Live At The Isle Of Fehmarn (2005)
1. Introduction
2. Killing Floor
3. Spanish Castle Magic
4. All Along The Watchtower
5. Hey Joe
6. Hey Baby (New Rising Sun)
7. Message To Love
8. Foxey Lady
9. Red House
10. Ezy Ryder
11. Freedom
12. Room Full Of Mirrors
13. Purple Haze
14. Voodoo Child (Slight Return)
"Live At The Isle Of Fehmarn", 8ème volume publié par Dagger Records, présente le dernier concert du groupe de Jimi Hendrix.
Fehmarn Island ([s]Speed Corrected Version[/s])
Hendrix/Cox/Mitchell
L’introduction du concert est ponctuée de “
Go Home !” peu avenants, et l’arrivée de Hendrix est copieusement huée avant qu’il ne réponde sèchement : “
J’en ai rien à foutre d’être hué, tant que vous huez juste, enculés !”
On notera pour l’anecdote qu’il joue le riff de "Louie Louie" avant d’attaquer !
Le premier titre du concert nous renvoie directement aux débuts du Jimi Hendrix Experience, avec la reprise de “Killing Floor”. Histoire de rappeler d’où vient la “Lemon Song” du Dirigeable ? Version plutôt sympathique, mais, avouons-le tout de suite, deux tons en dessous du cataclysme qui s’était abattu sur Monterey quelques années plus tôt. Paradoxalement, cette version est plus classique, l’enthousiasme de l’Experience est un lointain souvenir.
A noter que si “Lover Man” est l’extension de l’arrangement du “Rock Me Baby” joué à Monterey, Hendrix introduit ici des éléments de “Lover Man” dans “Killing Floor” (ligne de basse et solo) !
Le groupe enchaîne ensuite sur “Spanish Castle Magic”
Le chant est médiocre sur le début titre.
Le solo est à l’image du travail Live de 1970 : Hendrix cherche, tente. Il ne se contente pas de répéter tranquillement des plans sagement répétés. Quelques ratés certes. Mais aussi des fulgurances qui retiennent l’attention. La basse de Billy Cox est un peu molle à mon goût, surtout comparée à la manière dont Redding la jouait.
Alors que le public lui réclame “Hey Joe”, Hendrix lance l’intro de “All Along The Watchtower”.
Le chant a des accents Dylanniens. La rythmique, dans la veine de celle de Wight, est
Cry Of Lovisée.
La trame des soli est proche de la version d’Electric Ladyland, mais on est loin de la perfection formelle du chef d’œuvre de 1968. Chant et guitare sont nettement en dessous…
Pas rancunier vis-à-vis son accueil, Hendrix joue pour le coup “Hey Joe”.
Le chant, plus posé, opère bien mieux. Par contre, dès que la voix est plus forcée, c’est moins convaincant.
Les deux soli n’apportent rien à la légende.
Etonnant : Billy Cox fait les chœurs ! Sinon, on a le droit à la citation classique des Beatles.
Le titre suivant est “Hey Baby”, joué systématiquement lors de cette ultime tournée. L’intro est moins réussie que celle de la version studio. Le chant, posé sur ce titre, opère bien.
Au milieu du titre, le groupe enchaîne directement sur “Message To Love”. Rythmique dynamique, chant bien placé.
Hendrix se bat un peu avec lui-même lors du premier chorus, mais redresse bien la barre après un début un peu hésitant.
Hendrix attaque alors sur “Foxy Lady”.
Chant médiocre. Version de plus… de trop ?
Plan de guitare à l’unisson sur 2ème refrain, comme à Atlanta.
Jimi est carrément faux sur la fin.
Puis suit “Red House”.
Solo d’intro un peu décevant…
Mais bonne surprise ensuite : les deux couplets chantés qui suivent sont bons, voire excellent pour le deuxième, avec une totale réappropriation du titre.
Et le solo qui suit vaut à lui seul l’achat du disque. 36 mesures. L’ultime solo de Jimi sur ce titre (un des plus joués de toute sa carrière). Hendrix a pris le Blues de Buddy Guy, d’Albert King et consorts, et l’a emmené dans les stratosphères. Fabuleux. Une leçon de liberté, d’improvisation. SUBLIME.
“Ezy Ryder” est assez intéressante. Inférieure à la version studio, souffrant sans doute des limites du trio, mais c’est une version correcte, avec un chant qui passe mieux sur la deuxième partie.
“Freedom” est un peu dans la même veine : on sent qu’Hendrix contourne les limites de ses arrangements studio compliqués en nous proposant des versions trio de plus en plus abouties.
Bien que non indiquée sur la pochette, il y a une séquence cachée après Freedom : Mitch Mitchell se lance dans un solo de batterie après une courte intro de basse. Contrairement à la plupart des pirates
audience, force est de constater que la qualité de la prise audio est correcte.
Jimi enchaîne directement sur “Room Full Of Mirrors”, dans une version proche de celle d’Atlanta. Malheureusement, le chant de Jimi est faible, et ce ne sont pas les flopées de fausses notes du second solo qui sauve l’affaire.
Ne cherchez pas l’intro de “Purple Haze” sur l’édition Dagger : elle est coupée. On commence seulement à “
Lately things…”. La version semble plutôt bonne, mais ainsi amputée, l’impression reste assez étrange.
Ultime titre du Cry Of Love Band, gravé pour l’éternité, nous terminons l’aventure avec “Voodoo Chile (Slight Return)”.
Le premier solo montre un Hendrix qui continue à se chercher, à improviser, dans un déluge sursaturé qui tient bien la route. Dans ce style, il a écrasé tous ses contemporains, et aujourd’hui encore, bien peu de guitaristes osent s’aventurer dans ces contrées.
Le second solo est plus rythmique, puis joue sur des variations avec la ligne de basse, avant un passage plus calme joué à la wah wah, mais moins saturé. Pas inoubliable. Clôture sur le riff d’intro.
“
Merci. Au revoir. Et paix”
Le dernier concert du groupe de Jimi Hendrix, vous l’aurez compris, ne rajoute rien à la légende du guitariste.
Ce n’est ni Monterey, ni Woodstock, ni même une des grandes prestations du Cry Of Love Band (Berkeley 2nd show, Atlanta)…
Nous sommes plus dans la lignée de l’Ile de Wight. Le peu d’enthousiasme de Jimi pour cette tournée européenne transparaît, et son divorce avec le public est déjà consommé.
Le Hendrix de 1970 n’hésite pas à jouer des titres embryonnaires, peu répétés, et se contrefout de présenter un show carré et bien rodé (comme au débuts de l’Experience).
Bref, ce concert est historique à défaut d’être inoubliable : c’est l’ultime chapitre qui se clôt.
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