Live In Ottawa (2001)
1. Killing Floor
2. Tax Free
3. Fire
4. Red House
5. Foxy Lady
6. Hey Joe
7. Spanish Castle Magic
8. Purple Haze
9. Wild Thing
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Live In Ottawa" est le quatrième volume de la série initiée par Dagger Records en 1998. C'est un enregistrement du second concert donné par le Jimi Hendrix Experience le 19 mars 1968 à Ottawa, au Canada. Cet enregistrement circulait déjà dans le circuit des collectionneurs, mais sa qualité justifiait la décision de le publier officiellement. Dans ses notes de pochettes, John McDermott le décrit comme un "
raw, two-track mixing console recording" : c'est tout simplement un enregistrement reprenant ce que la table de mixage basculait alors sur la sono. Le son est brut, mais très musical. Il est d'une meilleure qualité audio que les deux premiers volumes de "Stages", dans la mesure où il est plus équilibré. Il ne s'agit pas d'un enregistrement professionnel à proprement parler (le mixage initial est définitif), mais ce n'est pas non plus un enregistrement pirate : Jimi précise avec humour à son audience que le concert est enregistré.
Complément idéal du deuxième volume proposé par Dagger Records, enregistré quatre jours plus tôt, le "Live In Ottawa" constitue un éclairage passionnant de la première étape de la tournée US 1968 du groupe, qui s'est produit 60 fois en 60 jours, alternant clubs, facultés et salles de spectacles de taille moyenne.
A défaut d'enregistrement du premier concert donné au Capitol Theater ce 19 mars 1968, la presse nous apprend que le répertoire du groupe comprenait "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" et "I Don't Live Today", absents de la setlist du second concert, alors que "Fire" et "Foxy Lady" (les classiques du groupe) étaient communs aux deux concerts. On notera enfin que c'est Soft Machine qui assura la première partie de l'Experience.
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Introducing to you... THE JIMI HENDRIX EXPERIENCE !"
Dès son entrée en scène, Jimi monte un mur de feed back avant de se lancer dans une introduction de "
Killing Floor" très percussive. Après un court solo, nous assistons au réglage de la balance en direct lors des deux premiers couplets.
Le solo central commence sur des bases très blues, avec des tirés évoquant Albert King, mais le troisième cycle est nettement moins académique : Jimi le joue entièrement en trilles, alors qu'il utilise sa wah wah pour le dernier.
Excellente version.
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Nous avons quelques petits problèmes avec notre, uh, matériel, alors patientez un minute s.v.p. OK ? Juste une seconde." La bande coupe.
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Je déteste massacrer mes propres trucs à cause de ce matériel en ruine avec lequel nous jouons en ce moment."
Avant d'attaquer "
Tax Free", Jimi précise que "
si vous pouvez comprendre un mot de ça, vous êtes dans quelque chose".
Prétexte à de longs développements instrumentaux improvisés, la présence de "Tax Free" (dont c'est une des premières versions documentées) montre l'évolution des concerts du groupe, où la place réservée aux jams et à l'improvisation ne cessera de grandir au fil de cette année 1968, ainsi que la série de concerts donnés au Winterland nous le rappelle.
Le groupe joue ici une musique très libre, plus proche des improvisations d'un club que d'un concert de musique pop.
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Nous nous accordons parce que nous faisons très attention à vos oreilles. C'est pour cela qu'on ne joue pas si fort.
Nous allons continuer avec un titre qui s'appelle "Let me stand next to your old lady"... je veux dire "Let me stand next to your fire" uh en fait c'est pareil."
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Fire" marque un retour à une musique plus carrée : c'est une version explosive où l'Experience vise l'efficacité, tout en gardant une part de spontanéité, comme en témoigne le dernier solo de Jimi.
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Nous aimerions faire un blues qui s'appelle "Red House" qui est sur le LP anglais. J'aimerais le faire pour vous maintenant, aujourd'hui, en 1948".
Albert King avait assuré les premières parties du groupe lors des premières dates de la tournée (du 1er au 4 février) : ce n'est que depuis le début de cette tournée que "
Red House" figure régulièrement au répertoire du groupe.
Génial précurseur, Jimi se nourrissait sans complexe de ses contemporains : l'influence d'Albert King est ici manifeste, surtout lorsqu'il joue en son clair/crunchy. Certains tirés sonnent exactement comme ceux d'Albert King, alors que Jimi, contrairement à son modèle, gaucher lui aussi, joue sur une guitare avec les cordes inversées.
Si l'introduction reste brève (seulement 12 mesures), le solo central commence à connaître de (très) longs développements. On notera la présence du passage jazzy/percussif qu'il ne cessera d'explorer en 1969.
Lors du dernier cycle, Jimi joue avec la fuzz et apporte une intensité alors inédite dans le blues.
Noel Redding annonce le titre suivant : "
Foxy Lady".
Jimi n'est pas tout à fait juste mais ceci est compensé par la lourdeur de la section rythmique, d'autant que la composition est joué au bon tempo (ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas de "Foxy Lady").
Le solo s'inspire de la version studio dans un premier temps, alors que la suite sonne un peu comme du Albert King sous acide.
Sans les problèmes de justesse, ce serait une excellente version.
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Nous aimerions continuer et faire un truc qui a été enregistré en 1778, et c'était sacrément difficile pour nous d'enregistrer alors, très très dur en effet. Trouver un studio... mais nous l'avons trouvé d'une certaine manière.
Et maintenant, nous aimerions la faire dans une toute nouvelle version psychédélique. Nouvelle, lui donner une fessée, genre version d'une nouvelle ère...
Yeah, nous la jouons avec un nouvel arrangement de 1948 qui est vraiment formidable, vous devriez entendre ça !""
Hey Joe" débute par sa nouvelle introduction (dont on entend le point culminant sur le "Live At Winterland"), encore en gestation à ce stade.
Jimi chante bien, et livre deux soli au son impressionnant... mais ne s'étant réaccordé, plombe quelque peu la version.
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C'est pour ça qu'ils tentent de jouer "Spanish Mag"... Uh, "Spanish Magic Blackfish". Yeah! Composé par Henry Schwartz ! Ils appellent ça "Spanish Castle Magic", OK ?
Nous allons essayer de faire ça pour vous.
(...)
Applaudissez parce qu'on enregistre le concert, et vous ne voudriez pas qu'on soit embarrassé quand on le passera à nos copines. Disant : écoute mec... regarde ça mec. Nous avons joué à Ottawa, mec, pige ça ! Ecoute ! Merci mesdames & messieurs, merci beaucoup... PAS D'APPLAUDISSEMENT. Mec, c'est vraiment le sale coup : nos copines diront qu'on a rien fait de bien là-bas !
[La foule se manifeste !]
Merci beaucoup, merci beaucoup. Nous ne... nous ne le méritons pas vraiment, vraiment, merci beaucoup. J'apprécie vraiment. Donc j'aimerais continuer et jouer "Spanish Castle Magic", voir si on peut partager un truc ensemble."
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Spanish Castle Magic" est le seul titre du nouvel album en date de l'Experience, alors que le groupe assure sa promotion lors de cette tournée.
Le titre, dont c'est une des premières versions, n'est pas encore devenu le prétexte aux longs développements des mois à venir. Le chant est absolument remarquable.
Noel rencontre peut-être un problème lors du solo de Jimi (dont le fuzz fonctionne bien !) : il s'arrête de jouer pendant quelques mesures.
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Et maintenant j'aimerais jouer cette chanson connue dans le monde entier avant que nous, hum, nous lancions dans nos deux dernières chansons, cette chose s'appelle "Tune-up time blues" !"
Jimi se plaint encore de son ampli en imitant la voix de Bill Cosby, puis demande au public de faire une ovation... à Bill Cosby !
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Purple Haze" débute une longue introduction free de plus de deux minutes absolument phénoménale.
Jimi est bien sûr désaccordé à son issue mais il a tellement de métier qu'il réussit à compenser lors des couplets. Lors du solo, c'est à peine si cela le dérange. Le son de sa guitare est vraiment fantastique.
Jimi est dans ses bons jours : il gratifie le public d'un long final avec les dents !
Jimi constate à quel point il est désaccordé, et parodie "Rock Me Baby" de toute sa bonne humeur un court instant.
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Et hum, comme à la place de tous les soldats, vous savez comment tous les soldats se font attraper au... bon vous savez...
Mais de toute façon, à la place de tout ce qui se passe là-bas, pourquoi est-ce que tout le monde ne revient pas à la maison ?
Et au lieu d'avoir, vous savez, des M16, des grenades et des tanks tous sur le dos et leur attirail, et s'ils revenaient à la maison avec hum... des guitares faisant du feedback ?
Et hum, c'est mieux que des flingues !
[Énorme feedback]
Un truc dans ce genre. Je pense que j'ai pigé ça.
Et de toute façon, nous allons dédier ça à la famille Feedback. Et, hum, tous les êtres humains, et vous...
Et rejoignez-nous dans la chanson, car j'ai oublié les paroles !"
Jimi lance le riff de "
Wild Thing"... complètement désaccordé. Nous n'en dirons pas plus : la bande s'arrête quelques secondes plus tard.