Jimi Hendrix - L'homme, la magie, la vérité (Sharon Lawrence) [2005]
Un livre à part.
Sharon Lawrence n'hésite pas à prendre partie, et elle revendique sa subjectivité. Historiquement, il y a mieux ailleurs, mais l'aspect plus personnel, notamment lors des dernières heures, rend le livre, forcément, émouvant. Il est très manichéen : Mike Jeffery & Al Hendrix, tels qu'ils sont présentés, sont de véritables monstres. Et Noel Redding s'en tire autrement mieux que Buddy Miles !
Ce n'est pas un traité musical, mais un éclairage sur l'homme. Personnel, à considérer comme un témoignage d’une amie de Jimi donc. C’est d'ailleurs elle qui a témoigné en sa faveur lors du procès de Toronto.
La dernière partie, consacrée à la succession, est édifiante quant à la façon dont l'héritage de Jimi est géré depuis son décès... et explique (dans une certaine mesure) ce qui par pas mal d'aspects semble tout simplement inexplicable ! On en ressort d'ailleurs passablement écœuré. Selon Sharon Lawrence, contrairement à ce que les médias annoncèrent triomphalement alors, la "famille" Hendrix ne gagna pas son procès contre Alan Douglas et Leo Branton ! C'est au terme d'une médiation, débouchant sur un arrangement (dont les termes sont restés secrets...) que l'on en est arrivé à Experience Hendrix. Douglas aurait ainsi été autorisé à conserver les millions de dollars gagnés avec ses productions.
Sinon, les témoignages concordent (parfois) assez bien avec l'idée qu'on pouvait se faire de certains personnages. Le père de Hendrix est montré sous un jour bien peu flatteur... Ne parlons pas de Janie, ou du pathétique absolu de la situation du frère de Jimi... Et on comprend mieux les destins tragiques de Redding et Mitchell.
L'auteur défend la thèse du suicide. Elle fut un témoin indirect de premier plan, quasiment au même titre qu'Eric Burdon. Ses arguments peuvent être pris en compte : libre à chacun de se faire son avis.
Il y a un aspect du livre m'a amusé : c'est le regard féminin sur Hendrix. Surtout en ce qui concerne ses fringues. Il est vrai que c'est secondaire, voire dérisoire au regard de l'Œuvre... pour autant, et les photos de Brume Pourpre l'attestent, Jimi attachait beaucoup d'importance à son look, et généralement, il était habillé comme un Prince.