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 Monterey (International Pop Festival) : 18 juin 1967

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Ayler
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Ayler


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MessageSujet: Monterey (International Pop Festival) : 18 juin 1967   Monterey (International Pop Festival) : 18 juin 1967 Icon_minitimeSam 10 Juil 2010 - 10:31

Monterey (International Pop Festival) : 18 juin 1967


Jimi Plays Monterey - Original Motion Picture Sound Track (1986)


Face 1

1. Killing Floor
2. Foxy Lady
3. Like A Rolling Stone
4. Rock Me Baby
5. Hey Joe

Face 2

1. Can You See Me
2. The Wind Cries Mary
3. Purple Haze
4. Wild Thing


C'est sur les bons conseils de Paul McCartney que les organisateurs du festival international de Monterey ont invité le Jimi Hendrix Experience, alors au sommet de sa popularité en Angleterre.
Leur performance du 18 juin 1967 est historique : de virtuellement inconnu aux Etats-Unis, le groupe est rapidement devenu culte dans les cercles rock, à défaut d'être véritablement connu du grand public.
Immortalisée par le film de D.A. Pennebaker, la réputation de showman de Jimi était faite pour les années à venir. Pour le meilleur... et pour le pire.
Car si Monterey est certainement l'un des meilleurs concerts de rock de tous les temps, Jimi se tire une balle dans le pied vis-à-vis des musiciens sérieux qui le prendront pour un frimeur (même si un Miles Davis ne s’arrêtera pas à ça), mais aussi vis-à-vis du public qui attendra de lui plus souvent un show qu’une performance strictement musicale.


Des neuf titres de "Jimi Plays Monterey", six étaient déjà connus des amateurs du guitariste.

En effet, une face de l'album "Historic Performances Recorded At The Monterey International Pop Festival" (1970), publié peu avant la mort de Jimi, était consacrée à l'Experience (et l'autre à Otis Redding). Les quatre titres retenus étaient particulièrement intéressants pour les amateurs du guitariste : les reprises du "Like a Rolling Stone" de Dylan, du "Rock Me Baby" de BB King et du "Wild Thing" des Troggs étaient alors inédites de la discographie officielle de Jimi. Absent de la version US du premier album de l'Experience, on retrouvait aussi "Can You See Me" (qui était toutefois sur la version US de la compilation "Smash Hits", publiée en 1969).

"Hey Joe" figurait sur la bande originale du film "Jimi Hendrix" publiée en 1973, et "Killing Floor" dû attendre 1984 pour être publié sur "Kiss The Sky", une compilation signée Douglas datant de 1984.
Les trois titres alors inédits étaient donc "Foxy Lady", "The Wind Cries Mary" et "Purple Haze". Ce n'est pas tout à fait un hasard, dans la mesure où ce sont les titres les moins forts de la performance.
La publication de la bande originale du film "Jimi Plays Monterey" n'avait rien d'anecdotique pour autant : d'une part, elle restituait la performance dans sa globalité, d'autre part la qualité audio proposée était supérieure à celle des précédentes publications.

Contrairement au CD (où l'on entend le groupe se mettre en place pendant plus de deux minutes), le vinyle commence directement par la présentation du groupe par Brian Jones.


L'introduction de "Killing Floor" est fabuleuse : à elle seule, elle justifiait l'achat de l'album. Le tranchant rythmique de Jimi y est incroyable. Ainsi que sa capacité à investir l'espace sonore.
La composition de Howlin' Wolf, jouée à un tempo hallucinant, est magnifiée par le trio. Outre l'urgence du chant de Jimi, il faut saluer le jeu de Mitch Mitchell, complètement éclaté, mais qui propulse pourtant la ligne de basse de Noel Redding.
Seul (léger) bémol : le solo de Jimi n'est pas un de ses meilleurs.
La conclusion est aussi impressionnante que l'introduction : avec un trille et son levier de vibrato, Jimi crée un climat puissamment évocateur.
Il va sans dire que c'est la version définitive de ce titre.

"Foxy Lady" est moins brillante. Elle est jouée à un tempo bien trop rapide pour que la composition puisse fonctionner.
Après un début de solo intéressant, Jimi laisse le showman prendre le dessus sur le musicien : sans l'image, le résultat est anecdotique.

En revanche, "Like A Rolling Stone" est superbe. Contrairement aux versions qu'il jouera l'année suivante au Winterland, la rythmique jouée par Jimi est sobre (peu de traits Little Winguiens ici) : peut-être est-ce dû aux problèmes de justesse rencontrés ? Ces derniers ne plombent pas la version : Jimi avait déjà du métier derrière lui en 1967.
C'est la qualité du chant de Jimi qui retient l'attention : sa voix est superbe, remplie d'émotion, parfaitement placée. Jimi ne prend pas de solo : ça ne manque aucunement.

"Rock Me Baby" subit le même traitement que "Killing Floor" : joué à un tempo très élevé, le morceau popularisé par BB King est méconnaissable (il se contentera de modifier les paroles de son arrangement pour créer "Lover Man"). Jimi réussit ici à concilier visuel et musicalité lors de son solo.
La façon dont Jimi souligne à la guitare ses parties chantées est remarquable, et totalement originale dans un contexte rock.

Suit une des meilleures versions officielles de "Hey Joe" : le chant de Jimi y est impeccable de bout en bout.
Mitch Mitchell utilise à merveille les espaces libres de l'arrangement pour s'exprimer pleinement.
Aussi incroyable que cela puisse sembler, le premier solo, joué avec les dents, est remarquable. Le second, joué derrière la tête n'est pas moins fort : de trop nombreux suiveurs oublieront que Jimi était capable de musicalité quand il faisait son cirque.

"Oh non ! Je pense que je suis désaccordée" se dit Jimi à lui-même avant d'annoncer "Can You See Me". Le coté pop de la version originale est balayé par l'urgence du Live : jouée là encore up tempo, on est ici plus proche des Stooges que des Beatles ! Un grand moment.

Si "The Wind Cries Mary" est bien chanté, les problèmes de justesse persistants ne pardonnent pas sur ce type d'arrangement : la guitare rythmique perd son aspect onirique, même si le tout tient la route.

Les couplets de "Purple Haze" souffrent du même problème... ce n'est pas la meilleure version du titre mais l'énergie débordante de Jimi compense ses points faibles (tempo trop rapide, solo moyen).

Après un long discours retraçant son itinéraire et les raisons pour lesquelles il compte immoler son instrument, Jimi se lance dans une introduction complètement bruitiste de "Wild Thing" de toute beauté. Il va sans dire que sa Stratocaster n'est pas parfaitement accordée lorsqu'il fracasse le riff de "Wild Thing", mais le métier est là : on ne peut pas dire que la rythmique perde en puissance.
Le solo central débute par une fantastique citation du "Stranger In The Night" de Sinatra avant basculer dans une séquence purement visuelle.
Le final relève plus du happening que de la performance musicale stricto sensu : seul le film de D.A. Pennebeker rend pleinement justice au sacrifice le plus célèbre de l'histoire du rock.

Au final ? Un concert de rock inoubliable. Même sans le visuel, les 40 ans qui nous séparent de la performance n'ont pas entamé la magie qui s'en dégage. Jimi s'y illustre comme étant LE performer rock ultime, y compris dans ses excès, consubstantiels au style.
Derrière le showman extraordinaire se cache un jeune homme qui s'éclate à jouer cette musique, qu'il aime plus que tout, avec ses deux amis, et nous invite à partager ce plaisir.
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