Curtis Knight & The Squires - 3. Les sessions studio pré-Experience (1965/1966)
Source : Curtis Knight: The Complete Recordings Vol. 2 - Studio (ATM 103)
CD 1 - 1965/1966 (71:49)
Demo recordings :
1. U.F.O. (3) - 2:54
2. Better Times Ahead - 2:33
3. Everybody Knew But Me - 1:32
4. If You Gonna Make A Fool Of Somebody - 2:43
Complete takes :
5. Don't Accuse Me (2) - 3:56
6. Fool For You Baby (1) - 1:48
7. Gotta Have A New Dress (1) - 3:05
8. Welcome Home (2) - 3:33
9. Knock Yourself Out (3) - 6:02
10. How Would You Feel (2) - 3:10
11. Simon Says (1) - 3:12
12. Strange Things (1) - 2:56
13. Hornet's Nest (3) - 3:42
14. You Don't Want Me (3) - 2:59
15. No Such Animal Part 1/Part 2 - 4:50
16. U.F.O. (1) - 2:48
Single edits :
17. How Would You Feel (1) - 2:45
18. Welcome Home (5) - 2:43
19. Hornet's Nest (1) - 2:26
20. Knock Yourself Out (1) - 2:35
21. You Don't Want Me (1) - 2:11
Studio rehearsals :
22. Killing Floor (3) - 3:13
23. Last Night (1) - 2:23
Pour les titres 1 à 4, voir :
Les démos Pour les titres 17 à 20, voir :
Les singles pré-Experience Les différents titres de ce recueil datent sans doute de fin 1965 aux premiers mois de 1966.
La partie consacrée aux prises complètes est un complément utile des deux singles pré-Experience où Jimi officie. Outre des mixages différents, c'est l'occasion d'entendre les titres alors écartés, ce qui permet d'affiner la vision que l'on peut avoir de la collaboration Hendrix/Knight.
"How Would You Feel" et "Welcome Home" sont présentées dans des versions un peu plus longues, mais très proches.
"Don't Accuse Me" est sans nul doute issu de la même session : on retrouve une instrumentation très proche, avec une seconde ligne de basse jouée par Hendrix avec du fuzz. Le long du titre, il répond à la voix un peu faiblarde de Curtis Knight dans le style, ici plus blues, par de beaux traits blues, joués en son clair. Le phrasé est superbe, et constitue tout l'intérêt du titre.
Deux versions de "You Don't Want Me" sont présentes : la première est en fait le
basic track de la seconde, chantée (qui sera publiée en face B de la version anglaise de ""How Would You Feel"). Jimi joue là encore une partie de basse avec du fuzz.
"Simon Says" est un r'n'b très basique dont les paroles sont inspirées de l'équivalent US de "
Jacques a dit" : assez ridicule, le titre ne vaut que pour la partie de guitare rythmique de Jimi, qui même dans ce contexte très léger, propose une partie intéressante.
"Strange Things" est une composition directement inspirée de Bo Diddley... qui n'ajoute rien à la légende. On notera juste le court solo de Jimi, et quelques traits bien sentis en rythmique...
L'instrumentation de "Fool For You Baby" laisse à penser que le titre est issu d'une session différente. Rien d'inoubliable de la part de Jimi, mais c'est l'une des meilleures compositions du lot.
"Gotta Have A New Dress" est une nouvelle version d'un titre déjà publié par Curtis Knight. Les paroles sont là encore assez grotesques, et le titre ne vaut que pour le tranchant de la guitare rythmique de Jimi - dont les qualités orchestrales sont impressionnantes, et le solo bluesy central dont il gratifie le titre.
La date de l'enregistrement de la version studio de "U.F.O." est sujet de controverse chez les spécialistes. La présence de Jimi ne va pas de soi sur cette version, nettement moins intéressante que la démo.
Plus longue que la face A de l'autre single déjà chroniqué, la version complète de "Hornet's Nest" présente l'intérêt d'être mixée sans orgue. Le résultat est moins musical, mais cela permet de profiter pleinement de la guitare de Jimi, très saturée selon les critères de l'époque.
Quant à "Knock Yourself Out", la face B, la prise est plus de deux fois plus longue - ce qui n'est musicalement pas forcément mieux : une certaine monotonie s'installe, les accompagnateurs de Jimi ne faisant guère preuve d'inventivité.
Issu de la même session, "No Such Animal" est un instrumental qui se situe dans la même veine que le premier single virtuel de Jimi. "No Such Animal" a un statut juridique un peu à part : contrairement à "Hornet's Nest" et "Knock Yourself Out", les droits du titre ne seront pas rachetés par Chalpin, qui n'avait pas produit cette session - d'où l'absence de ce titre dans les différents recueils PPX.
Audio Fidelity Records a semble-t-il publié ce single (le titre était réparti sur les deux faces) dès octobre 1970 - tentant de booster les ventes du produit suite à la mort de Jimi. RCA records rééditera les deux plages l'année suivante.
Là encore, nulle présence de Curtis Knight : c'est donc un titre solo virtuel de Jimi, l'un des plus intéressants de cet ATM. Musicalement, on se situe dans une veine proche des autres titres de la session. Jimi s'échange les solos avec Nate Edmonds (l'organiste), dans un contexte r'n'b rappelant à un moment "Fortune Teller". Jimi joue sans effet, mais en poussant son ampli à bloc : c'est sauvage, puissant, mais il manque encore la petite étincelle qui fait la différence.
Considérés dans un premier temps comme des titres Live, "Killing Floor" et "Last Night" ont été publiés par la suite sans maquillage Live, et posent question non seulement sur leur lieu d'enregistrement, mais aussi sur le reste du corpus d'enregistrements Live avec Curtis Knight.
Issue ou non d'une répétition ou de la balance des concerts au George's Club 20, la version de "Killing Floor" est un document de premier ordre. Ce titre deviendra un morceau phare des concerts de l'Experience à ses débuts, et c'est Jimi qui chante cette version. Le résultat est mitigé : l'interprétation est parfaitement exécutée, mais il lui manque l'intensité et la sauvagerie qui feront de ce titre un classique.
Musicalement, "Last Night" se situe dans le droit fil de "Killing Floor", en instrumental. La rythmique est en place... mais il faut avouer qu'il ne se passe pas grand chose.
Une conclusion s'impose : en soi, aucun titre des sessions 1965/66 ne rivalise avec la puissance de frappe de l'Experience - et il est scandaleux que de tels titres aient pu être publiés sous le nom de Jimi Hendrix. Pour autant, ce sont des documents intéressants pour ceux qui souhaitent comprendre d'où Hendrix vient. En tant que guitariste rythmique, il est déjà un maître. Et tout amateur sérieux de Jimi se doit de jeter une oreille à "Hornet's Nest", "Knock Yourself Out" & "No Such Animal" pour ce qui est du soliste en devenir - même si certaines parties jouées en son clair sont sans doute plus abouties (comme celles de "Don't Accuse Me").
A lire :
http://www.earlyhendrix.com/curtis-knight-and-the-squires-1965-studio.htmlhttp://www.earlyhendrix.com/curtis-knight-and-the-squires-1966-studio.html