Gypsy Sun And Rainbows: Shokan - Jammin' Back At The House (ATM 221-223)Le détail du pirate :
Gypsy Sun And Rainbows: Shokan - Jammin' Back At The House (ATM 221)01. Back On The Desert / Medley
02. Izabella / The Rumble
03. Izabella / Machine Gun Jam (JA6)
04. Univibe Jam (JA7)
05. Message To Love
06. Mannish Boy
07. Mannish Boy / Izabella / You Make Me Feel
08. Ain't Got Nobody
09. The Dance
10. Sundance
11. Free Form Jam (JA2)
Le premier CD s'ouvre sur "
Back On The Desert" (ou "Dance On The Desert"), une composition inédite de Jimi pour le moins prometteuse. Dommage que la qualité audio soit aussi moyenne. La bande est suivie d'un "
Acoustic Medley" où l'on peut reconnaître des éléments de "Power Of Soul".
La deuxième plage ("
Izabella / The Rumble") nous permet d'entendre Jimi répéter avec Billy Cox. Jimi enclenche l'Octavia avant de poursuivre sur un blues au son apocalyptique ("Distortion Blues").
"
Izabella / Machine Gun Jam" est un instrumental réunissant Jimi Hendrix, Larry Lee (qui prend le premier solo), Billy Cox et sans doute Juma. Le premier riff rappelle ceux de "Mannish Boy", "Power Of Soul" et "Izabella". On retrouve ensuite des éléments de la ligne de basse de l'introduction de "Machine Gun". Jimi prend le second solo, avec l'Octavia branchée.
Le style de l'"
Univibe Jam", qui ne dure qu'un peu plus d'une minute, est similaire, de même que le personnel. Le changement notable est l'apparition de l'Univibe, dont l'utilisation est notable durant le concert de Woodstock.
Même personnel sur "
Message To Love". C'est Larry Lee qui prend le solo... et s'en sort très mal.
Jimi chante ensuite "
Mannish Boy", l'Univibe toujours branchée, avec le même personnel.
La version suivante (sur "
Mannish Boy / Izabella / You Make Me Feel") comporte l'introduction. On enchaîne sur "Izabella" et un autre (mauvais) solo signé Larry Lee. Si les plages 3 à 7, jouées sans batteur, ne décollent pas, c'est d'ailleurs largement imputable à Larry Lee...
Changement radical avec "
Ain't Got Nobody", qui est peut-être chanté par Larry Lee. La présence de Jimi n'est pas évidente : la guitare rythmique ne comprend pas d'éléments caractéristiques faisant pencher la balance de manière certaine dans un sens ou l'autre. L'identité du batteur ne va pas de soi non plus...
Les trois derniers titres, qui tournent tous autour des dix minutes, naviguent entre jams et répétitions sur du matériel dont l'origine serait atttribuée à Juma pour "
The Dance" et "
Sundance", qui tient la basse sur ces plages. C'est en tout cas ce qu'il affirme dans le livre de Steven Roby. L'identité du batteur n'est pas évidente là non plus.
Musicalement, on s'éloigne définitivement du rock et du blues, la dernière plage ("
Free Form Jam") relevant plus du free jazz qu'autre chose (Sonny Sharrock n'est pas si loin). Malheureusement, on se rapproche plus des jams avec Mike Ephron que des sessions contemporaines de Pharoah Sanders ou de Miles Davis. Si ces titres constituent une indication intéressante des directions que Jimi souhaitait explorer, il n'en demeure pas moins que le tout manque trop de ligne directrice pour pouvoir opérer musicalement. De maturation aussi. Ce n'est pas un hasard si cette voie sera totalement abandonnée au festival de Woodstock.
Au final ? Sur les presque 77 minutes de musique présente sur ce premier CD, il n'y a guère que "Back On The Desert" qui pourrait figurer sur un Dagger Records de qualité. Le reste navigue entre répétitions et improvisations libres... destinées aux seuls collectionneurs.
Gypsy Sun And Rainbows: Shokan - Jammin' Back At The House (ATM 222)1. Izabella
2. Izabella
3. Izabella
4. Message To Love
5. Beginning (Jam Back At The House)
6. Instrumental (JA1) (Jam In E)
7. Beginning (Jam Back At The House)
8. Machine Gun / If Six Was Nine
9. Flute Instrumental take 1 (JA8-9)
10. Flute Instrumental take 2 (JA10)
11. Why I Sing The Blues
Alternate mixes:
12. Izabella (percussion lower)
13. Sundance (with echo)
Comparé au premier CD, les différentes prises de "
Izabella" laissent entrevoir du mieux, même si la mise en place n'est pas vraiment satisfaisante. Mitch Mitchell semble se limiter au service minimum. Pour autant, on sent Jimi prêt à prendre les choses en main, et assumer son rôle de leader-soliste. Contrairement à la première plage, Hendrix utilise sa wah wah sur les deux prises suivantes. La plage 12 présente la même prise que la plage 2, avec un autre mixage.
On constate des problèmes rythmiques sur "
Message To Love".
Les deux versions de "
Jam Back At The House" sont largement plombées par Larry Lee, que Jimi propulse pourtant en tant que soliste... Au regard de ces deux prises, la version de Woodstock est presque inespérée, même s'il y a du mieux en fin de seconde prise.
Le groupe enchaîne directement sur l'introduction de "
Machine Gun" (à ce stade peut-être celle de "Hear My Train"), qui est suivie d'une version instrumentale de "If 6 Was 9", dont il est intéressant d'entendre une version postérieure à "
Axis: Bold As Love"... mais qui n'est malheureusement guère impressionnante.
"
Instrumental" (JA1) n'est pas vraiment une jam. C'est un instrumental structuré, avec une grille d'accords typique de Jimi Hendrix, dans un style comparable à celle de "Bold As Love". Après un début prometteur (avec un Univibe très présent), le morceau se délite quelque peu sur la fin (qui est coupée).
Sur les plages 9 à 11, Jimi est absent. La qualité audio des prises de "
Flute Instrumental" est mauvaise mais suffisante pour affirmer sans risque que Jimi n'est pas le guitariste. Quant à "
Why I Sing The Blues", c'est blues funky sans doute chanté par Larry Lee (le guitariste soliste est le chanteur).
Enfin, notons que le mixage avec écho de "
Sundance" n'améliore en rien le titre de Juma...
Gypsy Sun And Rainbows: Shokan - Jammin' Back At The House (ATM 223)1. Lover Man
2. Lover Man / Drum solo
3. Getting My Heart Back Together
4. Spanish Castle Magic
5. Instrumental Jam (JA3)
6. Jams / Villanova Junction (JA4-5)
7. Flute Jam (from JA3-5)
Alternate mixes:
8. Instrumental Jam (JA3) (Flute Jam mixed out)
9. Jams > Villanova Junction (JA4-5) (Flute Jam mixed out)
Les versions de "
Lover Man" du Gypsy Sun & Rainbows présentent des arrangements différents de ceux du Jimi Hendrix Experience. "Rock Me Baby", qui est à l'origine de "Lover Man", est désormais impossible à reconnaître. Le groupe fonctionne assez bien sur ce titre, la plupart des musiciens semblant à leur aise dans un contexte plus r'n'b. La formule à deux guitares a du potentiel sur un tel titre... mais ce n'est malheureusement ni Eric Clapton, ni Mike Bloomfield qui donne la réplique à Jimi Hendrix : c'est le regretté Larry Lee, à peine débarqué du Vietnam, qui est une fois encore à la peine ici (et mixé plus fort que Jimi !).
"
Getting My Heart Back Together" (aka "Hear My Train A Comin'") est précédé de ce qui deviendra l'introduction de "Machine Gun". Les arrangements posent problème : la batterie de Mitch rentre en conflit avec les percussions.
Sur "
Spanish Castle Magic", c'est la guitare de Larry Lee qui semble en trop. Les arrangements élargis montrent là encore leurs limites... expliquant sans nul doute la décision de présenter des versions power trio du concert de Woodstock dans toutes les versions successives.
L'"
Instrumental Jam" (JA3) est sans nul doute l'un des meilleurs moments des trois volumes. C'est un court instrumental où le trio Hendrix/Cox/Mitchell commence à trouver ses marques, la première partie du solo de Jimi comprenant des éléments remarquables. Pas loin de pouvoir figurer sur un Dagger.
"
Jams / Villanova Junction" nous laisse entendre Mitch et Jimi répéter. Le résultat est très décousu, avec de nombreux cuts, et très loin d'égaler les duos de "Morning Symphony Ideas". Mais il importe de rappeler que ce type d'enregistrement n'était en rien destiné à tomber un jour dans nos oreilles : c'est un simple document de travail. Les 25 minutes passent lentement - d'autant qu'une autre jam est clairement audible sur la première version, en raison d'un mélange erroné des pistes.
Quant à la "
Flute Jam", elle est d'un niveau particulièrement faible. A l'image de Buddy Miles, Juma a régulièrement tenté de se faire passer pour une victime du management, puis des producteurs de Jimi... mais on comprend à l'écoute de ces bandes pourquoi Mitch Mitchell continue d'être pour le moins réservé à l'égard du Gypsy Sun & Rainbows. Il importe donc de remettre les accusations de Juma à l'encontre de Mike Jeffery dans leur contexte : au regard de l'évolution de Jimi depuis "Electric Ladyland", il n'est pas étonnant que Mike Jeffery se soit senti obligé de reprendre les choses en main.
BACK ON THE DESERT
An’ a witch
Back on the desert
Flo-oating around and ‘rou-ound
Just like the waters of the desert
In a boat during a bad dream
Going round and round
A dream came up into my ey-ey-eyes
And much to my surpri-i-ise
There they stoo-oo-oo-ood
In the angels disguise
I said “What is you pu-urpose
Why do you come to me-e
Can’t you see I’m dyin’
Dyin’ right next to the truth”
They said “One ho-olds love
A new kind you’ve got to understand”
I said “What about the Lord above
(Got to move me)
Surely he’s a lit’…
Source : JimiPassItOn