Stockholm (Stora Scenen) : 24 mai 1967
Titres :
1. Foxy Lady
2. Rock Me Baby
3. Hey Joe
4. Can You See Me
5. Purple Haze
6. Wild Thing
Sources : Je dispose de deux sources "audience" différentes, l’une de bonne qualité (de près d’une demi-heure) – l’autre, plus courte, nettement inférieure. Elle n’est toutefois pas sans intérêt : elle a permis la création d’un Merge, dont l’intérêt est d’ouvrir l’espace sonore lorsque les deux sources se chevauchent (ce qui est le cas des 4 derniers titres). Je me suis servi de ce Merge pour la présente chronique.
Source 1 : "Lost In Sweden"
Source 2 : "European Scrapbook" (source à éviter)
Quelques heures seulement avant ce concert, le Jimi Hendrix Experience a investi les studios de la télévision suédoise pour présenter ses deux derniers singles dans le cadre de l’émission Popside. Cette apparition de l’Experience appartient au catalogue officiel depuis la publication du DVD "Experience" en 2001 (les deux titres y figurent en tant que bonus). Si la version de "Wind Cries Mary" est superbe, celle de "Purple Haze", nettement plus visuelle (le solo central, joué avec les dents, est passablement raté), n'est pas inoubliable.
Mais revenons donc à notre concert, dont la première partie était assurée par les groupes Perhaps et Bread.
Il s’ouvre sur un "Foxy Lady" présentant peu d’intérêt : la voix de Jimi est totalement inaudible. Reste son court solo de guitare central…
Après quelques réglages, le groupe livre une version de "Rock Me Baby" qui annonce celle de Monterey. Puissante, sauvage, efficace… fort différente de celle de B.B. King !
L’Experience poursuit avec "Hey Joe" (comme à Monterey). Le solo central est sans surprise joué avec les dents – et l’on peut raisonnablement avancer que le second est effectué derrière le dos. Le chant de Jimi a ce coté lancinant qui lui est propre, qui colle parfaitement au morceau.
Jimi évoque ensuite la publication récente de son premier album ("Are You Experienced"), et annonce qu’il va en jouer un extrait, "Can You See Me", dans la clef de Fa dièse. C’est une véritable décharge rock’n’roll, qui sera rapidement abandonnée du répertoire Live – alors que le titre fonctionne très bien. Le couple basse/batterie est infernal et même si le solo de Jimi est un peu décousu,comment ne pas être emporté par le torrent d’énergie qui se dégage de l'interprétation de l’Experience ?
"Purple Haze" est accueilli par un râle de plaisir de l’audience. La version est là encore solide – montrant à quel point le groupe maîtrise son sujet. La part d’improvisation est encore limitée, la puissance prime sur toute autre considération.
Et nous en sommes déjà au dernier titre de la performance !
La courte introduction de "Wild Thing" navigue entre free jazz et science fiction, le public est bruyant pendant les couplets, et un abruti jacte durant tout le début du solo (sur le passage "Strangers In The Night") sur la seconde source… Là encore, l’homme de spectacle prime sur le grand guitariste – mais c’est dans le style diablement efficace.
Au final ? Pour ceux qui aime le coté rock de l’Experience, ce concert est un must have, préfigurant par sa qualité la performance de Monterey.