Jimi In Denmark (1995)1. Catfish Blues
2. Tax Free
3. Master James & Co.
4. Fire
5. Voodoo Child (Slight Return)
6. Foxy Lady
7. Spanish Castle Magic
8. Freedom
"
Jimi In Denmark" (UV-1003) est le dernier des trois CD publiés par UniVibes. Il présente des extraits des 4 concerts donnés à Copenhague qui suivent :
-
Tivolis Konsertsal : 7 janvier 1968 (premier concert)-
Falkoner Centret : 10 janvier 1969 (premier concert)-
Falkoner Centret : 10 janvier 1969 (second concert)-
K.B. Hallen : 3 septembre 1970 Les différents titres proviennent d'enregistrements amateurs qui sont d'une qualité audio très satisfaisante au regard des critères de l'époque. "Jimi In Denmark" est pour l'essentiel constitué autour de la journée du 10 janvier 1969 : on retrouve du matériel issu des deux performances données ce jour-là, entrecoupé par un entretien effectué entre celles-ci.
"Jimi In Denmark" débute avec "
Catfish Blues" (unique extrait du concert du 7 janvier 1968), dans une version fantastique. La puissance de la guitare de Jimi est presque palpable. Le solo central est relativement court, mais il est d'une intensité exceptionnelle. Après un solo de batterie, Jimi nous livre un solo
a capella ponctué par sa wah wah, avant de reprendre avec le reste du groupe en citant Cream.
"
Tax Free" est le seul extrait du premier concert du 10 janvier 1969. La balance des instruments est équilibrée, avec la guitare de Jimi en avant. Bien qu'il ne se soit jamais considéré comme étant un jazzman (ce qu'il n'est objectivement pas : il ne pense pas ses improvisations à la manière d'un bopper), sa façon d'aborder "Tax Free" est toutefois similaire. L'exposé du thème, non dénué de variations, est suivi d'une longue improvisation où Jimi commence par un solo très intense, laissant ensuite le devant de la scène à Mitch pour un passage jazzy plus calme où Jimi place des accords. Il reprend ensuite son solo en faisant monter la tension progressivement avant de revenir au thème.
Ce n'est bien sûr pas le type de performance qu'on attendait lors d'un concert de rock... mais c'est une Experience convaincante qu'on entend ici. Tout simplement parce que Jimi avait alors plus envie de jammer que de jouer une énième version d'une face A de ses singles...
"
Master James & Co." n'est pas un inédit de l'Experience mais un entretien de plus de 23 minutes avec le groupe effectué entre les deux concerts du 10 janvier 1969. Niels Olaf Gudme, qui mène l'entretien, se voit reprocher par Jimi le manque d'originalité de ses questions. Jimi ne fait d'ailleurs preuve d'aucun enthousiasme lorsqu'il est interrogé sur sa période pré-Experience. L'entretien n'est pas pour autant sans intérêt. Hendrix précise que le background musical de Noel Redding est le rock, celui de Mitch Mitchell le jazz, et que c'est dans le blues que se trouvent ses propres fondements. Lorsque Niels Olaf Gudme lui parle de jazz, Jimi répond qu'il ne se sent pas à l'aise avec ce style, qu'il ne joue pas assez vite pour en faire. Il précise ensuite qu'il ne sent pas particulièrement proche du jazz d'avant-garde. On notera qu'il qualifie ici sa musique de
progressive rock. Lorsqu'il aborde le futur de l'Experience, il met l'accent sur les différents projets individuels. Comme lors du Dick Cavett show, il insiste sur le fait qu'il n'y a rien de pire que les louanges lorsqu'on vient de faire un mauvais concert. Jimi explique ensuite à quel point la musique est pour lui quelque chose de sérieux. Enfin, à la question du sens qu'il faut donner à sa version de l'hymne américain, il répond que "
c'est notre interprétation de l'Amérique", et que sa musique est le fruit de son expérience, de son vécu.
Les quatre titres suivants (les seuls qui circulent chez les collectionneurs) sont issus du second concert dont l'enregistrement amateur présente une qualité audio excellente. La voix est certes un peu en retrait, mais les instruments sont tous audibles, et bien équilibrés. "
Fire" commence par l'intro de... "Foxy Lady" ! Mais Jimi avorte son feedback et attaque un "Fire" énergique et livre une version solide avec deux bons solos.
"
Voodoo Child (Slight Return)" est dans une veine similaire de la version studio. Le solo central contient de beaux tirés. Jimi rencontre quelques problèmes de justesse sur la fin mais il les négocie plutôt bien.
La voix est très lointaine sur "
Foxy Lady", dont le solo débute sur les bases de la version officielle. Du solide là encore.
Le chant passe mieux sur "
Spanish Castle Magic", qui est le plus long des quatre titres, mais également réussi. Jimi se lance dans un solo relativement long, avec des séquences fort différentes : solo intense, longs feedbacks, jeu en accords. Après un passage
a capella, Jimi ralentit considérablement le tempo, que Mitch relance au fur à mesure que Jimi développe son solo. Jimi reprend le riff assez brutalement, sans toutefois chanter le dernier refrain.
"
Freedom" est le dernier titre du recueil, le seul du trio Hendrix/Cox/Mitchell. S'il est vrai que le groupe commençait à trouver ses marques sur cette composition, il n'en demeure pas moins que Jimi rencontre de gros problèmes de justesse en début de titre. Comme sur "Calling Long Distance", on peut être réservé quant au le tri effectué à partir de la setlist du 3 septembre 1970.