Jimi's Private Reels Vol. 2 (Generation Club Reels & Jamming With Friends)

Jimi's Private Reels Vol. 2 (Generation Club Reels & Jamming With Friends)
Dandelion Records (130) 1999



1. Introduction Of The Band By B.B. King 6:58
2. Like A Rolling Stone 8:15
3. San-Ho-Zay (Jam part 1) 11:51
4. San-Ho-Zay (Jam part 2) 7:38
5. Instrumental Jam with Roy Buchanan 4:51
6. Instrumental Jam 5:20
7. Hey Baby (The Land Of The New Rising Sun) 14:45
8. Villanova Junction Blues 10:51


Les bootlegs ne suivent pas la même pente que les films à grand budget : "Jimi's Private Reels Vol. 2 (Generation Club Reels & Jamming With Friends)" est un pirate qui propose une musique plus intéressante que le premier volume.

Les cinq premiers titres sont issus de jams au Generation Club (New York) datant sans doute d'avril 1968.

"Introduction Of The Band By B.B. King" est le seul titre du recueil que l'auditeur peut zapper sans état d'âme : si l'intérêt historique d'une telle présentation est indéniable, son intérêt musical est quasi nul.

"Like A Rolling Stone" est d'un tout autre niveau. Disponible naguère officiellement sur "Lifelines", cette version présente elle aussi un intérêt historique dans la mesure où la présence d'Al Kooper renvoie à la genèse même du classique de Bob Dylan. C'est une belle version, où l'émotion est présente. Le principal bémol provient du fait que la guitare de Jimi n'est pas ici parfaitement juste.
"Désolé d'être désaccordé sur ce dernier morceau... et désolé d'être désaccordé lors du prochain morceau !" Jimi commente-t-il d'ailleurs.

La plage suivante est une improvisation qui prend le "San-Ho-Zay" de Freddie King comme base de départ. Soyons clair : c'est un must have. C'est une jam de haut niveau où Jimi alterne soli et rythmique avec une inspiration remarquable. Après l'exposé du thème, Jimi laisse la place à l'orgue avant de prendre rapidement un solo à la wah wah. Jimi emporte ensuite le reste du groupe dans son univers, laissant la grille de blues pour une de ces rythmiques/soli dont Jimi à le secret, où l'absence de progression harmonique lui permet de ponctuer le discours des autres musiciens avec une totale liberté. Certaines idées évoquent "Gypsy Eyes" lors de la septième minute.
Après un solo d'orgue, Jimi met le feu aux environs de la dixième minute.
"San-Ho-Zay (Jam part 2)" comporte la suite de la jam, et notamment le solo d'harmonica de Paul Butterfield. Nouvelle rupture à la cinquième minute avec le riff de "Rollin' & Tumblin'" et entrée en piste d'un autre guitariste (Elvin Bishop ?). La jam prend d'ailleurs un peu l'eau sur la fin.

"Instrumental Jam with Roy Buchanan", ainsi qu'ET l'avait remarqué sur l'ancien forum, n'est malheureusement pas la rencontre des deux géants de la guitare. Contrairement à ce qui est indiqué sur la pochette, Jimi n'est d'ailleurs pas ici à la basse. Il existe un film amateur de cette autre jam au Generation Club.

Une vidéo amateur existe.

Pour plus d'information sur ces jams, voir l'article d'ET :
B.B. King : Jam Session au Generation Club

"Instrumental Jam" et "Hey Baby (The Land Of The New Rising Sun)" constituent le "Jam Thing" que l'on retrouve sur : A Session (Jimi Hendrix & Traffic).
Autre jam digne d'un Dagger à mon sens.

Bien que non indiqué sur la pochette, on retrouve un classique des boots en début de plage 8 : l'interlude d'une trentaine de secondes où Jimi chante à un moment "Brazil !" de toute sa bonne humeur.
"Villanova Junction Blues", qui conclue le recueil, rappellera certainement des souvenirs à ET : cette jam suscita de vives discussions à l'époque où nous sévissions sur l'ancien Forum musico-linuxien. Nous étions tous d'accord sur un point : Jimi ne joue pas de guitare.
Dès les premières mesures, on se rend compte que la personne qui joue de la batterie n'est a priori pas un batteur : l'ampleur de la catastrophe est considérable.

Pour la journée du 15 juin 1970, le site officiel propose les jams suivantes :

Citation :

Jam with Traffic and Dave Palmer // Jam with Traffic, Dave Palmer, and Jenny Dean // Jam with Chris Wood

La "Jam with Chris Wood" étant la précédente, libre à chacun de se faire son idée sur celle-ci. Richie Havens, mentionné sur la pochette (sans doute en raison du style de guitare rythmique du début), n'est pas crédité.
La rythmique ne se met jamais véritablement en place : aux environs de la sixième minute, les musiciens s'arrêtent. On entend alors quelques notes de basse et de piano, mais les musiciens ne donnent pas suite, et se réaccordent.
Vient alors, vers 7:20, le meilleur passage de la jam : Hendrix (si c'est lui !) instaure à la basse un climat, sans doute soutenu par le piano de Steve Winwood. Jimi se réaccorde brièvement avant de continuer sur la même grille. Pour autant, il est tellement mal accompagné (guitares et surtout batterie) que la sauce ne peut pas prendre. Même Jimi Hendrix ne peut pas rattraper ça à lui seul !


Je ne peux que recommander l'excellent site de Douglas Bell, dont les fichiers Word mis en ligne sont des mines d'or :
http://home.earthlink.net/~ldouglasbell/jimi.htm
Sur son site, "Villanova Junction Blues" est appelé "Untitled Instrumental Jam with Richie Havens" (JS 34 / JS 35).

Pour le descrïptif, vous pouvez vous reporter au "Sessions" de McDermott, ou à mes chroniques de boots, écrites en toute subjectivité.