Sacred Sources 1 - Live Forever (1993)
Jimi Hendrix
1. Message To Love
2. Fire
3. I Don't Live Today
Marvin Gaye
4. Joy
5. What's Going On"
Bob Marley
6. Natural Mystic
7. Exodus
Stevie Ray Vaughan
8. Riviera Paradise
John Coltrane
9. Ogunde
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Sacred Sources 1 - Live Forever" est un recueil d'inédits Live de divers artistes compilé par Carlos Santana. A l'exception de "Ogunde", le titre de John Coltrane, la qualité audio du recueil est excellente. L'intérêt musical du CD est d'ailleurs loin de se limiter aux seuls titres de Jimi Hendrix.
Contrairement à ce que le titre de l'album pourrait laisser penser, il n'y aura jamais de "Sacred Sources 2".
Alan Douglas, encore en charge de l'héritage Hendrixien en 1993, avait donné son accord à Carlos Santana pour utiliser du matériel inédit extrait des deux concerts donnés le 30 mai 1970 au Berkeley Community Theatre. Alan Douglas, Mark Linett & Bruce Gary sont les premiers remerciés sur la pochette.
Le seul bémol de l'objet est pourtant l'absence de crédits complets : il n'est indiqué nulle part de quels concerts proviennent les extraits, pas plus que les musiciens qui accompagnent les artistes.
"Message To Love" et "Fire" sont issus du premier concert, et "I Don't Live Today" du second. Seul "I Don't Live Today" est encore présent dans le catalogue officiel (sur le "Live At Berkeley" publié en 2003).
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Message To Love" : même si cette version est inférieure à celle jouée quelques heures plus tôt lors de la balance, le trio Hendrix/Cox/Mitchell nous propose ici du solide. Le chant n'est certes pas toujours au top, mais le solo central est vraiment enthousiasmant, de même que la partie instrumentale finale. Le jeu de Mitch Mitchell apporte véritablement une dimension supplémentaire : à chaque pattern joué par Billy Cox, il propose un rythme idoine, et colle en permanence à la structure en parfaite interactivité.
Bien que placé en deuxième sur le CD, c'est bien avec "
Fire" que le groupe avait ouvert (sans surprise) le bal. La qualité audio de l'enregistrement permet de se faire une idée très précise de l'évolution des arrangements de ce classique de l'Experience. La présence de Billy Cox donne à cette version une couleur nouvelle. Son chant tranche singulièrement avec celui de Noel Redding : il est plus "neutre" car peu expressif. Si la ligne de basse qu'il joue pendant les refrains est calquée sur celle de Redding, son approche des couplets est totalement différente. Il place en effet des petits riffs très complexes, loin de la ligne carrée de Redding. Techniquement, c'est sans conteste le groupe le plus mûr sur lequel Jimi ait pu s'appuyer.
Le solo central de Jimi, très énergique, est une extrapolation assez classique de celui de la version studio. La citation du "Outside Woman Blues" consécutive à la reprise du riff d'introduction est particulièrement réussie : le groupe fait superbement monter la pression.
Le solo final reprend là où le premier nous avait laissé. Il n'y a que le riff final du morceau qui laisse à désirer, en raison d'un problème de justesse.
Le dernier titre remonte lui aussi aux débuts de l’Experience, mais contrairement à "Fire", c’était alors une première pour Billy Cox. C'est une version relativement carrée de "
I Don’t Live Today" : si le solo central laisse une certaine place à l’improvisation, il conclut rapidement après le dernier couplet. Ce solo est d'ailleurs relativement étonnant : Hendrix ne joue pas avec beaucoup de saturation, de façon posée, moins agressive que d’habitude avant de tenter des variations harmoniques assez surprenantes.
Trois titres seulement donc. Mais quels titres !