Gothenburg (Lorensbergs Cirkus) : 8 janvier 1969 [Second concert]

Admin Messages : 3126 Date d'inscription : 04/06/2010 Age : 52

Gothenburg (Lorensbergs Cirkus) : 8 janvier 1969 [Second concert]

Titres :

1. Voodoo Child (Slight Return)
2. Foxy Lady
3. Red House*
4. Sunshine Of Your Love
5. I Don't Live Today
6. Hear My Train A Comin'
7. Spanish Castle Magic
8. Purple Haze
9. Star Spangled Banner

Source : "Cat's Squirrel"

* Titre coupé

C'est un enregistrement "Audience" d'une excellente qualité audio au regard des critères de l'époque.

Des deux concerts donnés par l'Experience ce 8 janvier 1969, il ne subsiste de traces que d'un seul. Sur le papier, c'est un enregistrement très intéressant : il marque le début de la tournée européenne de l'Experience cuvée 1969. Il s'agit malheureusement de l'une des pires performances du groupe, plombée par les problèmes techniques, un manque manifeste d'enthousiasme et un leader sans inspiration.

Le concert s'ouvre avec "Voodoo Child (Slight Return)", ce qui n'est pas fréquent. Le groupe part sur des bases correctes mais est rapidement rattrapé par des problèmes techniques : l'ampli de Jimi produit des hurlements qu'il ne parvient pas à contrôler.

Jimi prend le temps de se réaccorder et lance "Foxy Lady" malgré ses problèmes de son. La version est très moyenne... mais c'est pourtant l'un des sommets de la soirée.

Je présume que Jimi utilise sa Gibson SG blanche sur "Red House" : quelle erreur ! Il en joue horriblement mal, combinant manque d'inspiration et mauvaise exécution, dans des proportions rarissimes chez lui. C'est l'une des pires versions du groupe. Jimi rate ses bends avec une régularité presque impensable quand on sait de quoi il est capable.
Il y a un premier cut lors de l'introduction, et un second, définitif celui-là, lors du passage a capella du solo central.

Jimi massacre ensuite littéralement le thème de "Sunshine Of Your Love"... alors que les problèmes de sons non maîtrisés ressurgissent.

Sur "I Don't Live Today", Jimi retrouve un peu de couleurs. Et sa Stratocaster : les deux vont sans doute de paire. Le solo central débute par une citation du "Tomorrow Never Knows" des Beatles, suivi par une improvisation complètement free qui constitue peut-être le meilleur moment du concert.

La version de "Hear My Train A Comin'" est terne et sans relief.

Jimi zappe une bonne part du texte de "Spanish Castle Magic", dont le solo central est l'un des pires que je connaisse de lui. Après un début marquant par son manque d'inspiration, Jimi rencontre d'énormes problèmes techniques, l'obligeant à laisser la place à un solo de batterie de Mitch Mitchell. La reprise n'est pas meilleure...

"Purple Haze" n'est guère plus réussi : les problèmes d'ampli sont toujours présents, et le groupe pas en place.

Le concert se termine par un "Star Spangled Banner"... entièrement joué avec les dents. Marrant, mais est-ce ce qu'on attend d'un grand musicien ou d'un clown ?

Au final ? L'une des pires performances du groupe. Après un tel concert, le double fiasco de Stockholm n'avait rien d'étonnant.

Selon Chas Chandler :
"Ce concert était affreux... Bon, on pouvait vraiment constater qu'il y avait des problèmes au sein du groupe, ça ne marchait pas, il y avait des frictions, ce n'était pas en place."

Kees de Lange estime au contraire, dans les notes de pochette de "EXP Over Sweden"* (l'un des trois albums officiels publiés par Univibes), que, malgré les problèmes matériels habituels, Jimi était en bonne forme.
* On retrouve "I Don't Live Today" sur ce CD.

Le concert complet (juste le son) :

https://www.youtube.com/watch?v=5tIBv-ZRQRY&feature=related

Messages : 2459 Date d'inscription : 09/07/2010

Journal inconnu :‘Jimi Hendrix’ Body Music’, review by Ingmar Glanzelius:

“There is a kind of music that pays tribute to physical effortlessness. One says about Birgit Nilsson [World famous Swedish opera singer] that she sings with folded hands, but when she reaches the highest and most difficult notes, she unfolds her fingers to show how easy it is and that the music is just in the technique and the throat.
We got a different kind of music yesterday evening at the Cirkus: the one which blows away mere technique and instead grabs the music with the whole body and strains. Jimi Hendrix’ music is clearly physical, partly because it’s so intense and strong that it forces its way into the listener’s body and partly because one can see and hear that the performers are working hard. Hendrix played several of the old songs from his records, but in a completely different way. He transforms them into fragments, references and springboards. They are a platform from which he jumps into the world of total sound. I don’t believe I have ever seen a player draw the last resource from his instrument like he did. The guitar rarely sounds like a guitar, but instead like an organ, a choir, an electronic apparatus or a cello. He played the strings with his hands, his stomach and his teeth. He had the courage to challenge melodies, harmonies and breaks: it became a form of music which lived to transform itself, not resemble itself. I have never heard Jimi Hendrix so free and bold.
His conversation with bass and drums was flowing in large quantities and always very intense for two reasons: the whole trio worked hard, physically kicking each other through
the sound.
At the beginning of the evening, we heard Göteborg’s Ginhouse who relied more on melody and monotonous rhythm rather than on their ability to play. They let the rhythm plod on and that’s a risky manner of playing. A vital contrast against the rhythm is required. It was there with the guitarist but not with the singer, who was too Birgit Nilsson like. But there is power and joy at the basis of Ginhouse. It’s probably the courage that’s still lacking. Hansson and Karlsson didn’t come and were replaced by the Danish group Burning Red Ivanhoe, a fine and ambitious group, maybe too ambitious with the desire to break through. They offered nicely arranged songs with a lot of contrast, a shy flute player who turned out to be a straight harmonica player. They sang in Danish which could just as well have been Egyptian; I suspect by the group’s ironic attitude that it is more effective locally.”