Stockholm (Tivoli Garden) : 31 août 1970

Stockholm (Tivoli Garden) : 31 août 1970


Titres :

1) Lover Man
2) Experiencing The Blues
3) Ezy Ryder
4) Red House
5) Come On (Part One)
6) Room Full Of Mirrors
7) Hey Baby (New Rising Sun)
8) Message To Love
9) Machine Gun
10) Voodoo Child (slight return)
11) In From The Storm
12) Purple Haze
13) Foxy Lady

Sources : Il existe trois sources de ce concert. Une vidéo (de pauvre qualité) circule aussi.
La première source est complète, mais est parfois présentée sans "Red House" (sous le nom de "Free Concert").
La seconde source, complète elle aussi, est celle où la guitare est la plus en avant.
La troisième est elle incomplète.
Une quatrième source circule dans le milieu des collectionneurs depuis le début de l'année 2007 : c'est peut-être la meilleure des 4.




Seules quelques heures séparent ce concert de celui donné à l'Ile de Wight...



Stockholm est la deuxième étape de l’ultime série de concerts donnés par le Cry Of Love Band. Elle n’est en fait séparée de celle de l’Ile de Wight que de quelques heures : Hendrix ne quitte la scène de Wight que vers 4 heures du matin.
Le cocktail suédois est explosif : pas encore remis du décalage horaire, Jimi Hendrix, qui était déjà épuisé à Wight, se rend en Suède sans même avoir le temps de décompresser de l’énorme pression liée aux attentes de son premier concert UK depuis début 1969. Insatisfait de sa performance anglaise, en conflit ouvert avec son manager, Hendrix est de plus en plus frustré de l’incompréhension d’une partie de son public vis-à-vis son évolution musicale. Il est manifestement peu motivé par cette tournée européenne qui l’empêche de terminer un album studio qui avançait pourtant enfin (!) à grands pas. Avec peu ou pas de sommeil, plus diverses substances plus ou moins légales dans le sang : c’est un homme à bout de souffle, tant physiquement que psychologiquement qui se présente sur scène ce soir-là.

Le concert commence par un Lover Man assez moyen. Présent régulièrement sur les setlists du groupe, la version de ce soir souffre d’un chant médiocre, mais le travail de mise en place effectué par le passé permet de sauver les meubles.

La suite (Experiencing The Blues) est une sorte d’interlude en trois mouvements : une très courte introduction à la Muddy Waters est suivie d’une rythmique que Hendrix essaya sur "Keep On Groovin’", avant d’enchaîner rapidement sur le thème de "Race With The Devil" (que l’on retrouve sur la version de Machine Gun jouée à IOW). L’ensemble manque toutefois de direction.

Ezy Ryder et Room Full Of Mirrors restent assez confus, même si les performances sont correctes. Mais Hendrix s’est rarement montré flamboyant en concert sur ces titres… Là encore, Hendrix n’est pas incisif comme il sait l’être.

Entre les deux, Hendrix s'attaque à Red House, un titre où il se rate rarement. C'est sans conteste un des grands moments du concert. Malgré quelques imprécisions (le feed back final du solo !), Hendrix donne tout ce qu'il a dans un solo dont l'intensité est dévastatrice.

La bonne surprise vient de Come On (Part 1), dont c’est l’unique version connue du COLB. La montée chromatique précédant le solo montre certes l’absence de répétition, mais pris dans son ensemble, le résultat est convaincant : Hendrix y excelle comme soliste.

Hey Baby est trop inférieur à la version Studio pour retenir notre attention. Jimi varie autour de nombreuses idées… mais sans direction.

Message To Love est relativement massacré. Jimi se plante dans ses accords, il n’est pas accordé. La fin du titre est catastrophique.
Surprenant : on entend nettement Billy Cox se charger des chœurs.

Machine Gun est d’un tout autre niveau. Même s’il n’est pas toujours parfaitement accordé, il y a des fulgurances qui n’appartiennent qu’à Hendrix qui suffisent à rendre le titre digne d’intérêt.
"Machine Gun" est la forme ultime du blues, en même temps retour au source et dépassement.

L’intro de Voodoo Chile, en raison d’un accordage aléatoire, est complètement ratée : pourquoi Jimi ne s’est-il donc pas arrêté après "Machine Gun" pour se réaccorder ?
Heureusement, ça s’améliore au moment d’attaquer le premier couplet. La version n’est pas inoubliable pour autant.

In From The Storm : version décevante, le groupe n'est pas en place. Les musiciens tentent de se raccrocher aux riffs de la composition, mais le tout manque d'énergie et de cohésion.

Purple Haze : de l’intensité, mais Hendrix a toujours des problèmes de justesse...

...qui se traduisent par une intro de Foxy Lady particulièrement pénible. Et un solo peu inspiré, où Hendrix se bat avec son instrument... et ne gagne pas le combat.
Au bout du compte : mauvaise version.

Au final : une performance très mitigée, qui ne risque pas de redorer l'image de l'ultime tournée européenne de 1970.
Inférieure aux deux concerts publiés officiellement.
Pour fan seulement.

Quelques photos :

http://www.algonet.se/~martinwg/hendrix/

VI I TONAREN - ‘Jimi Hendrix Plays On Old Memories’ by Ludvig Rasmusson:
”Seven thousand people a week see Jimi Hendrix in the movie Woodstock. At Gröna Lund last week that many showed up at Jimi’s concert. He is an unusual and skilful guitarist, full of fantasy. But he won’t last long if he keeps playing on memories. It was a strange concert. Jimi started one hour too late. In the mean time the audience sat down on the concrete floor in front of the stage and waited. Some thought it was unpleasant to keep standing and started yelling to people to sit down. At the end almost everyone sat down except for a few disco-snobs. Apparently they were afraid for their expensive trousers. ‘It’s only cloth’ people yelled. ‘Sit down.’ At the end the announcer came on stage and said that Jimi had arrived and people had to get up and get closer to the stage. Some people in the front got up and later everybody stood up and nobody saw very well. This is not the right idea. At Gröna Lund and other Tivolis you take too much space if you sit down. If you do, not as many people can come in and therefore less money is coming in.
[…] Jimi had with him his old drummer Mitch Mitchell and new bass player Billy Cox. Cox is better than his tiresome predecessor, Noel Redding, but even so the group did not sound good. Jimi’s playing lacked concentration and inspiration. The electronic gimmicks were there as before, but they did not work out. After 45 minutes Mitch did a long and bad drum solo. Jimi Hendrix should really get a new drummer! Mitch never hits the drums properly: he just gesticulates with the drumsticks and plays very loose. His hands are all around him like his long hair, and it sounds really awful. Then Jimi entered the stage and apologized. He mumbled something about that he knew he was bad and that the people should have their money back. ‘I had a burden on my mind, I had to unload it, now I feel a little better.’
Then he started to play again, much better. Suddenly it was like before again.
A whole hour more than scheduled. Each time an artist plays overtime at Gröna Lund the amusement park loses thousands of crowns on the other entertainment facilities, the striptease, and the popcorn. Jimi came one hour too late and played one hour longer than scheduled, all in all one hundred and twenty minutes. In the wings the amusement park’s manager stood and made faces. The lightman turned the light on and off. The road manager walked on stage to whisper in Jimi’s ear. The announcer, who succeeded in getting the audience on their feet, also tried to get Jimi to stop. He stood with flowers in his hands, ready to throw them on Jimi as a finale, so that the program would continue. At the end Jimi played some bars of ‘The Star Spangled Banner’ for a few seconds, and then it was all over; he threw the flowers into the audience.

L'article remarque que Mitch jouait très mal, Jimi aussi. Manque de concentration et inspiration. Par contre Cox serait mieux que Noel.
Jimi était sur scène avec un retard d'une heure et a joué une heure de plus (imprévu). Le gérant des lieux était fou furieux. Les lumières était éteintes et rallumées, mais rien à faire, Jimi ne bougeait pas.

Nouveau merge 4 sources par Vibratory (en ligne chez Crosstown).

Si c'est pas un orgasme ça, je veux bien être pendu sous un fraisier!! Et je prendrai guère plus de risques à penser que c'est la musique de sa guitare qui l'envoie au septième ciel Jimi et pas la beauté qui est à ses pieds. Encore qu'en préliminaires elle a peut-être eu un rôle non négligeable...
Ceci dit, et très sérieusement, et je ne l'ai jamais vu formulé très explicitement, il est incontestable que Jimi joussait parfois tellement des sons de sa guitare qu'il mimait de façon tout à fait naturelle et certainement pas pour la galerie cette position très caractéristique et très explicite d'un homme qui jouit et qui perd les pédales....tout en en gardant paradoxalement un peu le contrôle quand même! Ce qui d'ailleurs devait participer à son propre plaisir: comment jouir sans complètement jouir? Jusqu'où aller dans l'abandon de soi (propre à la jouissance) sans perdre de vue le contrôle de ses actions sur la pédale et sur les cordes? C'est un défi que Jimi a certainement eu plusieurs fois l'occasion de relever.A y réfléchir un peu plus, peut-être qu'après tout son génie était d'être capable, dans ses moments de grâce, de ne faire plus qu'un avec sa musique et que son rêve incessant était d'atteindre le nirvanha avec pour aide sa musique...Sa drogue à Jimi c'était sa musique! Ses plus grands pieds il les a pris avec sa guitare et pas avec une femme, j'en suis convaincu. (cf sa réflexion à N-Y à Bloomfield qui voulait aller draguer : " il y a toujours un moment pour ça mec, allons plutôt jouer!")
Je pense que cela participait de la sincérité de sa musique , qui impliquait tout son corps et toute son âme de la même manière qu'on fait pas l'amour de la même façon avec une femme que l'on aime et une qu'on aime pas. Et de la même façon qu'une femme aimée ressent ou pas la sincérité profonde d'un homme pour elle , tous ceux qui aiment Jimi ont eux aussi été touché en plein coeur par l'émotion sincère et totale qui le et nous transperce de part en part quand il part dans un solo inspiré. Oui Jimi est alors très , très loin de cette planète, encore plus loin que Saturne et ses deltas... et il tente de nous emmener avec lui, avec sa musique. Merci Jimi pour tous les beaux voyages que ta musique et ton coeur nous offrent. Merci pour toutes ces jouissances cérébrales et ces émotions psycho-somatiques.
Dans le même ordre d'idée je conseille vivement à tous ceux qui ne l'aurait pas encore visionné, le passage entre 2' et 2'15 de la vidéo de Newport du 22/6/69 de Electric Thing sur le lien "moins pourri que le premier". Si ça c'est pas faire l'amour avec une musique (en faisant abstraction de tout l'environnement), alors aucun humain n'en sera jamais capable! Quel moment grandiose et MAGNIFIQUE! Jimi est ENVOUTE, ENVOUTANT, ENSORCELE, ENSORCELANT,COMPLETEMENT ABANDONNE CORPS ET AME à sa musique!! On dirait qu'il va chavirer et perdre connaissance! Les larmes m'en viennent à CHAQUE FOIS! Rien n'est plus beau à voir et à entendre que Jimi dans ces moments-là! J'arrête là, j'en peux plus.

^ Absolument !

On pourrait faire un jeu-devinette sur cette superbe photo. A votre avis sur quelle chanson et sur quelle note ( au boulot les musiciens!) a-t-elle été prise?
Je me lance : je dirai sur un de ces "tirés" infinis que Jimi prodigue lors de "Machine Gun". Et vous, sur quoi miseriez-vous?

Oui la jam du 22 JUIN 1969 où il joue "The Sky is Crying" sera toujours un moment grandiose pour moi aussi, qu'est-ce que j'ai pu faire chaufer les lampes en essayant de jouer de la même manière avec ma strat, ma fuzz, le cry baby et mon petit Fender Pro Reverbe (faute de Dual Showman ), oui j'ai bien pris mon pied

à la note joué, je dirais, "Voodoo Chile (Slight Return)" en mi bémol

Attendons aussi l'avis de Ayler mais je pense qu'avec la note et la set-list du Tivoli, les guitaristes-musiciens comme toi Tonton vont resserer au plus court les différentes possibilités ou plutôt probabilités.
J'ajoute que le fait qu'on ne voit qu'un seul spectateur sur la photo et que c'est a priori une superbe fille donne une dimension supplémentaire à sa qualité. Et ne peut que renforcer l'imaginaire érotique qui en émane.

Très joli post nowhereman54 !

nowhereman54 a écrit:

Attendons aussi l'avis de Ayler

Impossible de se prononcer. Sans vidéo, il est de toute façon très hasardeux de faire un pronostic !

La triste version de "Hey baby"...

Electric Thing a écrit:

La triste version de "Hey baby"...

...et la cameraman qui filme tout sauf Jimi.

Quelques petits souvenirs de ce concert:

https://www.youtube.com/watch?v=Hpk-SaDq0t8&feature=related

Si Purple Jim passe par là, une traduction serait bienvenue pour ne pas rater l'essentiel...

upfromtheskies a écrit:

Si Purple Jim passe par là, une traduction serait bienvenue pour ne pas rater l'essentiel...

Mon portable a du mal avec Youtube. Je vais regarder ça demain.

Merci James!
J'ai un peu compris, mais de loin pas tout!

For me it is very strange to hear insults in Jimi address from fans with what it is connected?

Mitch007 a écrit:

For me it is very strange to hear insults in Jimi address from fans with what it is connected?

Can you develop ?

in a sense?

Quelqu'un pige ce que Mitch veut dire ???

Non !