Une collègue m'a transmis un article écrit à l'adresse
http://www.mylorraine.fr/article/quand-hendrix-jouait-en-lorraine-/3110/J'ai copié le texte. La photo, qui est connue, n'est pas passée.
L'article m'a l'air correct...
Quand Hendrix jouait en Lorraine...
04 mai 2010
Publié par MyLorraine
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« En passant par la Lorraine, avec ma Strato... » Cette photo, qui serait la toute première du groupe formé alors par Jimi Hendrix et ses deux nouveaux acolytes du « Jimi Hendrix Experience », a été prise... Place Stanislas, le 14 octobre 1966 ! Explications...
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L'anecdote est connue des fans du guitariste, moins du grand public : les tout premiers concerts de «The Jimi Hendrix Experience » ont eu lieu en France, en octobre 1966. Le groupe s'est formé à Londres le mois précédent, avec Noel Redding (à gauche - basse) et Mitch Mitchell (à droite - batterie), deux musiciens anglais repérés par Chas Chandler, manager du groupe. Chandler, qui jouait jusque-là avec les « Animals » (connus pour leur hit « The house of the rising sun ») a décidé de s'occuper de la carrière artistique de ce jeune guitariste de même pas 24 ans qu'il a entendu à New-York et ramené dans ses valises en Angleterre.
A cette époque, Hendrix s'est déjà fait remarquer dans les clubs de la « grosse pomme » et a fait ses classes auprès de vieux routiers du blues. Des témoignages évoquent déjà sa propension à jouer fort pour faire saturer son ampli et sortir les sons typiquement « hendrixiens ». Arrivé à Londres en septembre 1966, il joue dans les clubs de la capitale anglaise. Il est repéré à cette occasion pour assurer la première partie d'une mini-tournée de... Johnny Hallyday ! Le défi est de taille, car Johnny est l'idole de toute la jeunesse française, et la star veut frapper un grand coup à l'automne après une tentative de suicide qui l'a éloigné de la scène. Selon certains dires, cette volonté de marquer les esprits expliquerait aussi ce choix de prendre Hendrix en première partie. La tournée va amener tout ce petit monde à se produire à Evreux le 13 octobre, à Nancy le 14, à Villerupt le 15, et à l'Olympia le 18 pour un enregistrement de l'émission « Musicorama », diffusée sur Europe 1.
Le 14 octobre, la petite équipe se produit au Cinéma Rio, situé rue Saint-Dizier. L'endroit accueille aussi des concerts, ou des meetings politiques. Transformé en un complexe de plusieurs salles au début des années 70, il a été détruit par un incendie en 1988 et n'a jamais rouvert. Bernard Ely, qui a assisté au concert, témoigne : « Le spectacle prévu à 21h a commencé bien en retard. Jimi était en lever de rideau. C'est Long Chris qui l'a présenté depuis les coulisses en précisant qu'ils l'avaient découvert à Londres avec Johnny. Dés qu'il est arrivé, la salle était en délire, les filles criaient. Personne n'avait jamais vu quelqu'un avec une telle crinière ni entendu un son aussi puissant! Il avait un pantalon noir et une chemise en satin blanc largement ouverte. Noël Redding avait un pull rouge, quant à Mitch je ne me souviens pas de sa tenue. Jimi avait sa Stratocaster blanche. Il jouait dans le dos ou en grattant les cordes avec ses dents. Ils ont joué 3 ou 4 morceaux. Je me souviens de « Land of thousand dances » et d'une chanson de Bob Dylan, probablement « Like a rolling stone » Je ne suis même pas sûr qu'ils aient joué « Hey Joe ». Le lendemain, mes copains et moi, avons fait tous les disquaires pour trouver ses disques mais, bien évidemment, personne ne le connaissait. Pour moi ce fut une révélation et j'ai suivi sa carrière jusqu'à la fin. Malheureusement, je ne l'ai jamais revu sur scène. »
Tout porte à croire que, si le public est électrisé à l'arrivée de Hendrix, c'est à force d'attendre Johnny... On est alors en pleine déferlante yé-yé, et le Johnny de l'époque fait fort, terminant régulièrement ses concerts en transe et torse nu. Les comptes-rendus de la presse régionale de l'époque ne parlent évidemment que de l'idole des jeunes et des émeutes qu'il suscite sur son passage. Seules quelques maigres lignes signalent la présence de Hendrix. Tout juste formé, le groupe n'a aucun disque à son actif (le premier 45 tours, « Hey Joe », ne sortira qu'à la fin de l'année 1966), les musiciens ne se connaissent que depuis un mois et jouent essentiellement des reprises. Ce que confirme les titres joués le 18 octobre à l'Olympia et enregistrés par Europe 1 : « Killing floor », « Hey Joe », « Wild Thing » (reprise des Troggs), mais aussi « In the midnight hour » (Wilson Prickett), « Respect » (Otis Redding), « Land of thousand dances » (Chris Kenner)... des classiques adaptés en français par Dick Rivers ou encore... Johnny.
Le lendemain, Villerupt reçoit à son tour Johnny dans sa toute nouvelle salle des fêtes. Là encore, Hendrix a pour mission de chauffer une salle déjà brûlante et le public aurait fait comprendre au guitariste son empressement à voir son idole... Toujours est-il, ce passage de l'artiste à Villerupt n'est pas non plus une « légende urbaine ». Une soirée « hommage » avait même été organisée en octobre 2006 pour rappeler le 40ème anniversaire de cet évènement. D'ailleurs, il se dit que, si vous entendez des hauts-parleurs diffusant la musique de Jimi Hendrix lors des fêtes ou manifestations municipales, ce n'est pas totalement par hasard...
Hendrix reviendra en France en mars 1967 pour trois dates (Colombes, Paris et Lens), deux à l'Olympia (octobre 67 et janvier 68) et une dernière fois à Strasbourg en janvier 1969.
Crédit photo : pris par Jean-Claude Monet/Serge Mayer, ce cliché est aujourd'hui propriété de Yazid Manou.
Merci au site internet
www.business-in-lorraine.com qui nous a inspiré cet article