Le titre complet du second livre de John McDermott est : "Jimi Hendrix: Sessions. The Complete Studio Recording Sessions. 1963-1970"
Et c'est exactement de ça dont il s'agit : raconter, semaine après semaine, chacune des sessions dans le détail.
Kramer et Cox sont deux témoins de premier ordre de l'expérience Hendrixienne, ce qui est gage de sérieux et de crédibilité.
Le livre date de 1995, et McDermott aurait lui-même déclaré que les nouvelles "découvertes" de Experience Hendrix rendraient le livre obsolète.
Certes. En ce qui me concerne, je trouve au contraire que la plupart des inédits intéressants publiés depuis sont présentés ici... dans le détail.
Disons que certaines discographies, actualisées, sont plus complètes.
Mais l'intérêt du livre n'est pas là. Le livre est passionnant pour deux raisons. D'une part McDermott écrit bien, et il est facile de se plonger dans les sessions comme si on y était (à condition de connaître l’œuvre et quelques boots, il va sans dire...).
D'autre part, le rapport de Jimi à sa propre créativité ressort au fil des pages. Celles consacrées aux ultimes sessions d'enregistrement aux studios Electric Lady sont édifiantes. Car elles montrent un artiste qui a dépassé ses contradictions et sa perte d'inspiration en tant que leader-songwriter post-Electric Ladyland.
Après des mois de chaos personnel et de doutes artistiques, Hendrix était de nouveau sur les rails, et travaillait vite et bien.
Les sessions comme celles du 1er juillet 1970 montrent le renouveau artistique incroyable de Jimi. Il produit de nouveau des titres aboutis, musicalement éblouissants, à des années-lumière des Jams dont nous raffolons tous... mais qui ne pouvaient en aucun cas constituer un 4ème album studio.
Au-delà, le livre donne matière à réflexion pour s'approcher de ce que le dernier album de Jimi aurait pu être. Et la lecture de toutes les sessions post-Electric Ladyland est véritablement prenante.
Un ouvrage de référence, sans l'ombre d'un doute.