Rome (Teatro Brancaccio) : 25 mai 1968 [Premier concert]Titres :
1. Introduction
2. I Don’t Live Today
3. Hey Joe
4. Stone Free
5. Manic Depression
6. Foxy Lady
7. Red House
8. Wild Thing
500 à 600 spectateurs pour ce premier show de la journée à 16h30.
Première partie : Doctor K’s Blues Band – The Triad – Il Balletto Franco Estill
Merveilleuse surprise pour tous les fans de Jimi lors de l’été 2010 : Experience Hendrix a racheté la bande de ce concert au spectateur qui l’avait enregistré, et a permis sa diffusion en téléchargement gratuit.
L’Experience a passé quatre jours en Italie en cette fin mai 1968 à Milan, Rome et Bologne. Deux concerts par jour étaient prévus, mais le premier show de Milan a été annulé. Il subsiste de nombreux témoignages, films et photos de cette mini-tournée, on peut en effet y voir Jimi sur scène, à l’aéroport, à l’hotel ou au restaurant, mais malheureusement aucun document filmé de concert ne circule. Jusqu’à présent, seulement une des bandes de Bologne était disponible dans le circuit des collectionneurs. Témoin de l’engouement suscité par cet événement, il faut noter qu’il y a régulièrement de nouvelles publications de Mrs Roberto Crema et Caesar Gleebeck sur le séjour de l’Experience en Italie.
L’Italie n’était pas en 1968 un passage obligé pour les groupes rock et pop. Les shows de l’Experience ont eu un impact considérable sur les spectateurs qui ont eu la chance d’y assister. Le public anglais devait être plus ou moins habitué aux folies scéniques des artistes, mais, pour le public italien, la vision d’un afro-américain portant des tenues extravagantes et jouant de la guitare avec les dents devant un mur d’amplis Marshall l’a marqué à vie. C’est sûrement le cas aussi pour tout le monde me direz-vous.
Passons maintenant à la musique. Le son restitué est assez sourd et lointain, celui de la batterie est particulièrement étouffé, et on n’entend distinctement la basse que lors des moments calmes. Le groupe est cependant tout à fait audible et l’ensemble agréable à écouter. Il est juste dommage que les voisins de notre bootlegger soient aussi bavards…
Suite à un brève introduction du groupe par un organisateur, "
I Don’t Live Today" débute très rapidement. L’interprétation est sans surprise mais on devine un cut important lors du break central.
L’interprétation du titre suivant, "
Hey Joe", est sérieuse et soignée. Jimi s’applique au chant et en rythmique. Les deux solos sont eux aussi très bons.
"
Stone Free" est présenté en version très courte, proche du single. Le solo central est assez délirant et Noel se démène sur les backings. Tout cela est très propre.
L’interprétation de "
Manic Depression" est très énergique, le tempo est accéléré par rapport à la version studio. Jimi nous gratifie d’un excellent solo, suivi de celui de Mitch à la batterie mais qui ne devait pas être prévu car son introduction semble improvisée. Le public réagit fort positivement lors du retour de Jimi qui en profite pour terminer rapidement son solo et entamer le dernier couplet chanté avant un final conforme à ce que l’on connaît.
C’est la folie dans le public dès l’intro de "
Foxy Lady". A chaque "Ouuhhh…. Foxy Lady", la gente féminine présente répond à Jimi de façon pour le moins explicite. Il y a un petit cut de quelques secondes en fin de morceau.
L’intro de "
Red House" est très calme, et c’est un Jimi apaisé qui entame les couplets chantés. On n’entend sur ce début de titre pratiquement que le chant et la guitare, avec seulement quelques petits sons de caisse claire et de grosse caisse. La basse se fait de nouveau entendre au début du premier solo, qui s’avère être assez énergique, ce qui contraste quelque peu avec le début du morceau. Le groupe fait alors un break brutal et soudain, l’atmophère redevient pondérée et Jimi joue quelques mesures A Capella à la wha wha, le public semble l’écouter avec respect et attention, et applaudit chaleureusement à plusieurs reprises.
Pour terminer le concert, "
Wild Thing" débute sur un mélange de l’intro de "Are You Experienced" et de ce qui deviendra "Voodoo Child (Slight Return) ". On y devine encore une fois une bonne communion avec le public. Jimi cite de nouveau le "Strangers in The Night" de Franck Sinatra en introduction de son solo bruitiste. Le final est comme on s’en doute apocalyptique, où le visuel prime sur le musical.
Pour conclure, voici un bon concert où Jimi a rencontré un minimum de problèmes de justesse. Il n’apporte rien à ce qui a déjà été publié, sinon le plaisir d’écouter de nouvelles versions. Il semble logique que cette bande n’ait pas été destinée à une commercialisation officielle (comme celle de Woburn 1968-07-06 par exemple), mais son écoute ne peut que ravir les fans purs et durs.