Hymne (Lydie Salvayre) [2011]

Dans ce registre littéraire, dans une veine plus poétique, tu as aussi Jimi Hendrix (aimantation), de Zéno Bianu.

On en avait parlé de celui-là aussi, sur l'ancien forum il me semble.

Bouquin fini ce matin ! Quelques réflexions à chaud...

Après avoir lu quantité de bios, de diverses qualité, c'est avec un grande curiosité que je me suis plongé dans ce récit dont l'ambition, il me semble, est avant tout de rendre hommage à un artiste que l'auteur admire et qui la bouleverse profondément. En cela, son approche est diablement intéressante car très souvent subjective et, je dirai, audacieuse (pour reprendre ce terme qui lui est cher), car elle s'expose au risque de soulever des débats et ainsi de déplaire.

Ce bouquin m'a touché, tout d'abord car je l'ai trouvé sincère et honnête (on peut d'ailleurs difficilement la qualifier d'opportuniste vu l'angle d'attaque) et que sa description, ou en tout cas, sa représentation de l'homme tout autant que de l'artiste, rejoint très souvent les témoignages que nous avons, ce qui fait que sa partie romancée n'est pas si éloignée de la bio "officielle". Mais, le point fort du livre pour moi, est dans le récit du "pourquoi" elle est si profondément touchée par un artiste et ce fameux Hymne jouée à Woodstock... et on sait sur ce forum à quel point il est compliqué de mettre des mots sur ce qui résonne et fait écho en nous. De plus, en replaçant Hendrix et cette interprétation de l'hymne américain dans son contexte social et politique, elle ne le met que mieux en valeur et  souligne le caractère universel et intemporel de cet acte. En cela, c'est un superbe hommage, et j'ose le dire, un des plus beaux que j'ai lu à ce jour.

Je tiens à souligner que ce bouquin s'adresse aussi et bien évidemment (j'ai failli écrire en priorité) aux fans que nous sommes, elle rejoint d'ailleurs très souvent nos idées. Alors son style ne plaira sûrement pas à tout le monde, mais son propos, devrait mettre tout le monde d'accord. Un petit bémol toutefois, et qui m'a parfois agacé, c'est la tendance récurrente de l'auteur à présenter Hendrix comme une victime. Victime du racisme ambiant de l'époque ou encore de son manager peu scrupuleux, Jeffery. Il y a aujourd'hui beaucoup d'éléments biographiques (et autobiographiques) qui viennent nuancer ces idées, je ne parle pas du contexte global de l'époque sur lequel tout le monde s'accordera et sur lequel le guitariste s'est exprimé à plusieurs reprises, mais de ce qu'il a vécu à titre personnel.

Pour résumé, il s'agit pour moi d'une sortie importante, sacrément ambitieuse et qui contient, pour moi, quelques unes des plus belles pages écrites sur Hendrix. C'est un très bel hommage, qui donne furieusement envie de se replonger dans sa musique.

J'ai ajouté ta chronique au premier post.