Columbia - Maryland
(Merryweather Post Pavilion) 16 août 1968
Titres :
1. Are You Experienced
2. Rock Me Baby
3. Foxy Lady
4. Hey Joe
5. Fire
6. I Don’t Live Today
7. Purple Haze
8. Wild Thing/Star Spangled Banner
Une seule source audience audio est disponible, et aucun document filmé. Il s’agit d’un show donné dans une arène en plein air, avec un toit au dessus de la scène et les spectateurs assis sur l’herbe.
L’endroit est parait-il idéal pour un concert. Les témoignages de l’époque indiquent que la pluie a été de la fête, ainsi que les grondements du tonnerre, et que le show était génial.
La qualité audio de la bande est malheureusement très moyenne, avec un chant en retrait, une guitare comme toujours très forte, une basse et une batterie difficilement audibles distinctement, sauf lors des moments plus calmes. Mais ceux-ci furent très rares ce soir là...
A noter qu’on entend ici le premier enregistrement public de "Star Spangler Banner" et le dernier de "Rock Me Baby"
Le concert débute comme souvent au mois d’août 1968 par "Are You Experienced". Le groupe est bien en place et l’interprétation honnête, bien que plus courte que lors du concert précédent du groupe (Davenport 5 jours plus tôt).
Vient ensuite la dernière version connue de "Rock Me Baby" qui sera remplacée par "Lover Man" jusqu’en 1970. Le solo est plus long que d’habitude, mais la version proposée n’apporte rien de nouveau à celles déjà entendues.
"Foxy Lady" bénéficie d’une section rythmique très lourde, Jimi tire sur ses cordes comme un damné lors du solo. C’est là aussi une interprétation sans grande surprise, avec un Jimi désaccordé à la fin, mais comment peut-il en être autrement après des bends aussi sauvages ?
Après un raccordage soigné, Jimi entame l’intro traditionnelle de "Hey Joe", c'est-à-dire sans rallonge comme il le fera en automne. "I feel fine" des Beatles est comme souvent citée. La qualité audio présente beaucoup de distorsion, c’est fort dommage car l’interprétation est très bonne. On entend dans un brouhaha sonore Mitch marteler ses cymbales.
Le morceau suivant, "Fire", est solide et efficace, joué sur un tempo assez rapide.
Dédicacée aux indiens d’Amérique, "I Don’t Live Today" présente une intro originale de Jimi, on pourrait croire le début d’un blues avant que Mitch ne lance sa ligne de batterie Cherokee. Jusqu’au break central, la chanson est copiée sur la version studio, mais la fin est un très long solo où le groupe fait étalage de son extraordinaire pouvoir d’improvisation et de réactivité (dis, Jimi, on arrête quand ?).
La pré-intro de "Purple Haze" est une longue torture de la strat et de son vibrato, et la version proposée est plutôt bonne. Le solo est dans sa première partie copié sur la version single, mais est considérablement rallongé, pour finalement durer près d’une minute dix secondes. Qui s’en plaindra ? La fin, a capella, jouée avec les dents, est elle aussi un modèle du genre. C’est à ce moment là qu’on entend nettement les grondements du tonnerre…
Cela n’empêche pas Jimi de continuer son concert avec "Wild Thing", en attaquant directement l’intro (sans délire façon Monterey, mais cela a été fait avant "Purple Haze"). Le "Strangers in the Night" de Franck Sinatra est cité en début du solo, et celui-ci se continue avec les dents mais se termine de façon un peu brouillonne. Jimi entame alors "Star Spangled Banner", qui le rendra si célèbre après Woodstock, et les dernières minutes ne présentent un intérêt que visuel.
C’est donc un concert énergique qui a été donné ce soir là à une audience qui a fini la soirée trempée jusqu’aux os, mais qui, si on en croit ses réactions, a quand même passé un super moment en compagnie de l’Expérience.