Qu'écoutez-vous de Jimi Hendrix en ce moment ?

Ces jours-ci, c'est encore et toujours Woodstock dans sa dernière version 2 CD remasterisés. Gros son un peu fruste au départ, puis gros son tout court extrêmement bien numérisé à partir de la plage 3 (Spanish Castle Magic).

Je préfère toujours le second CD, mais la première partie de concert est - évidemment - de haute tenue.

Tournent en boucle depuis quelques jours quatre concerts correspondant à quatre périodes :
- The Jimi Hendrix Experience Live at Monterey (concert de juin 1967, bonne remasterisation de 2007),
- Miami Pop Festival (concert de mai 1968, belle découverte en CD de 2013),
- Machine Gun - The Fillmore East First Show (concert de décembre 1969, gros son pour ce CD sorti en 2016)
- et Freedom: Atlanta Pop Festival (concert de juillet 1970, splendide double CD sorti en 2015).

Cette écoute chronologique ressemble à une dégustation verticale d'un même grand cru. Les interprétations évoluent considérablement, le répertoire mute progressivement, les sonorités reflètent le matériel utilisé et la « technique » de Jimi Hendrix n'est plus d'actualité : sa prodigieuse virtuosité laisse la place à l'inspiration pure et à l'instinct, comme si ce ressenti primal qui l'a toujours habité avait traversé une lente période de maturation à travers les expérimentations en studio et en concert.

Celui que je connaissais finalement « le moins » était le concert à Miami. J'en ai profité pour le réécouter plusieurs fois à la suite. Le son est un peu brut, moins primaire que celui de Monterey, les distorsions sont omniprésentes, la guitare s'accorde et se désaccorde comme par miracle, l'équilibre est trouvé. Il reste encore un peu de la spontanéité de l'année précédente dans les rapports avec le public.

Sur les premières mesures de Tax Free, j'ai cru qu'ils attaquaient Purple Haze (je ne sais plus où j'avais la tête). Plus curieux encore, lors des transitions (la première entre 1:30 et 1:45) on retrouve à la note près le riff introductif de Power of Soul.

de bout en bout ça fait tellement du bien

À Wight (qui tourne en ce moment sur ma platine), il me semble que c'est la plus longue version de Tax Free jamais enregistrée, non ?

Avec un final étonnant, vaguement boogie. Ce gros son... on dirait du Canned Heat sur ce passage !

tax free à Wight ??

Il a un peu trop fumé Lombard!!

surement machine gun ... version la plus longue et decousue ... mais tellement bien

Peut-être "Midnight Lightning" ?

jmarshallh a écrit:

surement machine gun ... version la plus longue et decousue ... mais tellement bien

Jmarshallh a raison.
Version la plus longue et pour moi, une des plus violentes. Surtout que l'on a de bonnes séquences vidéos pour apprécier le niveau d'improvisation du groupe. Dantesque.

Oups, mille excuses ! Voilà ce que c'est d'enchaîner les live... Il s'agissait d'une part de Tax Free, mais à Miami !

Je m'aperçois que ce morceau est très rare sur les livre officiels, non ? Pour ce qui est des albums studio, je ne le trouve que sur War Heroes que la maison de disques n'a pas l'intention de rééditer (parce que « déjà sorti sur South Saturn Delta » que je me refuse à acquérir tant que les originaux des années 70 n'auront pas été tous réédités )

Bref, Tax Free, c'est un grand grand morceau de mon point de vue, assez peu évoqué, rarement édité malgré semble-t-il une cote d'amour importante chez les fans.


Et pour ce qui est de  Wight, vous aviez raison, c'est bien de Machine Gun dont je me demandais si ce n'était pas la version la plus longue jamais enregistrée.

Pour ce qui concerne Midnight Lightning, j'écoutais la version de Wight en un seul CD, où ce morceau ne figure pas. J'ai beau avoir en ma possession les fichiers audio du concert complet, je vais quand même finit enfin un jour par trouver cette version en deux CD (avec DVD je crois)...

La version de Tax Free jouée au LA Forum est ma préférée. Ce morceau tient une place à part dans les titres posthumes. War Heroes reste très bon pour moi.
Tax Free / Midnight difficile de faire mieux question "instrumental".


Wight 2CD est un incontournable.

Nous sommes bien d'accord sur l'importance de ces deux instrumentaux.
Dans les années 70, nous avons découvert coup sur coup les trois albums studio posthumes - de mon point de vue majeurs - qu'étaient The Cry of Love, Rainbow Bridge et enfin War Heroes qui trônaient dans nos discothèques aux côtés des trois premiers.
D'où mon désespoir obsessionnel qu'EH nous ressorte un jour War Heroes avec la même qualité que les deux autres.

Grande valeur sentimentale Freddy  
Tout le matériel posthume réside dans ces 3 albums.

Crash Landing contient un de mes morceaux préférés avec "Peace in Mississippi".

Dommage que l'Estate Experience ait si mal géré le catalogue en éparpillant les titres posthumes sur South Saturn Delta et Land of the New Rising Sun avant de rééditer COL et RB.

Peut-être reviendront-ils un jour à la raison ?

Je ne l'écouterai peut-être pas tous les jours mais j'ai pris un sacré pied sur le premier titre !

Best concert in the world !!!!

robertoblake a écrit:

Best concert in the world !!!!

Très joli passage qu'on retrouve sur le fameux film "A Film About Jimi Hendrix" visionné tant de fois !

Alors pour accompagner la remontée d'acide provoquée par l'anniversaire des 80 ans (vous vous rendez compte où on en est ?)) j'ai ressorti Loose Ends et je l'aime toujours autant celui là, bien que je sois d'accord avec tous les défauts qu'on lui accorde. Il est tellement organique, bordélique et furieux dans le son comme dans les interprétations qu'il m'embarque à chaque fois. Il doit y avoir un truc qui cloche en moi, je prends aussi du plaisir avec Crash Landing, pour des raisons toutefois totalement différentes.

J'ai enchainé sur Nine to the Universe que je classe parmi les meilleurs albums posthumes, les édits sont bien fait et même si j'apprécie d'avoir les jams en intégralité ailleurs, ça fonctionne ici très bien (le morceau titre est démentiel).

Et pour les albums plus "récents" ce sont Blues (un peu fouillis sur la durée, mais tellement efficace) et Both Sides of the Sky (qui se bonifie avec le temps) qui ont trouvé place sur la platine.

A suivre...

En boucle, Villanova Junction Blues, la version ultra dépouillée sur Burning Desire. Le son de guitare a quelque chose d'étrange que j'attribuais à la qualité d'enregistrement, mais il s'agit probablement d'un effet. Je n'arrive pas bien à identifier la pédale. Un overdrive ?

A ma connaissance, Jimi n'a utilisé que des Fuzz.
Là c'est l'Univibe que tu entends. Il enclenche sa Fuzz en fin de 2ème minute.

Il s'agit donc d'un phaser très léger, d'où la modulation de phase.

On a tellement l'habitude d'entendre du phasing poussé à l'extrême que je n'avais pas reconnu celui-ci.

Merci à toi.

Un petit Woodstock fait toujours du bien

https://www.youtube.com/watch?v=Y0Uq8Gmkmc4




Hey Baby à l'île de Wight, une version qui m'est chère.
Cette intro flamenco, montée lyrique (New Rising Sun ), en total impro, des passages fulgurants, ce groove lancinant pendant la partie chantée, puis ce second couplet : "Coming back to England, thank you baby...going through changes New York Chicago...".

La voix de Jimi colle parfaitement au earth tone de sa guitare.

Vraiment dommage qu'encore une fois on ne dispose d'aucune image.

De bout en bout, donc par étapes, l'énorme dossier Studio '69 (15 cd) et c'est fantastique à peu près à chaque instant. La moindre version alternative dévoile une quantité nouvelle d'options stylistiques.

HugoSpanky a écrit:

J'ai enchainé sur Nine to the Universe que je classe parmi les meilleurs albums posthumes, les édits sont bien fait et même si j'apprécie d'avoir les jams en intégralité ailleurs, ça fonctionne ici très bien (le morceau titre est démentiel).

Et pour les albums plus "récents" ce sont Blues (un peu fouillis sur la durée, mais tellement efficace) et Both Sides of the Sky (qui se bonifie avec le temps) qui ont trouvé place sur la platine.

A suivre...

Autant "Nine To The Universe" que "Blues" font la quasi unanimité ici, autant tu m'as surpris avec "Both Sides Of The Sky". Je ne suis pas encore prêt à le ressortir celui-là, encore sous le coup de la colère

robertoblake a écrit:

Hey Baby à l'île de Wight, une version qui m'est chère.

Titi a écrit:

HugoSpanky a écrit:

J'ai enchainé sur Nine to the Universe que je classe parmi les meilleurs albums posthumes, les édits sont bien fait et même si j'apprécie d'avoir les jams en intégralité ailleurs, ça fonctionne ici très bien (le morceau titre est démentiel).

Et pour les albums plus "récents" ce sont Blues (un peu fouillis sur la durée, mais tellement efficace) et Both Sides of the Sky (qui se bonifie avec le temps) qui ont trouvé place sur la platine.

A suivre...

Autant "Nine To The Universe" que "Blues" font la quasi unanimité ici, autant tu m'as surpris avec "Both Sides Of The Sky". Je ne suis pas encore prêt à le ressortir celui-là, encore sous le coup de la colère

robertoblake a écrit:

Hey Baby à l'île de Wight, une version qui m'est chère.

Peut être parce que je l'avais peu écouté à sa sortie, je l'ai trouvé très frais à la réécoute. Déjà il contient Cherokee mist que j'adore, ensuite je trouve le son global de l'album relativement homogène et la sélection me convient. J'apprécie beaucoup Stephen Stills donc les deux titres avec lui passent nickel, le Georgia blues avec Lonnie Youngblood et Things I used to do avec Johnny Winter sont impeccables à mes oreilles, la version de Hear my train comin' est efficace, tout comme celles de Lover man (Batman est le genre de clin d'œil qui fonctionne sur moi) et Send my love to Linda.
Ok, y a des trucs moins indispensables et la version de Mannish boy est en dessous de celle de Blues (et du coup un brin inutile), il y aussi des cuts frustrants quand on connait les versions bootlegs, mais le disque passe bien. En tout cas, pas de quoi se mettre en colère. Il fait peut être fourre tout du fait de la présence des autres chanteurs, mais c'est aussi un reflet des 60's et du côté incestueux des jams. Je sais pas, j'aime ses imperfections bordéliques sur les bords, je le trouve chahuteur et vivant. Tu t'attendais peut être à quelque chose qui malheureusement n'arrivera plus jamais, là où je ne m'attendais à rien de bon.