Hear My Music (2004)
1. Slow Version
2. Drone Blues
3. Ezy Ryder/Star Spangled Banner
4. Jimi/Jimmy Jam
5. Jam 292
6. Trash Man
7. Message To Love
8. Gypsy Blood
9. Valleys Of Neptune [Guitar]
10. Blues Jam At Olympic
11. Valleys Of Neptune [Piano]
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Hear My Music" est le 7ème volume proposé par Dagger Records aux amateurs de Jimi Hendrix qui ne souhaitent pas s'arrêter à la discographie officielle.
Cet album est entièrement instrumental.
Après quelques écoutes, je le mets sans problème à coté de "Morning Symphony Ideas" (autre grande réussite de Dagger).
Nous sommes en 1969 aussi. Mais dans un contexte plus improvisé, moins rythmique.
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Slow version" : Inédit. Assez proche de ce que va devenir "Midnight". Typique de ce que l'Experience cherchait en 1969 (sans résultat malheureusement alors : trop expérimental pour sortir sur disque sans doute).
Energie. Electricité. Et Liberté...
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Drone Blues" fait partie des inédits parus en 1980 sur "9 to the Universe". Mais cette version n'est pas coupée et le son est nettement meilleur que sur mon 33 tours fatigué et ma version mp3...
Jimi joue TRES saturé. Et taquine l'harmonie, jouant plus risqué qu'en concert.
Question : les morceaux qui ouvrent les faces 1 et 2 de "9 to the Universe" (le Band of Gypsys et la fabuleuse Jam avec Larry Young, futur Miles Davis, McLaughlin et Tony Williams Lifetime) ne sont pas ici présents alors que ce sont sans doute les meilleurs passages. Sortie officielle en grande pompe (catalogue officiel) ou direction les oubliettes ?
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Ezy Ryder/Star Spangled Banner" : l'Experience encore. Quel son !
Ils explorent le riff de la partie centrale d'"Ezy Ryder" avant que Jimi ne parte en solo (vitaminé !) et ne grave une version studio à l'image des versions concert : brutale, violente, magnifique !
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Jimi/Jimmy Jam" Après une brève citation du thème de "Villanova Junction", Jimi pousse l'octavia dans ses derniers retranchements.
Dave Holland (oui, le célèbre jazzman anglais) donne une réplique que je n'ai jamais entendu aucun bassiste donner à Jimi : les interactions sont passionnantes. On vire même carrément free jazz par moments (supprimés de la version coupée de "9 to the Universe").
Avant de passer dans un passage plus méditatif où paradoxalement, la guitare de Jimi hurle avant de laisser la place à Jim McCarty (du Buddy Miles Express) : ce dernier est excellent. Jimi est formidable à la rythmique. Le couple basse-batterie est super cohérent.
Jimi entame enfin un riff bluesy sur lequel Dave Holland puis les deux autres suivent. Occasion d'un duo de guitares presque allmanien avant que Jimi ne reprenne l'Octavia pour conclure.
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Jam 292" vient de "Loose Ends". Une autre version existe sur "Blues". Excellente jam basée sur un blues où Jimi explose sa wah wah. C'est donc le seul titre existant tel quel auparavant.
Il est nettement d'ailleurs mieux "contextualisé" ici que sur "Loose Ends".
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Trashman" alias "Midnight" (sur lequel Hendrix a donc passé quelques heures !). Beaucoup connaissent ce titre depuis "Midnight Lightning" où il ouvrait (superbement) l'album.
Autant le dire tout de suite, comme pour "Once I Had a Woman" (autre grand moment de "Midnight Lightning"), il va peut-être devenir difficile de réécouter la version d'Alan Douglas.
L'Experience surclasse de la tête et des épaules les musiciens de studio.
Le son est énorme. Le groupe joue super bien. La version égale sans problème le "Midnight" de "South Saturn Delta".
C'est du très lourd.
- Vient alors la suite "Message To love" / "Gypsy Blood" / "Valleys Of Neptune" jouée sans accompagnement.
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Message To love" est encore embryonnaire. La structure du refrain est toutefois complètement reconnaissable. On peut saisir la dynamique du jeu de Jimi : excellent.
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Gypsy Blood" est plus dans l'esprit de "Electric Ladyland" (le titre). Moins percussif, plus aérien donc.
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Valleys Of Neptune" est pour le coup tout à fait embryonnaire. Le jeu de Jimi est super percussif.
De nombreux passages flirtent avec l'ambiance du passage instrumental de Woodstock. Avec "Moon, Turn The Tides ... Gently Gently Away" aussi. C'est très varié. Le phrasé est remarquable.
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Blues Jam At Olympic" : toujours l'Experience. Et toujours cette énergie, cette folie, cette ferveur. A écouter A FOND !
Encore une fois, Jimi joue avec ses tripes alors que Noel Redding bastonne un riff proche de la ligne de basse de "Message to Love".
Mitch Mitchell joue tantôt relaché, tantôt nerveux.
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Valleys Of Neptune"... au piano ! Simple, carré, puis se cherchant.
Quelques beaux accords. Très embryonnaire mais intéressant : imaginer Hendrix accompagné d'un piano... que de perspectives !