Woodstock Two (1971)
Face 1
1. Jam Back At The House
2. Izabella
3. Get My Heart Back Together
Les trois autres faces sont constituées d'extraits des performances du Jefferson Airplane, du Butterfield Blues Band, de Joan Baez, de Crosby, Stills, Nash & Young, de Melanie, de Mountain et de Canned Heat.
Publié en juillet 1971 par Atlantic Records, ce second recueil consacré au festival de Woodstock était dédié à Jimi Hendrix, dont une partie de la performance occupait l'intégralité de la première face du disque.
Produite par Eric Blackstead et mixée par George Piros, la face consacrée au Gypsy Sun & Rainbows aurait très bien pu être le fruit du travail d'Alan Douglas : non seulement les titres ne suivent pas l'ordre de la setlist du concert, mais ils sont tous les trois largement édités. La comparaison s'arrête toutefois ici car contrairement à l'album publié en 1994 par Alan Douglas (ainsi qu’à la version Experience Hendrix LLC de 1999), si on fait abstraction des différents cuts, "
Woodstock Two" est nettement plus fidèle au concert tel qu'il a vraiment eu lieu le 18 août 1969. C'est le groupe dans son ensemble qu'il nous est donné d'entendre, et non le power trio Hendrix/Cox/Mitchell.
La fidélité est-elle pour autant synonyme de qualité ? En l'espèce, la réponse s'impose d'emblée : non.
Si la participation de Jerry Velez est une nouvelle fois largement inaudible (il n'y a guère que sur "Get My Heart Back Together" qu'on distingue vaguement ses congas – et ce n’est pas brillant), Larry Lee et Juma Sultan sont ici mixés de façon tout à fait équilibrée. Le résultat n'a rien de concluant : la guitare de Larry Lee fait sonner un peu fausse la basse de Billy Cox, les deux n'étant manifestement pas parfaitement accordés l'un sur l'autre. Quant aux percussions de Juma, elles ne fonctionnent pas vraiment avec le jeu de Mitch Mitchell, chacun jouant dans son coin, sans créer de polyrythmies apportant une nouvelle dynamique. Enfin, il importe de signaler le fait que la guitare de Jimi ne domine pas le mixage plus que ça, y compris lorsqu'il est en solo - on ne peut pas dire que cela contribuer à la musicalité de la performance.
Comme je le précisais dans mon introduction, les trois titres sont largement édités. "
Jam Back At The House" est partiellement délesté de son solo de batterie, mais aussi d'une partie de sa conclusion - soit environ 1:15 en moins.
Les choix opérés sur "
Izabella" manquent cruellement de pertinence : le premier cycle du solo central (le meilleur ?), le premier des deux couplets qui suivent (pourtant nettement plus fort que le second) et une partie du solo final ont été supprimés - environ 1:20 cette fois.
Quant à "
Get My Heart Back Together" (aka "Hear My Train A Comin'"), on peut noter quelques cuts lors de l'introduction, du solo central et du final - soit près de 0:50 en tout.
Le choix des titres laisse quelque peu à désirer : la version de "Get My Heart Back Together" est loin d'être l'une des plus fortes interprétées par Hendrix, mais on peut penser que l'accent a volontairement été mis sur le matériel inédit du guitariste, expliquant l'absence de "Fire" ou de "Voodoo Child (Slight Return)". N’oublions pas qu’à ce stade, "Rainbow Bridge" et "War Heroes" étaient encore inédits.
Au final ? Musicalement moins fort que les albums publiés dans les années 1990, "Woodstock Two" n'en demeure pas moins un témoignage intéressant sur la réalité de la performance du Gypsy Sun & Rainbows au festival de Woodstock.