Winterland (2011) [digipack 4cd]

Winterland (2011)



Contenu du coffret:
Après chaque titre figure entre le concert dont il provient.
Les concerts sont numérotés de 1 à 6 dans l'ordre chronologique.
1 = 1er concert du premier soir (10 octobre)
2 = 2nd concert du premier soir
...
6 = 2nd concert du troisième soir (12 octobre)

CD1:
Tax Free - 2
Lover Man - 2
Sunshine of Your Love - 2
Hear My Train A Comin’ - 2
Killing Floor - 2*
Foxy Lady - 1
Hey Joe - 2*
Star Spangled Banner -2*
Purple Haze - 2*
*avec Jack Casady à la basse

CD2
Tax Free - 4
Like a Rolling Stone - 4$
Lover Man - 4$
Hey Joe - 4$
Fire - 4$
Foxy Lady - 4$
Are You Experienced - 3#
Red House - 3
Purple Haze - 4
# avec Virgil Gonsalves à la flûte
$  avec Herbie Rich à l'orgue

CD3
Fire - 5
Lover Man - 5
Like a Rolling Stone - 5
Manic Depression - 6
Sunshine of Your Love
Little Wing - 6
Spanish Castle Magic - 6
Red House - 6
Hey Joe - 5
Purple Haze - 5
Wild Thing - 5

CD4
Foxy Lady - 6
Are You Experienced - 1
Voodoo Child (Slight Return) - 1
Red House - 1
Star Spangled Banner - composite de 1 & 3
Purple Haze - 3
bonus: Boston Garden Backstage Interview (16.11.1968)

Les enregistrements des concerts donnés par l’Experience au Winterland Ballroom de San Francisco entre le 10 et le 12 octobre 1968 ne sont pas réputés pour mettre en valeur l’énergie pure du groupe (Monterey, 1967), ni la qualité des arrangements (Albert Hall, 1969). Ils présentent plutôt un groupe fatigué par des tournées successives, l’achèvement d’un troisième album en moins de deux ans ainsi que la consommation de substances de tous ordres.

Sur le plan technique, les bandes révèlent des problèmes considérables d’accordage (les guitares de l’époque ne tiennent pas bien l’accord et les accordeurs électroniques n’existent pas encore), ainsi que des difficultés dues à l’usure du matériel (amplificateurs et haut-parleurs en déroute).

Un autre trait marquant provient du fait que les concerts ont lieu à San Francisco, haut lieu de la contreculture et de ce que l’on a appelé le rock psychédélique, un style musical qui laisse une place considérable à l’improvisation et à la « jam » entre musiciens provenant d’horizons divers. Durant ces concerts, Jimi et compagnie jouent beaucoup de titres dans des versions rallongées, se livrent à des explorations parfois bruitistes et accueillent sur scène tour à tour un second bassiste, un flûtiste et un organiste.

L’ensemble de ces facteurs fait que ces enregistrements prévus à la base pour un album live ne sont pas sortis du vivant de Hendrix, ni durant les années suivant son décès. Ce n’est qu’à partir de 1982 et l’album The Jimi Hendrix Concerts que sortiront peu à peu une petite vingtaine de titres issus des 6 concerts du Winterland. Les collectionneurs disposent de leur côté d’enregistrements des 47 titres joués par le groupe, issus pour la plupart de mixages sommaires à partir des enregistrements multipistes que possède Experience Hendrix.

Depuis que la « famille » de Jimi Hendrix a récupéré les droits sur le catalogue en 1995, les concerts du Winterland sont restés bien cachés, mis à part deux titres sur la compilation Voodoo Child (2001). Les fans attendaient donc avec impatience la sortie de ce coffret présentant de larges extraits des 6 concerts.

Les trois premiers disques de ce coffret présentent chacun des enregistrements de l’un des trois jours. Le premier est consacré au 10 octobre, il prend pour base le deuxième concert de la soirée et y ajoute "Foxy Lady" du premier concert. Le deuxième disque, consacré au 11 octobre, présente le deuxième concert (sans "Spanish Castle Magic") et deux titres du premier. Le troisième cd, qui concerne le 12 octobre, contient 5 titres du deuxième concert pris en sandwich entre 6 titres du premier (3 de chaque côté). Finalement le quatrième disque contient quelques restes des trois soirs ainsi qu’une interview réalisée à Boston un peu plus d’un mois après ces concerts.

On notera encore que le coffret existe aussi en version collector avec un cinquième cd qui contient 4 titres du concert du 4 février 1968 aussi au Winterland et déjà sortis sur l’album Dagger Paris 1967 / San Francisco 1968 avec un titre du plus.

Sur le plan sonore, on peut dire que le coffret est à la hauteur des attentes que l’on plaçait en lui. Si Eddie Kramer n’a pas pu réaccorder la guitare, il a réussi à mixer les instruments de manière très convaincante et sans ajouter autant d’effets que sur les albums parus sous la supervision d’Alan Douglas. Certains regretteront le sous-mixage, voir la suppression des contributions des invités, mais il convient de noter que le flûtiste n’a pas le talent d’un Roland Kirk et que l’organiste se révèle incapable de s’accorder avec le groupe.

Il convient en revanche d’émettre quelques critiques concernant la sélection des morceaux : dommage d’écarter la première des trois versions de "Like A Rolling Stone" et le premier "Spanish Castle Magic" (sorti uniquement sur un single promotionnel). D’autres titres plus faibles auraient pu leur être substitués. On peut aussi regretter le séquençage des titres, qui ne parvient pas réellement à donner à l'auditeur l’impression qu’il écoute quatre concerts différents. Peut-être aurait-il été plus judicieux de prévoir une version complète en 6 cd et un double avec les meilleurs moments, plutôt qu’un coffret de 4 cd avec 1 cd «highlights».
Les coupures opérées par Kramer sur 8 morceaux ne sont pas non plus toutes justifiables. On regrettera notamment la suppression de deux cycles instrumentaux sur "Red House" (cd3) et la tendance à éliminer les soli de basse et de batterie.

Sur le plan musical, le groupe fait face avec brio à toutes les difficultés évoquées en introduction et se lance dans des improvisations sans filet qui réservent le plus souvent d’agréables surprises ("Sunshine Of Your Love" (cd1), "Are You Experienced" (cd4) & "Tax Free" (cd2)). Durant les deux premiers soirs, le groupe livre des versions longues et souvent passionnantes ("Red House" (cd4), "Like A Rolling Stone" (cd2)) et s’applique particulièrement le dernier soir pour sortir des versions  concises de ses classiques ("Fire", "Little Wing" & "Hey Joe" (cd4)).

Au final, un coffret qui présente un matériel que les fans avertis seront heureux de posséder dans cette qualité tout en déplorant de ne pas avoir la version intégrale (surtout qu'il y avait de la place sur le 4ème cd et que l'interview n'a pas vraiment sa place ici). Le cd bonus qui reprend des titres déjà sortis aurait aussi pu être employé plus judicieusement. Autre détail non dénué d'importance, le livret comporte de belles photos, malheureusement pas légendées, mais le texte de présentation de David Fricke (déjà auteur de l'essai figurant sur le livret du Live At Woodstock) ne peut que laisser le lecteur sur sa faim: pas de présentation individuelle des concerts, ni d'explicitation des critères de choix des morceaux. Pire, la liste de morceaux se contente d'indiquer les dates, sans préciser s'il s'agit du premier ou du second concert.

Pour les amateurs moins passionnés, pas sûr que trois versions de "Lover Man", de "Purple Haze", de "Foxy Lady" et de "Red House" ne soient pas un peu lourdes à digérer. Malgré les coupures il reste encore passablement d’improvisations pas toujours heureuses et d’instruments désaccordés que les mélomanes à l’oreille aguerrie ne pourront s’empêcher de remarquer.

Pour plus de détails voir l'article spécial consacré à ces concerts : Winterland !
Pour un aperçu des discussions suscitées par la sortie du coffret : Sujet initialement paru dans la partie "Actualité" du forum

Merci pour cette chronique qui rejoint largement mes premières impressions. Si dans un premier temps j'ai un peu hésité avant de passer à la caisse, je ne regrette finalement pas du tout mon achat. Et si le produit a quelques défauts, il n'en demeure pas moins, à mon avis, indispensable pour un amateur d'Hendrix.

Une belle introduction à ta superbe chronique (dans l'article du mois). Merci sequelenoise.

oui le son est pour une fois excellent!!!! enfin je trouve!!!!

Excellente chronique.

Je vais peut-être en offusquer quelque uns mais personnellement je suis content que les producteurs aient fait des cuts sur certains morceaux. Sa reste quelques chose d'oblgatoire a faire avait un live de cette qualité mais aussi inégal. Comme l'a écrit sequelnoise dans sa chronique, les jams avait des musiciens et des impros a rallonge complétement désaccordé aurait surement repoussé les néophytes.

Un super coffret pour ma part avec une excellente qualité de son, le seul bémol c'est le Cd4 qui donne l'impression que les producteurs ont du finir l'album dans l'urgence en balançant des morceaux n'importe comment.

pour moi l'interview est un plus, mais un petit livret de traduction aurait été un plus!!!!

L'interview aurait du être en-ligne sur le site officiel, laissant ainsi plus de place à la musique.

Le coffret est perfectible (choix des titres, coupures opérées...). Pour autant, il constitue la première sortie majeure de l'ère Sony Legacy - et la plus importante depuis le Live At Berkeley.

J'ai ajouté un commentaire sur le livret:

"Autre détail non dénué d'importance, le livret comporte de belles photos, malheureusement pas légendées, mais le texte de présentation de David Fricke (déjà auteur de l'essai figurant sur le livret du Live At Woodstock) ne peut que laisser le lecteur sur sa faim: pas de présentation individuelle des concerts, ni d'explicitation des critères de choix des morceaux. Pire, la liste de morceaux se contente d'indiquer les dates, sans préciser s'il s'agit du premier ou du second concert."

Tant qu'à sortir un coffret autant le documenter un peu plus sérieusement !

Pour moi, il est tout de même supérieur à :
- First Rays Of The New Rising Sun (1997) - Inutile de replacer The Cry Of Love et Rainbow Bridge par ça
- South Saturn Delta (1997) - Du même niveau que War Heroes, un peu mieux que Loose Ends
- BBC Sessions (1998) - Une bonne idée à la base, mais mal réalisée (son stéréo moche, titres manquants voir mal référencés)
- Live At The Fillmore East (1999) - Du bricolage, mais ils ne pouvaient pas réellement faire mieux à l'époque (Chaplin et masters manquants)
- Live At Woodstock (1999) - Des cuts à a pelle et un son pas terrible
- Merry Christmas and Happy New Year (1999) - Inutile
- The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000) [Coffret pourpre 4 CD] - concept trop hybride entre hits et raretés
- Voodoo Child: The Jimi Hendrix Collection (2001) - compilation peu utile
- Blue Wild Angel: Jimi Hendrix Live At The Isle Of Wight (2002) - pas le concert le plus fameux à sortir, même s'il a ses fans
- Valleys Of Neptune (2010) - du niveau de Loose Ends, le bricolage en plus
- Hendrix In The West (2011) - un attrape gogo

En fait, je n'ai sauvé que Monterey, Berkeley et West Coast Seattle Boy (que je ne peux pas encore évaluer objectivement)

Woodstock, je le trouve très bon et le 1er CD de the Live at the Fillmore East est exceptionnel.

Citation :

Le meilleur pour la fin : Winterland, du Jimi Hendrix Experience. Le long-box de 4 CD rappelle la rage la plus douce du siècle dernier (Sony Music). On est en 1968. Le trio du guitariste culmine. Sonorité excellente. Production parfaite. Invités surprise en super-forme (tels Jack Casady, du Jefferson Airplane). Rafale d'inédits. En prime un quatrième CD comprenant une interview inédite des backstages de Boston, où Jimi évoque les influences et les dates majeures de sa vie. Quel type! Quelle cascade d'inspiration! Quels cadeaux! Le Voodoo Chile me plie les genoux. Qui peut-on écouter après un tel génie?

Source : http://jazz.blogs.liberation.fr/pfeiffer/2011/12/a-noel-jazz-et-blues-mettent-le-paquet.html

Au pays du démon vert, il y a un nouveau montage des deux show du 10 octobre par Monsieur Thunderbass qu'on connait chez Crosstown. Il a utilisé les meilleurs sources possible (le coffret Winterland, Bob Terry tape, etc) pour construire les shows complets. Il va nous préparer les autres shows petit à petit.

Salut,

J'ai acheté la version "Highlight" 1 seul CD, car je voulais avoir quelques titres correctements mixés du Winterland dans ma collec' de CD. JLe coffret 4 CD n'est plus disponible (je l'avais commandé mais il n'est jamais arrivé !!! Je me suis fait remboursé).

Je regrette un peu le choix des titres : pas de Red House à l'horizon, choix de Hey Joe laissant à désirer (il y a 3 versions dont deux très bonnes, ils faut qu'ils choisissent la moins bonne)... l'ensemble mal ordonné (pas de trame rappelant les setlist)... l'ensemble fait un peu fourre-tout (contrairement à The Jimi Hendrix Concert, certes pas terrible au niveau du mixage, mais avec pour la plupart des titres de premier ordre !).

Le mixage est naze, certes mieux équilibré que l'ATM, mais pas exceptionnel non plus. Certains diront que je me suis fait arnaquer, mais si le mixage est pareil sur le coffret 4 CD (avec tout ses points faibles : choix des titres, coupures, publication de quasiment TOUT, même le moins bon), je pense que ceux qui l'ont achetés se sont autant fait arnaquer que moi !

On est loin d'une discographie idéale pour Jimi Hendrix, mais bon c'est pas mal quand même... mieux que rien...

Purple Jim a écrit:

Au pays du démon vert, il y a un nouveau montage des deux show du 10 octobre par Monsieur Thunderbass qu'on connait chez Crosstown. Il a utilisé les meilleurs sources possible (le coffret Winterland, Bob Terry tape, etc) pour construire les shows complets. Il va nous préparer les autres shows petit à petit.

Cool

JH-73 a écrit:

Le mixage est naze, certes mieux équilibré que l'ATM, mais pas exceptionnel non plus.

Tu lui reproches quoi, au mixage ?

la chanson, meme si c'est bien plus, qui m'as particulierement transcender c'est cette version magnifique de Like A Rolling Stonne (cd3, avec le pti discours a la fin "closest to your heart")
C'est a des annees lumieres de monterey, Jimi nous pose un un truc intersideral parfaitement maitrises, tout est doses comme il faut, le feedback et le jeu de volume du premier refrain transperce, c'est plein d'emotions (le vecu aussi)et la reprise apres le solo qui envoie dans les nuees et tout ces firoritures dans son jeu qu'on ne decele qu'apres plusieurs ecoute
je vous un culte a ce morceaux (c'est plus de la guitar c'est autre choses!)
sinon sur le meme cd spanish castle magic est bien sympa (j'apprecie le solo surtout) et l'intro de Hey joe la aussi d'un lyrique spatiale transcendant
et j trouve le mixage tres bien personnelement

sequelenoise a écrit:

Pour moi, il est tout de même supérieur à :
- First Rays Of The New Rising Sun (1997) - Inutile de replacer The Cry Of Love et Rainbow Bridge par ça
- South Saturn Delta (1997) - Du même niveau que War Heroes, un peu mieux que Loose Ends
- BBC Sessions (1998) - Une bonne idée à la base, mais mal réalisée (son stéréo moche, titres manquants voir mal référencés)
- Live At The Fillmore East (1999) - Du bricolage, mais ils ne pouvaient pas réellement faire mieux à l'époque (Chaplin et masters manquants)
- Live At Woodstock (1999) - Des cuts à a pelle et un son pas terrible
[...]
- Blue Wild Angel: Jimi Hendrix Live At The Isle Of Wight (2002) - pas le concert le plus fameux à sortir, même s'il a ses fans
- Valleys Of Neptune (2010) - du niveau de Loose Ends, le bricolage en plus
- Hendrix In The West (2011)  - un attrape gogo

En fait, je n'ai sauvé que Monterey, Berkeley et West Coast Seattle Boy (que je ne peux pas encore évaluer objectivement)

sequelnoise, complètement d'accord avec ton analyse pour les trois premiers (First Rays Of The New Rising Sun, South Saturn Delta et BBC Sessions) et bien entendu sur Monterey et Berkeley - je ne connais pas encore West Coast Seattle Boy mais je sens que je ne vais pas tarder.

Sur les deux suivants, le Fillmore et Woodstock, les nouvelles versions remasterisées (Machine Gun 2016 et le Live at Woodstock sur 2 CD de 2010) ont, me semble-t-il, remplacé plus qu'avantageusement les versions de 1999... ?

Pour la « trilogie » (Valleys of Neptune etc), il semble que les fans s'accordent à dire qu'elle n'est pas prioritaire, mais que le boulot assez exceptionnel effectué sur les remasters apporte tout de même un éclairage sur certains morceaux (même s'il s'agit de répétitions studios pour certains).

J'ai par ailleurs commandé « l'attrape gogo »  - mais plus ou moins en connaissance de cause, je veux connaître le son retravaillé par Eddie Kramer sur certains morceaux...

Il reste l'Île de Wight. Sujet difficile et qui restera probablement éternellement controversé. Ce que j'aimerais par dessus tout, c'est retrouver sur CD la version de Foxy Lady qui était présente sur le triple « The great rock festivals of the seventies - Isle of Wight /Atlanta pop festival » - dont je ne sais d'ailleurs pas si elle était enregistrée à Wight ou à Atlanta. Il me semble bien que sur c'est sur ce Foxy Lady là qu'on entendait une annonce parlée dans les hauts-parleurs de la sono, en plein solo. Je ne sais pas pourquoi, ça ajoutait au charme de l'ensemble...

c'est bien la version de Wight...avec la 'fameuse' transition Midnight Lightning / Foxy Lady (sur le cd blue wild angel on devait changer de disque ...) ... a voir si le mix est exactement le meme que sur le 6 titres , mais different de BWA

Bien sûr, les nouvelles sorties des concerts du 31 décembre 1969 (machine gun, 1er concert) et du 1er janvier 1970 (songs for groovy chaldéen, presque intégrale des 4 concerts) sont bien meilleures que la compilation sortie en 1999.
Pour Woodstock c’est kif kif, même version que celle de 1999 (qui était déjà meilleure que celle sortie par Alan Douglas en 1994). Le concert de Woodstock est historique, il mériterait une version moins expurgée, avec les percussions et la guitare de Larry Lee, ainsi que les deux morceaux chantés par ce dernier.