood et Wood. Il s'agit probablement d'une bande de travail mettant en valeur les ajouts récents: une piste de guitare lead (mixée sur la gauche) qui sera bientôt remplacée par un effort plus consistant, un doublage de la voix principale et les chœurs de nos deux invités qui étaient venus visiter le nouveau studio de Jimi. Un examen attentif de cette version nous permet de remarquer une autre différence avec les autres versions officielles (8 & 9): après la partie durant laquelle Jimi chante "stone crazy", on a deux mesures supplémentaires avant le roulement de caisse claire. Ce roulement marque le début du court solo de guitare (15 secondes comme sur les autres versions officielles) qui est différent et accompagné de chœurs (comme durant les répétitions aux studios Baggys). Le titre s'achève en fondu à la fin de la partie qui contient les chœurs de Stevie Winwood et Chris Wood. Il n'inclut donc pas le riff ascendant. [/color]
Ayler a écrit:
Le dernier titre présenté ici [sur le coffret pourpre] du Band Of Gypsys (Jimi lui rajoutera toutefois des overdubs nettement plus tard ) est "Ezy Ryder". Autre exemple de "Previously Unreleased Alternate Recording", le stade antérieur de cette prise présente quelques différences : outre un Steve Winwood mixé plus en avant lors du final, les fills de guitare lead présents au sein des couplets ne sont pas les mêmes. Intérêt mineur, dans la mesure où ces derniers sont loin d’être renversants.
Ezy Rider (10) Ce mixage est probablement postérieur à la version (7), car il contient déjà le feedback de guitare sur l'intro (comme la v.(35) d'ailleurs, mais pas comme la v.(7)). Néanmoins, on peut ici entendre cette même guitare jouer quelques notes avant l'intro de batterie. Les parties de guitare sont plus proches de celle de la version de "The Cry Of Love", mais on n'entend en revanche pas les chœurs de Winwood et Wood (ou alors mixés très bas). On notera aussi que certains chœurs sont différents. Ces éléments ne nous permettent pas de dire si cette version est antérieure ou non à la version (38). Elle est en tous cas assez ressemblante mis à part les deux éléments mentionnés (guitare lead et chœurs des deux W): on a les deux mêmes mesures supplémentaires avant le solo de guitare et la même voix parlée directement ensuite.
Ezy Ryder (8) La version que nous connaissons le mieux représente l'aboutissement de tous les efforts de montage et d'overdubs réalisés en studio par Hendrix et compagnie. On y retrouve un nombre important de pistes de voix (doublage et chœurs) et de guitare, ainsi que deux pistes de basse, dont l'une colorée par la wah-wah. Le titre se termine en fondu avec une brusque remontée du volume, dont la cause est expliquée dans le livret de First Rays Of The New Rising Sun. On notera que les premiers pressages américains de cet album n'incluaient étrangement pas les premiers coups de batterie de l'intro. [/color]
Ayler a écrit:
"Ezy Ryder" est le seul rescapé des séances du Band Of Gypsys (les 18 décembre 1969 et 20 janvier 1970 au Record Plant). Le titre fera ensuite l'objet d'overdubs à l'Electric Lady Studio les 15 et 18 juin, 2 juillet 1970, et sera mixé 22 août avec Eddie Kramer. Là encore, c'est un titre dont la présence [sur le quatrième album studio de Jimi] ne souffre d'aucune discussion : il en existe 19 versions Live (dont une avec le Band Of Gypsys). La composition est complexe, comportant de nombreux patterns, s'emboîtant tous à merveille. Le trio est augmenté des percussions de Billy Armstrong, et des voix overdubées de Chris Wood et de Steve Winwood, qu'on distingue très nettement sur la fin. L'introduction, inspirée d'une idée de Noel Redding (non crédité), est un modèle du genre. Le développement est une sorte de funk rock très dur groovant à mort, d'une efficacité redoutable. Le seul bémol concerne le mixage (et les limites de Jimi en tant que producteur) : la voix est trop sous-mixée, illustrant les complexes de Jimi à ce sujet. Dommage : ses performances vocales en studio n'avaient rien à envier à celles de nombre de chanteurs de rock reconnus en tant que tels.
Ezy Rider (9) Présent sur Voodoo Soup, le mixage de Mark Linett tente de remédier au sous-mixage de la voix, ce qui est une bonne initiative. Les différences dans l'agencement des pistes de guitare ne dérangent pas non plus. Je demeure cependant plus réservé sur le son de la batterie.
Ezy Rider (34) Le quasi traditionnel mixage "low vocals" (voir la chronique de "Drifting"? pour une explication) nous permet d'entendre plus distinctement les pistes qui sont mixées sur les côtés de la version (8) dont nous avons ici une réduction en mono.
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Buddy Miles: batterie Don x: harmonica [sur la version (11)]
Ezy Rider (40) Jam > Jam > Cherokee Mist La progression harmonique de "Ezy Ryder" sert de cadre à la première partie de cette jam durant laquelle le Band Of Gypsys se montre sous son meilleur jour: groove infernal et improvisation débridée. De plus, comme cette jam est entièrement instrumentale, il n'y a pas de ces vocaux enthousiastes de Buddy Miles qui dérangent certains. Le mixage présenté ici présente une image stéréo plus étroite que les versions des "boots" et cette version officielle n'est pas éditée. [/color]
Ayler a écrit:
"Ezy Ryder/MLK [aka Captain Coconut]" est une jam inspirée d'une vingtaine de minutes. Ce fameux 23 janvier 1970, Hendrix était au sommet de sa forme : ses improvisations sont éblouissantes de créativité. Il ne se répète jamais, tente l'impossible... et souvent le réussit. Le flux d'idées est constant. En termes d'imagination, aucun de ses contemporains ne tient véritablement la comparaison. "Ezy Ryder" n'est reconnaissable qu'à compter de la troisième minute, même si le riff sert plus de fil rouge qu'autre chose : il y revient peu avant la sixième minute, mais ne s'y attarde jamais véritablement.
Electric Thing a écrit:
Le début, coupé, commence sur une intro furieuse de batterie avec Jimi en rythmique diabolique. 0.49 : 1er solo qui part comme une fusée ! 1.10 : Superbe passage de Buddy qui pilonne et Jimi qui tricote un plan magnifiquement simple et puissamment hallucinant. La poussée est phénoménale. 1.34 : Changement de rythme sur une descente vertigineuse... 1.55 : On sent que ça bouillonne. 2.03 : Passage TERRIBLE ! 2.10 : Nous revoilà repartis vers une autre planète 2.21 : Reprise du plan joué à 1.10 2.44 : Une envolée totalement Free ! 2.54 : Thème 3.04 : Rupture 3.19 : Changement de micro 3.50 : décollage ! 4.01 : Break de Buddy qui relance. Superbe solo de Jimi ! Le BOG en action : incroyable ! 4.20 : Buddy cherche, suit, relance... 4.32 : ça repart sur une relance magistrale de Buddy 4.35 : Le BOG !!! Superbe passage... on se croit un 31 déc ! C'est bon ! 5.00 : Passage totalement jouissif ! 5.12 : Envolée ! 5.28 : Relance de Buddy et ça repart... 5.40 : Son terrible, passage ENORME ! 5.58 : Changement d'ambiance, apaisement... 6.14 : Superbe petit passage avec un Buddy en plein festival de Rio ! 6.27 : Jimi est inépuisable et repart... 6.40 : Nouveau changement, avec de longs larsens modulés à la Third Stone from the Sun. SUPERBE. On termine ce passage par un dernier gros larsen de 6.58 à 7.19.
Ezy Ryder (12) Ce mixage alternatif qui omet les quatre premières minutes (donc la première apparition du riff de "Ezy Ryder" est d'une très bonne qualité sonore. Il contient la piste de voix du micro de Jimi qu'on entend annoncer avant le passage à "Cherokee Mist" qu'il a cassé une corde.
Ezy Ryder (41) Avant que le titre ne soit sorti par Dagger Records, la seule version complète de cette jam était disponible dans une qualité inférieure avec un son un peu sourd. Cette version, comme la version officielle ne comporte pas la piste de voix de Hendrix lorsqu'il annonce qu'il a cassé une corde.
Ezy Ryder (11) Dans la jam qui est cataloguée comme "Freedom" (10) -> "Ezy Rider" (11) -> "Highway Of Broken Hearts" -> "Seven Dollars In My Pocket" -> "Highway Of Desire" -> "Midnight Lightning" (3), Ezy Ryder n'est que peu présent, à part dans le chant à deux reprises. La version éditée que j'ai inclue sur la bande son du titre de la semaine permet d'entendre ces deux passages et la partie de jam qui figure entre eux. [/color]
Ayler a écrit:
"Highway Of Desire Jam" est le seul extrait de cette session resté inédit... mais que l'on retrouve sous différents titres ("Freedom", "Highway Of Broken Hearts","Seven Dollars In My Pocket", "Highway Of Desire"...) sur un nombre de pirates incalculable ! Un peu longue, plus ou moins inspirée selon les moments, c'est une jam parfaite pour un pirate car il y a des fulgurances.
Jimi Hendrix: guitare, chant Arthur Lee: guitare Frank Fayad: basse George Suranovich: batterie Remi Kabaka: percussions Lasisi Amao: percussions
Les deux prises enregistrées en compagnie du groupe Love sont toutes deux incomplètes. La première s'arrête après la fin du premier couplet et la deuxième dure une trentaine de secondes de plus. Le titre est joué de façon plus relâchée. Difficile de dire qui joue quoi, en particulier Arthur Lee.
Electric Thing a écrit:
"Ezy Ryder" take 1 et 2 : Sympas mais brefs. On ne s'en relèvera pas la nuit !
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 22:24, édité 2 fois
sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 16 Avr 2011 - 12:33
1983 (A Merman I Should Turn To Be ) & Moon, Turn the Tides...Gently Gently Away
La suite "1983 (A Merman I Should Turn To Be )" & "Moon, Turn the Tides...Gently Gently Away" constitue un titre un peu à part dans la production hendrixienne. C'est une chanson très poétique (traduction) basée sur une succession de climats dont l'enregistrement bénéficie des possibilités offertes par les techniques d'enregistrement et de production des studios, notamment le passage de 4 à 12 pistes et les effets comme le phasing, l'écho et compagnie. Listées comme deux plages différentes, "1983" et "Moon" forment un tout qu'on ne peut pas réellement séparer. Les éditions en CD de l'album Electric Ladyland ont d'ailleurs adopté des découpages différents. La chronologie des différentes versions est assez simple à établir: des démos enregistrées en appartement, un premier essai en studio et l'enregistrement du basic track entre avril et mai 1968. Il existe tout de même une petite dizaine de "versions" de ce titre que nous allons maintenant découvrir.
février-avril 1968, appartement de Jimi, Greenwich Village, New York
Jimi Hendrix: guitare, chant
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (7) Avant que le titre ne connaisse une sortie officielle (voir la version suivante), tout ce que l'on pouvait entendre se résumait à cet extrait incomplet.
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (8) La version officielle avec Jimi qui tousse (à 0'33) et qui semble échanger quelques mots avec une autre personne (à 2'39) nous permet d'entendre une composition déjà bien avancée tant pour les paroles que pour la musique. L'enregistrement sur deux pistes (guitare et chant) est mixé de manière à séparer (en partie) les deux sources sonores.
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (4) [P731] mono Avant que ne sorte une version officielle de ce titre (voir la version suivante) il n'existait que cette version mono de qualité sonore inférieure, mais au moins complète.
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (5) [P731] stéréo Le mixage paru sur le cd accompagnant la biographie de Hendrix en bande dessinée garde la séparation de la voix et de la guitare (électrique) sur le panoramique stéréo. A 2'05, la piste de guitare s'interrompt (comme si la bande avait un défaut), elle reprend ensuite pour deux accords à la suite desquels on entend Jimi tourner une page. A 3:12, il tourne une nouvelle page. A 4'00, coup de vibrato et imitation du vent (il souffle), puis passage instrumental et retour du chant à 5'56
Ayler a écrit:
La démo de "1983... (A Merman I Should Turn to Be)" (version chantée ici) est particulièrement intéressante : elle montre que Jimi avait déjà une idée très précise de ce qui allait constituer l'essentiel de la face 3 de "Electric Ladyland". L'enregistrement nous plonge véritablement dans l'intimité du créateur : on entend Jimi s'arrêter de jouer pour tourner les pages de son carnet afin de lire les paroles du pont de la composition ("It's too bad..."), puis lorsqu'il revient aux couplets ("So my darling..."). L'intermède instrumental joué en solo qui suit préfigure largement le passage aquatique modal. Musicalement, l'interprétation est superbe et se suffit à elle-même.
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (6) [P743] Cette version instrumentale (avec beaucoup de souffle sur la bande) est l'occasion pour Hendrix de parfaire la rythmique du titre et les enchaînements des différentes sections de la composition. Elle devait constituer (comme les autres démos) un moyen pour Hendrix qui n'écrivait pas la musique de se remémorer ses morceaux et non seulement de se réécouter. Jimi commence avec un son très clair. Il mont le volume à 2'47 pour marquer un passage à l'ambiance plus lourde, avant de calmer à nouveau les choses (à 3'21).
Jimi Hendrix: guitares, chant Buddy Miles: batterie Stephen Stills, Jimi Hendrix ou Noel Redding: basse
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (1)[S685] Enregistrée durant la même session que "My Friend", cette version pourrait bénéficier de la contribution de Stephen Stills à la basse à moins qu'il ne s'agisse de Hendrix lui-même, ce dernier a en tous cas ajouté une piste de guitare. La batterie est assurée par Buddy Miles qui rive un peu le morceau au sol, contrairement à ce que fera bientôt Mitch Mitchell. La prise s'interrompt à 4'13 et l'on se retrouve brutalement à la fin de l'enregistrement comme si une partie avait été découpée.
Ayler a écrit:
lLa prise de "1983 ... (A Merman I Should Turn To Be)" est un premier éclairage intéressant (mais présent sur de nombreux boots) : Jimi place des traits à la wah wah qui seront absents de la version définitive "Demo Outtake (with Robert Wyatt)" : c'est une démo jouée en groupe de "1983" qu'on retrouve sur de nombreux boots. Contrairement à la version officielle, il y a de nombreux licks de Jimi au sein des couplets.
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (2) [S044] Que n'a-t-on pas encore écrit sur ce monument ? Je vous renvoie d'une part aux pages 103 à 107 de Jimi Hendrix Le rêve inachevé, dont les commentaires ci-dessous constituent un résumé et d'autre part à l'article de Douglas J. Noble paru dans Univibes en 1995.
Ayler a écrit:
"1983… (A Merman I Should Turn To Be)"/"Moon, Turn The Tides… Gently Gently Away" est, avec "Voodoo Chile", l’autre titre majeur d’Electric Ladyland. Mais là où "Voodoo Chile" montrait Hendrix guitariste improvisateur, "1983" est le sommet de Jimi en tant qu'auteur/créateur/compositeur. Le texte est un des plus forts de toute sa carrière : il préfère renaître en Atlante plutôt que de vivre avec ses contemporains, dont la violence guerrière justifie son choix. La composition de "1983", avec ses accords en chromatismes descendants est une des plus brillantes, avec "Little Wing", de toute sa carrière. Même le solo est écrit cette fois : plage harmonisée en prélude à un boléro… nous menant à une longue plage modale (avec parties de guitares inversées en sus), que certains qualifieront (à tort) de psychédélique. Hendrix n’a jamais été aussi proche de Miles Davis. La batterie de Mitch Mitchell insuffle une liberté incroyable au solo méditatif, en son clair, de Jimi, parcouru de fulgurances hallucinées. Mais ce coup-ci, c'est Chris Wood de Traffic qui vient prêter main forte à Jimi. Jimi nous honore d’un solo de basse pour le moins original, précédant un passage où sa guitare se fait violence avant de replonger (pour le coup !) dans l’ultime passage chanté du titre. Les guitares sursaturées balaient enfin tout sur leur passage, y compris les conventions musicales… et le titre se meurt comme une comète poursuivant son chemin dans l’infini.
Douglas J. Noble a écrit:
Listening to "1983...(A Merman I Should Turn To Be)" the recently deceased and controversial critic Albert Goldman commented "I'll call the piece "Atlantis" because it raised a sunken continent in my mind; yet I know that this rock La Mer must have been composed by Hendrix out of his recollections of his youth spent in a seaport near the Pacific [eh?]."
Continues Goldman: ""Atlantis" is an impressionistic evocation of the sea and all its sounds. Its dominant theme is one of those plangent psychedelic melodies that sing of sensuous surrender, of upturned eyes and outspread limbs and head humming with cosmic vibrations. Around this unforgettable melody (played mellifluously on a backless [eh?!] guitar), Hendrix has composed a remarkable assemblage of oceanic motifs: lonely ship buoys (whose notes bend blue) are blended with exquisite wind chimes; throbbing ship motors become basso ostinatos for clusters of sonar pings. The sea collage is enriched with musical pastiche: a bolero rhythm shading into a military polonaise, a Krupa drum break dissolving into a flamenco bass solo. Towards the end, Hendrix sings in the entrancing voice of a siren, 'Down and down and down and down and down and down we go'; as he disappears into the vortex, the theme comes wailing up from the sea bottom. The final impression is of an empty sky pierced by gull cries and the whine of a distant jet."
Eddie Kramer recalled how Jimi created these "gull cries": "One interesting thing about it, the seagull effects are not really seagulls, it's Jimi with his earphones feeding back into the microphone. He just cupped them over the mike and got this squeal and said, 'boy, that sounds nice,' I put some delay on it and wha-la! Seagulls!" The "seagull" noises can be heard particularly clearly in "Moon, Turn The Tides...Gently, Gently Away" from 7:40 to 7:50.
"1983..." and "Moon, Turn The Tides..." are full of musical symbolism. In the Performance Notes for "1983..." in the Electric Ladyland transcription book Dave Whitehill notes that "the 'spaceship sound' at the conclusion is the resultant pink noise from regenerated tape echos." In Jimi Hendrix: Electric Gypsy , commenting on "Moon, Turn The Tides..." the authors note: "At one point the tapes are slowed down and then speeded up to represent a shoal of fish swimming up to investigate these strange beings [Jimi and Catherina, presumably] that have joined their world. Their curiosity satisfied, they swim away."
The evocative descending fills in "1983..." - created by "slide guitar and volume control" according to the Electric Ladyland transcription book - could be symbolic of something specific in the lyrics or general "story". These fills can be heard in the second verse - the first two are at 1:13, 1:17, then there are two descending slides on 1:21 and one each at 1:24, 1:35 and 1:36, then a longer descending slide during the second chorus at from 1:47 to 1:52.
Michael Fairchild makes a more general comment in the sleeve notes for Electric Ladyland : "The whooping crescendos of Jimi's sigh-in-the-sky flora and fauna fantasy expand the 'sound painting' concept heard earlier on "Third Stone From The Sun" and "If 6 Was 9". But "1983..." has more in common with 19th Century 'programmatic' music, where orchestral effects mimic the sounds of nature."
Guitar wasn't the only instrument Jimi used in "1983...". Paul Caruso: "In "I983..." he uses what he called the 'Martian dinner-bell' effects," speaking about a Carroll African flextone and further explaining, "it's a bent strip of metal and a ball, and it strikes itself." Auctioned at Bonhams of Chelsea on 18 August 1994, this flextone was priced at 250 - 350 but was either unsold or withdrawn. Presumably this is the effect that can be heard at several points of the tune such as at 0:02 to 0:03 and 0:13 to 0:14 - where the instrument also has been treated with delay [and assuming the flextone produces only one pitch, the variations in its pitch must have been produced by varying the tape speed].
1983 ... A Merman I Should Turn To Be (3) [S247] Cette version est un mixage alternatif antérieur de la version parue sur Electric Ladyland. Elle n'inclut que la première partie du titre (fondu en fermeture après "out of style") et les instruments sont mixés avec beaucoup d'effets, notamment de l'écho. L'écoute de cette version permet de nous rendre compte que Hendrix et Kramer ont été somme toute assez parcimonieux avec les effets sur la version finale et que les 14 heures de mixage ont été utilisées à bon escient.
Ayler a écrit:
"1983...(A Merman I Should Turn To Be)" : Le mixage est minimaliste (tous les instruments ne sont pas présents). Il est centré sur la voix de Jimi, superbe. La partie chantée est ici différente de celle de la version publiée du vivant de Jimi. Contrairement à cette dernière, le mixage prend une tournure presque excessive par l'intensité des effets de studio, mais dont le rendu est impressionnant.
1983... (A Merman I Should Turn To Be) (merge) Cette plage présente une écoute en parallèle de deux mixages très similaires tous deux catalogués comme version (3): la plage qui figure sur Lifelines et celle qui existe en pirate. Il semblerait qu'une de ces deux versions dure plus longtemps (en tous cas si je compare celle-ci avec la plage précédente sur la bande son du titre de la semaine). Comme le dit Ayler dans sa chronique, cette "version" est "trop proche des sources connues pour présenter un véritable intérêt".
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 21 Mai 2011 - 11:21
Valleys Of Neptune
McDermott affirme que des premiers éléments de "Valleys Of Neptune" sont présents dans les enregistrements d'octobre 1968 aux studios TTG. Les premières démos, publiées sur Hear My Music, datent de février 1969. Les paroles manuscrites (Voir ici la vf) sont datées du 7 juin 1969 au Beverly Rodeo Hotel (ou du moins écrites sur du papier à l'en-tête de cet hôtel dans lequel Hendrix séjourna le 7 juin). La formation Gypsy Sun & Rainbows en enregistre aussi au moins une version et ou peut entendre Jimi annoncer à Woodstock qu'il va jouer "Valleys Of Neptune" avant qu'il se ravise et ne joue "Hey Joe" (dommage). L'automne 1969 semble la période durant laquelle le titre s'est développé, alors que juin 1970 est plutôt celle durant laquelle le trio Hendrix, Cox Mitchell a cherché à enregistrer un basic track de cette composition.
22 février 1969 - Studios Olympic - Londres
Jimi Hendrix: guitare, piano
Valleys Of Neptune (27) [S1601] La première apparition de la composition prend la forme d'une démo à la guitare qui développe le riff utilisé plus tard comme introduction du morceau, avant de partir sur d'autres idées.
Ayler a écrit:
"Valleys Of Neptune" est pour le coup tout à fait embryonnaire. Le jeu de Jimi est super percussif. De nombreux passages flirtent avec l'ambiance du passage instrumental de Woodstock. Avec "Moon, Turn The Tides ... Gently Gently Away" aussi. C'est très varié. Le phrasé est remarquable.
Valleys Of Neptune (28) [S1603] Jimi s'installe au piano et rejoue le même riff que celui développé au début de la version précédente.
Ayler a écrit:
"Valleys Of Neptune"... au piano ! Simple, carré, puis se cherchant. Quelques beaux accords. Très embryonnaire mais intéressant : imaginer Hendrix accompagné d'un piano... que de perspectives !
Jimi Hendrix: guitare Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Larry Lee: guitare Juma Sultan & Jerry Velez: percussions
Valleys Of Neptune (22) [S770] L'enregistrement de "Valleys Of Neptune" occupe une bonne partie de la session du 6 septembre, mais le résultat n'est pas, selon McDermott, à la hauteur des attentes suscitées par cette composition. L'unique version (instrumentale) dont nous disposons est amputée de son début. Ce que nous entendons commence par une partie qui ne manque pas de punch. Le jeu des deux guitares donne lieu à quelques passages lead savoureux. Dommage qu'il y ait des problèmes de rythme! La prise finit en queue de poisson et ce sera une constante, car même en juin 1970 Hendrix n'a pas encore composé la fin.
Ayler a écrit:
C'est avec une version instrumentale de "Valleys of Neptune" [S770] datant des séances au Hit Factory d'une partie du Gyspsy Sun & Rainbows en 1969 que se termine le recueil. Le travail de mise en place rythmique n'est toutefois pas arrivé à son terme : les interventions de Larry Lee, surtout en fin de morceau, ne sont pas toujours pertinentes, voire limite hors tempo.
23 septembre 1969 - Record Plant (ou Hit Factory) - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: congas, percussions [overdub ?] Inconnu: basse [overdub sur (20)]
Valleys Of Neptune (20) [S257] La session du 23 septembre a donné lieu à une dizaine de prises de "Valleys Of Neptune". Larry Lee et Jerry Velez ont quitté New York et il ne semble pas que Billy Cox joue ici. Publiée en 1990, durant la période Douglas, cette version est incomplète: (a) il manque la première minute recouverte par de la narration sur Live & Unreleased, Lifelines et la version française The Jimi Hendrix Story; (b) il manque aussi tout le passage central. Le son est médiocre pour un titre "officiel" et on ignore quand l'overdub de basse (mixée en retrait) a été ajouté. Selon Doug Bell, les percussions auraient aussi été ajoutées par la suite ( ).
Ayler a écrit:
La date avancée pour "Valley Of Neptune" est fantaisiste (janvier 1970) : on reconnaît le jeu de Mitch Mitchell, sans doute avec Juma... mais malheureusement sans Billy Cox. (...) Il n'existe a priori aucune version avec basse/guitare/batterie chantée : on peut se demander pourquoi Billy Cox n'a pas enregistré par la suite sur cette version les lignes de basse qu'il avait travaillé avec Jimi. De tels procédés ont été utilisés par Mitch Mitchell sur "The Cry Of Love". A noter que la version publiée ici est sévèrement éditée.
Valleys Of Neptune (17) [S897] La version complète, mais sans l'overdub de basse, nous permet d'entendre le passage central qui comporte un couplet instrumental avec quelques traits de guitare lead et un couplet chanté supplémentaire. C'est aussi la version avec la plus longue introduction.
Valleys Of Neptune (19) [S897] Ce mixage alternatif de la version complète est presque mono. le son est moins bon que sur la (17).
Valleys Of Neptune (18) [S897] Encore un mixage alternatif avec cette fois la voix mixée en avant.
Automne 1969 - Maison de Shokan - Ulster County, New York
Jimi Hendrix: guitare, chant
Valleys Of Neptune (25) Cette version pour laquelle il n'existe pas de date, mais que des suppositions fait partie d'un medley avec "Astro Man". Contrairement au reste du matériel enregistré à cette occasion, Hendrix est ici seul à la guitare. L'extrait présenté sur la bande son du titre de la semaine est tiré de l'ATM072-073 Healing Power dont la vitesse a été corrigée par rapport à ce qui existe sur la plupart des bootlegs. La partie consacrée à "Valleys Of Neptune" dure un peu plus d'une minute. Il s'agit d'une version rapide avec le premier couplet chanté. Ensuite il y a un ralentissement du tempo et commence une improvisation sur un autre thème.
Valleys Of Neptune (1) [S1237] Cette version instrumentale pose de nombreux problèmes de datation, voir la citation d'Ayler ci-dessous. La prise sortie sur Electric Anniversary (1b) contient un edit à 0'18 pour atténuer une coupure dans la bande, tandis que la version "collector" (1a) n'a pas cette tentative de réparation (on entend la coupure à 0'26, et non à 0'18, car la prise contient un plus long début: quelques coups de congas).
Ayler a écrit:
Les deux autres parties de la 10ème plage de Electric Anniversary Jimi, identifiées comme "Doriella Du Fontaine Jam" (JS 19) et "Valleys Of Neptune" (1) par Bell sont supposées provenir de la même session. Le personnel est différent du 16 janvier 1970 car on distingue nettement un percussionniste. Personne ne semble d'accord sur les dates [Univibes, McDermott, Jimpress] (s, Record Plant) 11/69 G (1) [S1237] (s, Record Plant) 5/21?/69 P (s, Record Plant) mid 5/69 J J'exclus le mois de mai (les deux dernières) car Hendrix n'avait pas encore l'Uni-Vibe à ce moment. Musicalement, ça colle bien plus avec la période un peu floue entre le GS&R et le BOG. Ce que fait Jimi est dans un esprit très proche des jams de Morning Symphony Ideas. McDermott n'est pas toujours précis sur cette période (octobre-novembre 1969), et aucune de ses description de "Valleys Of Neptune" (qu'il associe sans raison à "Cherokee Mist") ne permet d'identifier une date. A l'écoute, le batteur semble clairement être Buddy Miles. L'identité du bassiste, comme celle du percu d'ailleurs, est très incertaine : je ne reconnais pas le jeu de Billy Cox, et le fait que le bassiste ne joue pas sur la grille de "Valleys" va en ce sens. A noter : JS 19 et "Valleys Of Neptune" (1) sont peu piratés, relativement rares.
Nous ne disposons par de la tentative infructueuse (selon McDermott) enregistrée en fin de session ce 21 janvier.
15 mai 1970 - Record Plant - New York
Jimi Hendrix: guitare Jimi Hendrix: chant de la prise du 23 septembre 1969 [versions 29, 30] Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie Juma Sultan: percussions de la prise du 23 septembre 1969 [versions 29, 30]
Valleys Of Neptune (23) [S939] Avant l'ouverture d'Electric Lady, entre les dates de sa tournée américaine, le trio Hendrix, Cox, Mitchell formé pour la enregistre au Record Plant cette version instrumentale qui sera récupérée en 2010 par Eddie Kramer pour en faire un "nouveau" titre de Jimi Hendrix (voir les versions suivantes). Il s'agit d'une interprétation solide, mais pas suffisamment pour être conservée comme basic track, vu que Hendrix tentera de réenregistrer ce titre plusieurs fois durant les semaines suivantes. Étrangement, McDermott ne mentionne pas cet enregistrement, ni celui de la version de "Freedom" attribuée pourtant à la même date sur West Coast Seattle Boy.
Valleys Of Neptune (29) composite La deuxième version officielle (en comptant les bribes parues sur Live & Unreleased et ses produits dérivés) est en fait un mélange de pistes dans la meilleure tradition douglassienne. Kramer et Pro Tools ont synchronisé le chant et les percussions de la piste du 23 septembre avec la prise instrumentale du 15 mai présentée ci-dessus. Un fondu en fermeture permet d'omettre une vingtaine de secondes du backing track. Sur la bande son du titre de la semaine, on trouvera la version cd (29a) et la version 45 tours (29b). La discussion présentée ci-dessus illustre les réticences soulevées chez les fans par cette parution.
nowhereman54 a écrit:
confirme-moi que "Valleys.." est sans overdubs mais qu'elle est un montage de bandes enregistrées par Jimi ( en fev.69, sept.69, et mai 70) et que tout est de Jimi uniquement( je veux dire, Jimi a réellement été accompagné par ce qu'on entend à la basse et aux percussions); Kramer n'ayant qu'arrangé et mixé du mieux qu'il a pu ces bandes pour faire une chanson cohérente se rapprochant le plus possible de ce que Jimi aurait fait lui-même si il l'avait terminée. Ce travail de Kramer, sans qu'il puisse correspondre à 100% à ce que Jimi aurait réalisé, me semble malgré tout utile en l'espèce et donne un résultat correct et acceptable me semble-t-il. Comme on dit, c'est mieux que rien...Mais confirme-moi si tout ce qu'on entend Jimi l'a ENTENDU lui-même!! C'est ça qui me paraît important de savoir pour apprécier au final le mieux possible la chanson.
Ayler a écrit:
Jimi n'a jamais entendu quelque chose approchant cette version 2010 car elle est construite à partir de deux prises n'ayant aucun rapport entre elles : la prise chantée sans bassiste du 23 septembre 1969 et la prise instrumentale basse/guitare/batterie du 15 mai 1970. Cette version ne comporte aucun élément de février 1969 (je ne sais pas où tu as pris cette info). Le 15 mai 1970, le trio Hendrix/Cox/Mitchell n'est pas parti des bandes de 1969 pour "terminer" cette version : il a entièrement repris à zéro l'élaboration du titre. "Valleys Of Neptune" 2010 ne comporte donc aucun overdub, aussi bien datant de 1970 que post mortem. Techniquement, c'est encore autre chose : Kramer a fusionné deux prises sans lien entre elles d'une même composition. Le bidouillage de Kramer n'est pas dépourvu de sens : "Valleys Of Neptune" est un titre sur lequel Jimi a beaucoup travaillé et dont il n'existe aucune version terminée. Ce que je regrette, c'est que : 1. La version du 23 septembre 1969 est supérieure à son montage ; 2. Son montage n'est pas, techniquement, très réussi : le chant est trop en retrait ; 3. Billy Cox étant encore en vie, il aurait été à mon sens infiniment plus pertinent de lui faire interpréter la ligne de basse qu'il avait mise au point avec Jimi sur la version du 23 septembre 1969. Contrairement à Mitchell dans les années 80, il est musicalement capable de retrouver un esprit similaire à ce qu'il pouvait faire alors. Les overdubs posthumes de Mitchell sur Valleys (l'album, pas le titre) ne me plaisent pas parce qu'ils ne collent pas avec la musique de Jimi - alors que ceux effectués sur "Drifting" et "Angel" étaient très réussis. Je n'ai pas le souvenir de fans critiquant ceux effectués par Buzzy Linhart sur "Drifting" non plus. Ce n'est pas tant le principe de tels overdubs que je critique que leur réalisation.
Valleys Of Neptune (30) edit radio du composite Parue sur un "promo CD single" cette version ne diffère que par la suppression de 8 secondes de l'intro. Anecdotique !
Nous ne disposons pas non plus de la jam enregistrée à cette date avec Steve Winwood, Chris Wood, Dave Palmer et un bassiste non-identifié qui contient des éléments de "Valleys Of Neptune". Il existe cependant une jam, référencée comme JS26, entre Hendrix et un claviériste qui circule est contient quelques passages rappelant "Valleys Of Neptune".
24 juin 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
Valleys Of Neptune (24) [S749] Après le medley "Cherokee Mist" > "In From The Storm" il y a un faux départ de "Valleys Of Neptune" (quelques secondes), et sur certains boots une prise instrumentale complète qui ne provient pas forcément de la même session selon l'avis de Doug Bell reproduit ci-dessous.
Doug Bell a écrit:
The Cherokee Mist/In from the Storm medley is 06:29 in length, a little more or less depending on mastering speed. There is then a false start for Valleys, only about 00:03. The complete version of Valleys that's on some versions times to about 04:22 additional. I don't think I've ever heard the false start followed by the complete take, leading me to think it's not really a medley with the first part, but has been added on by some bootleggers. Ben Franklin does give this separate timing (04:16) for Valleys, which makes it pretty clear that the 06:34 is for the first two songs only but it might be a little misleading to some people, making them think the 06:34 is for all 3 songs. Maybe the 3rd edition (don’t hold your breath!!) should add a few words to explain. [DB, July 2003 ]
Valleys Of Neptune (26) [S749] Je me demande bien pourquoi Jimpress a créé une entrée pour le mixage officiel du faux départ suivant le medley "Cherokee Mist" > "In From The Storm". Il ne dure en effet qu'une poignée de secondes.
L'Encyclopedia du site officel indique une version avec Juma Sultan à cette date. Elle ne circule pas.
26 juin 1970 - Electric Lady - New York
L'Encyclopedia du site officel indique des overdubs, sans mentionner quelle version a été modifiée.
Valleys Of Neptune (2-16) [S979], [S1238]
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse, chant
Les versions suivantes nous plongent dans une session à laquelle ne participent que Hendrix et Cox. Il s'agit davantage de répétitions / apprentissage que d'une session d'enregistrement à proprement parler. Le mixage stéréo est très basique : Hendrix d’un côté, Cox de l’autre, ce qui s’avère intéressant si l’on souhaite n’écouter que la basse ou au contraire s’en passer. La première version (2) est une prise instrumentale incomplète qui n'atteint même pas la minute. Mieux tout de même que les trois prises suivantes (3-5) qui, elles, ne dépassent pas quelques secondes chacune. Suivent trois prises (7-9) un peu plus abouties qui durent chacune autour d'une minute. La deuxième (8) contient quelques traits de guitare improvisés et même du chant. La session continue avec une prise (10) de plus de deux minutes durant laquelle on entend Billy chantonner. Il y a ensuite un long moment de flottement avec accordages, discussions, essais, écoute de bandes (versions 11-15), avant que l'on puisse entendre la plus longue des versions (16) de "Valleys Of Neptune" (près de 5 minutes) malheureusement interrompue par des difficultés techniques sur la voix ou la basse de Cox (sifflements, interférences). A la suite de cet incident, nous nous retrouvons encore une fois à écouter Jimi et Billy… qui s'écoutent !!! Il est très intéressant pour des archivistes et des ethnologues passionnes du travail en studio d'écouter ces bandes. Pour les autres, ça risque de devenir rapidement fastidieux. Pour trouver le meilleur son et toutes les prises dans le bon ordre et à la bonne vitesse, on se référera à Soulful Sessions.
L'Encyclopedia du site officel indique qu'un mixage basique de "Valleys" a été réalisé à cette date.
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sequelenoise
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 28 Mai 2011 - 9:10
Straight Ahead
"Straight Ahead" figure parmi les compositions qui, comme "Freedom" ou "In From The Storm", font partie des nouvelles additions au répertoire scénique de l'Experience seconde mouture (Hendrix, Cox, Mitchell). La tournée américaine printemps-été 1970 va permettre au trio de tester sur scène les morceaux qu'il est en train d'enregistrer en studio (voir ici, les références pour les concerts). Comme ces deux titres, il s'agit d'un assemblage de patterns rythmiques joués avec puissance, contrairement à d'autres morceaux eux aussi en gestation à la même époque ("Drifting", "Angel", "Hey Baby").
Dans Ultimate Hendrix, Billy Cox raconte avoir jammé, lors de sa première séance en studio en avril 1969, sur des rythmes que Hendrix incorporera par la suite dans "Straight Ahead".
McDermott a écrit:
Three days after the backstage meeting in Memphis, Cox joined Hendrix at the Record Plant recording studio in New York. "The first session I did was at the Record Plant," says Cox. "Jimi was basically trying to see how well we played together. After we started, I looked up and saw the smile on his face and I was smiling, too. We had just fell right into it, and we jammed for two or three hours. His playing was just as I remembered, but now there was much more freedom. Finally, we went into the patterns for "Hello My Friend" (which would later be developed as "Straight Ahead") and "Earth Blues." Even today, all these years later, I still cannot hear 'Straight Ahead' without it taking me back to that moment."
Il est assez étonnant de se dire que le premier titre du morceau était, selon Cox, "Hello My Friend", les premières paroles de "Straight Ahead", quand on sait que le titre fera ses premières armes sur scène avec des paroles qui ne contiennent pas cette ligne. "Straight Ahead" provient en effet d'une variation autour d'une composition intitulée "Pass It On", qui comprend des paroles totalement différentes et des variations dans la rythmique des couplets.
fonkyfreak a écrit:
D'après www.gottahaverockandroll.com , il l'aurait rédigée entre le 9 et le 19 mars 1970, et l'aurait interprétée pour la première fois au 2ème set de Berkeley, le 30 mai suivant : "Jimi Hendrix hand-wrote these working lyrics for "Pass It On" (the original name of the song that evolved into "Straight Ahead") on Londonderry Hotel, London stationery in red felt tip pen. He has written corrections, crossed out some of the words and added words in some places. He most likely wrote the lyrics during his stay during March 9 - 19, 1970. The song was first performed as the 2nd set opener on May 30th, 1970 at the Berkeley Community Theatre in California and was also played at the June 13, 1970 Baltimore, Maryland concert. After the June 16th – 17th, 1970 Electric Lady Studio sessions, "Pass It On" gradually evolved into what became known as "Straight Ahead," which came out on Hendrix's 1971 "Cry of Love" album."
Le 14 mai 1970, au studio C du Record Plant, donc avant les concerts de Berkeley, Hendrix, Cox et Mitchell enregistrent une série de versions instrumentales de cette composition à la recherche de paroles et d'un titre. Ces ébauches (inédites) sont jouées à un tempo nettement plus lent que ce que l'on entendra par la suite. La fin de la session donnera lieu à l'enregistrement d'une version plus raffinée et plus rapide, elle aussi inédite. De nouveaux arrangements seront mis au point le 16 juin à Electric Lady et on peut penser que les nouvelles paroles du titre, qui sera provisoirement titré "Have You Heard", ne sont pas beaucoup plus anciennes. Ces paroles (voir ici la traduction) qui ne figurent pas parmi les meilleurs textes hendrixiens ont probablement été écrites rapidement. Dans son livre, Régis les qualifie même de "litanie des clichés de l'époque". Purple Jim, sur son site, ajoute qu'elles sont évocatrices de l'état d'esprit de Jimi à l'époque.
Purple Jim a écrit:
This began life as "Pass It On". Standard 1970 Hendrix rock again for our listening pleasure, the lyrics of which were printed on the back cover of the first posthumous studio album "Cry Of Love" - "Hello my friend, so good to see you again. I've been all alone, all by myself. I just couldn't make it", lyrics which say a lot about Jimis mental state at the time.
[basic track, edit sections, guitar overdubs] 17 Juin 1970 - Electric Lady - New York [voc. overdubs, mixing] 19 juillet 1970 - Electric Lady - New York [mixing] 20, 22, 25 août 1970 - Electric Lady - New York
Jimi Hendrix: guitare, chant Billy Cox: basse Mitch Mitchell: batterie
En définitive aucune des versions intermédiaires de “Straight Ahead” ne circule. Toutes les versions dont nous disposons dérivent du même basic track issu de la 18ème prise formelle (après plus de 25 prises de répétitions) à laquelle ont été ajoutées, lors de la même séance, l'introduction et deux portions non identifiées (peut-être un des breaks et la fin). À la même date, Hendrix enregistre également une deuxième piste de guitare.
Straight Ahead (1) [S087] Avec ses nombreux changements de rythme, cette composition n'a pas été facile à enregistrer. Le résultat final, paru sur "The Cry Of Love est issu d'un mixage réalisé du vivant de Jimi, joué lors de l'inauguration d'Electric Lady en compagne d'autres titres jugés "terminés". On peut néanmoins penser que si Hendrix avait eu le temps, il n'aurait pas publié le titre tel quel. On a déjà parlé des paroles, mais on peut aussi trouver que le chant n'est pas parfait (même s'il ne s'agit pas d'une voix guide, comme on peut le lire parfois, mais bien d'un overdub) et que le jeu de Mitch Mitchell est lui aussi perfectible. Le temps passé à mixer ce titre doit en grande partie avoir été pris par la réalisation des effets de panoramique sur la guitare lead (celle avec la wah-wah). À la fin du morceau, on entend des applaudissements et un petit lick de guitare décoratif.
Ayler a écrit:
La face deux [de The Cry Of Love] s'ouvre avec l'introduction de "Straight Ahead", une des meilleures de toute la carrière de Jimi. Enregistré les 17 juin et 19 juillet 1970 à l'Electric Lady Studio, le titre sera mixé le 20 août avec Eddie Kramer. C'est une composition récente de Jimi, dont les enregistrements Live nous permettent de voir l'évolution. Il existe en effet sept versions du trio Hendrix/Cox/Mitchell, retraçant comment “Pass It On” s'est mué en "Straight Ahead". Moins complexe que les titres rock de la première face, c'est un titre carré dont le texte se veut dans l'air du temps. La cohésion du groupe en studio contribue à la réussite du titre, ainsi que la wah wah incroyable qui jalonne le morceau.
Straight Ahead (2) [S991] Cette variation de la version officielle contient trois secondes de plus avant l'intro (2 coups de cymbale et un bruit de bouche), il n'y a pas de chœurs pendant l'intro, les instruments ne sont pas mixés au même endroit dans la stéréo, il y a beaucoup de réverbe et la bande tourne plus vite (la bande à probablement été copiée à un moment ou à un autre avec un appareil ne tournant pas à la bonne vitesse). On notera que l'idée de balancer le solo de guitare entre la gauche et la droite de la stéréo est déjà présente, mais moins développée que sur le mixage officiel. À 3'13 la personne qui mixe le morceau commence à supprimer des pistes: d'abord les guitares et la basse, puis la batterie. Ensuite la basse revient (un bon moyen d'entendre Billy et Mitch accompagnant le chant), avant que la batterie soit à son tour supprimée. A 3'50 la vitesse de défilement de la bande commence à fluctuer puis tout s'arrête, omettant les 40 dernières secondes du titre.
Straight Ahead (9) Il y a tellement peu de versions différentes de ce titre (par rapport à d'autres, chroniqués précédemment) que nous pouvons nous arrêter sur cette version "low vocals". Pour les secrets de fabrication, se référer à la chronique de "Drifting". Comme il s'agit d'une réduction en mono repassée en stéréo en séparant les fréquences, il n'y a plus d'effets de panoramique sur la guitare et comme le matériel mixé au centre est fortement atténué (grâce à l'inversion de phase) le chant, la basse et certaines parties de la batterie sont peu audibles. Il y a aussi un fondu avant la partie qui suit directement la fin (avec les applaudissements).
Straight Ahead (merge) Réalisée par des fans, cette version est basée sur la fusion de la version (9) avec certains éléments des versions (1) et (2) et peut-être quelques parties des versions dont l'existence est signalée ci-dessous, mais qu'aucun de nous n'a encore pu écouter à ce jour. Si quelqu'un possédait ces versions, je serai intéressé à pouvoir les écouter pour pouvoir fournir une présentation exhaustive des différents mixages alternatifs.
Doug Bell signale trois fragments et un mixage alternatif qui ne diffèrent guère de la version officielle end only, alternate mix with no guitar panning (11) durée: 1:04 start only, alternate mix with studio talkback by Jimi (12) durée: 0:24 start only, alternate mix with studio talkback by Jimi (13) durée: 0:06 alternate mix, different and less guitar panning (14) durée: 4:39 Peut-être que ces "versions" ont été inclues dans la version "merge"?
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 22:34, édité 3 fois
sequelenoise
Messages : 552 Date d'inscription : 30/07/2010 Age : 53 Localisation : Genève
Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples Sam 4 Juin 2011 - 13:00
The New Rising Sun
Voici un titre dont il n'existe pas énormément de versions, toutes dérivant de la même prise, mais qui suscite beaucoup de questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cette chronique. Le titre date-t-il réellement de 1968 ? Comment le titre a-t-il été enregistré et mixé? Quelle est la version la plus complète ? Quelles parties sont éditées ?
23 octobre 1968 - Studios TTG - Los Angeles
Jimi Hendrix: guitares, batterie
"The New Rising Sun" semble être une composition surgie de nulle part. Il n'existe aucune autre référence à ce titre dans la vaste production hendrixienne, ni avant, ni après. Elle partage son titre avec "Hey Gypsy Boy" et "Hey Baby" qui possèdent, elles, un fort lien de parenté (ainsi qu'avec le titre, envisagé à un moment par Jimi pour son quatrième album studio, The First Rays Of The New Rising Sun). A part le fait que ce sont des morceaux joués à des tempos calmes, la ressemblance ne saute pas aux yeux (ni aux oreilles, surtout). "The New Rising Sun" est un instrumental entièrement joué par Hendrix qui profite probablement de se retrouver seul dans un studio équipé d'une console 16 pistes qui permet d'empiler les pistes instrumentales, comme il se plaira à le faire par la suite. Mc Dermott indique que la session du 23 octobre 1968 commence par l'enregistrement de deux prises et que la seconde sera retenue comme basic track qui sera directement agrémenté d'overdubs de guitare (surtout des guitares inversées et passées à travers une cabine leslie). Dans les notes de pochettes de Voodoo Soup, Michael Fairchild mentionne quatre pistes d'overdubs de batterie (surtout des cymbales), ajoutés, selon le livret de "West Coast Seattle Boy" après les pistes de guitare, et copieusement arrosées d'effets divers. Comme c'est Jimi Hendrix qui joue et non, au hasard Lenny Kravitz, même les expérimentations sonnent terriblement bien. Loin de se contenter de jouer sur un seul accord ou d'enfiler les accords au hasard ou encore de se limiter à une progression basique, Jimi varie les climats et les suites d'accords. En bref, les gimmicks de studio ne constituent pas le seul intérêt de ce titre, même si certaines parties de guitare inversée (peut-être démultipliées par Alan Douglas) peuvent parfois apparaître de trop. Il faut effectivement mentionner le rôle de Douglas dans la sortie de ce titre qui avait été brièvement considéré par John Jansen pour la bande son du film Rainbow Bridge (ça ne lui aurait pas fait de mal). Le même Jansen eut l'idée de copier une partie de ce titre, d'en varier la vitesse et de l'intégrer avec deux autres fragments datant de 1970 (un instrumental flamenco et la "Ezy Ryder Jam") pour créer un composite que Douglas découvrira en 1974 et décidera d'inclure, après quelques overdubs de batterie et de percussions, sur Crash Landing sous le titre "Captain Coconut". L'histoire ne s'arrête pas là, puisque Douglas décide en 1994 de sortir une version très éditée du titre enregistré le 23 octobre 1968, afin d'être sûr que les fans qui possèdent déjà tous les albums de Hendrix achèteront Voodoo Soup, la nouvelle création douglassienne. C'est en 2003 que les collectionneurs découvriront la version la plus longue, 8 minutes 30, sur l'album The Capricorn Tape qui, comme Blues Outtakes ou Raw Blues contient des bandes sur lesquelles Douglas et ses ingénieurs du son ont travaillé durant les années 1990.
The New Rising Sun (1)
Ayler a écrit:
Il ne faut pas confondre "The New Rising Sun" avec "Hey Baby (New Rising Sun)" : les deux titres n'ont rien à voir. Le morceau qui ouvre "Voodoo Soup" est un instrumental enregistré aux TTG Studios où Jimi joue sans doute tous les instruments. La version présentée par Douglas est sévèrement éditée (le titre approche en fait les neuf minutes) et relève plus de l'ébauche que du produit abouti. Ce voyage sonore avait toutefois un intérêt de taille : celui de faire passer au tiroir-caisse l'amateur ne voulant pas passer à coté d'un inédit du guitariste...
Cette version qui est restée pendant près de 10 ans la seule que l'on pouvait écouter constitue une sorte de "best of" de la version longue. Elle omet la plupart de l'introduction, ainsi que les passages intermédiaires et ne conserve que 3 des 7 passages basés sur la même suite d'accords. Le mixage met davantage en avant les éléments annexes (guitares inversées, feedbacks, etc.) que la version (3).
The New Rising Sun (2)
Ayler a écrit:
A ne pas confondre avec "Hey Baby (New Rising Sun)" : c'est bien le titre qui ouvre "Voodoo Soup", la version Alan Douglas du 5ème album inachevé d'Hendrix. Cette version est plus longue, avec un mixage différent. Question : quelle est la part d'Hendrix dans un morceau tel que celui-ci ? John Jansen avait trouvé puis exploiter ces bandes qui allait devenir Captain Coconut (en fait un collage de trois parties de guitares n'ayant rien à voir à l'origine). Eddie Kramer lui avait dit de remballer tout ça dans les caisses en 1971 mais Alan Douglas, lorsqu'il trouva les bandes, n'était pas au courant des bricolages de John Jansen. MLK étant le titre d'un des trois passages noté par un ingénieur du son. Le morceau jouant avant tout sur les ambiances (guitare à l'envers...), pas facile de se faire une idée de ce qui relève effectivement d'Hendrix. On se rapproche de "Crash Landing"(sur lequel on retrouve "Captain Coconut") : manque de ligne directrice. Impensable qu'un tel morceau soit sorti en l'état par Hendrix.
La version la plus complète porte probablement la marque d'Alan Douglas, au moins dans le mixage qui est similaire à celui de la version parue sur Voodoo Soup. On peut trouver certains passages un peu moins réussis que d'autres, car il ne s'agit après tout que d'un titre enregistré une fois et jamais retravaillé par la suite. Si l'on veut être un tant soit peu critique, on peut trouver que les parties que j'ai appelées ci-desous "interlude" et "passage répétitif", ainsi qu'une bonne partie de l'introduction et de la conclusion auraient pu bénéficier d'un peu de concision.
The New Rising Sun (3) Mc Dermott indique que Michael Jefferry a demandé à Jack Adams, ingénieur du son au Reord Plant de faire un tri dans les bandes enregistrées aux studios TTG en octobe 1968, afin que Hendrix puisse évaluer le matériel à disposition. Ceci a été fait le 7 janvier 1969 et "The New Rising Sun" faisait partie des titres retenus. Le livret de West Coast Seattle Boy indique que la version présentée ici est celle que Hendrix avait préparée. Ceci est à prendre avec précautions, car il est difficile d'imaginer que Kramer n'ait pas voulu mettre son grain de sel dans le mixage et l'édition d'un titre auquel il n'avait pas pris part. Pour mémoire, c'étaient Angel Balestier et Mark Kaufman qui étaient à la console aux studios TTG. Le passage durant lequel ils interviennent a d'ailleurs été édité (voir ci-dessous). Cependant, les coupes ne sont pas drastiques (voir ci-dessous) et le mixage remet en avant les aspects mélodiques de la composition, même si l'on peut regretter l'usage un peu trop présent de l'écho.
Pour comprendre un peu mieux ce qui est commun et ce qui diffère entre ces versions voici la structure de la version (2) telle que je l'interprète. Entre parenthèses figurent les références des autres versions sur lesquelles figurent ces parties.
0:00 première partie de l'intro, le rythme est donné par le passage à travers la cabine leslie 0:20 seconde partie de l'intro, même chose mais avec du feedback inversé (1) 0:51 progression d'accords A premier passage (1,3) 1:18 progression d'accords A deuxième passage (3) 1:46 progression d'accords A troisième passage (1,3) 2:07 interlude "accords" (1,3) 2:23 interlude "arpèges" (3) 2:59 interlude guitares leslie inversées et voix de l'ingénieur du son 3:30 interlude guitares inversées et cymbales (3) 3:40 progression d'accords B avec cymbales (3) 4:12 progression d'accords A quatrième passage (3) 4:42 progression d'accords A cinquième passage avec batterie (1,3) 5:12 progression d'accords A sixième passage avec batterie (3) 5:42 progression d'accords A septième passage avec batterie (1,3) 6:13 passage répétitif (3) 6:47 conclusion accords résonnants, cymbales et guitares inversées (3) 7:35 conclusion cymbales et guitares inversées (1 en fondu en sortie, 3 sauf la fin) 8:23 notes égarées
Et pour conclure, voici encore deux curiosités: a) Captain Coconut (4): la version mono du titre de Crash Landing qui dure une ou deux secondes de plus. Source: ATM 086-090 : Unsurpassed Masters b) The New Rising Sun (composite): la version de Voodoo Soup avec la fin amplifiée pour annuler le fondu en sortie et peut-être un peu de "Captain Cocnonut" (1). Source: Studio 1970
Dernière édition par sequelenoise le Dim 1 Jan 2023 - 22:39, édité 2 fois
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Sujet: Re: D. Les titres en studio - versions multiples